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Isabelle Delord-Philippe (Traducteur)
EAN : 9782290008805
635 pages
J'ai lu (28/02/2008)
3.78/5   98 notes
Résumé :
L'histoire de la famille Lennox couvre la majeure partie du XXe siècle en prenant pour pivot les années 60, décennie contradictoire et riche en affrontements. Les jeunes de cette époque, qui brisent les vieilles chaînes et revendiquent la liberté, sont-ils des idéalistes romantiques ou une génération meurtrie ? Pour Julia, la doyenne du clan, il n'y a pas d'hésitation " On ne peux pas subir deux horribles guerres et dire : Ça y est ! Maintenant tout va rentrer dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Une grande maison pleine d'ado. Un orphelinat, un foyer ? Non, la grande maison de Julia Lennox, vieille dame distinguée, qui partage son habitation avec l'ex-femme de son fils et leurs deux garçons. Et leurs camarades, tous plus ou moins à la recherche d'un foyer chaleureux, de liberté et d'amour... de passage ou à demeure, il emplissent la maison de leurs cris, larmes, rires... Y découvrent la politique (le communisme), l'amitié, l'amour, la vie.
Le lecteur suit la première génération des occupants, des enfants de la guerre qui aspirent à une autre vie que celle de leurs parents.
Ils seront de tous les bouleversements, manifestations, engagements. Ils représenteront le pire et le meilleur de cette génération ado dans les années 1960, bercée par les utopies, les idéalismes puis par l'argent facile, l'endoctrinement des trente années suivantes. Chute du communisme, capitalisme triomphant, libération sexuelle, sida, émancipation féminine, ils auront la "chance" d'être aux premières loges.
Une radiographie de notre fin de siècle, vécue par des êtres ordinaires qui se construisent parfois un destin extraordinaire mais qui ont aussi les névroses de notre temps. Tous, pour se soutenir, garderont le souvenir des repas et de la chaleur de la grande maison. Parfois avec l'espoir de pouvoir les reproduire, quelque part.
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Il m'aura fallu du temps pour finir ces 630 pages (en poche) de la prix Nobel de litterature 2007. Ce reve le plus doux, c'est une sorte de fresque familiale qui s'etend des annees soixante a la fin du vingtieme siecle environ. On y trouve une foule de personnages plus ou moins sympathiques ou antipathique. Johnny Lennox, le militant communiste qui n'assume aucun de ses mariages ni de ses enfants; Frances, sa premiere femme refugiee chez Julia, mere de Johnny et refugiee allemande a Londres et proprietaire de la maison; Andrew et Colin, les 2 enfants de Frances; Sylvia, une autre fille de Johnny recueillie par Frances et encore une floppee de personnages, « camarades » d'ecole d'Andrew et Colin qui viennent vivre aux crochet de Frances, ou encore Phyllidia, une ex-femme de Johnny qui se refugie « chez Frances » pour sortir de depression. le personnage principal de ce roman, du moins dans la premiere moitie, est finalement cette maison, la maison de Julia, dans laquelle tout le monde se croise, dans laquelle tout le monde se hait ou se reconforte, partage un repas, fume des petards ou accueille des exiles de la societe.

Bien que le roman parcourt 40 ans d'histoire contemporaine, il temoigne surtout des sixties dans sa premiere partie et offre une critique du communisme et des communistes. Dans sa deuxieme partie (il n'y a pas officiellement 2 parties mais il y a une nette coupure aux 2/3 du roman), on passe en Zimlie, ex-colonie anglaise imaginaire localisee a proximite de l'Afrique du Sud, qui celebre son independance et voit a sa tete un regime communiste corrompu, dont une partie des dirgeant sont passe a la table de Frances a Londres. Cette partie africaine de l'histoire temoigne des ravages du sida, des fosses de communication entre la culture Africaine et l'Europenne, ou encore de la corruption.

