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Les Années glorieuses tome 2 sur 2
EAN : 9782253247272
768 pages
Le Livre de Poche (24/04/2024)
4.25/5   2489 notes
Résumé :
Apres l'immense succès du Grand Monde

Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (325) Voir plus Ajouter une critique
4,25

sur 2489 notes
Revoilà la famille Pelletier ! C'est avec plaisir que j'ai retrouvé cette fresque familiale truculente. Après son roman d'aventure « le Grand Monde », Pierre Lemaitre nous revient avec ce second opus plus axé sur un aspect social se déroulant pour l'essentiel en France au cours de l'année 1952. On se situe donc toujours au début des trente glorieuses et comme dans le précédent tome plusieurs intrigues s'entremêlent au gré des tribulations de chacun des membres de la famille. On suit notamment Hélène Pelletier envoyée en tant que journaliste reporter sur une actualité brûlante dans une vallée où des habitants s'opposent à un projet hydroélectrique condamnant leur village de Chevrigny a être imminemment englouti par les eaux du nouveau barrage. Ils luttent fermement contre l'ennoiement de leur agglomération et refusent de migrer vers Chevrigny-le-Haut, expressément sorti de terre, malgré les interventions musclés de personnes peu scrupuleuses sacrifiant le village sur l'autel de l'énergie et du progrès.
Dans ce roman rythmé est relancée l'enquête sur le meurtre d'une actrice suite à la tentative d'assassinat d'une autre femme et c'est François Pelletier, journaliste, qui couvre l'affaire et réclame dans un article la réouverture du dossier ignorant la responsabilité de son frère Jean dans ce crime impuni.
On y croise aussi un drôle d'inspecteur qui mène une chasse souterraine à l'avortement clandestin et persécute avorteurs et avortés ouvrant la réflexion sur la liberté des femmes à une époque où la répression contre les IVG était très sévère.
On retrouve bien sûr Jean, l'aîné, et son insupportable femme Genevieve qui se lancent dans la folle aventure de l'ouverture d'un grand magasin très coûteux en investissement avec une gestion plutôt douteuse, révolutionnant le commerce du textile (clin d'oeil à Emile Zola « au bonheur des dames »).
Jean a comme seul réconfort sa fillette de 3 ans Colette car Geneviève enceinte de son second enfant est plus hystérique encore, et toujours aussi manipulatrice, médisante et humiliante. Entre ses exagérations, ses falsifications et ses plaintes elle ne s'occupe guère de Colette au point qu'elle en devient dangereuse…Et puis juste avant l'ouverture du commerce un conflit social éclate suivi d'un scandale.
Pierre Lemaitre entrelace destins personnels et grande Histoire, souffle romanesque et faits historiques avec un art certain de la narration et surtout celui de nous tenir en haleine à chaque chapitre. Un vent de révolte souffle sur ce deuxième épisode de la saga porté par des conflits sociaux et des mouvements contestataires où le syndicalisme est très prégnant et les personnages hauts en couleur.
Impatiente de poursuivre les péripéties de la famille Pelletier qui semblent loin d'être terminées « Car nos secrets, nos turpitudes, nos silences, nos violences, nos mensonges sont comme les ruines de Chevrigny. Recouverts, ils n'en continuent pas moins d'exister ».
Toujours aussi savoureux, foisonnant et addictif.
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Quel plaisir de retrouver Pierre Lemaitre et la famille Pelletier, en 1952, dans le Silence et la Colère !
Si Étienne, le plus jeune, n'a pas survécu dans le Grand Monde, restent bien sûr Louis et Angèle, les parents, ainsi que Jean, dit Bouboule, François et Hélène, leurs enfants.
Les parents sont restés à Beyrouth où leur savonnerie sera prétexte d'un nouveau pèlerinage annuel, un peu différent des précédents à cause de la fameuse Geneviève, l'épouse incroyable de Jean.
Ce second tome de la trilogie Les Années Glorieuses est concentré sur deux mois : février et mars 1952. Il va s'en passer durant cette soixantaine de jours !
Comme dans ses précédents livres, Pierre Lemaitre m'a captivé dès la première ligne. Il m'a fait trembler, espérer aussi, sourire enfin. J'ai été déçu par la tournure de certains événements, ému par les amours difficiles de plusieurs protagonistes, amours hésitants, conditionnés par un passé parfois lourd à assumer.
Les quatre grands thèmes autour desquels s'articule ce roman aux multiples surprises sont le projet de construction d'un barrage qui va noyer une vallée, la boxe à Beyrouth, l'avortement et le début des grands magasins vendant au plus juste prix.
Habilement, comme à son habitude, Pierre Lemaitre m'a fait passer d'un thème à l'autre tout en maintenant un suspense incroyable autour de la personnalité de Jean qui a déjà un lourd passif, sans oublier Geneviève son épouse…
Le Silence et la Colère, ce titre s'applique parfaitement aux habitants de Chevrigny qui tentent jusqu'au bout de sauver leur vallée. L'auteur le dit lui-même, il s'est inspiré du barrage de Tignes (Haute-Savoie) mais a changé de massif pour se rapprocher de Paris. Malgré cela, le ressenti, les divisions, les manoeuvres, les tentatives désespérées de certains habitants sont les mêmes et Pierre Lemaitre sait parfaitement mettre tout cela en scène.
En fait, ce sont Hélène et François Pelletier, la soeur et le frère, journalistes dans un grand quotidien parisien du soir – Hélène étant d'abord photographe – qui se retrouvent au coeur des différentes intrigues. Leurs articles et leurs photos font mouche à chaque fois. D'autres personnages secondaires animent, influent sur l'histoire mais il serait trop long de les citer tous. Je vous laisse donc le plaisir de la rencontre.
Dans ce roman, avec délicatesse et tact, mais sans ménager responsables politiques, police et justice, Pierre Lemaitre met en relief la lutte des femmes pour la liberté de l'avortement. Les relents du régime collaborationniste de Vichy sont encore bien présents. Actions et témoignages montrant bien tous les drames causés par l'aveuglement d'une époque niant le droit des femmes à disposer de leur corps, sont bien amenés par l'auteur, ce qui rehausse encore la qualité de son roman.
Pierre Lemaitre, avec le Silence et la Colère, m'a encore régalé et conquis et je crois savoir que je ne suis pas le seul dans ce cas…

