Malgré quelques longueurs, j'ai bien aimé ce roman historique qui retrace, sur trois générations, l'histoire d'une famille fondée par un soldat du Nord et une esclave en fuite à la sortie de la Guerre de Sécession.
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Je suis tombée sur ce livre par hasard. Je me suis dit : un ènième livre sur la vie dans les grandes plantations du Sud des Etats-Unis. Pas du tout, cette fresque se passe sur 3 générations, dans le Vermont, le New Hampshire et la Caroline du Nord de 1862 à 1928.
L'auteur nous raconte l'histoire de Norman, un Yankee qui, à la fin de la guerre de sécession, décide de vivre avec Leah, une esclave en fuite, conscient des difficultés que cela présente, s'installe dans la ferme de son père pour une vie simple; puis celle de leur fils Jamie , qui rejette ses origines , sa relation passionnée avec Joey pendant la période de la prohibition ; et enfin leur petit-fils Foster qui, lui, retourne à Sweetboro pour essayer de comprendre le mystère de Leah.
Un livre fort, envoutant, âpre, évoquant des sujets tels que tensions raciales, métissage, mafia, prohibition, vie à la campagne, relations frontalières avec les canadiens, esclavage, identité..
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Treize jours pour parvenir à la fin de cette lecture. J'ai pas du tout accroché. Je n'ai pas trop aimé le style de l'auteur. Les phrases sans verbes parfois du style : un matin. Avec son père. Ça plante le décor certes mais ça revenait trop souvent dans le texte. Mais ce qui m'a franchement déçue c'est que je n'ai pas du tout compris le rapport du résumé avec l'histoire. "Leah fuit sa terre natale se marie puis a 3 enfants. Mais elle ne peut résister à l'envie de retourner sur sa terre natale en quête de vérité où sa vie basculera. "Okay. Bah je pensais clairement suivre la quête de Leah tout au long du roman alors que pas du tout ! J'ai pas compris pourquoi on suit Jamie et pas Adélaïde ou Prudence ? Pourquoi aucun d'entre eux n'a été fouillé le passé de leur mère ? Bref. Décevant.
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Malgré les critiques qui laissaient présager une lecture passionnante j'ai été déçue par les longueurs et le manque d'action. J'ai abandonné à moitié livre.
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Il resta là, à demi comateux, pendant qu'une partie de son cerveau traçait comme dans un rêve un portrait de l'apparition. De fines pommettes saillantes rehaussaient de grands yeux qui brillaient d'un éclat intense alors même que le soleil n'y avait pas encore déposé son étincelle. Un menton rond creusé d'une fossette... si rond qu'on aurait voulu le tâter au creux de sa main comme une pomme. Des lèvres gercées par les épreuves de son propre voyage, mais si jolies et si bien dessinées qu'on les eût dites sculptées dans du marbre rose. Norman pouvait à peine bouger les siennes tellement il avait mal. Pourtant il fallait qu'il trouve le moyen de lui faire entendre sa voix. Il ne voulait pas la voir disparaître.
Il promena ses yeux sur les noeuds serrés de sa colonne vertébrale, contempla la forme évasée de sa hanche inclinée vers lui, et se dit que l'étendue de son corps contenait la totalité du monde qu'il connaissait. Vergers, pâturages, labours. Coteaux escarpés. Ecorce des arbres là où s'enchevêtrait les nuances de la pigmentation. Noeuds, branches, racines. Cheveux, graminées sauvages, blé couché par le vent. Et ces parties secrètes que le soleil ne touchait jamais, autant de banquises prêtes à fondre sous les caresses.
Elle militait depuis longtemps pour l'abolition. Je le sais parce que papa me l'a souvent raconté; elle-même ne nous aurait jamais rien dit. Elle a tricoté et emballé des colis pour les Noirs qui passaient clandestinement au Canada. Elle n'en a jamais hébergé...Cela dit, a-t-elle été ravie de rencontrer maman? C'est pas parce que tu crois à une idée que tu es contente de la voir débarquer dans ton salon.
- Tu veux quelque chose, Marthe ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu me le dis.
- Moi, j'ai besoin de rien. Mais je sais ce que tu peux faire : le toubib dans le couloir, il a une de ces soifs, je la sens d'ici ; tu peux lui donner à boire ?
- J'avais justement l'intention, au contraire, de ne pas lui donner une goutte !
Marthe secoua énergiquement la tête :
- S'il souffre, on souffre tous, donne-lui donc à boire !
- T'as rien de grave. T'es pas mort. Allez, lèves-toi !