Voila pour les grandes lignes de ce livre. Malgre la consistance de ce livre, je ne ressors pas emballe. Il y a trois choses qui mon gene. Tout d'abord je pense de serieux problemes de traduction (des phrases gramaticalement caduques, des impression d'avoir rate une phrase). Deuxiemement, l'histoire ne tient pas totalement debout: les profiteurs sont toujours accueilli bras ouverts, tous les personnages importants d'Angleterre et de Zimlie (y compris le president) sont passe dans cette maison londonnienne, etc. Enfin, la narration en elle-meme m'a pose probleme. Dans ce livre, le melange entre le narrateur exterieur et les dialogues manque d'harmonie. En consequence je me suis trouve plus distant des personnages que je ne l'aurais voulu. Les critiques d'idees telles que la critique du communisme, de la colonisation, etc ne viennent que rarement des personnages, mais font partie de la narration par le narrateur exterieur. En consequence, mon sentiment est assez mitige. Je nourrisais l'espoir d'un grand livre apres la lecture de « descente aux enfers » dont j'ai garde un bon souvenir -mais diffus-, et je ressors un peu decu. Ceci-dit, je ne regrete pas cette lecture !
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Attirée par le gros bandeau rouge « prix Nobel de Littérature », j'ai donc découvert Doris Lessing… efficace le marketing !

Le rêve le plus doux retrace l'histoire de la famille Lennox sur plusieurs générations et balaye une grande partie du 20e siècle en partant du Londres des années 60, époque où les jeunes revendiquaient plus de liberté et où beaucoup d'adultes les considéraient non pas comme des idéalistes romantiques mais, comme des personnes meurtries, en perte de repères et ayant besoin d'être assistées après les deux guerres que leurs aînés venaient de traverser.

La première partie du livre nous décrit la vie dans la maison londonienne de Julia, où sa belle-fille, Frances, toujours prête à se sacrifier se bat pour faire face aux besoins de ses enfants et fournir un foyer à leurs amis déboussolés et en rupture avec la société. le coeur du logement est l'immense table à manger, lieu de débats animés au cours desquels on parle de tout et où l'on rêve à un monde humain et juste. Univers dans lequel débarque souvent le camarade Johnny, l'ex-mari de Frances, élément de tension permanente qui aveuglé par ses illusions révolutionnaires apparait totalement irresponsable, égoïste et incapable de prendre soin des siens, les laissant brisés aux soins de Julia et Frances.

La seconde partie du livre, est centrée autour des années 80 et décrit l'évolution des protagonistes qui ont pour la plupart abandonnés leurs grandes idées de changer le monde pour rentrer dans le rang et où seule Sylvia s'engage dans une expérience dramatique en Afrique comme docteur dans un village qui se meurt du SIDA.

C'est un roman très dense, avec de nombreux personnages marquants et riche de nombreux thèmes. J'ai trouvé la première partie trop longue à certains moments, se perdant dans des méandres d'anecdotes plus ou moins importantes et sans véritable action ou drame. La partie africaine est par contre très prenante, avec le gouffre entre nos deux continents mis en avant de manière spectaculaire.
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La nouvelle vient de tomber. Doris Lessing a obtenu le Prix Nobel de Littérature. Née en 1919, écrivain engagé, lucide, libéral, ce prix vient couronner une oeuvre, une vie, des idées. Ce matin, j'ai posté la chanson "Imagine" et voilà que les médias m'apportent cette information. Je ne peux m'empêcher de relier les deux et de mettre en valeur, parmi les nombreux livres, "Le Rêve le plus doux".

Portrait d'une génération des années 60 et 70, idéologies meurtries, bafouées, femmes battantes, jeunesse déboussolée, rêves humanitaires et humanistes, bref une interpellation venue d'une époque où l'on croyait que tout était possible et où l'on ne pouvait imaginer qu'une trentaine d'années plus tard, la société serait aussi individualiste, les guerres plus que jamais présentes en un coin ou l'autre du monde, les lois élémentaires du droit à la vie inexistantes en maints endroits de la planète, la détérioration de notre Terre (Al Gore et le Giec : Prix Nobel de la Paix) et le questionnement : quel avenir pour nos enfants?

