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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais déjà lu les deux (micros) romans, il ne m'en fallait pas plus pour attaquer ce recueil de nouvelles.

Ce que je pensais déjà de cet auteur se confirme. Il est incroyable de justesse et percutant. Ce qui me bluffe a chaque fois c'est son efficacité sur un si petit nombre de pages.

Ici ses nouvelles vont de plusieurs pages à 2 pages. Comment peut-on sincèrement faire quelque chose de prenant et d'incisif sur 2 pages ? Et bien Ken Liu l'a fait !!
Bien sur j'avoue quand même que ce n'était pas mes nouvelles préférées.
Ce que j'aime donc chez l'auteur c'est déjà qu'il est percutant, mais surtout qu'il fait réfléchir. Certaines de ses nouvelles m'ont menée a avoir la chair de poule par leur intensité.
Je n'ai pas envie de les détaillées car elles sont toutes intéressantes. Bien sur un recueil de nouvelles se picore de-ci delà....

Un auteur que je ne peux que conseiller vivement...
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Un recueil de nouvelles qui laissera une empreinte.
Un fil les relie. Les hommes, l'importance de la mémoire, la transmission.
Ces histoires et leurs personnages vont jusqu'à se fondre à l'univers et se perdre dans la nuit du futur, il n'empêche que même la nouvelle La ménagerie de papier, pourtant bien ancrée sur terre et au présent, se rattache à la même ficelle. le même cerf-volant de papier.

Une nouvelle par ci une nouvelle par là, le lecteur voyage. Un recueil à ouvrir et à rouvrir pour laisser échapper des pensées subtilement profondes.
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J'avais été époustouflée par l'excellence de « l'homme qui mit fin à l'histoire », c'est donc avec plaisir et en toute confiance que je me suis lancée avec quelques amies babéliotes dans une lecture commune du recueil de nouvelles « la ménagerie de papier » du même Ken Liu. Comme il est compliqué d'évoquer cette lecture… Comment faire passer son ressenti lorsqu'on est au-delà du coup de coeur ? Comment évoquer avec mon peu d'éloquence la pertinence et l'intelligence des réflexions abordées par l'auteur ? Et puis comment faire ça sans trop en dire ? En effet, je tiens à laisser aux futurs lecteurs le plaisir de la découverte. Je ne vais donc pas faire un compte-rendu détaillé de ma lecture, simplement livrer mon ressenti face à ce qui est pour moi un sommet de la littérature SFFF. Oui, je vais loin mais quand on est face à un tel niveau d'excellence autant dire les choses telles qu'on les ressent. « La ménagerie de papier » est une oeuvre grandiose, magistrale, sublime… Je m'arrête là, la liste des superlatifs pourrait être très longue…

Ken Liu est vraiment impressionnant. Il a un talent remarquable pour donner vie à un univers en très peu de pages. Il est capable avec une économie de mots de créer tout un monde, avec un background solide, un fonctionnement parfaitement exposé, des personnages consistants et vivants… Là où d'autres ont besoin de dizaines de pages pour mettre en place leur récit, Liu y parvient en quelques phrases. Et pourtant, jamais les récits ne paraissent désincarnés, ils ne se contentent pas d'être descriptifs. Il y a de l'émotion, du sentiment, de la chair, de l'âme… En effet, quel que soit le sujet abordé, Liu place l'humain au coeur de ses histoires. Tous les récits ont une dimension intime qui ne peut que toucher et parfois même bouleverser le lecteur. Chaque lecteur découvrira forcément dans ce recueil un texte qui trouvera un écho en lui, une histoire dont on a l'impression qu'elle a été écrite juste pour soi tant elle nous parle.
En plus de son immense talent de conteur, Liu montre ici son éclectisme. Il excelle dans tous les registres, maniant aussi bien l'humour que le drame. Et quelle écriture ! Fluide, élégante et poétique… Que du bonheur !

