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sur 62 notes
Lors d'une soirée à Paris, autour du buffet somptueux de cet immense salon, Michèle Lesbre s'isola de cette foule agitée. Là, elle regarda autour d'elle et remarqua une femme à la chevelure rousse flamboyante. Seule, le regard indifférent sur ce qui l'entourait. Des mois plus tard, si ce n'était cette chevelure si particulière, elle n'aurait pas deviné que, devant elle, les cheveux emmêlés, les vêtements crasseux, se tenait cette même jeune femme. Puis, du jour au lendemain, elle disparut. "Où es-tu Marion" écrit sur le mur devant lequel elle était restée plusieurs mois. de suite, Michèle pensa à Marion du Faouët. Aussitôt, elle ressentit le besoin de lui écrire, d'évoquer sa vie, certes courte et chaotique. Rien de mieux pour cela que d'aller sur ses terres, en Bretagne...

Dans ce court roman, Michèle Lesbre s'adresse à cette chère brigande, Marion du Faouët, bandit de grand chemin, sorte de Robin des bois qui volait aux riches pour donner aux pauvres et ayant jusqu'à 40 hommes sous ses ordres. Féministe, révoltée, libre, elle connut un destin tragique : arrêtée plusieurs fois et pendu au gibet de Quimper en 1755. C'est sur ses traces que se rend l'auteur, dialoguant avec elle mais évoquant aussi sa propre histoire, quelques souvenirs, quelques faits sociétaux, entremêlant ainsi les récits. Un roman intime, profondément humain et sincère à l'écriture élégante.
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Après avoir lu et découvert avec émotion et enthousiasme "Victor
Dojlida, une vie dans l'ombre" de cette auteure, je suis tombée par hasard
sur cet autre hommage à la "Robin des Bois" bretonne du 18e, Marion du
Faouët, qui prenait aux riches pour redistribuer aux pauvres ...
Symbole féminin du courage et du combat contre l'injustice, contre la
misère, Marion du Faouët résonne au plus profond de l'existence de
Michèle Lesbre, dans ses propres engagements et colères, personnels !!!

Révoltée contre une société faussement démocratique, contre une misère
grandissante...
Comme il est formulé très justement dans le 4ème de couverture, Michèle Lesbre parle d'elle-même de la façon la plus intime, à travers cette héroïne , dont les révoltes, les colères lui correspondent totalement; ces dernières sont malheureusement toujours d'actualité: la précarité sous toutes ses formes, les pauvres, les miséreux, les SDF, taxés, niés, pourchassés ou ignorés , dont les puissants se moquent depuis la nuit des temps !!


Ce très court texte met à l'honneur des rebelles des temps anciens, principalement Marion du Faouët, ainsi que d'autres femmes
courageuses, comme Olympe de Gouges...
L'auteure dit notre démocratie malade, sa volonté d'une société plus
équitable où on protège les plus faibles, au lieu de les écraser...

"Comme Victor D., tu n'es pas un ange, ni une sainte, et c'est bien ce qui me touche chez toi, tout ce désordre, toutes ces ruses pour échapper à la misère, aux lois injustes, aux multiples impôts imaginés par une cour royale dispendieuse,insensible au malheur de son peuple." (p. 40)


Je ne peux qu'adhérer au contenu de ce texte, et j'apprécie, de plus,
le style fluide, limpide et empreint de poésie de cette écrivaine...

Une très belle lecture, très courte, mais qui nous interpelle tous....

"J'ai d'autres frontières, une autre patrie, celle des belles utopies
auxquelles je n'ai pas renoncé et qui excluent le racisme, la xénophobie,
la violence, l'irrespect de tout être humain." (p. 76)

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Chère Michèle Lesbre,

Je suis l'un de vos lecteurs, et je suis breton, originaire du Faouët, mes parents, étaient l'un, sur la route de Guiscriff au Faouët, à St Maudé , l'autre sur la route de Guiscriff au Faouët passant par le Saint, à Penarose.
Chose curieuse, ma soeur a votre age.
Chose étonnante Marion est morte au même age que Jeanne le Ferrec, de Penarose, et pile 200 ans plus tard en 1955.

Des liens indicibles se nouent ainsi à travers les ages, comme la destiné de cette Marion qui a disparue.

Je vous écris pour vous dire que votre lettre m'a touché, je tourne autour de cette femme, Marion du Faouët, et le livre ancien qui la raconte est encore couché, dans une bibliothèque, il me faudra la réveiller.

