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3,94

sur 634 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On connait l'histoire de L' Exorciste dont le tournage a été décrit comme maudit du fait du nombre de blessures... mais également de décès chez les proches de l'équipe voire dans le casting même (l'acteur Jack McGorwan décédé peu de temps après avoir tourné ses scènes). On ne peut s'empêcher d'imaginer que les films d'horreur ne peuvent manquer de porter malheur, se pencher de trop près sur le mal absolu ne semble pas sain. le film Rosemary's Baby, adaptation de ce roman par Polanski ne fait pas exception. le décès de la femme du cinéaste assassiné par des adeptes de la secte de Charles Manson, réincarnation autoproclamée du Seigneur, l'année suivant la sortie du film, ne semblait pas pour certains une coïncidence. Et pourtant il semble que Manson ait voulu punir... l'ancien propriétaire de la maison de Polanski... Une macabre erreur...

Heureusement pour lui, il ne semble pas qu'Ira Levin ait eu à se plaindre de son roman, je n'ai pas trouvé trace de malheur survenu pour lui suite à l'écriture de son livre, un an à peine avant son adaptation ciné. Je n'ai pas vu le film, mais les résumés que j'ai pu en lire après ma lecture semblent coller parfaitement au livre. le succès du film doit donc beaucoup au livre puisqu'on a souligné dans le film le talent dans la suggestion de l'horreur, le fantastique surgissant dans la banalité du quotidien... toutes qualités bien présentes dans le roman.

En effet le plaisir de la narration, dans la majeure partie du livre est dans cette description banale du quotidien d'un jeune couple s'installant dans un nouvel immeuble... avec un lecteur qui sait qu'il est en train de lire une histoire d'horreur et qui ne peut s'empêcher de prononcer régulièrement dans sa tête des "oh, oh", dès que surgit un détail inquiétant, troublant... Tout le talent de l'auteur est que ces premiers détails sont balayés ou ignorés par les protagonistes, comme dans un théâtre de Guignol où nous serions les enfants qui crieraient "Attention" de toute la force de leurs poumons sans jamais être entendus par les marionnettes. Et Levin tire admirablement les ficelles puisqu'il instille petit à petit le doute... puis rassure ensuite ses personnages, ce qui nous inquiète d'autant plus. La tension est à son comble et je me suis plusieurs fois laissé prendre au jeu du "j'arrête à la fin du prochain chapitre" et à passer au suivant sans même me rendre compte de ce que je faisais.

De là à penser que j'ai moi aussi subi une malédiction, je ne saurais franchir le pas... En tout cas, après cette lecture, je ne regarderais plus du tout de la même façon quelqu'un qui m'offrira un porte-bonheur... Je vous laisse découvrir pourquoi si vous ne le savez pas déjà...
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Oalala, attention, femmes enceintes, évitez ce bouquin ! Je n'ai qu'un souvenir assez flou du film, vu il y a quelques lustres et demi... Du coup, lire le livre m'a remis tout ça en mémoire. En mieux, ce me semble.

Si le livre peine à démarrer, avec une relation "mari/femme" très datée à la fois dans son fonctionnement et sa psychologie, dès l'apparition du couple Castevet, les choses changent.

Ira Levin se révèle un fabuleux auteur sur la psychologie fine de ses personnages.
Les Castevet sont à la fois très directs, mais également très retords, entre demi-vérités et vérités vraies et mensonges, on a une description des manipulateurs vraiment topissime.
La transformation de Guy, également, est très bien décrite, ainsi que les doutes grandissants de Rosemary.

Elle plonge dans la paranoïa, sauf que tout est vrai. Or, j'ai vécu plusieurs relations avec des manipulateurs, et je peux vous dire qu'Ira Levin est au top en matière de description de ce qu'il se passe exactement. On a ici une manipulation rondement menée et qui arrive à son terme logique, qui est celui qui, n'en doutons pas, arrive le plus souvent. Car hormis la fuite (et tout faire par écrit de façon à garder des preuves), il n'y a aucune autre solution pour échapper à la folie, au suicide. Tant qu'on reste sous emprise, on reste victime et un bon manipulateur peut très exactement vous amener au point où en est Rosemary à 50 pages de la fin, quand elle va voir le Dr Hill... Et tout le monde VOUS croit dingue. Vous-même y compris, au bout d'un moment. Un manipulateur vous détruit, vous descend, tout en prétendant vous aimer (quand c'est en amour), ou vouloir votre bien (en amitié ou au boulot). Et l'argument "il/elle est complètement parano" est un argument phare de ces gens-là. Il/Elle arrive même à vous amener à péter les plombs en public de façon à appuyer ses propos.

