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sur 9269 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il n'est pas nécessaire de dévorer des montagnes de livres pour comprendre l'atrocité, l'inhumanité, la cruauté viscérale d'une guerre. Un seul. Nul besoin d'entasser des définitions et d'émettre des cris pour comprendre ce qu'est un génocide organisé. Un seul. Inutile de collecter des milliers de témoignages pour se faire une idée du traumatisme vécu par ceux qui ont échappé in extremis au carnage des camps de la mort. Un seul. Pas la peine de faire de multiples schémas détaillés pour expliquer le processus de déshumanisation savamment médité pour anéantir toute trace de culture et faire de vous des bêtes aux abois. Un seul, oui, un seul ! Un seul livre... si c'est un livre ; un seul cri... si c'est un cri ; un seul témoignage... si c'est témoignage ; un seul document... si c'est un documentaire. Un seul et vous serez vacciné à jamais.
Ce livre est d'une puissance évocatrice et didactique incalculable, une véritable bombe qui nous explose au visage. Un vibrant plaidoyer, à ma connaissance inégalé et probablement inégalable, qui devrait figurer, plus encore que les lieux mêmes d'Auschwitz, sur la liste du patrimoine mondial à préserver coûte que coûte. Avec ce livre on prend conscience plus qu'avec tout autre de la fonction de "mémoire" d'un écrit. Pour nos enfants, pour nos petits-enfants et pour les petits-enfants de leurs arrière-petits-enfants et bien davantage encore, pour ne jamais oublier, pour ne jamais recommencer. Jamais - JAMAIS !
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Si c'est un homme de Primo Levi
Lorsque j'ai fermé la dernière page de Si c'est un homme, j'avais juste envie de me taire... que dire après cette lecture ?
Et puis je me suis dit que c'était peut-être un peu facile, le silence, que si ces quelques lignes pouvaient donner l'envie, ne serait-ce qu'à une personne, de lire ce livre, je me devais de scribouiller quelque chose...
J'ai déjà vu, lu, écouté beaucoup de récits sur cette terrible époque, mais Primo Lévi en relatant ce qu'il a vécu le plus objectivement possible, sans haine, sans rancoeur, sans colère, sans oubli non plus, donne une autre dimension, un autre éclairage...
Je vous recommande vivement ce témoignage.
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Un texte qui avec Chroniques du ghetto de Varsovie de Ringelblum est un autre un monument dédié à la mémoire des victimes de la Shoah .
Beaucoup de commentaires pertinents sur ce texte méticuleux , sur cette chronique détaillée de la barbarie en action .
Un ouvrage autobiographique qui est de fait , aussi le mausolée de million d'âmes parties en fumée , dont la mémoire est connue des survivants .
En fait je voulais simplement ajouter , à tous ces excellents commentaires , que Primo Levi n'est malheureusement pas mort de vieillesse .
Il s'est en effet suicidé , de nombreuses années plus tard , des années après ces funestes évènements
Ce petit laïus pour dire que si le témoignage est nécessaire et indispensable ( pour la société et pour les victimes ) , il ne saurait pourtant se substituer au soin thérapeutique . Il semble clairement que pour le survivant de torture et de violence politique , le témoignage n'est pas un soin et ce peut même être souvent , un baume corrosif pour l'âme .
Parler et écrire , n'a malheureusement pas suffit à soulager cet homme qui bien que décédé est désormais un emblème éthique ainsi que le témoin définitif et figé de la barbarie et du portrait de la quintessence de la violence politique.
Il aura manqué de soin thérapeutique , ce que n'est pas le témoignage , et il est donc bien décédé de la main de ces persécuteurs de ce fait , de longues années après , de par son suicide .
Je ne sais si les noms de bourreaux sont connus , mais ceux des victimes le sont et ils sont récités chaque année , à la lecture des noms et à voix haute , une fois par an .
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Ce récit devrait être lu, au moins une fois dans sa vie, pour ne jamais oublier ce que fut la barbarie nazie et l'abject négation du Judaisme. Primo Levi livre un témoignage essentiel, ou chaque page vous étreint avec une puissance dévastatrice, il mettra fin à ces jours bien des années plus tard rattrapés par les fantômes de l'épouvante. Dans nos périodes ou le nationalisme revient dans les consciences, le livre de Levi s'impose comme une piqure de rappel.
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Personne ne peut oublier les photos en noir et blanc de prisonniers en tenues rayées derrière les barbelés entourant les camps nazis, comme sur la couverture du livre « Si c'est un homme ».

Primo Levi donne chair à tous ces êtres décharnés et raconte avec une incroyable lucidité et beaucoup de précision sa déportation à Auschwitz. Son analyse de la nature humaine dans l'état de malheur absolu poursuit le lecteur bien après avoir refermé son livre.

Primo Levi permet au lecteur de pénétrer au coeur de la vie du camp et de découvrir les effroyables conditions de vie des prisonniers. Tout relevait de l'exploit et c'est chacun pour soi, sinon c'est la mort un peu plus vite.

