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EAN : 9782743662356
Payot et Rivages (03/04/2024)
4.2/5   25 notes
Résumé :
Tous les vendredis soirs, Antoine se rend à La couronne d'or pour jouer au 31, jusqu'au jour où il gagne une grosse somme d'argent. Une nouvelle vie s'offre à lui, mais les addictions sont nombreuses, entre le jeu, l'alcool et le sexe. Une exploration des excès de la société du XXIe siècle et des limites de la moralité.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la station balnéaire où il habite, Antoine a l'habitude de se rendre tous les vendredis à la Couronne d'Or qui est, malgré son nom de restaurant chinois, un casino. le soir du 31, il prend la résolution de jouer au jeu ultime, celui auquel on ne peut jouer qu'une fois dans sa vie et qui conduit soit à la fortune sans limite soit à la ruine totale, et gagne aux dés une nouvelle vie, faite d'addictions à l'argent, à la nourriture, à l'alcool et au sexe. ● C'est peu de dire que j'ai détesté ce très bref récit en forme de conte fantastique, sans personnage à part le « héros » Antoine qui est interpellé à la deuxième personne du pluriel, et sans intrigue. ● Ce n'est qu'une suite monotone et lassante de tableaux dénués d'originalité visant sans doute à critiquer la société de consommation et le néolibéralisme bourgeois, comme d'habitude. ● A mon avis vous pouvez vous abstenir de dépenser 18.50 euros pour les 134 pages de ce récit sans intérêt et fort dispensable.
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Cette fiction aux allures d'allégorie fait immédiatement penser à L'homme-dé de Luke Rhinehardt, roman auquel il est fait allusion au cours du récit.

Charles Roux charge son personnage d'un bât d'addictions et l'homme, emprisonné par les mécanismes de son fonctionnement neurologique tente d'assouvir ses désirs en alimentant son circuit de la récompense. Malheureusement, l'addiction satisfaite s'auto-alimente dans un cercle infernal incontrôlable. du jeu à l'alcool, en passant par le sexe, l'homme tente de s'échapper pour mieux retomber.

Le jardin des délices côtoie l'enfer, sans issue possible.

Avec une écriture flamboyante, Charles Roux confirme son talent d'écrivain, dans un univers très personnel qu'il avait déjà bien campé dans Les monstres. le flux des mots construit un monde unique, très original, où transparait la nature humaine dans ce qu'elle a de plus complexe.

Beaucoup plus court, mais aussi plus concentré que le roman précédent, La maison de jeu se dévore avec une réelle addiction !

A suivre …sans modération !

176 pages Payot et rivages 3 avril 2024
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Vivre et (se) laisser mourir

Quand Antoine, joueur invétéré décide de se mettre sur son 31, pas de smoking mais juste un besoin irrépressible d'aller au bout de son vice, grâce à ce jeu ultime qui d'un coup de dé, peut faire basculer une vie. Et les dés sortent…

La vie devient alors no-limit et all inclusive en matière de bouffe, d'alcool, de sexe et de tout ce qui peut toucher à l'excès et au sulfureux. Mais est-ce toujours la vie, Antoine ? Ou plutôt une autoroute vers la mort ?

Dans une fuite en avant qui semble inarrêtable, Antoine se gave. Puis se calme. Et tombe de haut.

« C'est tout à fait cela, Antoine : vous êtes devenu raisonnable. Et en épousant cette nouvelle manière d'être, vous voilà pénible, morne et triste (…) Vous commencez à fatiguer tout le monde, vous le premier. »

Dans La Maison de jeu, Charles Roux nous embarque dans un conte moderne flirtant constamment entre le réalisme cynique de nos vies contemporaines des faiblesses et des renoncements, et l'imaginaire des possibles pas toujours souhaitables.

En bon lecteur de Luke Rhinehart, il traite à son tour du libre arbitre par l'absurde, celui que les dés nous imposent, nous renvoyant à l'utopie de l'abandon total qui ne mène finalement nulle part.

Un sujet qui a parfaitement fait écho chez moi, même si le livre touche parfois aux limites de la dose d'imaginaire que je suis capable d'absorber et qu'une centaine de pages de plus ne m'aurait pas déplu, ne serait-ce que pour traiter de certains des questionnements avec lesquels nous laisse l'auteur ?

« Et ce serait quoi, un lieu magique où il serait permis de célébrer le simple fait d'être en vie, d'apprécier le temps qui passe sans se rouler dans le marais des excès humains ? »
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Charles Roux prend au mot notre époque du trop en racontant de manière excessive, forcément, l'itinéraire d'Antoine, joueur compulsif qui tente de se libérer de ses addictions. Pour cela, il faut traiter le mal par le mal : rien de tel qu'un bon jeu de hasard, le 31, pour remettre les compteurs à zéro. Ça y est, la roue est lancée, il ira d'une dépendance à l'autre, de Charybde en Scylla, cherchant en vain la satisfaction ultime.