D'une intelligence inouïe, provoquant des torrents d'émotion, servies par une écriture magnifique, chacune des nouvelles de ce recueil est un petit diamant.
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La ménagerie de papier est un recueil de dix-neuf nouvelles d'un auteur que je découvre ici et dont je retiens désormais le nom, Ken Liu, car il n'est pas du tout impossible que je retourne dans son univers littéraire sans tarder, bien au contraire.
Ce recueil aborde indifféremment la science-fiction ou la fantasy et ce détail n'est pas sans importance car on peut aimer la science-fiction et ne pas du tout aimer la fantasy. L'inverse est vrai aussi. Ah, je vois déjà que certains se reconnaissent dans mon propos.
Certains pourraient même vous rétorquer qu'il y a entre la science-fiction et la fantasy un fossé aussi éloigné que notre bonne vieille Terre l'est des autres galaxies qui lui sont étrangères.
Pourtant, - mais c'est peut-être parce que je suis un peu encore novice sur les deux genres, cette association ici ne m'a pas du tout dérangé.
Le regroupement de ces dix-neuf nouvelles est le fruit d'un choix opéré par les éditions le Bélial et je trouve que l'agencement est fort réussi. L'ensemble tient debout comme un bel édifice défiant les astres, le temps et l'imaginaire...
Parmi ce champ des possibles qui est visité ou revisité dans ce recueil, la science-fiction occupe une large part du recueil, mais peu m'importe les genres en définitive, j'ai lu quelque chose qui tient de la littérature, celle qui me séduit.
S'il fallait rechercher un fil qui couture l'ensemble pour en délivrer un chapelet de perles dans son harmonie, ce serait peut-être le thème de l'enfance. L'enfance résonne ici avec tendresse, parfois avec nostalgie ou douleur. Souvent un enfant va éclairer de sa candeur, - c'est-à-dire de cette part d'intelligence capable de s'approprier un monde hostile, les chemins où tâtonnent ses parents et peut-être toute une communauté en proie au doute, à la peur, à la haine comme seule réponse...
L'exil, le douloureux exil dont on ne reviendra jamais, la quête d'un autre monde par choix ou par obligation...
L'inquiétude et le pessimisme traversent souvent le paysage de ces nouvelles, puisqu'il s'agit souvent en SF de s'inspirer, d'une certaine manière, du monde qui nous entoure, mais parfois des chemins philosophiques s'invitent, comme une tentative d'apaiser l'effroi d'un vide. Mais il y a quelque chose qui rassure malgré tout, apaise nos plaies, l'enchantement peut-être... ou bien la rencontre avec certains personnages...
L'humanité est là aussi présente dans toutes ces nouvelles avec toute sa palette de nuances, ses failles, ses odyssées, ...
La recherche d'immortalité... Pourquoi est-ce tant un mythe intemporel ? C'est dit avec inspiration et beauté dans quelques-unes de ces nouvelles et qui m'ont rappelé le recueil de Greg Egan, océaniques, même si ce dernier va sans doute davantage fouiller avec plus de profondeur et d'acuité certains des thèmes abordés, plus de dureté aussi... Choisir, c'est renoncer... Choisir entre l'immortalité mais rester au stade physique où l'on est, - dix ans, trente-cinq ans..., ou bien vieillir et mourir mais traverser tous les stades de la vie et les aborder avec l'immanence de l'instant, ces vertiges, ces espoirs, ces chagrins, celui de partir, de voir l'autre qu'on aime partir...
« Partout, la vie continuait sans fin, mais on n'était pas plus heureux pour autant. Les gens ne vieillissaient pas ensemble - ils ne grandissaient pas ensemble non plus. Les couples mariés revenaient sur leurs voeux, et ce n'était plus la mort qui les séparait, mais l'ennui. »
L'autre, l'étranger, la confrontation des cultures... Celui qui vient d'une Terre nouvelle. Comment ne pas voir ici une poignante allégorie aux destins parfois tragiques des migrants ayant quitté leurs territoires hostiles vers quelque eldorado improbable.
« Fouler dans un lointain futur le sol d'une autre planète, respirer l'air libre... »
Parfois, ces mondes étranges ne semblent pas si éloignés des nôtres, lorsque les thèmes évoquent la dépossession de notre libre-arbitre face aux algorithmes « géniaux » capables de nous « aider » et nous prendre en charge au moindre pas, au moindre faux-pas... voulant tout contrôler à partir de nos données personnelles. Parfois en lisant certaines de ces nouvelles, j'ai pensé que Ken Liu s'était inspiré des origines du monde dont il est issu, la Chine et son oppression sur un peuple systématiquement contrôlé, verrouillé... La SF, ce serait un peuple chinois enfin libéré d'un carcan qui pèse depuis des décennies sur un peuple qui ne souvient plus d'avoir connu un jour la liberté...
