Quand j'ai fait la connaissance de l'écrivain sur un réseau social, je n'imaginais pas qu'il pouvait écrire de telle façon. En effet quand j'ai lu ce premier polar, j'ai vraiment cru qu'il avait déjà écrit plusieurs livres avant, tant son écriture est recherchée dans tous les sens du terme. Certes, certains mots étaient nouveaux pour moi, mais ce n'était pas pour me déplaire, cela enrichit notre vocabulaire et je suis très curieuse.
Le polar que je vous présente se déroule dans le nord de la France, à Saint-Omer plus exactement. le Capitaine Letelliez et le lieutenant Chevrières, Timothée de son prénom, sont les principaux personnages. Tous deux sont appelés sur une scène de crime assez sanglante, dans les marais de L'Audemarois. C'est presque la quatrième de couverture que je conte là, à quelques détails près.
Tout au long du roman, les deux compères se complèteront tant par leur culture générale que pour leur intégrité tout d'abord l'un pour l'autre mais aussi envers leur profession. Ils sont incorruptibles, droits, et l'honneur pour eux est important. Leur enquête est minutieuse et fouillée. le jeune Timothée est sur une piste mais avant de dévoiler ce qu'il sait, il effectue des recherches de son côté.
Timothée Chevrières vient d'un commissariat parisien et a demandé sa mutation dans le Nord, à cause d'une sale histoire qu'il a vécue. Certains se moquent de lui car ils pensent, à tort, qu'il a commis une faute grave. Il s'exprime d'une manière presque aristocratique et est très cultivé. Mais il ne faut pas croire que le plus âgé, le Capitaine Letelliez, est en reste. Si son langage est un peu plus fleuri, lui aussi attire l'admiration sur son passage quand on l'écoute. Très vite les deux flics vont bien s'entendre et l'auteur décrit très bien cela. J'ai suivi la progression dans leur affection, tant est si bien que le Capitaine appelle son second, soit Tim, soit fieu (qui veut dire fils).
Qui dit polar, dit crime et qui dit crime, dit sang. Certaines scènes, que j'ai trouvées très précises dans les détails (sourire) m'ont soulevé un peu le coeur et les entrailles, mais je suis assez sensible, plus les années passent, je vous aurai donc prévenus 😉. Néanmoins l'ensemble du roman est très bien ficelé et pas une seule fois je ne me suis perdue ni n'ai soupiré en me disant : “punaise, où veut-il en venir ?” Non, du début à la fin, l'enquête est bien menée et les deux flics sont méthodiques.
À un moment donné, l'auteur nous renvoie quelques années en arrière, par deux fois ; l'une des deux fois, il est question d'un passage auquel j'ai été particulièrement réceptive. En lisant la suite de l'enquête, je me suis dit : mais, l'auteur ne parle plus de ce flash-back. Et si, je me trompais, il n'a vraiment rien laissé au hasard et c'est avec effroi et surprise que j'ai eu l'explication de ce souvenir. Et quel souvenir !
Guillaume Létienne nous fait voyager au travers des marais, de Saint-Omer mais nous fait découvrir aussi le milieu d'une école de cuisine dans une ambiance quasi militaire. Il s'est documenté pour mon grand plaisir et la lecture de ce roman n'en a été que plus agréable. C'est tellement « jouissif » de lire un livre complet, sans ennui et sans pages superflues. Merci à toi de m'avoir fait découvrir ton écriture. Et à vous je dirai tout simplement cela : Qu'attendez-vous pour le lire, il nous promet encore de bonnes histoires, vous pouvez me croire !