La sposa gentile

La sposa gentile de Lia Levi

Le roman s'ouvre avec le tournant du siècle à la fin des années 1800 et au début des années 1900, le siècle de la lumière électrique, le siècle mondial, qui fait avancer le quatrième état avec la politique sociale en faveur des travailleurs. En 1911, l'Italie a célébré le Jubilé du Pays avec ses 50 premières années de l'unité, c'est l'Italie luxuriante de la Belle Époque mais pour beaucoup la vie est toujours faite de privations, de misère et de pauvreté, de sorte que dans le premier ‘900 il y a le plus grand exode de l'histoire italienne, l'exode pacifique dicté par le progrès.
Merci à Giolitti sera introduit le suffrage universel masculin en 1912 qui permettra d'élargir l'occasion pour beaucoup d'hommes qui ont atteint l'âge de 30 ans ou qui ont accompli leur service militaire, sans savoir lire ni écrire, de participer au choix des gouvernants, mais en 1914 va éteindre les lumières sur l'Europe avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale et 1938 sera l'année de la promulgation des lois raciales.
Lia Levi a remporté le Prix Alghero Donna pour la fiction avec le livre "La mariée gentille", dans lequel elle décrit avec un style coulissant, facile à lire, l'amour de Teresa, une chrétienne paysanne, pour Amos, un juif banquier, la puissance de l'amour de Teresa pour son homme elle entraînera davantage de choix inévitable: devenir juive, malgré l'ostracisme de la communauté juive qui ne permet pas de faire du prosélytisme, parce que «nous sommes nés juifs...» et pas faite. Teresa avec ses fermes principes moraux, son dévouement total à son mari et les valeurs du travail des femmes et le soin de la maison incarne l'idéal populaire du siècle XXe et tire les ficelles d'une épouse et une mère dans les coulisses comme c'était la coutume dans la société patriarcale du début du '900, Amos incarne l'éthique bourgeois du dix-neuvième siècle de la moralité, de la respectabilité, de l'amour du travail, l'épargne et à la famille, non sans que l'absence de raffinement avec laquelle recueille des antiquités sans valeur. Amos défi la tradition et épouse une agricultrice et défi la tradition également en accrochant dans son nouveau étude un exemplaire de Saint Jérôme dans son étude, un tableau bien connu de Ghirlandaio, après avoir dit d'une voix ferme "pour moi, c'est un rabbin qui étudie" parce que c'est l'endroit où vous placez l'oeuvre à lui donner son sens et éxplique lentement: «si on ne compte pas où et comment, avec tous les saints, des crucifix et des Madones les galeries d'art serait toujours être échangés par des églises», Teresa est une Ruth moderne pour la ouverture au judaïsme conçu comme une religion étrangère et l'attachement à la famille de son mari.
Un bon roman sur la fin et le début du siècle, âge profondément ambiguë dans laquelle rien ne repose sur une base solide et sur une foi inébranlable et le progrès scientifique laisse entrevoir le rêve de paix pour l'humanité aussi que les horreurs de la guerre.

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