AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782914033824
114 pages
Corridor Bl (10/09/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
Au centre de ton visage je défais la poussière, me donnant la caresse exiguë que les arbres refusent Je ressemble à une cérémonie que les fleurs encerclent que les lumières cernent que les paroles oublient
Que lire après Je ressemble à une cérémonieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Tout commence « À la lisière », titre de la première partie, celle d'une forêt ou d'une maison, lisière comme une peau autour de laquelle des yeux passent (ceux d'un « tu » et d'un « je »), sans être encore capables d'en percer la surface. Cette lisière pourrait tout aussi bien être celle du livre, une invitation au lecteur, placé dans la position du voyeur, du guetteur qui découvrira plus tard la métamorphose. Ici, tout comble l'horizon du regard, le ciel, son reflet dans la mer, le grillage d'une forêt et les ombres denses de son feuillage.

« le ciel limite nous disais-tu à l'envers »

Cette limitation n'est pas seulement oculaire, elle est interprétative ; si les images aperçues font du « bruit », elles ne possèdent pas encore, en elles-mêmes, de sens :

« Tu disais nos têtes font des bruits que personne n'entend »

Dans la tête, comme sur l'eau, les signes exprimés restent hors de portée de la conscience, qui n'en capte qu'un résidu. Mais le recueil ouvre peu à peu des brèches dans cette trame opaque, des ouvertures, à commencer par l'imaginaire d'une maison – intérieur visible par ses fenêtres.

« Je voulais m'enfuir d'un endroit, il y
a longtemps, je reviens :
la porte est sortie de ses gonds, sans doute
Une effraction »

Maison-conscience, ou ancien foyer, cet espace matérialise une certaine période que le « je » a voulu fuir et qu'il lui faut maintenant retrouver. Lieu fracturé (traumatique ?), dans lequel d'autres sont entrés par effraction, le premier réflexe du personnage est de conserver ce qui reste à l'intérieur, de cloisonner le lieu, comme on se tairait.

« Rester silencieuse, garder le seuil, et que
de la maison
Rien ne s'échappe
– pas même un rayon vert »

Cette maison pourrait tout aussi bien être le reflet de la poésie ou des tendances littéraires passées, une sorte d'aspiration à la conservation (au conservatisme ?) ; les murs redoublent l'imperméabilité évoquée plus haut ; ils sont des seuils sur lesquels le regard du lecteur se cogne sans pouvoir y entrer. Toutefois, le « je » est bientôt contraint d'y laisser surgir une brèche.

« Tu rentre en moi
comme dans une maison »

Se déploie dès lors un imaginaire du grillage qui, par la langue singulière de Julia Lepère, trace et figure un espace langagier, révélant, ouvrant, ce qui jusqu'ici était resté caché.

« Les lignes de la mains barrées comme un grillage » Retour ligne automatique
« Entre les parois de ton corps il se fait comme des creux / où je peux/ respirer quelque chose qui fut toi... »

La cérémonie et son charme peuvent dès lors se déployer. Après l'effraction, celle du lecteur, de la lectrice, qui a creusé une lézarde, une entaille dans la chair du poème, le « je » poétique amorce sa métamorphose.

« la fissure a grandi jusqu'à devenir un château dans la montagne »

Le suite à lire ici : http://litteralutte.com/?je-suis-metamorphose
Lien : http://litteralutte.com/?je-..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Les lignes de la mains barrées comme un grillage » Retour ligne automatique
« Entre les parois de ton corps il se fait comme des creux / où je peux/ respirer quelque chose qui fut toi... »
Commenter  J’apprécie          20
« Je voulais m’enfuir d’un endroit, il y
a longtemps, je reviens :
la porte est sortie de ses gonds, sans doute
Une effraction »
Commenter  J’apprécie          10
« Rester silencieuse, garder le seuil, et que
de la maison
Rien ne s’échappe
– pas même un rayon vert »
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Julia Lepere (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julia Lepere
Lecture par l'auteur, Julia Lepère & Guillaume Condello Rencontre animée par Martin Rueff
À l'occasion de la parution de "L'Éducation géographique", Pierre Vinclair et ses complices Julia Lepère et Guillaume Condello proposent un voyage à trois voix le long d'un Rhône imaginaire qui coulerait de Paris vers Londres en passant par Penang, Milan, Dublin et Kyoto.
Ce livre est l'aboutissement de tout ce qu'écrit Pierre Vinclair depuis 2015 : un ensemble de 25 chants, chacun composé dans une forme propre, à propos d'un endroit du monde différent. Chaque chant se veut à la fois une carte postale envoyée dans le futur à ses filles, un exercice de lecture du paysage et une réflexion sur l'écriture et les arts. L'enjeu en est simple : il s'agit de trouver la forme à même de dire ce qui compte, à ceux qui comptent.
À lire – Pierre Vinclair, L'éducation géographique, Flammarion, 2022.
+ Lire la suite
autres livres classés : métamorphosesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Autres livres de Julia Lepere (1) Voir plus

Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Oyez le parler médiéval !

Un destrier...

une catapulte
un cheval de bataille
un étendard

10 questions
1568 lecteurs ont répondu
Thèmes : moyen-âge , vocabulaire , littérature , culture générale , challenge , définitions , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}