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Pierre Lemaitre poursuit sa trilogie des Années glorieuses et c'est avec grand plaisir que l'on retrouve la famille Pelletier, quatre ans après la jubilatoire présentation de ses membres dans le Grand Monde.

Nous sommes désormais en 1952. L'auteur excelle à saisir l'époque, ici le début des Trente Glorieuses, période de bascule entre les années difficiles de l'après Deuxième guerre mondiale et l'embellie économique, un pied dans le monde empesé de l'après-guerre, un pied dans une modernité annoncée. Au final une période emplie de paradoxes d'une France en plein essor qui entre dans l'ère de la consommation mais encore très régressive et répressive sous bien des aspects.

Aussi, cet opus joue une partition plus sociale avec trois intrigues aux accents à la Zola : luttes ouvrières des employées du fils aîné Jean qui a mis sur pied un magasin populaire type Tati ; combats féministes à une époque où l'avortement est un délit traqué par une brigade spécifique tout droit sortie de Vichy. Mais aussi confits liés à des aménagements du territoire, ici la construction d'un barrage hydroélectrique au prix de l'engloutissement d'un village entier, cimetière compris ( épisode inspiré de la tragédie du village de Tignes, fait divers qui émut et passionna les lecteurs de France Soir ).

Pour le reste, le talent de conteur de Pierre Lemaitre ainsi que son humour mordant parfaitement distillé fonctionnent à merveille, son énergique élan narratif emportant le lecteur dans un tourbillon de péripéties pétaradantes concoctées pour ses nombreux personnages. C'est celui de la soeur, Hélène, qui est le plus mis en lumière : jeune femme libre qui veut s'émanciper de sa famille et des hommes, journaliste envoyée suivre la résistance du village isérois face au barrage, après avoir écrit un article ( inspirée d'un vrai, incroyable de Françoise Giroud, retranscrit à la fin du livre ) qui fait scandale, « Les Françaises sont-elles sales ? ».

