Je me suis procuré son dernier roman récemment mais, avant même d'en imaginer la lecture, je voulais lire ce dernier tome de la trilogie dite des « enfants du désastre », qui avait débuté avec le superbe
Au revoir là-haut, auréolé du prix Goncourt (mérité selon moi), puis suivi par le non moins génial
Couleurs de l'incendie, que j'avais presque préféré au précédent. Avec
Miroir de nos peines,
Pierre Lemaitre conclut magistralement cette saga se déroulant entre les deux guerres mondiales, cet opus se passant en 1940, au moment de la débâcle et de l'exode vers la France libre.
Et je peux déjà dire que j'ai passé un fabuleux moment de lecture même si, sur les trois, il est selon moi un peu en-deçà des deux autres.
Je l'ai souvent écrit dans mes billets sur des livres de
Pierre Lemaitre mais c'est incroyable comme ce type sait raconter des histoires. Et là, comme il l'avait d'ailleurs fait dans les deux précédents romans, il nous offre une scène d'ouverture des plus magistrales, des plus incroyables, une scène qui restera marquée au fer rouge dans ma mémoire. C'est un romancier, c'est clair.
Et que dire de ses personnages. Je l'écris aussi très souvent mais, pour moi, ce sont les personnages qui font (presque) tout dans un roman. Je veux les aimer, les détester, me trouver en empathie avec eux, les serrer dans mes bras, être auprès d'eux, les rassurer, les rejeter, bref, je veux vibrer quand je lis un roman. Et là, encore une fois,
Pierre Lemaitre ne m'a pas déçue, je me rappellerai longtemps de Louise, Fernand, Gabriel, Alice, Raoul, Jules, et surtout Désiré, le fameux Désiré qui m'a donné mes meilleurs moments de lecture dans ce livre, des éclats de rire à n'en plus finir. Un personnage truculent, un vrai personnage de roman.
Et puis aussi, comme à son habitude,
Pierre Lemaitre nous régale avec ses intrigues, ses destins croisés qui se font et défont, et nous offre un épilogue comme je les aime, comme en voit trop peu à mon goût en littérature.
En bref, vous l'aurez compris, un roman que j'ai savouré, que j'ai aimé de la première à la dernière page, malgré ses défauts (et oui, il en a), que j'ai apprécié particulièrement pour les personnages que l'auteur a su rendre terriblement humains.