Le langage, la communication avec l'autre... L'amour peut-être... Demain, plus tard après-demain, le désir et l'amour, qu'en adviendra-t-il ?
Le thème de la mémoire aussi m'a séduit, la manière dont il est abordé ici, celui de la transmission forcément n'est jamais très loin...
J'ai aimé les thèmes abordés, j'ai aimé l'élégance réjouissante et la douceur des mots que pose cet écrivain pour les aborder, j'ai aimé la puissance de certains des textes, j'ai aimé me projeter dans une sorte de vertige intersidéral, y perdre pied, m'éprendre de certains personnages attachants en me demandant à chaque fois s'ils n'étaient pas à des années-lumière de moi. Pourtant, j'étais si proche de leurs pensées, de leurs gestes que je me suis demandé si certains de mes contemporains qui parfois m'entourent et que je côtoie dans le même espace-temps, ce ne sont pas eux plutôt qui seraient à des années-lumière de moi...
C'est aussi un magnifique pas de côté, un regard acerbe et percutant sur notre société, nos aliénations, nos servitudes volontaires... Comme toujours, la SF sait puiser dans notre quotidien pour projeter en miroir ce qui pourrait nous arriver de pire, mais pourquoi pas de meilleur aussi...
J'ai aimé voir ici certaines mythes antiques revisités à la sauce SF, le mythe de Pygmalion, celui de Prométhée, l'inspirante Athéna... C'est selon moi la prouesse d'un écrivain inventif. Et si vous aimez l'humour ou l'ironie qui n'est guère loin, vous serez servi à certains endroits...
Il y a une émotion pure, vibrante, minérale, sidérale qui traversent ces nouvelles. La nouvelle éponyme est sans nulle doute un bijou d'émotion, sa poésie, sa beauté et son côté onirique magnifique m'ont touché, mais ce n'est pas peut-être pas celle que je retiendrai pour capter tout le sens qui porte ces textes. Je retiendrai davantage les nouvelles suivantes : « Les algorithmes de l'amour », « Mono no aware », « La forme de la pensée » et « Les vagues ». Je pourrais vous en citer d'autres, je pourrais vous dire que j'emporte tout ou presque sur ma planète déserte car beaucoup de ces textes sont de haut vol.
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J'ai rarement lu un recueil de nouvelles qui ratisse aussi large dans les divers horizons, en se maintenant toujours à un aussi haut niveau, de qualité, d'invention, de poésie, de réflexion, et d'anticipation. Ken Liu ne se cantonne pas à un genre, il nous fait voyager aussi bien dans le space opera, le hard SF, la fantasy, le fantastique et même le récit intimiste et touchant avec “La ménagerie de papier” et le policier avec “La Plaideuse”, en explorant des thèmes aussi variés et complexes que l'expérimentation et le clonage humains, l'immortalité, la linguistique, la foi religieuse, la famille, l'ethnologie, la mythologie et n'ayons pas peur de le dire, le sens de la vie, de la mort, et tout cela avec une plume belle et élégante mais toujours juste et précise. Même son introduction est un grand moment de lecture, on a l'impression qu'il ne pose jamais aucun mot au hasard. J'ai l'impression de découvrir là le fils spirituel d'Ursula le Guin. J'ai lu il y a peu de temps “L'homme qui mit fin à l'histoire” et déjà j'avais été impressionné, et ici, tout est de ce niveau, pas un seul moment de faiblesse. Une chose est certaine, Ken Liu est un auteur à suivre avec la plus grande attention, et ce recueil de nouvelles est déjà un sommet, chaque texte possède l'envergure d'un roman. J'ai vraiment hâte de découvrir ce que ça donnera sous la forme plus longue du roman.
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Ken Liu est né en Chine, et à onze ans, a émigré aux États Unis. Il y étudiera l'informatique et la littérature anglaise. Il embrasse des carrières différentes : Ingénieur logiciel, docteur en droit et avocat d'entreprise, consultant juridique, traducteur, il écrit et publie de la fiction en 2002. Des prix récompensent son oeuvre.
En particulier, le prix de l'imaginaire pour « La ménagerie de papier et autres histoires ».
C'est un recueil de nouvelles qui comprend un mélange de récits de science-fiction et de récits fantastiques, chacun ayant ses propres thèmes et son propre style narratif.