J'aime lire la simplicité de vos émotions et vos élans ainsi exprimés, " j'irai marcher dans les monts d'Arrée, ce sera une marche qui ressemble à l'écriture par sa nécessite... surviennent alors certains êtres enfouis dans la confusion des souvenirs" p 23. N'est ce pas de cette façon dans le silence de la marche que les proches trop tôt partis peuvent nous baigner de leur lumière.

Ma sœur pendant la guerre a éprouvé la rigueur de ces temps d'infortune, sa mère institutrice à Inguignel, travaillait à la ferme corvéable à merci.

Vous avez mentionné le sort de ces femmes résistantes livrées aux allemands en 44, 244 femmes livrées par le régime de Vichy? Vous associé à ces hommage cette grande Dame Olympe de Gouges qui nous légua la déclaration des droits des femmes.

" Les ciels magnifiques de Novembre n'allument plus que des reflets douloureux de nos coeurs" p72. La mélancolie qui entoure votre retour, vers Paris, trouve dans la destiné de Marion, de l'espoir " tu n'étais pas un ange" , " j'ai d'autres frontières , une autre patrie, celle des belles utopies."

Faites vivre les femmes, celles qui pourrons effacer l'affront subi en 44 à la prison de Rennes, donnez nous encore des ciels magnifiques, faites nous découvrir d'autres chapelles Ste Barbe, et fuyez l'indifférence qui vous glace comme le conformisme..

Merci d'avoir marché sur ces landes qui ont modelées et meurtries Marion et plus tard sculptés nos propres destinées, le temps est devenu le mien, le votre, les heures s'inscrivent parfois dans la douleur, mais on peut grandir à l'ombre de ces femmes.

"Je crois dites vous à mémoire des lieux, même quand le temps ou les modes s'acharnent à les défigurer. "p 24. Vous êtes venu pour les embellir, vous qui resterez une belle dame de la littérature.
Affectueusement
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Marion du Faouët, une brigande au grand coeur.

Des siècles traversent notre histoire et celle de Marion du Faouët  mais la misère est toujours là, écrasante et démultipliée par la mondialisation.
Marion du Faouët au18ième siècle était une jeune paysanne bretonne qui à l'âge de 18 ans se tenait à la tête d'une compagnie d'hommes pour détroussait les riches et rendre aux démunis avec pour règle de ne pas faire couler de sang . Pour ce crime de générosité, elle sera pendue en 1755 sur la Place de Quimper, encore jeune et innocente même si elle n'était pas un ange.

Dans cet opus cristallin et intimiste, Michèle Lesbre va à la rencontre de Marion la révoltée, à la belle chevelure flamboyante qui lui rappelle le visage d'une autre femme, une sans domicile fixe qui refusait obstinément son aide et qui campait sur une rue de Paris avant de disparaître définitivement. Au rythme du train qui l'emmène à Quimper, à la recherche de la présence muette de Marion, l'auteure nous parle de sa jeunesse engagée, de son métier d'enseignante et de ses convictions.

Chère brigande me fait rappeler avec le même serrement au coeur la nostalgie des souvenirs, la solidarité féminine par délà les générations mais aussi l'espoir fou d'un idéal et ses désillusions dans le cercle du temps qui passe que j'ai tant aimé dans « le canapé rouge » .
Dans le train qu'elle prend dans les deux récits et des paysages changeants qui défilent sous ses yeux, Michèle Lesbre confie avec pudeur et sans ostentation ses incertitudes et ses questionnements sur notre société mêlant des bribes de son histoire personnelle.
L'auteure nous fait partager aussi sa fébrilité à mêler ses pas à celle de Marion , dans les rues et les maisons de Quimper, pour retrouver l'âme d'une insoumise et l'aider à résister par la force de l'écriture.

C'est vraiment un très beau coup de coeur, une impression fugace de liberté.
Merci Michèle Lesbre pour tous ces beaux moments de lecture passés avec vous.
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***
Cette lettre à Marion de Faouët est une ode à la liberté, à la vie, mais aussi une mise en garde contre l'obscurité de la violence et de la haine.
Michèle Lesbre nous livre ici l'histoire de cette femme qui au début du XVIIIème siècle s'entoure d'hommes et de femmes pour rééquilibrer les richesses. Elle vient en aide aux miséreux et cherche à vivre libre. L'auteur mêle à cette histoire ces propres souvenirs et pensées avec beaucoup de pudeur et de justesse.
Une très belle écriture, toute en finesse, qui joue avec talent entre les époques... Mais qui nous offre des portraits de femmes fortes et qui espèrent encore un monde meilleur...
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petit livre lu très vite, quelques pages survolées tant il me tardait d arriver au bout sans abandonner.
Le thème sur la brigande m interessait, hélas son récit se perd dans les considérations de l auteur.
un livre écrit par et pour l écrivain, une sorte de mea culpa d exister dans le monde actuel et de culpabilité.
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Deux époques qui s'entrechoquent, deux histoires qui se rencontrent. Une qui se passe maintenant, et l'autre au 17ème Siècle.

