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« Je l'affirme haut et fort : les mots peuvent tuer »
Liane, la petite soeur de Louise a été harcelée pendant des années, collège puis lycée, et juste avant le vingt-cinquième anniversaire de sa soeur, elle se tue. Et au lieu de souhaits d'anniversaire, c'est cette nouvelle terrible que va apprendre Louise par ce premier coup de fil en ce jour qui aurait du être un jour de fête.

Louise vit à Singapour, loin des siens. elle revient en France pour quelques temps, mais repart, contraintes professionnelles obligent. Elle est obsédée par la mort de sa soeur, veut comprendre, doute de la cause, fouille dans ses mails et ses comptes avec l'aide de la petite amie de celle-ci. Et elle va sombrer, abandonnant son travail, désespérant son fiancé...

Un roman autant sur le deuil et la difficulté à surmonter le suicide d'un proche que sur le harcèlement, les deux problématiques étant très liées dans ce roman, basé sur une histoire vraie. Louise n'arrive pas à tourner la page, parce qu'elle se sent coupable, parce qu'elle n'a rien vu, parce que sa soeur était seule face aux personnes qui l'ont harcelée. Et de la même façon Louise, en dehors de son fiancé, me semble très seule. Sa famille n'apparait pas ou très peu dans ce récit. Cela m'a laissé une impression de malaise : Où étaient-ils tous quand Liane se faisait harceler, se scarifiait, où sont-ils quand Louise sombre. Je ne sais pas si cette absence est voulue par l'autrice pour centrer son récit sur Liane et Louise, les deux soeurs, ou si cela reflète une situation vécue, mais cela m'a profondément marquée. Je me demandais sans cesse: mais où étaient les parents pour Liane, mais où sont les parents pour Louise.

J'ai eu du mal à éprouver de l'empathie pour ces deux femmes. J'ai bien compris la souffrance de Liane via les extraits retrouvés dans son ordinateur, mais il m'a manqué un peu du contexte dans lequel les faits étaient arrivés. J'ai aussi compris celle de Louise, faite de culpabilité et d'incompréhension, mais cela est resté plus au niveau raison que sentiment.

Je ne saurais expliquer vraiment pourquoi j'ai été aussi peu touchée par ces deux personnages, peut-être la structure du récit, peut-être aussi cette sensation de malaise éprouvée au vu de la solitude de Louise et celle passée de Liane. et puis aussi, cette esquisse de suspense avec cet homme inconnu qui revient dans le récit dont le rôle sera dévoilé dans le tout dernier chapitre, qui nuit pour moi à la cohérence du livre.

Un livre qui ne m'a donc pas convaincue, mais qui reste nécessaire de par le sujet qu'il aborde et qui a su toucher d'autres lecteurs.

Merci aux éditions Harper Collins et à Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
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Le livre de Liane s'inspire au plus près d'une histoire vécue. La très brève introduction dit beaucoup. Je paraphrase : ce roman est basé sur une histoire vécue racontée à quatre mains par deux soeurs, victimes toutes les deux, bien que de manière différente. le roman est divisé en 7 chapitres qui font entendre les voix de Louise (Agathe dans la vraie vie), celle de Liane (pseudo transparent pour Diane) et, à partir du chapitre 5, plusieurs autres voix tenant parfois le rôle d'un narrateur, parfois celui d'un personnage secondaire, voire mineur. Louise, plus âgée que sa soeur, vit à Singapour avec James, son fiancé, et surveille son téléphone : c'est le soir de son anniversaire, et elle a hâte de savoir qui l'appellera en premier pour le lui souhaiter. Elle reçoit un message de son père qui lui demande de le rappeler d'urgence. Elle s'exécute et son père lui apprend le suicide de Liane. Elle refuse d'abord d'y croire, mais finit par se rendre à l'évidence et décide de rejoindre sa famille en France pour partager les difficiles épreuves présentes et à venir. Louise raconte cette histoire au présent. Liane intervient au passé. Une note de l'autrice précise que, sauf dans le dernier chapitre, tous les textes de Liane sont authentiques. Seuls les noms et les dates ont été modifiés.