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C'est une vaste fresque familiale qui s'étend sur trois générations. le début de l'histoire se passe à l'aube des années 60 à Londres: Julia Lennox, d'origine allemande, recueille chez elle sa belle-fille Frances et les deux enfants de celle-ci, Andrew et Colin; le fils, Johnny, responsable communiste entièrement dévoué à la cause mais totalement oublieux de ses responsabilités familiales, déserte la maison.
La première partie de ce roman-fleuve aux multiples personnages met en scène Frances, mère-courage et oreille attentive pour les amis de ses fils, pour Sylvia, la petite-fille anorexique et les amis des amis, militants de causes multiples, représentatives des grands courants d'idées de l'époque.
La seconde partie décrit l'engagement de Sylvia devenue médecin, au service d'une mission africaine à Zimlia (nom fictif d'un pays qui ressemble fort au Zimbabwe où a vécu l'auteur pendant sa jeunesse). Son combat humanitaire se heurte aux artifices des organismes officiels censés aider les populations en butte à la pauvreté et au sida, ainsi qu'à la corruption des dirigeants politiques.
D'une génération à l'autre, il s'agit de formes différentes d'engagement personnel: envers la famille traditionnelle (Julia, la grand-mère) , envers la famille élargie, les proches, les tourmentés (Frances) et envers les déshérités des anciennes colonies africaines (Sylvia).
Au fil du roman, on note des repères temporels, tels l'assassinat de Kennedy (1963) l'année 68, l'indépendance de "Zimlia" (indépendance du Zimbabwe, ex-Rhodésie en 1980) ou encore la désintégration de l'ex-URSS;
Le pilier de cette fresque reste la généreuse Frances, qui renonce à ses aspirations artistiques pour mieux assurer la cohésion de la famille.
Un très beau livre, qui reflète l'expérience et les préoccupations de l'auteur qui reste préoccupée par l'avenir du Zimbabwe, plus de cinquante ans après son départ de ce pays.
Enfin on peut voir dans ce livre le regard distancié d'une octogénaire sur une société en pleine mutation, où chacun doit se construire, redéfinir son propre rôle face à la famille, à la politique, à l'aide humanitaire, sans aliéner sa propre liberté, se renier ou se déconstruire.
Un grand moment de lecture...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
N’avez-vous jamais songé que c’est là la morale de notre Histoire ? Les puissants ôtent le pain de la bouche des povos... Les povos, eux, se contentent de se débrouiller.
— Et les pauvres sont toujours de notre côté ? lança Sylvia, sarcastique.
— Avez-vous observé une différence ?
— Et il n’y a rien à faire et tout continuera comme avant ?
— Probablement, répondit le père McGuire. Ce qui m’intéresse, c’est votre façon de voir les choses. Vous êtes toujours surprise face à l’injustice. Or il en est toujours ainsi.
— Mais on leur a promis tant de choses ! À la libération, on leur a promis... enfin, tout !
— Alors les politiciens font des promesses et ne les tiennent pas.
— J’ai cru à tout ça, déclara Rebecca. J’ai été une vraie idiote de crier et d’applaudir à l’indépendance, je pensais qu’ils étaient sérieux..
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Toutes ses frustrations se focalisèrent sur la guerre du Vietnam. Elle ne pouvait pas le supporter. Cette vieille guerre, la première, si abominable, et puis la seconde, ne suffisaient-elles donc pas ? Qu’est-ce qu’ils voulaient de plus ? Tuer, encore tuer. Et maintenant cette guerre-ci. Et les Américains. Étaient-ils fous de faire partir leurs jeunes gens ? Personne n’avait cure des jeunes gens, alors qu’il y avait une guerre où ces derniers étaient rameutés pour être emmenés à l’abattoir. Comme s’ils n’étaient bons qu’à cela ! Encore et toujours. On n’apprenait jamais rien ; c’était un mensonge de dire que nous nous élevions grâce à l’histoire. Si on en tirait les leçons, les bombes ne tomberaient pas sur le Vietnam et les jeunes gens..