Oui, bon. Rien, pas de ressenti particulier à la lecture de ce roman. En fait, je l'ai lu il y a déjà un petit moment, Et bien, plus beaucoup de souvenirs. Voilà… Alors que là aussi, le thème m'intéressait.
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Un texte très agréable à lire, la plume de Michèle Lesbre est fine et sensible.
L'auteure évoque la vie de Marion du Faouët, mais surtout à travers l'héroïne bretonne, dont elle suit les traces, ses propres sentiments, sa détresse face à un monde en péril, ses utopies.
C'est un livre très court, à peine 80 pages, mais à l'ambiance douce et dont la lecture est apaisante.
J'en sors enchantée et il aura de plus eu le mérite de me faire découvrir Marion du Faouët, un personnage de l'histoire que je ne connaissais pas.
Une jolie découverte de cette auteure.
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Par un curieux raccourci, l'auteure adresse une lettre posthume à Marion de Faouët après que la flamboyante SDF qui avait élu « domicile » en bas de chez elle ait subitement disparu.
D'une Marion à l'autre en quelque sorte.
Elle revient alors dans les pas de Marion la belle révoltée, qui, refusant, l'ordre établi, deviendra chef de bande, détroussera les « accapareurs ». et finira pendue en 1755.
De rêveries en déambulations, de flâneries en évocations, la plume poétique et toute en légèreté de Michèle Lesbre mentionne tout à tour d'autres femmes notables, d'autres insoumis magnifiques entre souvenirs de son amour disparu, de ses illusions de jeunesse perdues.
Je reste cependant sur ma faim, ma curiosité n'ayant pas été assouvie par les mentions trop allusives de la « chère brigande » perdues dans toutes ces associations.
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Un court roman très personnel, très émouvant. Une lettre, deux récits qui s'entrecroisent et qui nous font passer tour à tour, au gré des pages du XVIIIe au XXe siècle. L'auteure s'adresse à Marion du Faouët, cette jeune brigande bretonne, rebelle, libre et insolente, qui se battit contre les inégalités, une force de résistance immense, une voleuse pour les pauvres et une amoureuse de la vie, qui a refusé «la misère impitoyable et choisi les chevauchées folles et joyeuses, faisant fi des dangers que [la] guettaient.»

Une lettre qui va entraîner l'auteure dans son propre passé : ses premières manifestations contre la Guerre d'Algérie, ces moments de sa vie portés par les utopies. «La jeune femme révoltée et rebelle que tu es, dont la vie est un palimpseste que le temps colporte, après des générations de conteurs que se la sont appropriée comme je me l'approprie, me rappelle mes propres colères, mes propres engagements, les blessures que laisse L Histoire.» ... des blessures comme cette horrible nuit d'octobre 1961 à Paris, où plus de deux-cents Algériens furent assassinés par la police dans le mensonge et l'indifférence...

Elle nous fait part de son désespoir face à la misère humaine, face à l'isolement qui se heurtent à l'indifférence du monde qui nous entoure. «Je t'écris parce qu'un monde est en train de disparaître, faisant naître en moi une immense tristesse, inutile et vaine.» «La misère toujours encombrante pour le pouvoir, se banalise.»

Les messages sont forts. «Je dois te dire qu'aujourd'hui le corps des femmes est toujours en proie à tous les affronts sexuels, à toutes les violences, et parfois, dans certains pays, elles sont brûlées lors de mensongers accidents domestiques, lapidées, partout prisonnières des fantasmes masculins.»
Elle célèbre le féminisme. «Vos parcours sont bien différents, mais au moins ont-ils un point commun, le choix de la liberté à une époque où les femmes étaient sous l'autorité masculine (sans aucun droit civique puisqu'elles n'étaient pas considérées comme des citoyennes, ne le furent qu'après la Révolution de 1789), et puis votre mort précoce, toi au gibet, elle à l'échafaud». Elle évoque aussi la courageuse et regrettée Simone Veil. «Il faut sans cesse veiller sur nos conquêtes, elles sont fragiles.»

Merci Michèle Lesbre pour ce voyage sublime et lumineux.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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