Beaucoup d'intrigues, donc, beaucoup de personnages, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer. Mais j'ai trouvé que cette fois-ci, il manquait du liant entre tout cela. Les raccords entre les différents éléments narratifs sont plus poussifs. Je me suis lassée du personnage de l'épouvantable Geneviève, pourtant mon préférée du Grand monde, ne lui trouvant aucune évolution autre que linéaire ou poussant juste plus ( trop ) loin les curseurs de ses vices sans qu'on ne sente suffisamment l'ambiguïté suggérée : celle d'une femme frustrée de ne pouvoir être un homme avec le pouvoir qui va avec. de même, le dénouement est quelque peu balancé, même si on a bien compris qu'une suite nous attend pour réellement conclure.

PS : à mon avis, ce serait vraiment dommage de ne pas avoir lu le Grand monde avant, afin de profiter pleinement du récit car énormément d'actions arrivent dans le prolongement de celles du premier tome.
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Après le grand monde, premier tome de la trilogie sur les Trente Glorieuses, quel plaisir cela a été de me replonger dans la France des années 1950, avec le Silence et la Colère de Pierre Lemaitre et de retrouver cette inimitable famille Pelletier. On la rejoint donc quatre ans plus tard, en 1952.
Si les parents Louis et Angèle sont restés à Beyrouth pour gérer leur savonnerie, les enfants Jean, François et Hélène tentent de faire leur vie à Paris.
Jean, dit Bouboule, encore en proie à des pulsions meurtrières, vient de créer un grand magasin « Dixie » et l'ouverture approche... Quant à son abominable épouse Geneviève, elle est bien sûr toujours là, plus invivable que jamais, même vis-à-vis de leur fillette Colette, 3 ans.
François toujours fou amoureux de Nine, est reporter au « Journal du soir » et Hélène, la plus jeune, 23 ans, photographe, est passée au rédactionnel en rédigeant cinq articles sur « l'hygiène des femmes » (clin d'oeil à Françoise Giroud ), avant de se voir proposer une enquête-reportage sur la construction d'un barrage et un village appelé à disparaître.
« Il en était ainsi chez les Pelletier. Émotions, secrets, silences, aveux et déclarations se succédaient, il y aurait eu un roman à écrire sur les pensées des uns et et des autres. Une vie de famille. »
Belle manière d'annoncer dans les premières pages ce qui se révèle une magnifique saga familiale, mais pas que.
En effet, Pierre Lemaitre, avec tout le talent qu'on lui connaît en fait un vrai roman social.
Il restitue avec maestria et beaucoup de rythme cette France d'après-guerre.
Il nous fait vivre au plus près, la naissance de la société de consommation, l'arrivée de la grande distribution avec l'ouverture de ce grand magasin. La vente à prix coûtant au début pour appâter les clientes. La fascination de ces clientes devant les étalages et les petits prix. Les méthodes utilisées pour garder un personnel compétitif, promesses, menaces. le besoin vital de travailler pour beaucoup de femmes. Leur obéissance pour garder leur emploi. Mais leur révolte devant l'injustice… Conflit social, revendications…
Il raconte également la condition féminine au début des années 50 avec cette chasse à l'avortement tous azimuts, en mettant en scène le désarroi de ces femmes désarmées ne sachant à qui s'adresser et le risque encouru par les médecins désireux d'apporter leur aide, les unes et les autres pourchassés par un inspecteur plus que zélé aux méthodes plus que discutables, Vichy n'est pas si loin...
Avec les deux journalistes que sont François et sa soeur Hélène, nous assistons quasi en direct à la montée des médias et à la course endiablée pour avoir la primeur des infos.
Si François se retrouve sur une ancienne enquête concernant l'assassinat d'une actrice, sa soeur, elle, est dépêchée dans ce petit village de Chevrigny qui vit sa dernière semaine avant la mise en eau du barrage hydroélectrique, référence au barrage du Chevril construit cette année-là et au village de Tignes en Savoie. Cela n'a pas été sans me rappeler le beau roman de Joy Sorman et Maylis de Kerangal : Seyvoz.
C'est à l'agonie de tout un village qu'il nous est donné d'assister, à la colère des uns, au fatalisme des autres ...
Cet épisode est très évocateur des sacrifices faits pour les nécessités du progrès et pour accéder à la modernité et à l'amélioration des conditions de vie. Certains passages sont vraiment très émouvants.
L'auteur nous entraîne également dans quelques incursions à Beyrouth pour le fameux « pèlerinage Pelletier » puis, en compagnie du jeune boxeur Lucien prêt à mettre sa vie en jeu pour conquérir son amour.
De belles histoires d'amour se tissent tout au long du roman mais de nombreux mystères demeurent pour notre plus grande curiosité !