Un seul manipulateur suffit, en fait. Alors quand on est entouré que par des gens comme ça, j'ose même pas imaginer la situation.
Cette pauvre Rosemary n'est pas parano, hélas pour elle, ça aurait été plus "sain", quelque part, lol ! Elle se révèle par contre bien plus solide qu'elle ne le montre au début, et ça m'a bien réconciliée avec elle, je dois dire.

Ce livre m'a beaucoup parlé. Vraiment énormément. Je suis absolument sidérée par la justesse et la finesse de l'auteur sur tout ça. Je n'avais mis que 4 étoiles parce que le début m'a paru fort long, mais finalement je vais en mettre 5, c'est mérité.
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Ce livre est un chef d' oeuvre du roman d'angoisse.
Je l'ai lu, voici plus de quarante ans, bien avant de voir le film .
Son auteur, Ira Levin, a finalement écrit fort peu de livres: sept en un peu plus de quarante ans!
Celui-ci, Rosemary's baby, a rendu son auteur célèbre à jamais.
Ira Levin a su développer comme peu d'autres un climat aussi malsain que sourdement terrifiant, dans cette histoire démoniaque et urbaine.
Il fallait Roman Polanski et son génie cinématographique, pour porter Rosemary's Baby à l'écran avec le succès que l'on connaît.
Sinistre présage? L'atroce tragédie qui frappa Roman Polanski (le meurtre de sa compagne Sharon Tate), intervint en 1969...Un an environ après la sortie de Rosemary's baby au cinéma.
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N'ayant jamais vu directement le film culte tiré de ce roman, je n'avais qu'une assez vague idée de l'histoire. Je ressors de cette lecture totalement fan. De l'histoire générale, du build-up méticuleux et suggestif (avec mille petits indices titilleurs du cauchemar qui se prépare), des dialogues et interactions des personnages, des revirements et de la fin, de tout quoi, et aussi de cette sobriété d'horreur et de sensationnalisme. C'est un chef-d'oeuvre d'exécution, rodé à la perfection. Le moindre détail s'avère pertinent dans la suite et l'ensemble est d'une cohérence globale absolue.

Avec ce thème et le talent de l'auteur, je ne suis pas étonné du prestigieux statut acquis par le livre et le film.
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Rosemary's Baby
Traduction : Elisabeth Janvier

Ah ! le merveilleux, l'habile petit roman ! Encore ai-je honte de qualifier de "petit" ce miracle d'horlogerie littéraire - Stephen King a bien raison - qui rappelle, en plus doucement ironique, le meilleur cru d'une Shirley Jackson. Plus sûrement, "Un Bébé pour Rosemary" est un chef-d'oeuvre de la littérature d'épouvante mais on peine à s'en apercevoir parce que, tout d'abord, nous sommes d'habitude envahis par un gore systématique qui, ici, brille par son absence, ensuite parce que l'intégralité de l'ouvrage baigne dans un humour et une causticité qui visent avant tout la foi religieuse.

Ira Levin n'était pas un sataniste, loin s'en faut et, s'il a pris comme thème la naissance de l'Antéchrist, ce n'est pas par anti-catholicisme primaire mais parce que le mythe du Christ, toujours d'actualité - plus que jamais d'actualité - après plus de deux mille ans d'existence et beaucoup de péripéties, symbolise mieux qu'un autre le besoin de se soumettre à une autorité divine supérieure qui, depuis le fond des âges et les mystères des grottes préhistoriques, caractérise l'essentiel de notre espèce.

