Esma

Esma est une jeune fille qui travaille dans la villa Matsuo pour Siham : une star de la TV réalité.
Un soir, elle découvre sa patronne assassinée dans sa piscine ainsi que le jardinier Youssef dans l'allée !
Audrey ( la narratrice ) va venir l'aider et lui proposer d'habiter avec elle.
Oscar Caron Brunet est vite soupçonné d'être l'auteur de ce double crime, mais une vidéo prouve qu'il était ailleurs, et les soupçons se portent sur le chauffeur Gomes qui a pris la fuite !
Esma se souvient de la Jeep noire, du logo de la marque et de la présence de 2 types dont un qui portait des baskets originales.
Oscar et Ameline Donati avaient été engagés par Madame Hammersen pour aménager et gérer un hôtel avec elle, mais Ameline s'est éprise de Markus , le fils de Mme Hammers , et suite à une violente dispute il avait fait une chute mortelle qui avait été déguisée en suicide compte tenu de sa bipolarité !
Esma raconte à Audrey sa vie heureuse en Turquie et comment sa soeur l'a poussée à partir pour éviter un mariage forçé.
Elle cherche à obtenir des faux papiers d'identité avec l'aide de Vivien, un ami d'Audrey et, découvre à cet effet le type aux baskets et le propriétaire de la Jeep qui sont des escrocs !
La police les arrêtent mais Esma est déja partie à Paris et, Audrey reste toute seule ! Heureusement, elle aura le soutien de Madame Hammersen !
Beau livre, belle couverture avec un graphisme moderne et lumineux dans des tons de bleu et de noir pour l'essentiel du récit, et des tons d'"ocre/orangé" pour les flashs-backs et certaines scènes plus intimes.
Un polar graphique agréable à lire, à feuilleter sous la plume d' Iwan Lépingle avec une intrigue, des rebondissements et des découvertes successives faites par les 2 jeunes filles.
Merci à l'équipe de babelio pour la Masse critique graphique d'Avril 2021 et, merci aux éditions SARBACANE pour la qualité de cette BD luxueuse .

Dans Esma paru aux Éditions Sarbacane, Iwan Lépingle nous entraine en Suisse sur les bords du Lac Léman, dans une résidence de luxe pour quelques happy fews, propriétaires de splendides maisons d'architectes de grand renom. C'est dans ce cadre idyllique, entre lac et forêts, qu'Esma, une jeune employée de maison va être témoin d'un double meurtre. Et nous voilà embarqués dans un thriller social conjuguant exploitation des immigrés et magouilles dans les milieux huppés sur fond d'amours contrariées.

« Si on m'avait dit que la prochaine fois que je verrais Esma, elle surgirait au milieu de la nuit, égarée, toute dégoulinante des eaux noires du Léman ... » C'est ainsi qu'Audrey nous fait pénétrer dans le récit, Audrey la sportive, boxeuse à ses heures, randonneuse à d'autres qui va nous raconter comment, pour les beaux yeux d'Esma, bravant tous les dangers, elle va être amenée à jouer les détectives. Nous sommes à la fin de l'été, période plutôt calme au domaine des Arcets, un ensemble résidentiel de villas de luxe quasiment déserté par ses richissimes propriétaires. Période calme certes, mais encore chargée pour Audrey dont le job consiste à entretenir les espaces verts du domaine. Et voilà qu'une nuit, Esma, jeune Turque en situation irrégulière chargée du ménage et des repas à la villa Matsuo avec qui elle a récemment lié connaissance est le témoin auditif du meurtre de sa patronne Siham, star de l'émission de télé-réalité Swimming Pool qu'elle retrouve (ironie du sort) flottant dans la piscine de la propriété. En s'enfuyant, Esma découvre une autre victime en apercevant le corps de Youssef, le jardinier, au pied d'un buisson. Et pas question de prévenir la police. Son visa touristique étant expiré depuis longtemps et ses papiers ayant été confisqués par son exploiteuse, Esma n'a qu'une crainte, être renvoyée dans son pays où elle court le risque d'un mariage forcé. Ce qu'elle désire ? Récupérer son passeport et filer sur Paris. Alors affolée, acculée, elle va se tourner vers Audrey. Et les voilà donc parties toutes deux à mener leur propre enquête avec pour seuls indices une jeep noire, les baskets customisés d'un des deux meurtriers et un certain Markus dont Siham a prononcé le nom juste avant d'être assassinée...

Un polar classique bien ficelé
On a là un polar de facture classique : un double-meurtre au départ, du danger bien sûr, une belle galerie de personnages secondaires et donc une belle brochette de suspects, du suspens, une enquête à rebondissements qui nous tient en haleine jusqu'au dénouement. On passera des milieux interlopes de la Haute Société à d'autres eaux troubles, véritables paniers de crabes où se croisent petits truands et vrais méchants.
Aux atmosphères angoissantes admirablement mises en valeur par les images, il nous faut ajouter une bande sonore très présente avec outre les bruits de fond, un choix subtil de quelques chansons, en lien direct avec l'intrigue. Il faut dire que contrairement à Audrey, Esma a un petit côté midinette et est friande des derniers tubes à la mode. Nous la voyons s'éclater sur « Love the way you lie » d'Eminem (featuring Rihanna), ce qui n'est pas anodin, mais ça, nous ne le comprendrons qu'à la fin …

