Bleu toxic

Deux nouvelles, deux pays différents, un même thème : lorsque le profit est plus important que tout, plus important que la vie d'êtres humains, que la nature, reste-t-il de l'espoir?

"Poisson-Lune". 1959, sud-ouest du Japon. Dans un village de pêcheurs c'est l'hécatombe. Le jeune Yukio assiste impuissant à la destruction de son environnement. Il raconte la vie, la peur des villageois, la survie, la naissance de sa soeur atteinte d'hydrargyrisme. Elle ressemble à un poisson lune, il a peur mais la peur s'apprivoise et il l'aime. Christophe Léon décrit magnifiquement la vie simple des pêcheurs, les traditions japonaises au travers des yeux et de l'âme de Yukio. C'est poignant car les enfants qu'on essaye toujours d'épargner sont ici plongés avec force dans le drame.

"Gaz". 1984, Bhopal, Inde. Faute d'entretien, une cuve de produits toxiques explose, le gaz se répand à grande vitesse, tue, et enveloppe la ville dans un suaire géant. 14 ans après, Gaz orphelin de la catastrophe survit dans la rue. Ici encore pas de traitement larmoyant, Gaz est seul et il doit survivre. Les petits moments de bonheur sont de vraies bouffées d'air frais pour lui comme pour le lecteur.

Les catastrophes industrielles et leur cortège de morts innombrables…Sujet très dur traité d'une main de maître par Christophe Léon, avec poésie et tendresse certes mais avec une solide critique sociale du profit à outrance, de la lenteur à réagir des gouvernements et même du non traitement des problèmes collatéraux engendrés par les catastrophes. Le gouvernement sait, n'agit pas, ou du moins pas assez vite. La catastrophe passée, aucune mesure solide et réelle ne semble avoir été prise, tant pour éviter une nouvelle catastrophe que pour assurer un suivi auprès des victimes. Ferions-nous mieux en 2016 dans un pays riche et occidental? J'ai pensé à AZF, à Fukushima forcément, ce n'est pas si loin…

Mais il y a toujours une pointe d'espoir. le titre d'ailleurs « Bleu toxic » avec cette couleur bleue en premier me fait penser à un beau ciel bleu, à l'éclaircie après le drame même si la situation reste précaire.

Petit plus : un rappel des faits à la fin du livre car ces catastrophes écologiques sont historiquement vraies.

Lu dans le cadre des challenges Petits Plaisirs et Multi-défis Babelio 2016.

-Yukio est un jeune garçon d'un village de pécheur au Japon près de Minamata. Gaz est un jeune orphelin errant dans la ville de Bhopal en Inde. La vie de ces deux enfants est liée par la tragédie industrielle dont ils sont victimes tous les deux. L'un par le déversement de mercure d'une usine chimique dans la baie de Minamata en 1956 et l'autre par le rejet d''un gaz nocif provenant d'une usine d'engrais suite à une explosion en 1984. A travers Bleu Toxic, Christophe Léon dresse le portrait de deux enfants victimes d'une mondialisation et d'un capitalisme sauvage dans lequel l'exploitation et le sacrifice humain sont monnaies courantes.
La qualité du livre de Christophe Léon réside dans sa capacité à remettre en avant l'aspect humain de ce type drame. A travers le portrait personnel de ces deux enfants, il parvient à faire ressentir de quelles façons ce type de catastrophe impacte une vie et des lieux marqués à jamais.

-A la lecture de ce livre, l'émotion et la révolte se mêle. Christophe Léon parvient parfaitement à faire ressentir la quiétude de la vie de ce village vivant exclusivement de la pèche. Cette quiétude est rattrapé par l'appropriation d'un territoire par une industrie chimique pour laquelle la nature constitue avant tout un territoire à exploiter. Dans ces deux histoires tirées de catastrophes réelles, les pouvoirs publics sont également largement mis en causes que ce soit dans le manque d'information, le manque de soin et dans leur volonté d'enterrer ces affaires gênantes. Je conseille fortement ce livre qui a notamment pour mérite de ne pas nous faire oublier des drames industrielles et écologiques qui malheureusement tombent dans l'oubli.

Avec une écriture directe et sans détour Christophe Léon nous fait faire un voyage dans le temps dans l'histoire des désastres écologiques.

Si les deux récits ont eu lieu vers la fin des années soixantes et la moitié des années quatre-vingts, il semblerait qu'il y ait encore beaucoup de travail à faire dans le domaine de la préservation de la faune et de la flore et la sécurité industrielle comme tendent à le prouver des évènements plus récents.

Les conditions de vie évoquées dans ces deux récits sont vraiment révoltantes, j'ai ressenti un profond dégoût pour les autorités et la façon dont elles ont géré ces situations. Mais ferions-nous mieux de nos jours ?

Malgrès les années qui ont passées, je ne suis pas sûre qu'il y ait eu beaucoup de progrès de fait et je ne sais pas comment vont réagir les lecteurs face à ce constat qu'ils vont forcément faire eux aussi. Je pense que l'auteur cherche à faire naître une prise de conscience, que son livre est l'un des meilleurs manuels d'éducation au développement durable que j'ai lu. Bien sûr, il y a d'autres titres qui parlent de l'écologie mais il me semble que dans celui-ci, les méfaits sont vraiment montré avec un point de vue réaliste, sans maquillage ou sans considérer que le public est trop jeune pour être confronté à une réalité dure et vraiment difficile, en bref, laide.
Lien : http://vivelesbetises2.canal..

Deux nouvelles, la première sur la pollution des eaux dans la baie de Minamata en 1956 au Japon, un petit garçon voit sa soeur naître différente, à cette même période, les animaux et l'environnement semblent être empoisonnés...
La seconde concerne un adolescent né en 1984 à Bhopal en Inde, lors d'une explosion toxique qui contamina toute une ville.
Deux nouvelles qui montrent les conséquences désastreuses de l'activité humaine sur l'environnement.

Deux nouvelles sur les effets alarmants de l'exploitation massive des richesses de la terre par l'homme.
La première sur la pollution au mercure dans la baie de Minamata au Japon et les conséquences sur les nouveaux-nés et la deuxième sur l'explosion de l'usine chimique à Bhopal en Inde et la vie des enfants devenus orphelins à cause de cette catastrophe.

Sujet excellemment traité par Christophe Léon, avec tendresse, poésie mais aussi tout le cynisme qu'on lui connait.