Le Silence et la Colère, titre en parfaite adéquation avec le roman alterne et entremêle savamment les histoires de chacun avec la grande Histoire.
Roman totalement addictif, émouvant, haletant, qui peut parfois nous plonger au plus noir de l'âme humaine tout comme au meilleur, le deuxième volet de cette chronique familiale m'a absolument conquise et c'est avec une grande impatience que j'attends le troisième !
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Roman fleuve pour une histoire de barrage. Oui, cela coule de source.
Silence, colère et surtout beaucoup de résignation dans ce nouveau titre du feuilleton du XXème siècle signé Pierre Lemaître.
J'ai apprécié les retrouvailles avec cette pelletée de Pelletier, spécimens bien carnés et truculents aux liens aussi complexes que solides. Mention spéciale pour Bouboule, le tueur en série falot rattrapé par ses crimes, et à son épouse, la cultissime Geneviève, tellement mauvaise qu'il est difficile de ne pas succomber devant tant de méchancetés. Je crois que je suis amoureux. Ces deux personnages sont des trampolines à rebondissements et ils dopent le récit. Ils ombragent un peu le reste de la famille dans cet opus mais Pierre Lemaître invitent de nouveaux entrants bien retors qui entretiennent le rythme de cette saga qui montre la face cachée de des trente glorieuses.
Roman le plus social de la série, sortez les banderoles, chantez les ritournelles des vilains patrons et des gentils ouvriers, l'histoire se déroule, chers camarades, en 1952, quatre ans après le Grand Monde et l'auteur quitte l'Indochine pour… l'Yonne. Oui, c'est moins exotique mais l'auteur améliore ainsi son bilan carbone. de toute façon, nous ne sommes pas là pour faire du tourisme et il est inutile de compter sur notre Zola sans gluten pour faire un petit tour d'hélico au-dessus de la maison de Guy Roux et profiter du paysage.
Pierre Lemaître nous offre donc les Trente Glorieuses vues de biais et d'en bas. Tellement bas qu'un village promis à l'engloutissement suite à l'édification d'un barrage sert de biotope à l'histoire. La situation est très romanesque et les 500 pages du roman se concentrent sur une semaine. A ce rythme, entre nous, il n'est pas prêt de terminer sa saga. Attention au syndrome « Trône de Fer », « Game of Thrones » pour les Verlanglais, dont on attend toujours les ultimes tomes, pré-mortem si possible. Tout le monde n'a pas l'efficacité d'un Maurice Druon qui avait réussi à compiler 13 générations en 7 tomes pour les Rois Maudits. Emballés, empoisonnés et pesés.
Vu le sujet et connaissant la fibre sociale de l'auteur, je m'attendais à voir mes derniers cheveux ébouriffés par un vent de révolte, avec des gaulois réfractaires se retranchant sur la place du village, ancêtres Zadistes galvanisés au Chablis, bouées de sauvetage ceinturant de fameux embonpoints pour s'accrocher jusqu'au bout à la flèche de l'église et affronter la montée des grandes eaux. Eh bien, je me suis emballé pour rien. C'est raté pour les Merguez. Calme plat autour des ronds-points qui n'existaient pas encore. Les jeux sont déjà faits et si certains rechignent à quitter le prochain paradis des carpes, le récit décrit une modernité impitoyable, incarnée par l'ingénieur Destouches et une population qui sombre dans le fatalisme. La belle Hélène Pelletier, chargée de couvrir l'histoire pour le journal du Soir va accompagner les habitants dans la préparation des cartons tout en cherchant un moyen pour avorter clandestinement.
Comme la force du feuilletoniste est de multiplier les intrigues et les personnages, j'ai vraiment apprécié la construction du roman et les récits menés en parallèle qui accompagnent l'histoire de chaque membre de la famille Pelletier. Qu'il s'agisse du jeune boxeur, punching-ball résilient, couvé par le patriarche au Liban ou de l'ouverture du grand magasin de Jean, Pierre Lemaitre ne perd aucune pièce de son puzzle, aucun figurant ne fait tapisserie dans son livre. Un sacré lego.
Bon, je pense qu'il faut éviter de prendre la Micheline en route et avoir lu « le Grand Monde » pour pleinement apprécier l'évolution des personnages et ne pas dévisser face au casting XXL. C'est toujours dommage d'assister à un mariage quand on ne connait aucun invité.
Au final, si le récit un peu longuet du village englouti fait barrage pour moi à la cinquième étoile, ce nouveau roman tient très bien sa place dans l'étagère de ma bibliothèque réservée à cet auteur populaire qui maîtrise l'art de récurer les recoins de l'histoire.
Il en a encore cinq au programme.
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critiques presse (16)
Culturebox
26 juin 2023