Polar dans lequel on reconnaît la patte d'Iwan Lépingle
Après avoir signé deux albums aux Humanoïdes Associés Kizilkum en 2020 et Rio Negro en 2007 dans lesquels ce grand amateur de voyages explore les grands espaces de Russie et de Patagonie, l'Orléanais Iwan Lépingle va se tourner vers un genre qu'il affectionne tout particulièrement : le polar. Cette fois, c'est aux Éditions Sarbacane qu'il confie le soin de publier trois polars dans la foulée : Akkinen : Zone toxique en 2018 et Une île sur la Volga en 2019 et enfin Esma.
Ces trois ouvrages offrant de nombreuses similitudes s'inscrivent dans une même lignée : le polar social. Profondément ancrés dans la réalité de notre époque, ils traitent en filigranes de sujets sociétaux : l'écologie et la pollution dans Akkinen, le retour à la Terre et les tentatives d'intimidation de la mafia dans Une île sur la Volga, l'esclavage moderne à travers l'exploitation des immigrés dans Esma. Similitudes aussi dans le graphisme épuré aux arbres stylisés, l'usage de la couleur directe réalisée au feutre pinceau et pour la palette l'utilisation d'une déclinaison de tons mis en valeur par des aplats de noir : tons désaturés rouge/brun/gris pour Akkinen, jaune/orange/rouge pour Une île sur la Volga et enfin camaïeu de bleu pour Esma. A noter toutefois que pour Esma, ce bleu monochrome qui met particulièrement en valeur les décors et paysages lors des nombreuses scènes nocturnes muettes cède la place aux deux tons saumon de la couverture à deux reprises dans les séquences de flashback évoquant l'enfance d'Esma en Turquie ou le passé du mystérieux Markus.
Pour terminer, signalons que l'auteur a apporté un soin tout particulier aux phylactères et la typographie, offrant ainsi de façon très discrète une grande lisibilité : cartouches rectangulaires pour les récits des différents personnages, lettrage bleu en italique pour les propos tenus à travers l'interphone ou au téléphone, police particulière pour les articles du journal « Le nouveau matin » (joli clin d'oeil au grand quotidien suisse dont l'édition papier fut supprimée en 2018).

Alors, que vous passiez vos vacances au bord du Léman ou ailleurs, n'oubliez pas de mettre Esma dans vos bagages. Un bon polar à la narration parfaitement maîtrisée, quoi de mieux pour passer un bon moment ?
Lien : https://laccrodesbulles.fr/2..

J'avoue avoir beaucoup plus inspiré par les précédente oeuvres de l'auteur Iwan Lepingle (Rio Negro, Akkinen). Il s'essaie à un autre genre mais cela ne lui réussit pas vraiment en ce qui me concerne.

En effet, la mise en scène est plombée par d'incessants bavardages qui donnent trop d'informations diverses assez inutiles qui paralysent l'action et la fluidité de l'album dans son ensemble. C'est franchement assommant. La lecture a plutôt été assez désagréable pour moi et quand c'est comme cela, je ne me force plus.

Bref, pour ma part, je ne garderai pas d'Esma un souvenir impérissable. Je comprends néanmoins que cela puisse plaire à d'autres lecteurs et c'est tant mieux.

Esma est turque et sans-papier, elle travaille pour Siham, une star du petit écran. Mais un soir sa patronne et Youssef le jardinier algérien sont assassinés dans la luxueuse villa, elle est la seule témoin et fuit autant par peur des meurtriers que de la police.
C'est auprès de Audrey son amie qu'elle se réfugie, la jeune femme travaille aux espaces verts du domaine et elles ont sympathisé pendant la saison creuse.

Toutes deux s'embarquent dans une enquête dans le milieu des affaires qui les dépasse. Il faut se cacher tout en essayant de découvrir la vérité avec les quelques indices qu'Esma a vus et entendus. Danger, fausse interprétation, piège, l'atmosphère est tendue. Un polar plutôt classique avec quelques rebondissements mais pas seulement, il y a aussi une jolie relation tout en ambiguïté entre les deux jeunes femmes : confiance, entraide, amitié amoureuse, jalousie... ce qui donne tout son sel à l'histoire. Quelques personnages secondaires viennent étoffer intelligemment l'intrigue.

Un joli album aux graphismes soignés, aux planches monochromes dans les bleus essentiellement avec quelques pages orangées pour des retours dans le passé.

Je remercie Babelio et les Editions Sarbacane
Lien : https://chezbookinette.blogs..

Un beau livre, une belle couverture, une habitude chez Sarbacane.
Qui est Esma ? une jeune turque sans-papier qui sert de bonne à tout faire à une star de la télé-réalité dans une somptueuse maison… Un soir, elle assiste impuissante au meurtre de sa patronne.
Il s'agit bien ici d'un polar à l'ambiance lourde et inquiétante niché dans un cadre montagnard luxueux. Un petit air de Lucas Harari ? Peut-être….L'ambiance graphique dans les tons bleus et noirs (sauf pour les flash-backs de la vie d'Esma en Turquie) renforce ce sentiment. On s'attache facilement aux personnages et surtout à Esma et Audrey, une amie qui lui vient en aide. La relation qui s'installe entre elles est intéressante car ambigüe… L'enquête ne manque pas d'intérêt non plus, elle est complexe et nous tient en haleine jusqu'à la fin.
Un bon moment que ce polar simple mais bien ficelé !