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4,25

sur 2548 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après avoir dévoré gloutonnement "le grand monde", je me suis jetée avec voracité sur le second volume. J'en attendais autant ! ..... hélas, je suis restée quelque peu sur ma faim.
On y retrouve tous les personnages du premier volume avec d'autres en prime, certains touchants, et d'autres carrément ignobles.
L'accent tonique est mis sur Hélène, la benjamine de la fratrie, devenue aussi journaliste, et qui, après une chronique remarquée sur l'hygiène des femmes, (reproduction d'un article ahurissant de Françoise Giroud de 1951), se retrouve chargée d'un reportage sur la destruction prochaine du village de Chevrigny, bientôt englouti lors de l'ouverture du barrage, dont la construction débuta en 1946, et qui évoque irrésistiblement les événements survenus lors de la mise en service du barrage de Tignes en 1952. La détresse et le désarroi des habitants cherchant jusqu'au bout à empêcher l'inéluctable forment la trame essentielle de l'ouvrage et son côté, à mon sens, le plus abouti et particulièrement touchant.
D'autres sujets viennent s'y greffer pour former un tout un peu trop foisonnant.
Jugez-en : l'ouverture en plein centre de Paris d'un grand magasin à bas prix, les conditions de travail des employés, les licenciements abusifs, la grève, l'avortement, la chasse aux "faiseurs d'ange", les retours nauséabonds sur les pratiques vichystes, les problèmes d'adaptation liés à la surdité, le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes, et, gros coup de poing dans la gueule, .....la boxe !
Oui-da bonnes gens, tout cela pour le prix d'un seul bouquin !
Du coup le roman apparaît un peu trop disparate ; à aborder trop de thèmes, on pourrait presque dire que "qui trop embrasse mal étreint" ; de chapitre en chapitre, on passe du coq à l'âne et le lecteur se retrouve parfois légèrement perdu au sein de cette encombrante profusion.

En outre, Pierre Lemaître force un peu trop le trait et rend certains de ses personnages franchement trop caricaturaux, l'abominable Geneviève en prime, mais elle n'est pas la seule !

Ces réserves faites, on ne va pas retirer à l'auteur ce qui rend ses ouvrages si attrayants, son art de conteur, son sens du rythme, sa verve, son humour, sa capacité à garder le lecteur dans ses filets en lui proposant sans cesse de surprenants rebondissements.
Mais, pour en savoir plus, il va falloir s'armer de patience et attendre le volume suivant pour connaître enfin le dénouement des intrigues principales !
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On retrouve la saga familiale de la famille Pelletier après l'avoir quittée dans « le grand monde ». Les aventures de Jean, François et Hélène se poursuivent sur un rythme narratif soutenu gardant le lecteur captif du récit, mais, la mayonnaise prend un peu moins bien que dans le volume précédent, un petit goût de recette éventée se ressent peu à peu. Les personnages évoluent dans des environnements bien documentés et décrits, le village englouti par la mise en eau d'un barrage, le milieu de la boxe, le journalisme de faits divers, la création d'une entreprise et ses conflits sociaux, et la pénalisation de l'avortement.La fin du roman qui paraît bâclée, sans doute pour mieux préparer une suite au feuilleton n'est pas à la hauteur et déçoit.
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Voilà la suite des aventures de la famille Pelletier dans la France en reconstruction du début des années 50. On bâtit, on construit des barrages quitte à noyer des villages, la forme du commerce de détail change, mais des relents de pétainisme et d'ordre moral sont encore là.
Cela se passe dans la difficulté pour les Pelletier, sinon pire. Jean dit Bouboule doit se farcir son épouse infernale, Hélène et François ont à gérer aussi leurs problèmes affectifs, et Louis le père s'est mis en tête de faire gagner un boxeur qui n'a pas les qualités pour.
Pierre Lemaitre tresse ici plusieurs énigmes et enquêtes dont celle de l'assassin récidiviste de jeunes filles, qui a encore sévi. Nous savons de qui il s'agit, mais la police piétine. Il y aura donc une suite à ce volume.
Les pages se tournent toute seules. C'est du petit lait pour le lecteur. Un peu trop peut-être.
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Pierre Lemaitre est un véritable conteur. Depuis Au revoir là-haut, je me régale de chacun de ses romans. J'aime sa plume, son style vif.