***

J'ai eu de la difficulté à partager la panique de Liane comme les horreurs qu'elle a vécues, sans doute parce que les trois parties en jeu dans les cas de harcèlement scolaire (harceleur, victime, témoin) ne sont pas assez développées. Les harceleurs, Célia plus encore que Valentin, n'ont jamais vraiment pris corps et les textes de Liane n'éclairent évidemment pas les motivations de ceux-ci. Victime, Liane explique sa souffrance, parle de ce qu'elle ressent, mais s'étend relativement peu sur le harcèlement proprement dit. le témoin, Raphaël, est à peine effleuré et à aucun moment on ne perçoit ce qu'il ressent. On ne sait trop s'il est indifférent, prudent ou exaspéré par la situation. Pour moi, d'avantage que le harcèlement, le roman met en lumière les ravages qu'un suicide produit sur les proches. Louise nous fait plonger avec elle dans le désespoir, perdre pied en même temps qu'elle et partager comme une évidence sa folle enquête. Même cet aspect présente des manques : la mère est transparente, les deux autres soeurs jouent les utilités, le fiancé disparaît. Quant au délirant chapitre 7, il est en partie justifié dans la postface. Je referme ce roman avec un goût d'inachevé. Je ne suis peut-être tout simplement pas le public visé par ce roman.
 ***
Merci aux éditions Harper Collins et à toute l'équipe de Masse critique privilégiée pour l'envoi de ce roman qui a complètement séduit d'autres lectrices.
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Lorsque la nouvelle est arrivée, après un SMS laconique, l'univers de louise s'est effondré. Sa soeur, sa presque jumelle avait mis fin à ses jours. L'enquête rapide confirme l'hypothèse mais elle ne peut se résoudre à chercher au-delà des apparences une autre cause à cette fin prématurée. Au risque de perdre encore plus, en négligeant ce que constitue encore le socle de sa vie, son fiancé, son travail.

Une silhouette aperçue lors de la cérémonie des obsèques, des mails et des appels étranges , tout cela constitue un terreau fertile pour une alternative aux conclusions initiales. On suit donc avec la narratrice la progression de son enquête personnelle.

Il y a dans ce roman, un mélange des genres qui m'a perturbée. Toute la première partie est présentée comme un témoignage, documents à l'appui, de ce qui s'est réellement passé dans cette famille touchée par la disparition brutale de la jeune femme.
Le propos est aussi un plaidoyer pour que cesse le harcèlement scolaire, si délétère à long terme et en ce sens , est tout à fait méritoire.

La quête éperdue d'une autre vérité et du deuil pathologique qui en découle donne au roman une allure de thriller qui dénote avec l'atmosphère initiale. Par ailleurs j'ai eu du mal avec la fin fantasmée qui ne résout pas le problème de fond.

Avis en demi-teinte donc pour ce premier roman, qui présente malgré tout l'intérêt de mettre l'accent sur le sujet bien actuel du harcèlement.

304 pages Harper collins 1er mars 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ce roman est inspiré d'une histoire vraie et sa lecture ne devrait laisser personne indifférent.
Il aborde un sujet grave dont on ne parle pas assez : le harcèlement scolaire.
Ce harcèlement concerne pourtant, selon les données officielles, environ 700 000 enfants et adolescents en France !
Peut-on continuer à ignorer froidement tous ces jeunes en souffrance ? Une souffrance si grande que parfois le suicide semble la seule solution pour la faire cesser.

Liane écrit des textes sur son ordinateur et tient un journal intime dont des extraits alternent avec le récit de sa soeur Louise.
Ce qu'elle dit est poignant car très révélateur de l'intensité de son mal-être. Par exemple : "Je suis malheureuse, mais je crois qu'après tout ce temps je me suis habituée à vivre ainsi."
Après le suicide de Liane, Louise mène l'enquête pour comprendre comment sa soeur a pu en arriver là. Ce qu'elle va trouver est bouleversant.