L'histoire, en elle-même, tient du conte de fées revu à la sauce biblique. Elle relève du merveilleux, au sens magique du terme, à ceci près que le sexe est absent de la conception du bébé christique. Jusqu'à Dieu le Père/Jéhovah, aucune déité mâle, si puissante fût-elle, n'avait osé prendre le pari d'un enfant conçu de cette façon. La seule exception connue, celle de Zeus expulsant par le crâne une Athéna déjà casquée et armée, n'est même pas valable puisque cette naissance pour le moins curieuse serait dûe aux origines non helléniques de la déesse de la Raison, que les Grecs parvinrent à incorporer ainsi à leur théogonie. Plus loin encore dans le temps, le dieu Amon utilisait le corps de Pharaon pour procréer son futur successeur. Et n'oublions pas les zigourats mésopotamiens sur lesquels officiaient, dit-on, les prostituées sacrées d'Ishtar.

Tout changea donc avec le dieu des Hébreux - si l'on accepte l'idée que Jéhovah et le Dieu le Père de l'Evangile sont une seule et même entité, ce qui ne fait pas encore l'unanimité. Encore les pères de la nouvelle religion inventèrent-ils ce concept des plus ésotériques qui a nom le Saint-Esprit et qui, comme chacun sait, "descendit" sur Marie. Certains pères de la toute nouvelle Eglise chrétienne allèrent même encore plus loin puisqu'ils n'hésitèrent pas à affirmer que Marie donna naissance à Jésus en l'expulsant de son oreille. L'oreille, la tête, vous en conviendrez, c'est tout de même plus noble que l'utérus.

Le bébé de Rosemary, lui, choisit l'utérus, on est tenté d'écrire comme tout le monde. Cela peut étonner chez le rejeton du prince des Enfers, couramment décrit comme l'archange suprême perdu par son orgueil mais pourtant, c'est la vérité. La naissance est aussi un peu douloureuse mais guère plus que la moyenne. Bref, si l'on excepte les impressionnants yeux de félin que son géniteur lui a légué avec deux petites cornes et de toutes petites griffes, cet enfant est aussi normal que vous et moi : la chair, il connaît.

Du début jusqu'à la fin, "Un bébé pour Rosemary" baigne dans une ironie aimable qui permet à l'auteur comme au lecteur de conserver leurs distances avec la tragi-comédie qui se déroule. Deux seuls moments vraiment noirs dans tout ça : le suicide de Terry, la protégée des Castevets et, bien sûr, la mort, aussi inattendue que mystérieuse, de Hutch, le meilleur ami de Rosemary. A part cela, les deux niveaux de lecture coexistent sans difficultés :

1) ou bien on accepte l'histoire pour ce qu'elle paraît être : une conspiration satanique pour favoriser la naissance de l'Antéchrist, issu comme il se doit d'une femme non-vierge dont le prénom se réfère à la mère du Christ, et de Satan. le père adoptif, le "Joseph" de l'histoire, est ici présenté comme un lâche et un arriviste de la plus belle eau. Quant aux sectateurs du Démon, on ne voit pas très bien ce qui les différencie des fanatiques religieux habituels.

2) ou alors on part du principe que l'héroïne, très attachée au catholicisme, tombe dans la paranoïa absolue par le fait d'une grossesse plutôt douloureuse - et aussi en raison d'un certain fond personnel de culpabilité, hérité de son éducation.

Ira Levin est si habile qu'on peut même les combiner tous les deux. L'un comme l'autre se veut de toute façons une critique aiguë, paroxystique presque, de l'instinct religieux dans tous ses états.

A vous de voir et n'oubliez pas de venir nous dire quelle solution vous aurez choisie.

Et n'oubliez pas de visionner le film éponyme de Polanski : il est aussi jubilatoire. ;o)
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Adapté au cinéma, en 1968 par Polanski, Rosemary's Baby est un roman de Ira Levin qui, grâce à une écriture tout en sobriété, en subtilité a su créer une nouvelle forme d'horreur.

L'auteur parsème son histoire d'horreur, de paranoïa, de complot satanique pour parachever son oeuvre avec un dénouement qui monte crescendo et nous met les nerfs à vifs.

Cette ambiance oppressante et la sensation de malaise que l'on ressent sont tellement bien décrites que les années n'ont pas prises sur ce livre !

