On n'en dira jamais assez sur la barbarie nazie, de ce que l'homme a pu faire à l'homme pour ce qu'il est. En 1947,
Primo Levi, jeune chimiste italien raconte factuellement dans "
Si c'est un homme" ce qu'il a vécu durant son internement au Lager, le camp d'extermination d'Auschwitz, après avoir été arrêté en 1943 et déporté parce qu'il était juif.
C'est un des premiers à transmettre un témoignage concret de l'enfer, de l'annihilation de la personne humaine, pour que jamais ça ne recommence.
Il raconte qu'il ne faut pas être humain pour résister aux souffrances infligées mais aussi la solidarité qui sauve ou ceux qui fondent leur industrie personnelle au sein du camp.
Le but commun est d'échapper à la sélection, celle qui mène les plus faibles à la chambre à gaz après les contrôles réguliers des nazis.
Primo Levi n'hésite pas à parler de sa survit par chance (contrairement à toutes attentes car le terme n'est pas celui qui vient à l'esprit), sa chance d'avoir rencontré un civil, un maçon italien qui lui donnait du pain, et d'avoir été malade au bon moment car enfermé au KB (l'infirmerie) avant l'arrivée des russes.
S'il fait référence à l'Enfer de
Dante dont il tente de se souvenir, il raconte sans haine en laissant le lecteur juge.
Ce livre essentiel est bouleversant, même si je n'ai pas compris la première page d'alerte qui m'a semblée très agressive avec une interpellation adressée à ceux qui oublient que les camps d'extermination ont existé.
Primo Levi leur dit : que votre maison s'écroule, que la maladie vous accable, que vos enfants se détournent de vous. Cela me choque car c'est en complète contradiction avec son récit sans haine vis à vis des bourreaux qui fait la force de ce livre. J'espère avoir mal interprété son intention.
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