Ce livre de Liane m'a profondément émue parce que les deux soeurs qui en sont les personnages principaux ont des personnalités très attachantes et que penser à tout ce que Liane a vécu est révoltant.
Mais surtout, ce livre a fait remonter en moi de vieux souvenirs.
Pour des raisons sur lesquelles je ne veux pas m'étendre, j'ai subi moi aussi des brimades et des méchancetés à répétition, un peu au collège mais surtout au lycée.
J'en ai beaucoup souffert et j'en garde encore des traces, principalement un manque total de confiance en moi et une méfiance instinctive dès que quelqu'un s'intéresse un tant soit peu à moi (Ça ne peut pas être sincère, non ? Il y a certainement de vilaines raisons cachées derrière ça...).
Je n'écris pas du tout ça pour me faire plaindre, certains ont vécu bien pire, et pour moi les conséquences sont bien moins graves que pour d'autres : je n'ai jamais songé au suicide et me débrouille tant bien que mal avec ce que je suis.
J'écris ça pour apporter ma modeste contribution, je ne suis malheureusement pas un cas isolé, loin s'en faut. Année après année les témoignages s'accumulent montrant à des degrés divers la détresse de bien des élèves, et combien d'adultes souffrent encore aujourd'hui de ce qu'ils ont vécu durant leur scolarité.

Le harcèlement scolaire est un sujet beaucoup trop négligé, auquel les enseignants, les chefs d'établissement et tous les personnels éducatifs devraient être sensibilisés. Il est inacceptable de laisser tant de jeunes en souffrance, encore plus inacceptable de rester les bras croisés devant le nombre d'élèves qui se suicident chaque année.
Le livre de Liane est à mettre entre toutes les mains, il devrait être lu par tous (élèves, parents, enseignants...), Agathe Lemaitre explique en fin d'ouvrage l'avoir écrit pour rendre hommage à sa soeur mais surtout pour que son exemple fasse réfléchir et contribue à éradiquer ce qui est un véritable fléau.

"Je l'affirme haut et fort : les mots peuvent tuer. [...] Avec le temps et le recul, j'ai appris quelque chose. Les mots peuvent guérir, aussi."
Alors, à nous tous de choisir les bons mots.
Pour conclure, je reprends ce que Nora Fraisse a écrit dans son ouvrage "Marion, treize ans pour toujours". Ce qu'elle dit est tellement juste qu'il n'y a rien de plus à ajouter : "Quand un enfant de la République meurt de trop de souffrances à l'école, c'est chacun d'entre nous qui meurt, c'est notre jeunesse, notre avenir, notre pays ! On ne peut pas inscrire "Liberté Égalité Fraternité" au fronton des écoles et laisser des enfants se faire insulter ou maltraiter à l'intérieur."

Un grand merci à Babelio pour cette opération Masse critique privilégiée et aux éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre.
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Minuit à Singapour, Louise, jeune expatriée française regarde son téléphone en attendant de voir qui sera le premier à lui envoyer un message pour son anniversaire. Mais quand l'appareil sonne, c'est son père au bout du fil qui lui annonce l'inconcevable : sa jeune soeur, Liane, s'est suicidée et est décédée. Louise n'aura de cesse de comprendre ce qui lui est arrivée et d'enquêter pour trouver la vérité.

