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3,83

sur 329 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman dérangeant mais qui m'a laissé une impression fort mitigée. La description de la rencontre de David et Harriet qui forment un couple peu banal tant ils ne sont pas dans l'air du temps est remarquable, de même que la peinture extraordinaire de la formation d'une famille, naissance après naissance, jusqu'à l'arrivée de son cinquième enfant. le lecteur se sent immergé dans cette famille un peu hors de son temps. La peinture sociétale sonne juste. le passage où Harriet part chercher Ben, la peinture de l'horrible institution où il végète et le retour à Londres sont aussi très réussis et effarants. Mais à partir de là j'ai un peu décroché, j'ai eu l'impression de ne plus comprendre du tout où Doris Lessing voulait en venir. Harriet a-t-elle fait une dépression du post-partum ? Mais dans ce cas, quand une femme est bien entourée (et c'est le cas d'Harriet !), il y a quelqu'un dans l'entourage pour remplacer la figure maternelle. L'attitude des personnes extérieures à la famille (corps médical, enseignants) m'a paru bizarre et aurait pu, en soi, être un sujet, mais cela n'occupe pas assez l'espace du roman, et finalement ne sert qu'à souligner le peu d'aide de la société. Et puis cette mère qui n'a développé aucun attachement pour cet enfant devient une mère quasi fusionnelle qui défend son petit bec et ongle, au détriment de la famille qu'elle avait construit. Je n'ai pas trouvé cela psychologiquement très crédible. Heureusement il y a une belle peinture du délitement de cette famille. Bref, chaque partie de ce roman m'a paru bien écrite, bien vue, mais mal articulée à la précédente et à la suivante. C'est mon premier roman de Doris Lessing, sa plume me donne envie de lire d'autres textes d'elle, mais je ne conseillerais pas celui-là, en tout cas pas pour la découvrir.
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Le cinquième enfant...

C'est ce que je vais accueillir dans notre vie de famille recomposée d'ici avril alors le titre m'a attiré simplement dans mon choix de lecture... Doris Lessing traite de la fraterie et de l'amour familial à travers cet écrit joliment traité

Différence, singularité, Maternité... le cinquième enfant tend la main vers la vie a l'image de cette couverture. JOLI
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On rentre vraiment dans l'histoire, on ressent l'horreur de cette famille face à l'arrivée du fameux cinquième enfant. Terrible, prenant.
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Autant le Carnet d'or m'avait étonné, emporté, fasciné, autant ce roman-là m'a dépité. Deux passages sont plutôt bien rendus et prenants, mais l'arrivée dans la famille de ce 5e enfant, monstre cruel et avide, anormalement brusque et costaud , tire vers la caricature et devient vite lassant.
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Lecture dans le cadre du Chalenge Nobel 2013/2014.

Bien avant que l'auteur ne décède (hier...), je l'avais placée sur ma liste de lectures. Cela dit, j'ai ensuite fait mon choix -en partie, du moins- à l'épaisseur de ses productions. Ce n'est pas bien, mais c'est aussi un critère de choix.

Epaisseur de livre, mais pas seulement. Car le sujet m'intéresse, pour des raisons personnelles en partie.

Le début est d'une noirceur incroyable, déjà. le portrait d'Harriet et de David n'est pas complaisant. Les parents, beaux-parents... sont également dépeints via leurs côtés négatifs plutôt que par leur qualité. Même la maison, source de bonheur ou la première procréation laissent un goût amer au lecteur.

Au-delà de cela, il y a le style, assez complexe au début, fait de phrases imbriquées et à rallonge, l'auteure utilisant abondamment la virgule davantage que le point. Cela produit des phrases, longues, pleines de nuances, qu'il faut savoir décrypter parfois. Soit je m'y suis habitué, soit cela se simplifie au bout de quelques dizaines de pages, toujours est-il que la lecture se fait captivante une fois le décor familial posé.

Car l'arrivée de Ben est un grand moment de cynisme et de réalisme. J'ai peu pensé à Frankenstein (même si la seconde partie du roman et la fin sont plus explicites sur la monstruosité), j'ai davantage pensé à Véronique Olmi et Bord de Mer. Pour le réalisme, froid et direct, quasi clinique. D'ailleurs, la scène de l'hôpital est incroyable. Elle sent (presque) le vécu.

Ce qui est assez bluffant, c'est l'éternel va-et-vient que Doris Lessing impose au lecteur entre réalisme et fantastique. Elle se joue parfois (souvent même) du lecteur en alternant ces deux facettes. Une fois, on se dit que Ben est normal et qu'on le voit à travers le jugement social, familial porté sur lui. Une autre fois, on adhère à cette idée qu'il n'est pas vraiment humain. C'est brillant. il y a là un réel talent à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Et alors, comme dirait Pierre Dac, nous nous brûlons au feu attisé par Doris Lessing, qui a réussi à nous mystifier.