Seuls les plus forts mentalement et physiquement peuvent s'en sortir. Il faut tenir la nuit pour ne pas aller uriner car le sceau est bientôt plein et il faudra se charger d'aller le vider dehors dans la nuit glacée. Il ne faut pas se mettre en début de queue pour la soupe, elle n'est pas remuée et le meilleur est au fond. Et tenir jusqu'au printemps… il fera moins froid.

L'un de mes oncles dont j'étais très proche a passé deux ans dans le camp de Dora. de cette période, il m'a souvent raconté des moments insoutenables de cruauté en me disant qu'il y avait des choses qui n'étaient pas transmissibles et ne pouvaient être comprises que par ses « camarades déportés ».

Je crois que Primo Levi a montré que l'on pouvait tout raconter pour que personne ne puisse prétendre ne pas savoir. Primo Levi a su mettre des mots, sans haine. Et les récits de mon oncle prennent pour moi un autre relief aujourd'hui….
« Si c'est un homme » est le Livre dont chacun doit s'emparer pour savoir, dire et surtout ne pas oublier et ne plus jamais laisser faire une telle chose.

Mon oncle est revenu par chance sans doute mais aussi parce qu'il avait une bonne condition physique et un bon mental.
Il m'aura fallu du temps pour me lancer dans la lecture de ce livre, le temps du deuil certainement.
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Non monsieur LEVI, je ne voulais pas écrire de critique sur votre livre. Qu'aurais-je pu ajouter à toutes celles déjà rédigées ? Mais voilà, je crois qu'il va m'être nécessaire de le faire, pour pouvoir prendre congé de vous. Voilà une bonne semaine que j'ai fini de vous lire, et après avoir reçu le choc de votre récit, je me suis dit qu'il me faudrait bien quelques jours pour passer à autre chose. Les jours ont défilé, j'ai même commencé un autre livre, mais rien n'y fait. Je suis toujours avec vous. Dès le petit déjeuner, je pense à la maigre ration de pain gris qu'on vous donnait pour un jour entier ; quand je m'habille, je pense à vos costumes rayés de bandes noires et blanches, si rêches et crasseuses que j'en sens ici l'odeur ; je vous vois, vous et vos codétenus, sortir de vos baraques où vous avez dormi à deux par lit de 90 cm, en quinconce, les pieds de l'un sous le nez de l'autre ; vous sortez en plein hiver, sous une pluie glaciale qui vous transperce jusqu'aux os ; je vous voie les pieds enfoncés dans la boue jusqu'aux mollets, à soulever des pelletées de terre molle, ou transportant des travées de chemin de fer sur vos maigres épaules, j'en passe et des bien pires…Tout est si présent à mon esprit, comment avez-vous fait pour que je me retrouve si imprégnée de tous ces terribles malheurs, de toutes ces ignobles injustices ? Et eux, comment ont-ils fait pour traiter des êtres humains de la sorte ? Comment ont-ils fait pour se rendre capables d'une telle atrocité ? Non pas les coups et les mauvais traitements, les insultes ou les privations, mais la négation de l'appartenance à l'espèce humaine, car c'est bien là le pire. Comment ont-ils pu considérer et traiter des millions d'êtres humains comme une ressource d'or (dans les dents), et même de…combustible ! Là aussi, j'en passe… La charge de ce témoignage, que vous avez livré au monde dans ce livre, a été si lourde à porter, que vous avez finalement choisi de nous quitter, qui ne le comprendrait ?
Oui monsieur LEVI, il va falloir que je prenne congé, et que je passe à autre chose, mais sachez que jamais je ne vous oublierai, comme je l'espère, tous ceux qui vous ont lu, ou vous liront bientôt.



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Ayant déjà lu de nombreux témoignages sur les camps, je pensais à tort que celui-ci ne serait qu'un de plus. La couverture, qui ne laissait que peu de doutes quant au contenu, ne m'incitait donc pas à l'entamer. C'était cependant une erreur capitale car, à l'instar de « Maus » d'Art Spiegelman qui est l'incontournable chef-d'oeuvre sur le sujet au sein du neuvième art, celui-ci est LE roman à lire sur les camps de concentration, celui qui offre un éclairage différent et une autre dimension à cette page la plus sombre de notre Histoire.

Ce livre n'est donc malheureusement pas une fiction, mais un ouvrage autobiographique qui permet à Primo Levi de raconter sa déportation dans le camp de Monowitz (Auschwitz) de décembre 1943 jusqu'à la libération du camp par l'Armée rouge soviétique en janvier 1945.

Primo Levi permet au lecteur de pénétrer au coeur de cet Enfer et parvient à trouver des mots qui n'existent pourtant pas pour décrire les effroyables conditions de vie des prisonniers, surtout le froid, la faim et la fatigue extrêmes. En faisant preuve d'une lucidité déconcertante, il s'installe non seulement en tant que victime, mais surtout en tant que témoin, analysant la nature humaine et détaillant le processus de déshumanisation des prisonniers avec une incroyable minutie. Bouleversant !