Il est rare qu'un livre me déçoive autant que ce Livre de Liane qui avait pourtant bien commencé mais dont j'ai terminé la lecture mi-furieuse mi-atterrée. Mais comment l'autrice, a priori animée d'un dessein louable (faire revivre la mémoire de sa soeur, ce "roman" étant inspiré d'une histoire vrai et dénoncer le harcèlement scolaire dont elle a été victime), a-t-elle pu se fourvoyer à ce point et surtout produire au final une histoire aussi inepte sur un thème aussi important ? Cela n'avait pourtant pas trop mal commencé avec un récit à 2 voix où on découvre les histoires alternées de Louise (alter ego de l'autrice), tradeuse à Singapour, soudainement confrontée au décès de sa soeur et rentrant en urgence en France, et de Liane, présente dans le récit à travers ses écrits, bribes de journaux intimes, poèmes, lettres jamais envoyées. Ce n'est pas toujours passionnant, les écrits de Liane n'étaient pas destinés à être publiés et j'ai trouvé que cela se sentait un peu, certains poèmes ou lettres m'ayant paru franchement maladroit, mais le drame soudain qui frappe Louise est plutôt bien rendu, nous donnant envie de comprendre ce qui a bien pu se passer.

Hélas, au fil des pages et des chapitres, j'ai trouvé que ce récit partait totalement en vrille (attention pour ceux qui n'ont pas lu ce roman, j'ai essayé de ne pas trop divulgâcher l'intrigue dans la suite de mon avis mais il y a peut-être des éléments qu'il vaut mieux ne pas connaître si vous souhaitez lire ce livre). Déjà le thème du harcèlement scolaire m'a paru survolé et j'ai eu du mal à comprendre certaines incohérences : le journal de Liane décrit très bien la spirale infernale dans laquelle la jeune adolescente va être prise avec cette camarade de classe qui la prend pour cible et en fait son souffre-douleur sous les yeux impassibles de ses ex-amis, cette partie du livre est plutôt bien rendu. Mais plusieurs points m'ont gênée : d'une part tout ceci s'est passé au collège puis au lycée alors que Liane avait 23 ans au moment de son suicide, je veux bien comprendre que comme le dit l'autrice ce harcèlement ait laissé des séquelles irréversibles et conduit la jeune femme à la dépression mais relier directement sa mort à une affaire de harcèlement scolaire me paraît très réducteur. Ensuite les parents et le reste de la faille (Louise et son autre soeur) sont évoqués au début du roman puis complètement transparents sans que l'on n'entende plus jamais parler d'eux : si Liane et sa soeur étaient si proches, si leurs parents étaient présents, comment Liane a-t-elle pu être harcelée si longtemps (toute la durée de sa scolarité au collège et au lycée), se replier sur elle-même, se couper du monde et de ses amis, s'auto-mutiler et faire une tentative de suicide sans que jamais personne de sa famille ne semble s'en préoccuper ou tenter de l'aider ? Je pense qu'effectivement parents et frères et soeurs peuvent parfois être impuissants à endiguer le harcèlement ou à trouver des solutions mais le fait que les proches de Liane ne soient jamais évoqués, qu'on ne sache absolument pas s'ils ont pris conscience de ce qui arrivait et comment ils ont réagi, m'a donné l'impression qu'il manquait une part essentielle au roman, le rendant assez irréaliste et détaché des événements et nous empêchant de comprendre cette histoire.

J'aurais pu passer sur ces bémols qui sont plutôt des déceptions de ma part sur la manière dont le thème principal est abordé mais hélas, au fil des pages, le roman bascule vers une vraie-fausse enquête policière qui semble complètement plaquée et qui tourne au grand n'importe quoi et c'est là que j'ai complètement décroché ! Tout est incohérent dans cette histoire : Louise qui reprend à son compte une enquête que personne ne semble vouloir mener, ayant des doutes sur le suicide de sa soeur, repérant soudain un mystérieux homme en noir, trouvant magiquement des indices ou des objets dans l'ancien appartement de sa soeur que bien sûr personne n'a eu l'idée de vider. le suspens qui monte artificiellement, l'autrice jouant de vrais-faux effets de manche pour égarer son lecteur qui se demande s'il a soudain basculé dans un (mauvais) thriller ou s'il continue à lire un récit qui se voulait réaliste. Et j'en passe et des meilleurs, des médecins qui brisent le secret médical pour faire leurs confidences à Louise, le piratage du compte de messagerie de sa soeur lui permettant de mettre la main sur des indices et de mystérieux rendez-vous, bref on n'y croit pas une seconde et c'est totalement indigeste (et surtout beaucoup plus gênant cela remet en cause toute la structure narrative précédente et m'a donné une impression de malaise dans ce récit qui se voulait une histoire vraie). Si j'ajoute la dernière partie avec cette fin totalement rocambolesque façon James Bond au pays des Bisounours, me voici totalement achevée (et désespérée) par cette lecture !

