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EAN : 9791097491239
256 pages
Baker Street Productions (14/05/2019)
3.4/5   36 notes
Résumé :
Dans son vingtième roman, Robert Littell met en scène pour la première fois un enfant comme héros et narrateur. Le jeune Léon est à la fois intellectuellement précoce et d'une candeur désarmante ; ses rencontres avec un péremptoire vieillard dont il ignore l'identité seront surprenantes et instructives pour l'un comme pour l'autre.

La Maison du quai est un vaste immeuble à Moscou, où logent des fonctionnaires, des apparatchiks soviétiques, ainsi que l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Mouais mouais.
Veuillez m'excuser d'aller à contre-courant des critiques enthousiastes sur ce roman;
Me voilà dans le camp des dissidents...
Non, je n'ai pas aimé, et ai même dû me forcer à aller jusqu'au bout.
Pourquoi ce manque d'appétence ? Voici les aveux que je m'engage à signer de ma volonté propre :
J'avoue avoir trouvé les personnages peu crédibles, que ce soit le jeune héros ou "le vieux", à la personnalité tellement éloignée de ce que l'on sait de lui...
J'avoue avoir eu du mal avec la traduction, du fameux "conciliabule" utilisé à X reprises pour une discussion, un échange, un dialogue... par un gosse de 10 ans, jusqu'aux nombreuses approximations de traduction de termes russes pourtant connus (notamment des noms propres), des tournures de phrases peu naturelles en français, bref, une gêne permanente à la lecture.
J'avoue avoir trouvé étrange le fait que le petit héros soit à la fois si intelligent, et si ... naïf sur d'autres points.
J'avoue ne pas avoir compris l'intérêt même de créer cette rencontre complètement improbable, cette confiance qu'aurait eu Staline dans cet enfant sorti de nulle part, juif de surcroît et enfant de "traîtres"... Un peu loufoque et irréaliste, je ne sais pas si l'auteur a cherché le 2nd degré de lecture, tout cela n'est pas très clair.
En conclusion, alors que l'idée était sympa, la couverture, super attirante, mais quand j'y ai goûté... Goût fade malgré un super dressage, si je puis dire !
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Depuis que son père est mort et que sa mère a été arrêtée avec les autres médecins juifs de l'hôpital du Kremlin, Léon Rozental (le petit) traîne avec ses copains (une sorte de Club des Cinq sans le chien) dans les couloirs et les passages secrets souterrains de la Maison du quai où habitaient leurs parents. Il y rencontre par hasard dans une immense salle de bal abandonnée, Koba, un vieil homme protégé par une garde prétorienne qui semble tuer le temps (à défaut d'autre chose) en jouant aux échecs. Cette rencontre va déboucher sur plusieurs échanges entre le gamin et l'homme, enrichis des réflexions de Léon et des interrogations d'Isabeau, une de ses amies.

Léon c'est un peu Holden Caulfield (L'attrape coeurs) pour la pureté du coeur, mâtiné de Huckleberry Finn pour l'audace et le courage. Un courage dont il fait preuve d'entrée de jeu lorsqu'il dit à Koba qu'il n'a pas peur de lui parce qu'il ne sait pas qui il est et que le vieillard lui répond qu'il parle rarement à des gens qui n'ont pas peur de lui. Sur une telle base, le dialogue peut s'engager sur un ton franc et direct. Les argumentations sont rigoureuses de chaque côté et le ton souvent très drôle.

Sorte de biographie non-autorisée (ou « hypothétiquement autorisée » ?) du Petit père des peuples - peuples qu'il se chargeât sans états d'âme de déplacer ou d'éliminer) -, Koba revient sur la jeunesse de Staline, la révolution bolchévique et le rôle de ses dirigeants, les éliminations des koulaks et des opposants politiques - « Ecoute moi bien, petit. Retiens chacun de mes mots. Ce que je vais te dire, je le tiens de source sure : Personne n'est innocent ! » -, la guerre contre l'Allemagne nazie, les grandes famines (souvent provoquées) etc. C'est un livre magnifique, indispensable pour réviser ses connaissances (Robert Littell sait de quoi il parle) et réfléchir à ce que fut la période durant laquelle l'URSS fut menée d'une main de fer par un homme dont le romancier dresse un portrait ambigu, parfois vieillard débonnaire, le plus souvent tyran dépourvu de toute forme de conscience.

Koba est aussi le roman d'initiation d'un gamin surdoué, qui le conduit à s'interroger sur le pouvoir et la façon de l'exercer, mais aussi sur le passage de l'enfance à l'âge adulte et la fragilité de la vie humaine alors que régne la terreur. Un des chapitres - Où le petit s'arme de courage pour dire l'indicible - évoque d'ailleurs la situation des Juifs persécutés à l'époque stalinienne (complot des blouses blanches en 1953) dans une conversation violente qui marquera la fin des échanges entre l'enfant et le vieux dictateur.