Le plume de l'auteur est toujours addictive et magistrale ! Ira Levin est fin psychologue et fourni avec "Un Bébé pour Rosemary" un chef-d'oeuvre de la littérature horrifique. Nous sommes loin du tout gore qui envahi nos écrans et de plus en plus nos lectures.

La seule chose qui surprend c'est le regard de 2016 sur une société de 1966. La femme qui reste à la maison, s'occupe de la tapisserie, des repas et monsieur qui travaille.... une étude de société très intéressante !

Un classique de la littérature horrifique à mettre entre toutes les mains d'amateurs du genre.
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Ce livre se lit très agréablement. Malgré le fait que j'avais vu le film plusieurs fois à la télé, malgré ce refrain de déjà vu, … j'ai plongé dans le suspense comme si je découvrais l'histoire comme au tout premier jour. Bien-sûr, Rosemary avait toujours bien la tête de Mia Farrow comme dans mon imaginaire.

Cet immeuble maudit, on y est, pas de doutes. L'atmosphère est bien présente, et ceci, je pense, grâce à l'excellente installation des lieux, à ces deux voisins très intrigants, et à tout ce que l'on imagine derrière les murs des appartements et que l'on ne connaît pas. Progressivement, Rosemary est envahie dans ses espaces, qu'ils soient privé, corporel,... et elle perd toute stabilité. La voisine est on ne peut plus casse-pied. Tantôt elle l'adore, tantôt elle la déteste.

On oscille sans arrêt entre deux mondes : celui de la réalité de l'horreur et celui de la réalité de l'angoisse. Pour ma part, je n'ai pas pu me détacher du livre.
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Voila un roman dont la première qualité est de se rendre inoubliable !
Ce thriller psychologique des sixties est une petite merveille d'angoisse et de malaise.

Le récit raconte un piège qui se referme lentement et chaque personnage de ce microcosme aux allures de conte de fée détraqué a une personnalité très soignée qui sait se rendre attachante, ou bien odieuse.

On se laisse rapidement captiver par cette narration bien ficelée et la plume d'Ira Levin, qu'on connait sobre et efficace, fait subtilement monter le suspense à son paroxysme.

Si vous cherchez une atmosphère, une ambiance malsaine mais puissante d'espoir : vous êtes au bon endroit.

A ne pas mettre entre les mains de femmes enceintes ou de jeunes mamans...
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Avoir relu Les Femmes de Stepford m'a bien évidemment donné envie de me replonger dans Rosemary's Baby, l'un des meilleurs romans d'épouvante de tous les temps, à mes yeux.

Rosemary, femme au foyer et fervente catholique, épouse Guy, un protestant. Coupant les ponts avec sa famille qui n'approuve pas cette union, elle s'installe à New York avec son mari, dans un vieil immeuble un peu vétuste. L'ambiance est posée.

Un couple âgé prend les jeunes gens en affection et s'immisce de plus en plus dans leur vie. Rosemary s'en méfie, certains signes lui semblant plus que suspects, mais Guy semble ne plus pouvoir se passer d'eux.

Leur vie va basculer quand l'arrivée d'un bébé s'annonce. La bizarrerie des voisins s'accentue, et Rosemary se sent glisser vers la folie et ne voit pas d'issue pour échapper à l'emprise de son entourage.

Une oeuvre majeure et incontournable.
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Je l'ai lu d'une traite! Rosemary's baby est un roman d'horreur très bien mené deveu un best-seller et adapté au cinéma par Roman Polansky. Son thème - la sorcellerie/ le satanisme - très en vogue au moment de la publication, (1967, pensons au maccarthysme, à la chasse aux sorcières), par son côté rebattu, aurait de quoi décourager les lecteurs actuels soucieux de vraisemblance. Pourtant, le basculement progresif de la réalité quotidienne dans le fantastique s'opère avec brio. Ira Levin intrigue le lecteur dès les premières pages et maintient le suspense tout au long du livre, avec des faits de plus en plus étranges dans le nouvel entourage du jeune couple. Malaise, doutes, angoisses et paranoïa s'infiltrent peu à peu dans l'esprit du lecteur, pour notre plus grand plaisir...
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