Désolée pour cette critique sans doute très dure mais j'ai été particulièrement agacée par la manière qu'a l'autrice de s'approprier le thème important du harcèlement scolaire (le bandeau précisant bien "d'après une histoire vraie... une victime du harcèlement scolaire") pour en faire ensuite un traitement aussi rocambolesque et qui de mon point de vue ne fait absolument pas avancer le sujet ! Une lecture à vite oublier pour ce qui me concerne !
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Liane Martin, à l'entrée en 6ème, va voir son univers douillet voler en éclats. Alors qu'elle découvre le monde du collège, en compagnie (qu'elle imaginait rassurante) de son meilleur ami de primaire (Raphaël) la fillette de onze ans va faire l'objet d'un harcèlement scolaire de la part de Célia et de Valentin. Et ce, durant de nombreuses années … Déçue de l'abandon de celui en qui elle avait confiance depuis toujours, Liane va sombrer dans la peur, la honte, le dégoût d'elle-même. Personne, au sein du foyer parental (elle a deux soeurs plus âgées) ne se rendra compte de quoi que ce soit … Mutique, Liane va dès lors entreprendre sa lente (et longue) descente aux enfers … Après la violence de son suicide, Louise (qui vit et travaille à Singapour avec James, son fiancé) n'aura de cesse de comprendre comment cette tragédie a bien pu arriver à sa petite soeur (dont elle était très proche …)

Agathe Lemaître, l'auteure, a préféré évoquer le drame vécu par sa soeur Diane dans un roman, construit tel un thriller (avec un épilogue plutôt inattendu …) Malheureusement, le sort a voulu que ça ne se termine pas tout à fait comme elle l'aurait désiré ! Quand bien même la victime l'avait pourtant envisagé …

Un témoignage bouleversant sur la souffrance des enfants harcelés durant leur scolarité (700 000 en France) et leurs impressionnantes (et parfois funestes) conséquences … La jeune Diane en a fait – hélas – la terrible expérience : elle n'avait que vingt et un ans lorsqu'elle a jeté l'éponge … Cette semi-fiction (enrichie de nombreux documents, laissés par l'adolescente et retrouvés dans son appartement) se lit la gorge serrée … Et vraiment, on ne souhaite à personne d'être victime de ce fléau – encore bien trop présent – malgré la (relative) prise de conscience des adultes … (Qui ont encore bien du chemin à faire dans l'éducation de leurs enfants, afin qu'ils ne deviennent jamais des harceleurs ! )
Un grand merci pour cet envoi à La Masse Critique Privilégiée de Babelio ainsi qu'aux Éditions Harper Collins Traversée !
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Lorsque Babelio, dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée, m'a proposé l'ouvrage d'Agathe Lemaître, "Le livre de Liane", j'ai tout de suite accepté. le bandeau annonçait "D'après une histoire vraie, l'itinéraire bouleversant d'une victime de harcèlement scolaire". Mère, grand-mère, ex-enseignante, forcément, le sujet me parlait.