Mais ici, je reste comme en retrait. Ça va vite, très vite, sans doute trop vite pour moi. On change de sujet et de personnage à chaque page. Il n'y a pas de nuance. Il y a tout en même temps qui arrive et à moi lectrice de faire le tri. Une lecture vécue en apnée, il n'y a pas de temps pour reprendre son souffle et en apprécier les détails, d'autant plus qu'une multitude de thèmes sont abordés.

De plus, il s'agit vraiment d'une suite après le grand monde. Les premiers chapitres j'ai eu du mal à me souvenirs des personnages et de leurs liens, leur caractère.

Après ces quelques déconvenues, le silence et la colère est une lecture divertissante.

Une lecture en demi-teinte, bien loin de Au revoir là-haut qui m'avait littéralement soufflée.
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Ce troisième tome se dévore aussi vite que les précédents, mais, car hélas, il y a un, mais, c'est un peu léger !

Toujours aussi bien documenté, les personnages remarquablement vivants dans leurs descriptions (même si la psychologie reste superficielle) la description d'une société qui se dessine à grands pas de destruction, enfouissant au passage la mémoire honteuse de la guerre.

Il reste que c'est un peu léger ce qui fait passer les sujets de fonds à la trappe (violence familiale, meurtre, avortement ...)
et cerise sur le gâteau, on se retrouve même avec une fin feel good qui ne va pas avec le reste.