Certaines parties sont réellement accrocheuses, prenantes. Mais l'ensemble manque d'homogénéité. Tout est centré sur le rapport mère/fils, les autres enfants passent vité à la trappe et seule Dorothy (encore un rapport mère/fille) est décrite avec plus de détails.

La fin (pas de spoiler) en Orange Mécanique parachève l'impression de manque d'homogénéité. Et les dernières lignes ressemblent furieusement à l'échappatoire d'un auteur qui n'a pas trouvé de fin (ni happy, ni triste/réaliste) qui convienne. A force de ne vouloir traiter que le rapport entre Harriet et Ben, Doris Lessing ampute le récit de toute une série d'éléments qui auraient pu contribuer à l'amplifier. Cette fin est quand même résolument optimiste et tout à fait non crédible compte tenu de la direction que prenait le récit au départ.

On notera enfin qu'un seul personnage semble avoir les faveurs et la clémence, la tendresse de l'auteure (ne serait-ce justement que par la fin ouverte), c'est Ben. Lui seul ne voit pas ses travers moraux exposés à longueur de pages, et n'est pas jugé et ni démoli par l'auteure. Perturbant.
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Un livre intéressant, qui nous interroge sur la différence au sein d'une famille, et sur les limites de l'amour parental.
Mais la fin, ou plutôt la non-fin, m'a déçue...
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Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre en commençant ce roman. J'avais vu que Doris Lessing avait le prix Nobel de la littérature, la quatrième de couverture m'a intriguée et je me suis lancée.
Le début du roman nous présente un couple, Harriet et David, alors qu'ils viennent d'acheter un très grand appartement, sur plusieurs étages en fait, qui ferait mieux office d'hôtel. D'ailleurs, leurs amis et familles trouvent leur choix ridicule et se moquent assez ouvertement d'eux. le couple répond à tout cela qu'ils comptent avoir des enfants, beaucoup d'enfants, et qu'il leur faut de l'espace. Finalement, comme Harriet et David invitent leur famille à passer quelques semaines chez eux chaque année, pour Noël et pour Pâques, ils en profitent bien et le choix du couple n'est tout d'un coup plus ridicule…

Le roman est très réaliste, jusqu'à la naissance de Ben, qui met le doute. Cela commence même avant, Harriet semble avoir une grossesse cauchemardesque alors même que ses quatre premières s'étaient passées relativement normalement. Les coups de pieds incessants, les douleurs aiguës lui font penser que la créature dans son ventre cherche à la faire souffrir, à la tuer. Tout le génie du récit se situe là, selon moi : on a l'impression de basculer dans le fantastique, puisqu'on ne sait pas si Harriet imagine ou exagère son calvaire ou si Ben est déjà violent, étrange, alors même qu'il n'est pas encore né. le fait est que tout son entourage, même son médecin, décide de ne pas la croire et préfère penser qu'elle est hystérique, ce qui encourage la confusion du lecteur.

Harriet va donc tenter de convaincre les autres que Ben est un bébé, puis un enfant, étrange. En effet, il ne semble pas doté de sentiments et seulement fonctionner de manière presque mécanique. En grandissant, il ne semble pas intégrer les codes sociaux et copie de façon très artificielle les actions de ses frères et soeurs. Au long du récit, Harriet se demande même si c'est un troll, un extra-terrestre ou un changeling – ces enfants volés à la naissance par les fées et remplacés par l'une des leurs.

Toute l'ironie est dans le fait que l'entourage d'Harriet, à commencer par son mari David, finit par se rendre compte qu'elle avait bien raison. C'est alors qu'une décision est prise par la famille : se débarrasser de cet enfant anormal. Malgré tout, Harriet ne peut pas accepter ça et alors que tous se dédouanent de cet enfant, elle continue à vouloir le protéger. La famille commence alors à se scinder : plus personne ne vient aux fêtes de Noël et Pâques, le couple d'Harriet et David est brisé et leurs enfants quittent le foyer pour rejoindre des pensionnats ou leurs grands-parents, dans le but de fuir Ben.

C'est un très beau roman, sur la différence, le regard des autres – notamment ceux des familles de Harriet et David qui blâment le couple de vouloir tant d'enfants sans avoir une position plus avantageuse…
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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Concernée par ce fait, je ne saurais dire si j'ai aimé.
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