Pierre Lemaitre continue à feuilleter le 20e siècle avec le second épisode de cette nouvelle fresque familiale. 1952, on retrouve avec bonheur les aventures de la famille Pelletier dans la seconde partie des Trente Glorieuses.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Il plonge corps et âme dans les années d’après-guerre, en France et ailleurs, une période marquée par de grands changements, par le progrès, par beaucoup de bouleversements dans les mœurs, la condition féminine, l’économie, la presse grand public.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
13 mars 2023
En horloger un peu fou, Pierre Lemaitre huile avec minutie les rouages de cette palpitante saga familiale loin d’être terminée, rappelant que « nos secrets, nos turpitudes, nos silences, nos violences, nos mensonges sont comme les ruines de Chevrigny. »Même sous l’eau calme d’un lac, comme le clocher, ils continuent d’exister.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Culturebox
07 mars 2023
Pierre Lemaitre continue à "feuilleter" le XXe siècle avec ce nouvel épisode de sa fresque familiale consacrée aux Trente Glorieuses.
Lire la critique sur le site : Culturebox
OuestFrance
03 février 2023
Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013, poursuit sa plongée historique prévue en dix livres, au cœur des Trente Glorieuses. Avec Le silence et la colère, l’écrivain est à mi-chemin de son grand projet.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
OuestFrance
16 janvier 2023
Dans Le Silence et la Colère, on retrouve des figures emblématiques de la « patte » Pierre Lemaitre – un assassin cerné par l’angoisse comme dans Trois jours et une vie, des fonctionnaires effrayants, une mère maltraitante, etc. – avec aussi de nouvelles intrigues
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Culturebox
16 janvier 2023
On est dans Au bonheur des dames de Zola, version années 50, en quelque sorte. On est aussi dans l’histoire du féminisme, le rapport au travail et au corps, puisqu'il est aussi surtout question dans ce roman de "chasse" à l'avortement.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaCroix
13 janvier 2023
Avec le deuxième volet de sa tétralogie sur les Trente Glorieuses, Pierre Lemaitre poursuit la saga de la famille Pelletier pendant l’hiver 1952.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Elle
10 janvier 2023
Inaugurée avec « Le Grand Monde », cette saga forte en émotions, secrets, mensonges, passions, meurtres et autres fureurs zoome tour à tour sur les quatre enfants de la famille Pelletier, riches savonniers de Beyrouth.
Lire la critique sur le site : Elle
LeMonde
09 janvier 2023
Dès la première phrase de ce formidable roman social, tour à tour drôle et poignant, les grands motifs sont discrètement posés. Dans le portrait du XXe siècle français en dix volumes conçu par Pierre Lemaitre, Le Silence et la Colère saisit avec subtilité un moment charnière, celui de la laborieuse entrée du pays dans la modernité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
09 janvier 2023
Un carnet et un tableur sont les outils avec lesquels l'écrivain bâtit son roman-feuilleton du XXe siècle. Avec l'épisode qui paraît, sur l'année 1952 et le barrage de Tignes, le voici à moitié achevé.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeJournaldeQuebec
09 janvier 2023
La famille Pelletier sera ainsi de retour et à ses côtés, on assistera à la chasse à l’avortement, à la disparition de villages ou au tout début de la société de consommation.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Culturebox
06 janvier 2023
Pierre Lemaitre continue à "feuilleter" le XXe siècle avec ce nouvel épisode de sa fresque familiale consacrée aux Trente Glorieuses. On retrouve avec plaisir les péripéties de la famille Pelletier dans cette période, terreau de grandes mutations sociales.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeSoir
06 janvier 2023
C'est l'un des temps forts de la traversée des Trente Glorieuses que Pierre Lemaître poursuit dans ce roman.
Lire la critique sur le site : LeSoir
SudOuestPresse
05 janvier 2023
Dans un gros roman vivant et réjouissant, Pierre Lemaitre inscrit ses personnages dans l’actualité forte de leur temps, au tout début 1952.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Lexpress
04 janvier 2023
On retrouve dans Le Silence et la Colère la famille Pelletier rencontrée dans Le Grand Monde. Il n’y a plus d’Indochine qui tienne : l’action se situe cette fois-ci entre Beyrouth, Paris et l’Yonne, où un village menace d’être englouti par la mise en eau d’un barrage.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (199) Voir plus Ajouter une citation
Il reposa le journal sur le guéridon. Son épouse, qui avait apporté le café, s'en saisit pour se précipiter sur le deuxième article de la série « Les Françaises sont-elles sales ?» dont le titre s'étalait sous les yeux des deux hommes:

