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EAN : 9782368904954
183 pages
Le Passeur (02/02/2017)
3.23/5   11 notes
Résumé :
« La vie c’est ça : une fois pour toutes. Une fois pour toutes, chaque chose se fait. Une fois pour toutes, chaque chose se perd. Une fois pour toutes, on aime et on sait. Tout n’a lieu qu’une fois. Je sais ça. […]
J’ai un fils en travers de ma vie. Je le sens qui bouge en moi quand je tousse mes regrets. »

Au départ, il y a cette décision : l’adoption. Après de longues démarches et un voyage aux confins du monde, Antoine arrive dans la vie de... >Voir plus
Que lire après Je n'écrirai que morteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
C'est très compliqué pour moi de "noter" le texte en étoiles, car il ne faut pas confondre le personnage et l'écriture. Après réflexion, je me suis mise d'accord avec moi-même sur deux, et je vais justifier.
D'abord, l'histoire : une femme et son mari, couple de Français très bourgeois et très parisiens, se rendent au Vietnam pour chercher leur fils adoptif. Description de la réalité de l'adoption à l'étranger, j'imagine, argent distribué un peu partout, orphelinat, administration etc...Futurs parents pris en otage et distribuant de peur de se voir retirer l'enfant qu'ils veulent adopter. Elizabeth, la narratrice, le vit mal, et l'exprime en termes très durs. Ensuite, rencontre avec l'enfant, qui, de Phi Vu, devient Antoine. Et là, la narratrice ne ressent rien. Aucun sentiment maternel ne naît en elle : "les yeux de Phi Vu, c'est ce que je vois en premier [...]J'y lis aussitôt quelque chose...Et moi je ne ressens rien. Rien...RIEN ! Pour moi, tu n'es pas un bébé, soudain. Tu n'as pas sept mois. Tu es très vieux, et tu me juges. TU ME JUGES. " Et quand l'enfant lui est confié, Elizabeth devient violente. La suite est à Paris, puis à Belle-île.
J'ai été extrêmement choquée par ce texte. Bien entendu, c'est le but de l'auteure. le texte est évidemment autobiographique. La narratrice et l'auteure sont Elizabeth, le texte est dédié à son fils. J'ai défendu à Christine Angot, Delphine de Vigan et Annie Ernaux le droit de raconter leurs vies et leurs familles sans les accuser de voyeurisme, mais là, ça va peut-être un peu loin pour moi. Mais oui, plus loin qu'Une semaine de Vacances de Christine Angot...Parce que la narratrice, la narratrice, on a envie de lui coller des grandes claques (comme elle en donne à Antoine, tiens ! ) C'est elle qui veut un "bébé adopté" depuis son adolescence (c'est à la mode dans son milieu bourgeois), c'est elle qui est déçue par le modèle comme si c'était un sac à main, c'est elle qui a voulu ce voyage, cet enfant, et qui après se réveille dans sa propre histoire, mais avec un enfant, un vrai, et qu'on a sorti de son pays pour le mettre entre les mains d'une bourgeoise parisienne névrosée...C'est épouvantable, un tel égoïsme. Et je ne parle pas de la violence qui se déploie, je n'ose même pas citer. Parce que c'est de la vraie violence, la même que celle qu'on lit dans les journaux et dont on dit : "elle touche tous les milieux." C'est vrai, Antoine serait peut-être mort entre les mains d'un couple très jeune et sans soutien...Là, dans un élan de lucidité et de maturité, Elizabeth appelle au secours, pour elle et l'enfant.
Je comprends le tabou que l'auteure a voulu toucher : c'est celui de l'instinct maternel, de la douceur, etc... On peut être une mère froide, mais entendre une mère violente, dangereuse (la narratrice jette le bébé dans la piscine, quand même), en confession, là, je n'y arrive pas, désolée. Il faut se contrôler, madame.
Je n'ai pas non plus l'impression qu'on m'a forcée à voir quelque chose que je ne voulais pas voir, j'ai juste l'impression que cela n'est pas universel, ne concerne pas une question générale, mais une névrose très particulière. Et qui en plus me déplaît profondément. Et n'est pas extraordinairement écrit.
Donc je remercie Babelio et les éditions le Passeur de leur envoi. Je pensais que le livre m'intéresserait, mais en fait il m'a choquée. Ce qui signifie néanmoins qu'il peut certainement, comme le prouvent d'autres critiques que je vois sur la page du livre, intéresser d'autres lecteurs.
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Il y a des livres dont on se demande vraiment la raison d'être. Au point de frôler la grosse colère après l'avoir refermé. Et celui-ci m'a vraiment énervée.
Pas à cause du sujet, bien au contraire. le désarroi d'une femme après une adoption, tout comme les mille et unes questions qui peuvent se poser autour de la maternité, c'est plutôt un terreau très fertile en matière de littérature et on ne compte plus celles et ceux qui ont su l'exploiter avec brio ou simplement avec pudeur et émotion.
Non, ce n'est pas le sujet mais la façon dont il est traité. La violence de cette femme apparaît comme complètement gratuite. Jamais l'auteure ne daigne glisser le moindre indice sur ce qui pourrait expliquer son comportement. Une faille ? Une insatisfaction ? Un problème psychologique ? Ben non... on ne sait pas. La nana, genre de bobo parisienne déjà mère (naturelle) d'une fille de 9 ans, mariée, travaillant dans un ministère, un grand appartement à Paris, une maison à Quiberon, la nana donc se défoule sur son bébé adopté au Vietnam et l'on ne sait pas pourquoi.
Désolée mais moi je n'appelle pas ça de la littérature. Ce truc m'a laissé un goût très amer dans la bouche et un gros sentiment d'avoir lu un livre parfaitement inutile.
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Parmi tous les ouvrages que l'on apprécie, se glisse de temps à autre une pépite.
Ce livre en est une.
Et on le lit seul, jalousement, la nuit.