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Sylvia et lui « s’entendaient bien », mais elle fermait les yeux sur ses accusations contre les Blancs, souvent véhémentes. De temps en temps, elle lâchait :
— Mais Joshua, je n’étais pas là ! Comment serais-je à blâmer ?
— C’est pas de chance, docteur Sylvia. Tu es à blâmer si je le dis. Maintenant nous avons un gouvernement noir et je dis qu’il marche. Un jour, ici il y aura un bel hôpital et nous aurons nos propres médecins noirs...
— Je l’espère.
— Et alors tu pourras rentrer en Angleterre et guérir tes propres malades. Est-ce que vous avez des malades en Angleterre ?
— Bien sûr que nous en avons.
— Et des pauvres ?
— Oui.
— Aussi pauvres que nous ?
— Non, rien de semblable.
— C’est parce que vous nous avez tout volé.
— Si tu le dis, Joshua, alors il en est ainsi.
— Et pourquoi n’es-tu pas chez toi pour t’occuper de vos malades ?
— Très bonne question. Je me la pose souvent moi-même.
— Mais ne t’en va pas encore. Nous avons besoin de toi jusqu’au moment où nous aurons nos propres médecins.
— Mais vos médecins n’iront pas travailler dans des trous misérables comme ici ! Ils veulent tous rester à Senga.
— Mais ce ne sera plus un trou misérable. Ce sera un endroit riche et beau, comme l’Angleterre.
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Une bonne expression, « saisir ». On peut rester une heure et demie à écouter des informations qui devraient réduire en miettes la précieuse citadelle de votre foi, ou qui ne s’accordent pas facilement avec ce qu’on a déjà dans la tête, mais on ne « saisit » pas. On ne peut pas forcer les gens à saisir...
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Le Johnny d'autrefois renaissait parfois en effet, quand d'anciens camarades s'invitaient pour parler du passé, comme si l'URSS n'avait pas étré un fiasco, comme si cet Empire poursuivait sa marche triomphante. Des hommes et des femmes devenus vieux, qui avaient fait ce rêve merveilleux...
His older self did sometimes resurface, when other visitors, old comrades, came around to reminisce as if the great failure of the Soviet Union had never happened, as il that Empire was still marching on. Old men, old women, whose lives had been illumined by the great dream...
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Videos de Doris Lessing (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Doris Lessing
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la Bibliothèque nationale de France, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. Javier Cercas, auteur de Terra Alta qui lui valut en 2019 le 68e prix Planeta, est à l'honneur de cette nouvelle séance du cycle « En lisant, en écrivant ».
QUI EST JAVIER CERCAS ? Né en 1962 à Ibahernando, dans la province de Cáceres, Javier Cercas est un écrivain et traducteur espagnol. Après des études de philologie, il enseigne la littérature à l'université de Gérone, pendant plusieurs années. En 2001, son roman Les Soldats de Salamine – sur fond de Guerre civile espagnole – remporte un succès international et reçoit les éloges, entre autres, de Mario Vargas Llosa, Doris Lessing ou Susan Sontag. Ses livres suivants, qui s'inspirent souvent d'événements historiques et de personnages ayant réellement existé, rencontrent le même accueil critique et sont couronnés de nombreux prix : Prix du livre européen (2016), Prix André Malraux (2018), Prix Planeta (2019), Prix Dialogo (2019). Son oeuvre est traduite en une vingtaine de langues. Il est également chroniqueur pour le quotidien El País.
De Javier Cercas, Actes Sud a publié : Les Soldats de Salamine (2002), À petites foulées (2004), À la vitesse de la lumière (2006), Anatomie d'un instant (2010), Les Lois de la frontière (2014, prix Méditerranée étranger 2014), L'Imposteur (2015), le Mobile (2016), le Point aveugle (2016), et le Monarque des ombres (2018). Son nouveau roman, Terra Alta, paraîtra en mai 2021.
En savoir plus sur les Masterclasses – En lisant, en écrivant : https://www.bnf.fr/fr/master-classes-litteraires
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