LA lecture obligatoire… afin de perpétuer le devoir de mémoire.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Une lecture que j'estime utile et indispensable, et pourtant le sujet est tout sauf joyeux puisqu'il nous parle de la souffrance et de la négation de l'être humain par d'autres êtres humains.
Primo Levi trouve les mots justes pour nous parler de son histoire, le ton employé est pénétrant, il ne cherche pas à nous horrifier ou nous apitoyer, il évoque sa vie au lager de façon chronologique et ce faisant il imprime en nous une compréhension lente et précise de ce qu'est une déshumanisation orchestrée.
La grande efficacité du récit tient pour beaucoup dans sa progression subtile, dans la succession des événements qui sont autant de prises de conscience successives, un cauchemar éveillé dans un enfer sur terre, c'est le récit d'une lutte pour la survie qui ne pourra se faire qu'au détriment des plus faibles et au prix de sa propre humanité.
Le ton employé m'a interrogé, pudique et fataliste, triste aussi mais jamais haineux et rarement révolté. Se dire que tout nouvel arrivant, ignorant les us et coutumes du lager, est une source de profit potentiel qu'il ne faut surtout pas aider ou instruire afin de mieux lui voler le peu qu'il possède, quitte à le condamner, illustre bien la transformation qu'il faut accepter de soi pour survivre, juste survivre...
Cette classification entre détenus politiques, détenus de droit commun ou juifs, entre polonais, grecs ou italiens, entre anciens et nouveaux qui déterminera en grande partie les chances de vivre plus longtemps.
Les mots pour décrire le froid, la faim, la fatigue et le manque de sommeil ainsi que l'affaiblissement inéluctable qui en découle sont d'une force d'évocation incroyable.
Ce qui est le plus effroyable cependant est bien la perte d'humanité, pas d'amis, juste des rivaux dans la lutte pour la survie, pas de solidarité, même entre coreligionnaires c'est chacun pour soi et tant pis pour les plus faibles à qui on ne tendra la main en aucun cas.
Je crois que ce qui m'aura le plus impressionné dans ce témoignage est la lucidité de Primo Levi à évaluer en permanence son propre degré d'humanité, à admettre sa défaite à survivre au prix de la perte d'une partie de celle-ci.
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C'est avec beaucoup d'appréhension que j'ai abordé ce témoignage devenu un classique. Sensible à la question de la Shoah, j'estimais de mon devoir de le lire. le début est certes difficile, Primo Levi arrive dans un milieu qui lui est étranger, espère encore que son ressenti aura un effet sur les individus qui l'accueillent, que dis-je, qui l'accueillent : non ! qui le réceptionnent comme un colis, le démunissent des quelques biens qu'il possède, le privent de toute pudeur, le parquent, refusent d'écouter sa faim, sa soif, sa douleur morale.


Mais passés ces premiers chapitres insupportables qui confirment et rappellent combien les actions de ces soldats du troisième Reich sont à vomir, Primo Levi se livre à une analyse de la vie du déporté toute en délicatesse, sans verser dans le pathos et susciter le voyeurisme du lecteur. Il se place à la fois en victime et en témoin, fait très peu allusion aux actions concrètes des SS, des kapos, ces personnes susceptibles d'apporter souffrance, peine, mort à quiconque ne respecterait pas les règles et braverait les nombreux interdits.

On dirait qu'il gomme le sinistre décor pour ne laisser apparaître que ce qui, à ses yeux fut essentiel : la course à la survie, les combines pour se nourrir, s'habiller, lutter contre le froid, et garder sa dignité, insistant bien sur ce dernier point en démontrant que ceux qui avaient plus de chances de s'en sortir étaient les prisonniers qui, de par leur tempérament, parvenaient à prendre soin de leur personne, faire preuve de caractère sous peine de déshumanisation totale.


Si l'auteur est parvenu à éviter d'immerger le lecteur dans cet enfer en apportant subtilement des informations implicites, cela ne m'a aucunement empêchée de retenir ma respiration en lisant certains chapitres sur le dispensaire, les sélections, les privations endurées par les prisonniers, il ne s'agit pas la d'un simple roman, les faits rapportés sont vrais, c'est bien difficile à imaginer et à croire !

Ce témoignage est ce que j'ai lu de plus complet sur l'univers concentrationnaire. Puisse cet écrit se transmettre de génération en génération, afin de perpétuer le devoir de mémoire.
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Si c'est un homme, est un livre que tout homme devrait lire. Qu'il est nécessaire que tous et toutes lisent.
Primo Levi a eu la chance (mais est-ce vraiment une chance?) de revenir vivant, en homme vivant.
Il témoigne, il raconte l' indicible... Ce degré zéro de l'humanité que les nazis avaient organisé, planifié.
Il ne s'est pas tu.
Si c'est un homme, est un livre du désespoir. Un livre poignant, puisque l'horreur qu'il raconte se reproduit encore et encore dans un pays ou l'autre.
Si c'est un homme est primordial, car ses mots sont éternels, et ceux-ci se rappelleront à la mémoire de chacun.
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C'est un roman.
C'est un recueil de nouvelles.
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