J'ai passé un bon moment, mais ça n'est pas le meilleur tome de la série, en plus j'ai oublié les filiations qui ne sont pas répétées nulle part !!!
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Un roman très bien écrit, plaisant à lire, socialement très engagé, mais dans lequel je n'ai pas retrouvé le souffle romanesque des précédents tomes. le titre tout d'abord ne m'a guère fait rêver, il conviendrait plus à un essai qu'à un roman d'aventures. Mais bon, soit, l'auteur ou l'éditeur a ses raisons.
On y retrouve la famille Pelletier en 1952 amputée d'un de ses membres lors du précédent tome. Tous les (grands) enfants sont à Paris. Jean veut ouvrir un grand magasin populaire, mais se heurte à une ribambelle de difficultés. Toujours sujet à des pulsions meurtrières, il ne s'en prend pas à Geneviève, son odieuse femme. Mais ce n'est peut-être que partie remise.
François, journaliste à présent confirmé, est en retrait dans ce nouvel opus. C'est sa soeur, Hélène, elle-même journaliste dans le même quotidien, qui prend la lumière dans le récit. Elle va enquêter sur l'hygiène des Françaises, comme Françoise Giroud en son temps. Envoyée sur le terrain, elle va couvrir également l'agonie d'un village victime de la mise en eau d'un barrage, « symbole d'un pays qui s'engage avec détermination dans la modernité. » L'autre grand thème du livre est l'avortement auquel Hélène est confrontée à la suite d'une grossesse non désirée.
On peut constater à la lumière de ce résumé très succinct l'importance de la dimension sociale dans ce nouveau roman de Pierre Lemaitre. J'ai apprécié cet engagement à propos de l'avortement et des conséquences dangereuses et désastreuses pour les femmes qui y étaient confrontées. La recherche documentaire est précise et j'ai découvert stupéfait l'appareil répressif de l'État français face à cet acte illégal à l'époque. Il allait le rester encore une bonne vingtaine d'années, autant dire un éternité cauchemardesque pour les femmes qui devaient y recourir.
Par contre, l'agonie du village, quoique bien racontée, ne m'a pas plus emballé plus que cela. le récit est poignant, mais un peu trop appuyé à mon goût.
Les parties burlesques du récit qui se déroulent au Liban avec la compétition de boxe m'ont plus diverti que ravi. On y découvre un nouveau personnage, Lucien Rozier, employé de la savonnerie familiale et boxeur amateur. Des allusions nous renseignent sur le lien entre ce nouveau personnage avec un membre détestable de la famille et nul doute que Pierre Lemaitre creusera ce nouveau sillon dans les prochains tomes.
Bref, en raison de la forte dimension sociale et intéressante du récit, le texte de Pierre Lemaitre est agréable à lire, plutôt factuel, mais manque selon moi de souffle romanesque. L'écriture est déliée, généreuse, mais n'évite pas les répétitions comme pour les problèmes de Jean et la relation grotesque qu'il entretient avec sa femme Geneviève. Je n'en demeure pas moins admiratif de la littérature populaire de Pierre Lemaitre et continuerai de suivre les aventures de la famille Pelletier.
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Le silence et la colère fait suite aux péripéties familiales Pelletier dont les premières ont été décrites dans le grand monde, ici les années cinquantes, quelques années après, le benjamin mort, les autres enfants ayant quitté le giron familial de Beyrouth pour s'émanciper à Paris.
Je suis moins séduit que par les précédentes oeuvres, la qualité littéraire chute, les sujets abordés ici sont si nombreux et disparates que l'on a une impression de brouillon. On aurait pu penser que Jean soit démasqué et condamné pour ses meurtres impulsifs. Eh bien non ! C'est même pour lui l'occasion d'une récidive aussi absurde et insensée que les précédentes.
La fin laisse à penser qu'il y aura encore une suite, l'histoire n'est pas terminée, la page pas définitivement tournée. La justice sera-t-elle alors faite ? Faut-il espérer de la contribution des découvertes scientifiques à venir, notamment de l'ADN ? On est dans le feuilleton télévisé, attendez le prochain épisode...
Si certains aspects restituent les années cinquantes au plan historique et sociologique (les besoins énergétiques, l'avortement, le manque d'hygiène), d'autres me semblent plus du remplissage, l'auteur à court d'idées, pris par le vertige de la page blanche.
Que penser de l'invraisemblable projet de magasin textile discount de Jean, de l'absence d'éthique, de sens moral, de respect du droit du travail et d'un minimum d'humanité ? La France des années cinquantes est-elle la jungle immorale du côté du monde du travail et la terreur du côté des moeurs ? Oui des françaises et français laborieux, privés de confort, mais je ne reconnais pas ici la France de mes parents et leur vie !
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Un roman de Pierre Lemaître qui ressemble à un roman de Pierre Lemaître, quelle surprise ! J'avoue que c'est justement pour ça que j'ai mis 3 étoiles, parce qu'on ne peut pas critiquer le fait qu'il fasse exactement à son habitude, et je n'ai pas à en être surprise. Nous voici donc dans la suite habituelle de ses fresques familiales, plongés dans les années 50 entre Paris, le Liban et un obscur petit village bientôt sous les eaux. Ce qui tient en une phrase tient chez lui en des tas, et parfois je me suis imaginée en professeur de français, qui tracerait un trait de la marge avec en annotation " redondant", "blabla", "arrêtez de diluer" !

Mais étant donné qu'une partie des lecteurs le lisent pour ça, laissons lui être l'autre qu'il est. En revanche, j'avais été habituée à plus de profondeur dans les personnages, pour le peu d'autres livres que j'ai lu. J'ai rarement été aussi peu touchée par des personnages, tout aussi détestables les uns que les autres, et pour lesquels on ne peut même pas espérer une quelconque actions morales. C'est un récit qui paraît sans but, une chronique de famille qui ne va même pas jusqu'au bout des thèmes abordés - avortement, maltraitance et plus, expropriations etc.- ce qui est quand même dommage pour un livre aussi long...

