Nous sommes à Venise en 1762, la ville est au sommet de sa splendeur. Une jeune fille est élevée dans un couvent d'Ursulines de Vicence, dans lesquel sont élevées surtout des jeunes filles illégitimes de Vénitiens aisés. Toutes sortes d'avenirs leurs sont possibles : une reconnaissance par la famille, l'entrée obligée dans les ordres, des carrières de courtisanes… L'éducation se doit donc d'être soignée.
Parmi ces jeunes filles, Leonora, qui ne connaît rien de ses origines, brille par son esprit et son talent à trouver la solution aux énigmes et disparitions d'objets. Son avenir change du jour au lendemain : un homme vient la chercher de la part de sa famille. Elle est la fille illégitime d'un noble Vénitien et d'une mère courtisane, et en absence d'autres filles, doit épouser dans quelques jours le fils d'un autre noble pour sceller une alliance indispensable aux visées politiques des deux hommes. Mais Cesare dalla Frascada, son père, est arrêté avant que le mariage puisse avoir lieu : de lourdes charges pèsent sur lui. Leonora entend se servir de ses talents à éclaircir les mystères pour le délivrer, d'autant plus qu'un certain nombre d'éléments obscurs se mêlent à l'affaire, dont des meurtres. Mais elle ne connaît pas Venise, et se fera aider dans ses recherches par quelques alliés : son maître de maintient français, sa domestique et un beau jeune courtisan. L'enquête sera complexe, et lui apprendra aussi beaucoup sur elle-même, ses origines réelles et Venise.
L'histoire est trépidante, même si totalement invraisemblable. Mais l'auteur ne laisse pas le temps au lecteur de se rendre compte à quel point tout cela est invraisemblable, tellement il l'entraîne dans des rebondissements et nouvelles péripéties. Et surtout dans des ballades où l'on découvre Venise et quelques éléments de la culture et du fonctionnement de la ville-état. C'est sans aucun doute l'aspect le plus intéressant du livre. Par ailleurs, les personnages, surtout Leonora sont sympathiques, à défaut d'être d'une grande complexité psychologique, et c'est bien mieux écrit que la plupart de polars historiques que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. J'ai donc passé au final plutôt un bon moment. Je vais peut-être essayer un nouveau volume pour voir si après ce premier tome de présentation, l'auteur arrive à construire davantage son personnage et les intrigues.
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Il n'y a semble-t-il qu'à Venise où une fille peut se découvrir trois ou quatre pères, et éventuellement autant de mères, fussent-elles supérieures ou non. Il n'y a qu'à Venise où l'on peut voir un prêtre se faire battre à coups d'ombrelle par une courtisane, le fait de cacher deux revolvers sous sa soutane n'étant pas propre à la Sérénissime, même si au XVIIIe on préfère plutôt y manier l'épée ou le poignard. Et il n'y a bien sûr qu'à Venise que l'on peut cacher la mort d'un doge pendant les fêtes du Carnaval. Bref, on retrouve ici un Lenormand en grande forme, qui, sous le pseudonyme d'un patricien vénitien, insère avec comme toujours beaucoup de finesse et d' humour des connaissances historiques à une intrigue quelque peu délirante. On y apprend beaucoup sur les moeurs explicites et implicites de Venise, où le combat pour le pouvoir prend des formes un peu plus compliquées et nettement plus sournoises qu'ailleurs. Je lirai très volontiers la suite des aventures de Leonora, pour le plaisir et pour la culture.
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Cette nouvelle série policière a vu le jour grâce à la fascination qu'éprouve l'auteur pour Venise.
Dix volumes vont la composer. Elle se déroule au XVIII° siècle, et, a pour personnage récurrent, un détective en jupon : une jeune orpheline, élevée par les Ursulines, Leonora Pucci.
On retrouve tous les ingrédients d'un bon polar, c'est à dire meurtres, complots, magouilles, jalousie... ... A la suite de Leonora, on entre dans les palais, côtoie la noblesse, participe au carnaval, à la Fête du Redentore, à la Sensa. On suit pas à pas l'élection du Doge.
C'est l'occasion de découvrir la vie quotidienne des vénitiens, notamment celle de la noblesse avec ses codes d'honneur !!! On s'aperçoit ainsi qu'il ne fait pas bon vivre à Venise à cette époque !!!