Première réussite : l'instance narrative. le narrateur s'adresse à son personnage principal à la 2ème personne. Il le suit dans ses pérégrinations, le cingle, le morigène, se pose en moraliste acerbe. Alors forcément, avec ce « vous », le lecteur se sent un peu visé aussi. C'est ainsi que la portée critique du roman se déploie sans efforts. La présence fantomatique de ce narrateur omniprésent crée du même coup le malaise. Tout cela marche très bien, paraît très naturel.
Puis il y a le style, en très grande forme. Chez Charles Roux, la langue exulte, brasse, étrangle, caresse. C'est un langage en fusion dans lequel on se vautre avec passion. Oui, on en sort un peu brûlé, mais ça vaut le coup. Parce qu'il y a des passages qui marquent durablement, comme l'hilarante fellation par une mendiante dans le métro (quelle réussite !). Ou l'apparition sublime de la Fée verte, allégorie commerciale de l'absinthe et plus largement, de toutes les déviances d'Antoine.
Extrait :
« Splendide et irréelle, rayonnante et éthérée, telle est la femme qui peu à peu s'extirpe de cette mer d'absinthe. Des pieds à la tête, tout son corps ruisselant irradie autour d'elle. Mille tonalités emmêlées composent la carapace humide et vaporeuse de son être. Perdu dans le vide abyssal d'un ciel qu'elle est seule à voir, son regard est une confusion de chagrin et de joie.
Dans ses cheveux ébène, des algues emprisonnées, des coquillages et surtout le désir, pour tous les buveurs du monde, d'y glisser des doigts fiévreux, de s'y perdre pour la soirée, en si bonne compagnie, un verre à la main. »

Et la beauté fauche le lecteur désorienté…
Car où sommes-nous en vérité ?
Dans la caverne d'Ali-Baba visitée par E.A. Poe ?
Chevauchant Gregor Samsa à la poursuite d'Alice ?
Sur le tournage d'O'Brother en compagnie d'un personnage de Gogol ?
Dans un conte d'Andersen, la Bergère basculée par le Ramoneur lubrique ?
Charles Roux nous fait la démonstration magistrale que oui, tout est décidément possible en littérature. Il suffit de savoir jouer.

À lire en une fois : one shot, les doigts dans la prise !
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Attention lecteur, avant d'entrer dans cette maison, il faut que tu sois prêt. Prêt à tout affronter, à tout abandonner, à te mettre à nu, à aller fouiller dans tes entrailles. Alors, all in?

Antoine est un joueur invétéré. Mais il ne joue pas à n'importe quel jeu. Il joue au 31, réservé aux initiés, à ceux qui peuvent y aller. Sans limite. All in!

Si les dés tombent juste, une nouvelle existence s'ouvrira à Antoine. La possibilité de se défaire de ses addictions. Vraiment, Antoine ?

Du jeu à la luxure, en passant par l'argent et l'alcool, cet éternel insatisfait passe d'une addiction à l'autre. Antoine peut-il être sauvé par les dés?

J'ai adoré ce second roman de Charles Roux. On y retrouve sa plume si singulière et sa critique acerbe de la société. Torturé, il l'est sans doute un peu. Monstrueusement machiavélique, il l'est absolument. Aux côtés d'Antoine, il nous fait sortir de notre zone de confort et découvrir notre monstre intérieur.
Le lecteur est bousculé, dégouté, au bord de la nausée. Et c'est ça la littérature aussi, se confronter à ses monstres ! Allez, faites vos jeux, poussez la porte de la maison, allez-y all in !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Foutue ville moderne, lancée dans une course effrénée avec la faim, mais ayant dépassé depuis belle lurette la ligne d'arrivée ! Elle continue à courir sans raison vers un au-delà indépassable, un ailleurs pantagruélique gorgé de nourriture. Gavage permanent, dîners de fête étalés toute l'année et occasions chaque jour renouvelées de festoyer et de manger gras.
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Vous venez de comprendre, à vos dépens et une fois de plus, la puissance infinie de la roue du destin. La prochaine fois que vous l'actionnerez, ne faites pas semblant de croire que vous contrôles quoi que ce soit. Ce sont les dés qui décident, pas vous, vous qui n'êtes que main qui lance et corps qui subit.
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Cette immense déchetterie personnelle de vos errements continue de se remplir et vous fait bientôt l'effet d'un fleuve de sang en ébullition: vous seriez ébouillanté vif que vous ne souffririez pas plus. Les vêtements commandés mais jamais portés se font métal en fusion, les livres achetés mais jamais lus deviennent parpaings de béton. Tous ces objets chutent et s'écrasent à vos pieds. Tout ce que vous avez consommé de votre vivant, Antoine, s'est rassemblé autour de vous, sous forme de lames de couteau, de pierres coupantes et de tisonniers avec lesquels d'invisibles démons vous frappent sans relâche.
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Impuissant à contrer la marche du temps, ni aujourd'hui ni demain vous n'arriverez à devenir maître de la situation. Les objets vous appartiennent, mais en les amassant vous augmentez l'emprise qu'ils exercent sur vous. Ce n'est pas vous qui possédez, c'est le contraire : vous êtes la proie facile de cet argent maudit, qui a fait de vous un homme aussi riche que malheureux.
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Vous êtes de la veine de ceux qui sont en perpétuel rebond. Tout n'est donc pas perdu, puisque vous réussissez à vous rendre compte, enfin, de votre dérive. Il était temps Antoine !
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Video de Charles Roux (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Roux
En explorant jusqu'à l'extrême les excès de notre société, Charles Roux brosse, avec une effroyable précision, le portrait d'une humanité insatiable.
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