Manque d'hygiène : Bonnes raisons et... mauvais prétextes

— Ça fout un sacré bordel, ce truc-là, dit Stan. Le patron doit être content...

Les réactions, en effet, ne s'étaient pas fait attendre. Le ministère de la Santé publique, qui s'était d'abord félicité de ce pavé dans la mare, en était rapidement revenu. Est-ce aux journaux de faire ce travail d’in formation, d'éducation ? s'était ému un député d'opposition.

Parce que les articles d'Hélène, s'ils évoquaient les «responsabilités individuelles», pointaient aussi d'autres culpabilités, plus sociales et donc plus politiques, à commencer par l'incroyable vétusté du logement en France où «75 % des Français n'ont pas de douche, où seulement 27 % d'entre eux disposent de WC intérieurs et où la moitié des locataires n'ont pas l'eau courante !».

Le premier article concluait: «Tout le monde trouve normal que nos écoliers reçoivent chaque matin une leçon de morale de leur instituteur. On serait bien avisé, en haut lieu, d’y ajouter une leçon d'hygiène dont tous les adultes pourraient aussi tirer profit. »

Ce qui était apparu, sur le coup comme une œuvre de salubrité publique mettait maintenant tout le monde mal à l'aise.

Denissov, interpellé, avait eu beau jeu de souligner le retard pris dans ce domaine : «À propos de l'hygiène, le Larousse médical parle de "soins de façade" et admet que la douche et le bain « peuvent être hebdomadaires »

Après ça, quel reproche voulez-vous faire aux gens ? »
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Interrogé sur l'opportunité de vous en instruire, le Ministre de la Santé Publique nous a dit:

— Bravo, ayez le courage de parler et vous nous aiderez dans notre tâche. Si toutes vos lectrices, averties, font campagne pour une hygiène meilleure, vous aurez fait du bon travail.

Soupçonniez-vous que quinze femmes sur cent ne se servent jamais d'une brosse à dents ? Que cinquante femmes sur cent n'utilisent jamais de brosse à ongles ? Que vingt-neuf femmes sur cent gardent — excusez ce détail — la même culotte pendant une semaine ? et n'utilisent jamais ni savon ni dentifrice?

Vous pensez bien que celles-là ne se cassent pas la tête pour faire bouillir les tétines d'un biberon ou pour se laver les mains avant d'approcher leur bébé.