J'ai eu la chance d'être présent le 29 mai à la présentation de son livre par Robert Littel à la Librairie du Globe (bd. Beaumarchais à Paris), spécialisée dans tout ce qui touche à la Russie et à l'Union soviétique. Un excellent moment autour de la littérature et de l'histoire contemporaine.
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Biographie romancée pour tenter de réhabiliter un des plus grands dictateurs du 20eme siècle au seuil de sa vie .
Robert Littell utilise le dialogue entre Koba (un des nombreux pseudonymes de Staline) et un enfant de dix ans prénommé Léon afin de justifier la politique appliquée en ces temps trouble pour l'URSS et le désir de Staline de passer à la postérité.
Entre les purges et les disparitions, Koba et Léon continuent de converser sans que l'enfant, d'une candeur due à son âge, ne prenne toute la mesure de ce qui se joue y compris au sein de sa propre cellule familiale.
Autour de ce duo, gravitent les "imperméables", police secrète, les gardes du corps de Staline et les autres enfants de l'immeuble du palais, amis de Léon qui tentent de survivre après la disparition de leurs parents.
Certains passages, surtout lorsque Staline est en crise, sont vulgaires et des mots orduriers utilisés me semblent déplacés dans le contexte sauf si on tient compte de l'état de santé mentale de Staline à la fin de sa vie , enfin durant sa vie.