On entre facilement dans la peau des différents personnages, auxquels on s'attache malgré la duplicité de certains, et, on ne peut qu'éprouver que de la pitié devant leur défaite.
Un petit polar qui m'a beaucoup plu et je continuerai à suivre la série avec beaucoup de plaisir !!!
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Moi, qui ne suis pas très fan de romans policiers, j'ai vraiment apprécié "Les mystères de Venise" bien, qu'à mon humble avis, le terme de "policier" ne lui convienne pas trop !!! Je me suis plongée avec délice, dans le Venise du XVIII ème siècle et j'ai tout de suite réussi à me projeter dans ce fabuleux décor. Je dirai même que la ville est pour moi un personnage à part entière de part ses codes, l'époque évoquée et ses particularités propres.
L'intrigue en elle-même est double et notre enquêteur en jupons nous fascine par sa détermination. Certes ce personnage créé de toute pièce par l'auteur est un peu hors du temps et très moderne... Il n'était pas courant en cette période historique de voir une femme se comporter comme notre héroïne surtout pour une personne sortie tout droit d'un couvent !
J'ai aussi noté que l'auteur a une culture historique de la Cité des Doges dont il doit être, certainement un passionné, car il n'hésite pas à nous faire pénétrer dans les méandres assez compliqués des institutions de la Sérénissime et en particulier pour l'élection de son Doge.
On reste, quand même, un peu sur sa "faim" ... Mais la série ne fait que commencer... et j'avoue que la magie de Venise ayant opéré sur moi, j'attend avec impatience la suite.
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Découverte de la vie à Venise au XVIIIe siècle. Un bon polar avec des meurtres, des complots et des magouilles…
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Leonora découvre la Venise de 1762 avec nous et nous entraîne dans une double enquête qui la mène des côtés du doge jusqu'aux tréfonds des égouts en passant par les ruelles et les églises de la Dominante. L'intrigue est efficace, les personnages savoureux, les mystères s'emboîtent et leur résolution est loin d'être simple. On s'amuse bien avec ce roman difficile à lâcher qui décrit la ville et sa société (surtout noble, mais le reste aussi) avec force détails.
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Le récit se déroule à Venise en 1762. Léonora, jeune fille élevée dans un couvent, se retrouve plongée dans des affaires embrouillées de la haute noblesse de Venise. le contraste entre son éducation et la vie réelle de cette partie de la population est pour le moins cocasse. Mais notre jeune héroïne a de la personnalité et se moque un peu des conventions !! Elle se verra par ailleurs entourée de personnages truculents pour mener à bien son enquête.
L'ensemble est assez divertissant et j'ai passé un bon moment de lecture.
Ceci étant, j'avoue avoir été par moment un peu perplexe : j'ai eu le sentiment que c'était soit "trop" soit "trop peu" décalé. J'aurais sans doute préféré des personnages plus lisses et une intrigue des plus sérieuses. Ou alors carrément une histoire folle avec des personnages encore plus excentriques... D'où ma note de 3/5 seulement. Mais en tout cas, je continuerais à lire les aventures de Léonora avec joie.
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Léonora agent du doge nous plonge dans les intrigues de la Venise du 18ème siècle. Orpheline sortie du couvent où elle a grandi, Léonora se retrouve dans une famille noble sans savoir pourquoi ni comment, et découvre petit à petit toutes les règles qui régissent le petit monde de la noblesse locale.
Tout est particulier à Venise, tout est fait pour dérouter les étrangers, c'est à dire tous ceux qui vivent sur la terre ferme. La vie publique obéit à des règles codifiées à l'extrême, où la logique est souvent le contraire de ce qu'elle parait au premier abord.
L'intrigue est complexe mais pas trop, l'héroine est naïve mais apprend vite comment survivre dans le panier de crabes que constitue la société vénitienne. L'auteur force un peu le trait sur la débrouillardise de la petite provinciale, ça fait parfois Club des Cinq, mais l'histoire reste toujours agréable à lire. On a l'impression que l'auteur a plus cherché à nous faire découvrir la vie à Venise qu'à nous raconter une enquête, mais peu importe puisqu'on passe un bon moment à la lecture de Léonora agent du doge.
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