Dans la série "un grand merci au livre que j'ai adapté", je vous présente
Roman Polanski, qui estimait que le roman d'
Ira Levin était un peu cucul - et il l'est parfois effectivement, si ce n'est que cucul, l'héroïne (petite ménagère post-ado new-yorkaise des sixties) l'est largement et justifie donc ce parti-pris de l'auteur. Depuis quand y a t il un mal à s'installer dans la psyché de son personnage principal?
En tous cas, en lisant le livre, on remarquera que
Polanski lui a piqué des passages entiers pour faire son découpage. Un seul exemple: le plan intrigant (pour ne pas dire flippant) où rosemary , depuis la cuisine des Castevet, jette un oeil vers la porte du salon où son mari Guy et Roman Castevet discutent entre hommes. On ne les voit pas. On aperçoit juste dans l'encadrement un bout de salon où flotte de la fumée de cigarettes et de vagues chuchotements.
Rosemary? Minnie Castevet lui tend une assiette pour la ramener à son évier.
Une scène très efficace, étrange à la première vision, "bonc'estmaisc'est biensûr"isante quand on revoit le film et qu'on sait que le complot est déjà en marche...
Mais une scène où
Polanski n'a eu qu'à recracher la description de Levin!
Aimez vous à repérer les autres , déjà prédécoupées dans le roman (les détails de la première visite de l'appartement, le passage final par le placard, le rêve de Rosemary, incompréhensible dans le film, justifié par la cucuterie de la jeune femme dans le livre...)
Cucul? Peut-être. Un grand merci à Levin en tous cas, Roman, s'il te plait.