Madame L. est une parisienne aisée, elle a toujours rêvé d'une adoption et vole vers Saïgon pour prendre cet enfant.
Elle le sait en arrivant : cela ne marchera pas. Elle le sait en le voyant, l'amour ne vient pas.
Mais elle est prisonnière du tourbillon de l'administration, prisonnière du rêve, prisonnière de l'image qu'elle doit donner, prisonnière de l'argent versé jour après jour pour passer chaque obstacle de ce pays qui saigne les européens, qui les méprise et qui les renvoie à l'absurdité de leurs convictions.

Retour à Paris... le drame a déjà commencé mais qui peut entendre cette détresse? Qui sauvera la mère et l'enfant? Elle hurle à l'intérieur, puis crache toute cette douleur à des oreilles qui se détournent. Ce qu'elle raconte ne peut être vrai, on efface...

C'est un livre magnifique. Écrit à la première personne, il n'en est que plus fort, une véritable claque à chaque page. Les descriptions sont crues, cruelles, l'auteur ne veut pas arrondir les angles. On prend de plein fouet les pensées d'une mère qui ne veut pas en être une, sans filtre. Et pourtant, on l'aime cette femme...

Pour un premier roman, la barre est bien haute! C'est certainement une lecture qui m'a déjà marqué.

A lire absolument !

(Merci à Masse Critique et aux éditions Le Passeur pour ce beau cadeau)
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Je remercie Babelio et les Editions le Passeur pour leur confiance

Résumé : « La vie c'est ça : une fois pour toutes. Une fois pour toutes, chaque chose se fait. Une fois pour toutes, chaque chose se perd. Une fois pour toutes, on aime et on sait. Tout n'a lieu qu'une fois. Je sais ça. […] J'ai un fils en travers de ma vie. Je le sens qui bouge en moi quand je tousse mes regrets. »
Au départ, il y a cette décision : l'adoption. Après de longues démarches et un voyage aux confins du monde, Antoine arrive dans la vie de la narratrice. Mais celle-ci ne le supporte pas. Elle le bat. Ses appels au secours restent sans réponse. Elle sombre dans la spirale de la violence envers ce fils désiré et pourtant rejeté. Pas à pas, cette femme parviendra à la guérison, à laquelle elle accèdera par la force de sa rage transmuée en amour.
Un texte rare, intime et puissant, pour dire la douleur et l'amour, les affres de la maternité. Une écriture à coeur ouvert.


Je n'écrirai que morte d'Elizabeth Letourneur est publié aux Editions le Passeur Editeur et en vente à 16€ pour 180 pages. La police de caractère étant assez grosse, le livre se lit donc relativement vite.

C'est le résumé qui m'a attiré, ensuite du titre. Je mentirais en disant que mes études n'ont pas joué un rôle dans ma lecture et le choix du roman. En effet, j'ai eu l'impression de lire un cas clinique tellement ce livre m'a paru vrai et sincère.

Malgré une première partie que j'ai trouvée un peu longue, la seconde puis la troisième m'ont absolument passionné. L'impossibilité pour cette femme d'être mère est horriblement captivante. J'ai trouvé la plume de l'auteur empreint de sincérité et de vérité, comme si elle écrivait une autobiographie, comme si c'est elle qui l'avait vécu. Mais non, ce roman est une fiction pourtant.
Les gestes de cette femme qui ne peut devenir mère sont brutaux et durs à lire. Les conséquences de ceux-ci seront irréversibles. Nous lisons ce livre en nous demandant jusqu'où cette femme qui aimerait aimer cet enfant mais qui ne le peut, va aller avec celui-ci.

Une lecture qui m'a donc beaucoup intéressé, que j'ai dévoré. Un roman fort, brutal et empreint de sincérité. J'ai beaucoup apprécié cette lecture que je recommande !
Lien : http://freelfe.blogspot.fr/2..
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Livre choc, à lire absolument sans le prendre au premier degré. Belle écriture vécue avec les tripes.
Ce livre est une pépite forte qui laisse à l'esprit une réflexion sur les mauvais traitements faits aux enfants adoptés. La DASS est devenue l'ASE que de changements en améliorations en trente ans c'était utile. J'ai rencontré l'auteur. Certains lecteurs se gaussent d'avoir bien et vomissent leur lecture. Ils n'ont rien vraiment compris à l'histoire. L'histoire de ce roman c'est l'histoire de sept femmes ayant maltraités leurs enfants. Cette histoire a été écrite à la première personne pour mettre au lecteur une claque plus violente.
Et victoire pour l'auteur ça a marché à la lecture nauséabonde de certains commentaires de lecteurs.
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critiques presse (1)
Actualitte
27 mars 2017
A travers une écriture sèche, parfois cynique, un style net et sans emphases, il livre une histoire intime et violente, d'ordinaire plutôt tue car immédiatement blâmable et inconcevable : la maltraitance d'enfant.
Lire la critique sur le site : Actualitte

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