Je le conseille donc si vous aimez la littérature à haute dilution, mais pas du tout si vous espérez un semblant d'avancée morale. Personnellement, j'ai quand même eu l'impression de me faire un peu avoir...
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Roman fort distrayant, on suit les aventures de la famille Pelletier sans se poser de questions. Tout le récit donne dans les évènements, la psychologie des personnages est succincte, la documentation de l'auteur impressionnante, son imagination non moins, mais rien n'incite à la réflexion ni à l'analyse des évènements. " le grand monde" m'a paru supérieur. Il faut reconnaître néanmoins à l'auteur des talents de conteur hors pair. On n'a jamais envie de lâcher la lecture.
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Boue des tranchées contre chemins balisés
Pierre Lemaitre est magistral quand il nous plonge dans les années de feu, de guerre, dans le maelström de sa trilogie initiale des Enfants du désastre. Il l'aura inauguré par son tonitruant et poignant Au revoir Là-haut, prix Goncourt 2013 amplement mérité, tout en bruits et fureurs des massacres de la Grande guerre, déchéance et vies brisées de ses Gueules cassées, merveilleusement repris au cinéma par Albert Dupontel.
Il l'aura clos par son excellent Miroir de nos peines : la guerre s'y transformait alors en une dramatique farce, une addition d'incompétence et d'improvisation, la guerre allemande forgée dans son industrie lourde bousculant une armée française d'un autre âge, dénoncée par l'auteur avec un humour grinçant de colère et de désespoir.
Pour les temps de paix, Pierre Lemaitre a entrepris avec le Grand Monde de l'année 1948 le roman inaugural de la tétralogie de la France des Trente glorieuses. Il enjambe les frontières de l'Empire colonial français en sautant de Paris au Liban, anciennement sous mandat français, et à l'Indochine en pleine insurrection du front d'indépendance du Viêt-minh. Une réussite.
Pour le Silence et la colère, suite du Grand Monde, le souffle lui aura manqué dans le premier tiers du récit et son filon d'or, l'inspiration de la saga du vingtième siècle, se sera épuisée. L'ouvrage pèse ses longues 550 pages et nous pèse : Pierre Lemaitre donne le sentiment de recycler paresseusement le matériel littéraire du roman précédent. Impression de redites, de déjà-vu et de médiocrité : récurrence de personnages relativement stéréotypés, sans même les formidables héros atypiques des séries précédentes, intrigues prévisibles, style daté.
Il retrouve avec bonheur par la suite sa veine d'écrivain, avec sa méthode éprouvée du feuilleton des destins croisés des Pelletier, à Paris et Beyrouth : le livre se lit alors avec un certain plaisir. Plus à l'aise avec la thématique plus tourmentée des moments de crise, l'auteur multiplie les reportages, révolte des habitants expulsés de leur village à l'agonie bientôt englouti par un barrage (inspiré de celui de Tignes), acharnement contre les femmes, l'avortement comme un délit, leur manque d'hygiène dénoncée par une presse en mal de titres à sensation, crimes non élucidés, lancement du premier grand magasin à petit prix et premières grèves, match de boxe avec propagande journalistique pour intoxiquer l'adversaire.
Pierre Lemaitre excelle dans les sagas de grands massacres sous la lune, susceptibles de susciter en lui (et en nous) émotion tragique et souffle épique. Moins rompu au rôle de psychanalyste des sombres replis de l'âme humaine dans les périodes sans éclat, plus routinières et conventionnelles de nos années cinquante, il se montre, à notre sens, moins capable de donner la pleine mesure de ses dons en abordant les grandes ères moins dramatiques et plus adoucies de notre histoire de France.
Boue des tranchées contre chemins balisés, voies étroites de la réussite de l'écrivain.
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