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EAN : 978B0CVR3CXMN
277 pages
Alto (02/04/2024)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Se loger est devenu un luxe. Des travailleurs et des familles vivent dans des camps de fortune. Des bombes explosent, des gens disparaissent. Sidonie, une journaliste frondeuse, braque les projecteurs sur ces zones d’ombre, jusqu’au jour où elle se retrouve de l’autre côté du miroir, dans un lieu où on héberge ceux qu’on appelle désormais « les inlogés ».

Hors du monde et hors du temps – que reste-t-il ? Il reste le stylo.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sidonie, journaliste, épouse, couvre avec ferveur et passion le sujet des gens qui perdent leur loyer, c'est-à-dire qu'elle aborde la crise du logement sévissant à Montréal. Elle est connue dans le milieu journalistique. Pour écrire d'excellents articles, elle est prête à tout, même à l'impossible. Des gens disparaissent, des camps de fortune sont vidés la nuit. Sidonie sait s'entourer de bonnes personnes pour faire éclater la vérité. Mais quelle vérité ? À quel prix ?

Mes impressions

La construction de ce roman d'anticipation apparaît stimulante. D'une part, l'instance lectrice suit Sidonie dans son enquête sur le terrain pour tenter d'élucider le mystère entourant la disparition des « inlogés » et d'autre part, elle peut lire le carnet rédigé par Sidonie alors qu'elle a traversé un miroir et qu'elle vit désormais parmi les « inlogés. » En ce sens, j'ai eu de la difficulté à laisser cette histoire de côté, car j'ai été happée par la trame narrative et par l'ingéniosité du sujet. Dans les grandes villes canadiennes comme Montréal, Toronto, Vancouver, Ottawa, il y a de plus en plus de personnes vivant dans les rues. Les prix des loyers ont augmenté drastiquement et les gens peinent à les payer ou encore à en trouver un. Les personnes âgées sont jetées à la rue au nom d'un capitalisme féroce, les jeunes ne peuvent plus aller étudier car les prix des logements sont inabordables, les familles, avec l'inflation, ne peuvent plus se nourrir et se loger. Quand cela va-t-il s'arrêter ? Quand notre manque d'humanité va-t-il cesser ? Qu'est-ce que la liberté ? Comme Marieke, une collègue de Sidonie, lui fait remarquer :

« Tu devrais recommencer à écrire sur les camps Sidonie. Les gens ont des histoires pas croyables, là-dedans. »

J'avais déjà publié trois textes sur le sujet, et la nette impression d'avoir fait le tour. Elle a insisté : il y avait de plus en plus de monde. Des enfants, des aînés, des gens qui vivaient dans des conditions terribles, directement devant les restaurants quatre étoiles et les condos de luxe. « Et les boutiques de vêtements pour chiens, et les falafels de troisième génération et les comptoirs à crème glacée aux fines herbes bio… » (p. 34)

La plume de Catherine Leroux est directe, sans fioritures pour parler de la détresse humaine. Les thèmes qu'elle aborde sont sombres, mais ils sont d'actualité. Sidonie n'est pas très attachante, mais au fond, elle semble représenter l'être humain de la classe moyenne avec ses défauts, avec ses drames, avec ses faiblesses.

J'ai trouvé très difficile émotionnellement le passage dans lequel Sidonie va découvrir un monde souterrain présentant des gens enfermés dans des cages dans la noirceur. Ils ne sont plus rien.

« Je me suis retrouvée dans une pièce faiblement éclairée, de la taille d'un gymnase. Elle était occupée par une demi-douzaine de rangées de compartiments grillagés. Des cages. C'est ce que j'ai vu en premier, des cages rudimentaires, pas plus hautes qu'un homme debout. Presque rien dedans, une couverture, un seau. L'odeur était forte. Une cinquantaine de personnes étaient enfermées. La plupart étaient assises sur leur couverture, certaines se sont levées en me voyant entrer. Ces gens étaient différents de ceux d'en haut. Ils ne portaient pas de survêtement, leurs cheveux étaient rasés. Beaucoup semblaient malades, physiquement, mentalement, les deux. » (p. 253)

En lisant ces descriptions, j'ai pensé à certains films d'époque où les fous étaient enfermés, tout comme les malades, les femmes, etc.

Je vous recommande certainement ce livre. Je n'oublierai pas de sitôt cette histoire, car elle m'apparaît plus vraie que nature. Je suis encore bouleversée, choquée.

https://madamelit.ca/2024/05/08/madame-lit-peuple-de-verre-de-catherine-leroux/
Lien : https://madamelit.ca/2024/05..
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critiques presse (1)
LeDevoir
09 avril 2024
Catherine Leroux explore les notions de liberté depuis l'oeil des «inlogés» et autres prisonniers économiques.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis retrouvée dans une pièce faiblement éclairée, de la taille d’un gymnase. Elle était occupée par une demi-douzaine de rangées de compartiments grillagés. Des cages. C’est ce que j’ai vu en premier, des cages rudimentaires, pas plus hautes qu’un homme debout. Presque rien dedans, une couverture, un seau. L’odeur était forte. Une cinquantaine de personnes étaient enfermées. La plupart étaient assises sur leur couverture, certaines se sont levées en me voyant entrer. Ces gens étaient différents de ceux d’en haut. Ils ne portaient pas de survêtement, leurs cheveux étaient rasés. Beaucoup semblaient malades, physiquement, mentalement, les deux.
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Tu devrais recommencer à écrire sur les camps Sidonie. Les gens ont des histoires pas croyables, là-dedans. »
J’avais déjà publié trois textes sur le sujet, et la nette impression d’avoir fait le tour. Elle a insisté : il y avait de plus en plus de monde. Des enfants, des aînés, des gens qui vivaient dans des conditions terribles, directement devant les restaurants quatre étoiles et les condos de luxe. « Et les boutiques de vêtements pour chiens, et les falafels de troisième génération et les comptoirs à crème glacée aux fines herbes bio…
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J’ai pensé à un peuple de verre, à une ville de coton, mille vertèbres écrasées par le poids de l’hiver, mille vies étranglées.
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Ainsi opère le mensonge - son démenti ne nous rend pas la vérité, par une simple soustraction d'information erronée. Même éventé, le mensonge laisse la réalité déformée à jamais.
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La force du déni a ceci d'intéressant : elle permet à une chose et son contraire d'exister côte à côte. Elle crée un élan, depuis les tréfonds d'une zone du cerveau sans doute vouée à l'autopréservation, qui gomme la réalité qu'on a sous les yeux.
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Vidéo de Catherine Leroux
Dans une nature malmenée par les hommes, il ne reste parfois plus beaucoup d'options. Comment survivre lorsque l'équilibre a été rompu ? Que reste-t-il aux enfants des générations futures pour reconstruire sur les cendres d'un monde à l'agonie ? Dans ces multiples interrogations sur notre rapport à l'environnement, la littérature nous montre que tout est encore possible. Antoine Desjardins, Catherine Leroux et Matthew Neill Null
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