Bouleversant est le mot ! Bouleversant, poignant, émouvant et même plus. En fait, je ne sais pas s'il existe un mot suffisamment fort pour décrire ce récit. Je ne vous parlerai pas cette fois de l'écriture, même si elle est de qualité, ni de la construction, même si elle est intéressante. Seul le fond a son importance. Seule l'histoire de Liane mérite qu'on s'y arrête, de Liane et des siens a posteriori. C'est la nuit de ses vingt-cinq ans, à minuit précisément que Louise apprend, par son père, le suicide de sa petite soeur Liane. Liane n'en pouvait plus. Liane, depuis son entrée au collège était victime de harcèlement. le mécanisme est parfaitement décortiqué qui explique l'indicible.

On se demande comment une personne, une élève, une enfant de 12 ans peut faire autant de mal à une de ses camarades. Pour quelles raisons ? On comprend l'engrenage, les mots, les brimades, les moqueries, les attaques, les coups bas. On comprend cette emprise du bourreau (le mot bourrelle existe-t-il ? car ici, c'en est une) qui isole sa proie, qui aspire tous ceux qui pourraient lui porter secours et notamment le meilleur ami qui petit à petit, détourne le regard. Ne reste plus à la victime qu'à sombrer. Mais était-il possible de voir, de savoir ? J'ai moi-même été enseignante et souvent cette question me hante. Ai-je tout vu ? Ai-je pu passer à côté d'une âme en peine, d'un enfant en détresse ? J'ai eu l'impression d'être à l'écoute, attentive, d'avoir la confiance de mes élèves mais… à la lecture de cet ouvrage, je me rends compte à quel point ces jeunes victimes de harcèlement sont souvent incapables de parler, de se confier. Perdant totalement confiance en elles, et dans les autres, elles préfèrent choisir une stratégie d'évitement et, petit à petit se laissent descendre aux enfers.

Ce livre est un ouvrage d'utilité publique, qu'il faut lire et faire lire. C'est un récit à mettre dans les mains de tou(te)s les adolescent(e)s, à étudier avec eux, pour qu'ils, elles, prennent conscience que "…les mots peuvent tuer", sans oublier qu'ils peuvent aussi guérir.

Un immense merci à Babelio et aux Editions Harper Collins pour cette lecture que, pour une fois, j'ose qualifier d'indispensable.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Oreilles sifflantes, palpitations, malaise, « Le livre de Liane » nous plonge dans une intense détresse et nous laisse le sentiment d'un immense gâchis. Liane, victime de harcèlement scolaire dans sa jeunesse a mis fin à ses jours laissant ses proches totalement détruits, rongés par une culpabilité qui ne les incombe pourtant en aucun cas. Elle laisse derrière elle des textes, des poèmes, des mails mais surtout beaucoup de « pourquoi ». En alternance, Louise sa soeur ne peut se résoudre à la laisser partir sans savoir. Une lettre d'adieu ne peut suffire à faire le deuil d'une soeur, d'une fille, d'une amie qu'on a adorée. Diane a enfin la parole et elle nous dit tout : les mots blessants et les gestes dégradants incessants, l'exclusion, les agressions, son corps qu'elle finit par détester, les scarifications, ses tentatives avortées d'en finir, ses tentatives aussi pour vivre. Un combat permanent contre « des »démons contre « ses » démons à un âge où on devrait se construire. Ses tentatives pour dénoncer son calvaire sont restées lettres mortes auprès de la justice. Les blessures de l'âme ne laissent paraît-il pas de traces…donc pas de preuves. Liane-Diane s'est battue jusqu'au bout et elle mérite qu'enfin on la respecte. Étant maman d'une ado, je retiens de ce témoignage que « les mots tuent mais ils peuvent guérir aussi ». Alors comme le suggère sa soeur Louise-Agathe parlez, partagez sur ce livre et sur le harcèlement pour ceux qui sont partis trop tôt et pour ceux qui souffrent en silence. Car oui, ce témoignage est tout simplement vital!
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C'est en lisant le résumé du livre que j'avais très envie de lire cette histoire.
Effectivement le sujet me tenait à coeur, harcèlement scolaire, oui moi aussi j'ai vécu cela… être le vilain petit canard de la classe et avoir tout le monde contre soi, oui je connais… mais soit, il ne s'agit pas de moi mais plutôt de Liane qui subit un harcèlement en continu et qui petit à petit perd pied et se retrouve détruite.
C'est grâce à sa soeur qui avec des archives policières et le journal intime de Liane va petit à petit remonter le fil de ce qu'il s'est passée et nous raconte à travers ce livre son histoire.