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Dans la brillantissime famille Littell, je demande le père. Robert est historien. Il écrit sur des politiques, des écrivains, tout particulièrement sur ceux qui ont été pris dans la tourmente communiste, Mandelstam, Maïakovski..... tout comme sur l'espion Philby.
        Dans son dernier opus, il s'attaque tout simplement..... à Staline, le vieux Staline vu à travers l'oeil à la fois sagace et innocent d'un petit juif de dix ans.
        Leon vit dans la Maison du Quai, un énorme immeuble où loge toute la Nomenklatura, politique ou scientifique, tout comme Svetlana, la fille de Staline. le papa de Léon est physicien nucléaire; sa maman, cardiologue à l'hôpital du Kremlin. Ils y ont donc toute leur place et  disposent d'un appartement quand les russes pauvres s'entassent dans des logements collectifs. Mais ce père meurt dans un accident de laboratoire. Et, un jour, on vient arrêter la mère, accusée d'appartenir au complot des blouses blanches. Leon naturellement n'en croit pas un mot, ses parents sont si fiers du grand camarade Staline, mais en attendant il se retrouve seul, tout comme son amie Isabeau, dont le père a été condamné à mort comme espion britannique, bien qu'il ne parle même pas l'anglais. Et d'autres enfants encore. La police politique se souciait peu de savoir si les personnes arrêtées laissaient des marmots derrière elles. Alors ils se cachent, vivant en communauté, car la Maison du Quai est truffée de passages secrets, portes dissimulées, escaliers dérobés..... et il y a de plus en plus d'appartements vacants, protégés par des scellés marqués NKVD. Et c'est au cours d'une de ces explorations qu'en haut d'un escalier qu'il vient de découvrir, Leon trouve quatre malabars en train de jouer aux échecs, et au dessus des malabars un petit vieux, intrigué par l'intrusion du gamin, que sa vivacité d'esprit réjouit (il en sait des choses le gamin, en particulier sur les réactions nucléaires, sa passion...), et qui l'invite à revenir lui rendre visite aussi souvent qu'il le veut, et à bavarder au dessus d'une superbe glace à la vanille nappée de chocolat chaud...
        Qui peut il être, ce petit vieux qu'on appelait Koba, qui pue du bec, pète, porte un collier d'ail autour du cou et boit du lait.... Surement un proche du grand camarade Staline, qu'il aide à gouverner le pays! Koba lui explique tout, la stratégie pour se débarrasser de cette saloperie de Hitler, les saloperies de koulaks qui préféraient égorger leurs deux vaches que de les remettre à la communauté, les saloperies de juifs, à commencer par Trotsky, qui infestaient le parti à ses débuts.... Quand même, Léon renâcle, il trouve qu'on a condamné beaucoup de juifs. Ah mais!  on a aussi fusillé énormément de Polonais, et c'étaient pas des youpins, ceux là! Argument imparable..... Koba parle, parle, explique, tu notes tout dans ton carnet, très bien, ahah ainsi tu pourras écrire une biographie autorisée quand je serai mort -quand Koba sera mort, s'intéressera t-on vraiment à lui? Aura t-il seulement quelques lignes de nécrologie à la dernière page de la Pravda?
        Ce qu'il adviendra de la maman de Léon (il a demandé à son vieil ami s'il pouvait faire quelque chose pour elle, non il n'a rien à voir avec le NKVD, mais il va essayer de se renseigner, pas de chance: elle a avoué...); et de la maman d'Isabeau; et que va faire Léon en grandissant, vous le saurez en lisant ce superbe, intelligentissime livre....
        Comment dire? Robert Littell ne dédouane pas Staline, évidemment. Mais il essaye de le comprendre, en évoquant un enfant terrorisé par cette brute alcoolique  de cordonnier qui lui servait de père, qui le frappait et enfermait dans un cagibi plein d'araignées le petit Joseph qui en avait une peur panique. Croyez en la spécialiste mondiale de la terreur des araignées: il y a de quoi vous donner ensuite l'envie de massacrer le reste du monde.....
        Magnifique! à lire absolument
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Dans une tentative de justification et de réhabilitation face à la postérité représentée ici par Léon, un garçon de dix ans dont les parents ont été victimes du régime, le vieux Staline, terré dans son bureau surveillé jour et nuit par des gardiens, s'adresse à son jeune interlocuteur en lui cachant sa véritable identité. Soliloquant plus souvent qu'autrement, Koba (surnom de ses années de jeunesse) dresse un portrait édulcoré de sa gouvernance sous les yeux scrutateurs de Léon, qui le questionne innocemment sur son rôle dans la révolution bolchevique et l'avènement du communisme.
Robert Littell connaît bien son sujet et l'a traité de diverses manières dans son oeuvre romanesque et Koba ouvre une perspective intéressante sur l'époque stalinienne en donnant la parole aux enfants privés de leurs parents au nom du dogme politique. J'ai aimé cette approche mais j'aurais apprécié que le roman soit plus étoffé au niveau des personnages. Cela dit, les dialogues à eux seuls valent le détour et pour mieux comprendre l'histoire russe à travers le roman, Robert Littell s'avère incontournable.
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critiques presse (2)
LeMonde
04 juillet 2019
Face à un jeune garçon, dans le sombre Kremlin, le vieux tyran sans remords se souvient. L’écrivain américain raconte le dictateur qui l’obsède depuis toujours, et livre ce faisant un excellent roman.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
01 juillet 2019
Koba, est presque une fable qui nous transporte dans le cerveau usé et paranoïaque d’un Staline vieillissant confronté au regard d’un enfant. Staline, LE grand sujet de Littell avec la CIA, sa grande quête, sans doute inlassable.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je n’aime pas les gens et les gens ne m’aiment pas, confie Koba. Mais ça me convient très bien – vouloir être aimé, avoir besoin d’être aimé est un handicap fatal pour quiconque veut aider à diriger le pays.
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Le Secrétaire général pensait que Hitler avait raison avec son modèle "libre de juifs". Il n'est donc pas surprenant que Staline soit en train de mettre au point un plan du même genre. Il va déporter les juifs, la totalité de ces deux millions d'enfoirés, au Birobidjan, au fin fond de la Sibérie, près de la frontière chinoise. Il juge que ce sera plus facile d'avoir à l'œil ces saboteurs idéologiques s'ils sont tous réunis dans le même panier. Ces satanés sionistes ont des éjaculations nocturnes quand ils rêvent d'une nouvelle Galilée. Staline va leur en offrir une à huit mille kilomètres de Moscou.
P. 194
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Le Vieux : Tu ne vois pas que je plaisante?
C'est vrai, je ne savais jamais s'il plaisantait ou s'il ne plaisantait pas, peut-être parce qu'il disait parfois des choses blessantes et au lieu de s'excuser, il essayait de faire passer ça pour une blague.
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Malgré tout, nous étions nerveux. Je pense qu’il n’aurait pas été faux de dire que nous avions affreusement peur de ne pas vivre assez longtemps pour devenir adultes.
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(...) Hitler allait avoir besoin d'espace vital, ce qui rendrait inévitable une nouvelle guerre européenne. L'impénétrable ligne Maginot, à l'ouest, ou bien - si elle était pénétrée à la suite d'une prouesse militaire - l'infranchissable Manche anglaise, obligerait Hitler - encouragé par les soeurs mort et nuit, Roosevelt et Churchill - à se retourner vers l'est, en vue de se ménager ce que les Américains, avec leur talent de puritains pour enrober les choses, justifiaient comme étant le « Destin manifeste » et que les Allemands, plus directs et appelant un chat un chat, appelaient « espace vital ».
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