Or, un grand savant, Winslow, a pu déclarer: «La découverte de l'éducation populaire en tant qu'agent de la médecine préventive, découverte faite par les initiateurs du mouvement antituberculeux, se révèle aussi importante que le fut trente ans auparavant, la découverte de la théorie microbienne des maladies. »
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Les chiffres sont, dans leur sécheresse, impitoyables et éloquents : la Belgique, la Hollande, la Suède, la Norvège et l’Angleterre consomment un minimum de 100 gr. de savon de toilette par mois et par habitant. Certains atteignent près de 200 gr. alors que la France n'en est encore qu'à 50 gr. par mois et par habitant. Encore la guerre a-t-elle, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, popularisé l'usage du savon grâce au ticket spécial de rationnement. Ce ticket que l'on ne voulait pas perdre, on l'a échangé contre cette espèce de petite pierre verte que l'on appelait alors savon, et on y a si bien pris goût que la consommation générale de la France qui était de 1.304 tonnes par mois avant la guerre est passée à 2.200 tonnes en janvier 1951.

C'est le Sud qui a bougé, et le Centre. Au-dessus de la Loire, l'ensemble de la population a toujours été plus soucieuse d'hygiène. Les « savonniers » attribuent aussi cette amélioration —à la diffusion, d'un film éducatif édité par leurs-soins et dont quinze mille exemplaires sont régulièrement projetés dans les écoles primaires.
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Geneviève estimait jouir d'une indiscutable supériorité sur Hélène et sur Nine: elle était mariée et attendait son deuxième enfant tandis que ces deux-là pouvaient se prétendre plus belles que les autres, c'étaient "de vieilles filles voilà tout! La Hélène, vingt-trois ans toujours célibataire, elle peut faire la fière, celle-là ! Quant à la sourdingue, elle c'est encore pire, elle a coiffé sainte Catherine ! On aurait dû lui offrir un chapeau avec des clochettes, ça ne l'aurait pas beaucoup dérangée...". Ravie par toutes ces belles pensées, Geneviève croisait ses petites mains potelées sur la table et souriait aimablement, c'est ce qu'on fait quand on est en famille.
(p.55)
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ELLE fait une enquête hardie à travers la France (1952)

La Française est-elle propre ?

Un peu, beaucoup, rigoureusement, pas du tout ; par Françoise Giroud

Les Françaises sont-elles sales?

Cette question a surgi devant nous un jour que, réunies dans un bureau, nous avons vu entrer deux jeunes Suédoises sans beauté véritable, sans élégance, mais fraîches, nettes, dorées, appétissantes comme des petits pains frais.

— Qu'est-ce qu'elles ont, ces filles du Nord ?... a dit quelqu'un.

— Elles ont qu'elles sont propres, a répondu une voix.

— Vous ne prétendez pas que les Françaises sont sales ? s'est exclamé une troisième.

Et devant l'ardeur subite de la discussion, nous avons décidé d'entreprendre immédiatement une enquête sérieuse sur ce sujet grave : l'hygiène. Les résultats sont assez affligeants pour que nous nous en alarmions.
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Dans le 173e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente L’homme qui en a trop vu, histoire basée sur le témoignage du photoreporter Ali Arkady que met en scénario Simon Rochepeau, en dessin Isaac Wens et qui est édité chez Futuropolis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Les Beatles à Paris, un titre que nous devons au scénario de Philippe Thirault, épaulé par Vassilissa Thirault, au dessin de Christopher et c’est publié aux éditions Robinson - La sortie de l’album Les herbes sauvages que l’on doit à l’auteur Adam de Souza et qui est édité chez Gallimard - La sortie de l’album Delta blues café que l’on doit au scénario de Philippe Charlot, au dessin de Miras et que publient les éditions Grand angle - La sortie de l’album Des femmes guettant l’annonce que l’on doit à Fedwa Misk pour le scénario, Aude Massot pour le dessin et qui est édité chez Sarbacane - La sortie d’Après, le troisième et dernier tome de la série Cadres noirs, adaptation d’un roman de Pierre Lemaitre par Pascal Bertho au scénario, Giuseppe Liotti au dessin et c’est édité chez Rue de Sèvres - La réédition dans la collection La bibliothèque de Daniel Clowes des éditions Delcourt de Pussey, album que l’on doit à Daniel Clowes
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