J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur retrace l'histoire, un peu comme une enquête avec des passages du journal de Liane.
Par contre pour moi, je trouve que l'auteur aurait pu aller plus en profondeur, encore plus appuyer là où ça faisait mal, approfondir plus le harcèlement que vivait Liane pour que le lecteur se rende bien compte du calvaire que c'est et pour bouleverser et bousculer encore plus le lecteur, enfin ce n'est que mon humble avis et ça n'enlève rien au livre.
En revanche j'ai adoré la fin, j'ai trouvé que c'était un beau clin d'oeil qui m'a ému, mais je n'en dirai pas plus.

Voilà pour moi le livre de Liane est une lecture très intéressante et bénéfique, le harcèlement est un fléau qu'on ne devrait pas connaitre… J'ai beaucoup aimé lire ce livre !
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Liane, la petite soeur de Louise a été harcelée pendant des années. le jour du vingt-cinquième anniversaire de Louise, en lieu et place de messages de félicitations, cette dernière reçoit la terrible nouvelle : Liane a mis fin à ses jours.
Expatriée à Singapour, Louise saute dans le premier avion pour retrouver sa famille.
Sidération. Douleur. Incompréhension.

C'est plus fort qu'elle : Louise doit comprendre ce qui a poussé Liane à cette extrémité.

Écrit sous forme d'enquête, le roman est divisé en 7 chapitres : apnée - découvrir - persévérer - naufrage - encaisser - près du but - espoir, avec une alternance de voix. Nous y entendons Louise (double fictionnel d'Agathe Lemaître), Liane (sous la forme d'extraits authentiques de son journal intime, nouvelles, poèmes, mails, lettres manuscrites, etc), plus rarement Maëva (la compagne de Liane) ainsi qu'un mystérieux personnage, « l'homme », dont l'identité n'est dévoilée que dans le dernier chapitre.

Le roman s'inspire d'une histoire vécue. « L'une des autrices est vivante, l'autre est décédée. La première a subi des violences, l'autre a eu le coeur brisé. »

Il y a bien deux victimes dans cette histoire, où il est question de harcèlement scolaire, mais aussi de deuil et des difficultés à surmonter la souffrance et la culpabilité engendrées par le suicide d'un proche.

Liane était seule face à ses harceleurs. de la même façon, en dehors de l'aide précieuse apportée par Maëva, Louise se retrouve seule pour mener son enquête. Les parents, la troisième soeur, apparaissent assez peu dans le récit. le fiancé compatit, mais n'apporte qu'un soutien très relatif.


Le livre de Liane est une quête de vérité et de compréhension, les pièces du puzzle se mettant graduellement en place avec un suspense maintenu jusqu'aux dernières pages.

« La fin de ce livre est un rêve que j'aurais préféré réalité. » : l'autrice a pris le parti de distorde une partie de l'atroce réalité. Pour la cohérence de son récit, ou bien (se) la rendre plus supportable ?

En postface elle explique l'avoir écrit en hommage à sa soeur, mais aussi pour donner la parole aux victimes de harcèlement scolaire et sensibiliser sur ce fléau. Car il y a toujours trois protagonistes en « jeu » : le harceler, sa victime et les témoins. Qui trop souvent se taisent.


Deux autres livres me viennent en mémoire sur ce thème : le roman d'Amélie Antoine, Raisons obscures et le bouleversant témoignage de Nora Fraisse, Marion 13 ans pour toujours.
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