On y trouve divers thèmes: l'identité, la culture, la technologie, la famille et la condition humaine, dans une gamme variée d'histoires mêlant des éléments de l'histoire et de la culture chinoise (une fenêtre sur la Chine) à de la fiction spéculative.
Avec du voyage dans le temps, de la réalité virtuelle, de l'intelligence artificielle…

Une des nouvelles qui m'a marqué plus particulièrement est celle du nom éponyme, qui raconte l'histoire d'un jeune garçon dont la mère est chinoise et le père américain. Sa mère utilise des animaux magiques en origami pour communiquer avec lui et lui enseigner leur héritage culturel. Au fur et à mesure qu'il grandit, il se débattra avec son identité et ses racines culturelles.

Chaque histoire soulève des questions qui font réfléchir.
C'est ce que j'apprécie dans un roman.
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Mince les 6 étoiles n'existent pas ?
Non parce que là... Je suis juste sciée par la qualité de ce recueil de nouvelles. Généralement, il y a des hauts et des bas dans un recueil. Certaines qui marquent et d'autres qu'on oublie vite, même avant la fin du recueil.
Eh bien ici... rien à jeter, tout est du même niveau : excellent !!
Lu en lecture commune avec trois copines lectrices que je remercie de cette aventure commune.
Du rire aux larmes, de l'émotion, de la philosophie, des sciences, de la physique quantique, de l'informatique, de l'astronomie. Relation Homme-machine, voyages dans le temps et dans l'immensité de l'espace, rencontres du troisième type, magie ancestrale. Multiplicité des genres : space opera, cyberpunk et robotique, post-apocalyptique, enquête policière, mythes et légendes du passé et du futur, relations humains et non-humains.
En relisant cet avis, je me rends compte que c'est un joyeux fouillis alors que ce recueil est un joyau ciselé avec précision. Un numéro d'équilibriste grandiose dans un style pffff... Je n'ai même pas de mot pour le définir c'est dire.
Bref, si vous voulez voyager aux confins de l'imaginaire, que vous êtes amateurs de science et de science-fiction, que vous vous intéressez à l'Homme, à son futur, à son passé, aux relations humaines et que vous avez l'âme d'un philosophe prêt à être un brin ébranlé dans vos certitudes, lisez ce livre !! Si tout ce que je viens d'évoquer ne vous parle pas, lisez ce livre !!! Non sérieusement, il contient tellement de choses que vous y trouverez forcément votre compte, ne serait-ce qu'une seule histoire se fera forcément écho en vous...
Bienvenue au summum de la critique à chaud !! Et savourez votre lecture !!
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Comment réussir à donner un avis constructif sur ce livre... Tâche au combien difficile !!! Ce recueil de nouvelles est énorme ! Un vrai coup de coeur !
Tout y est : du rire, des larmes, des réflexions sur toutes sortes de sujet, du suspense, de l'aventure, de la trahison, de l'amour, des poupées qui parlent, des vaisseaux spatiaux, des planètes inconnues, des extraterrestres, Dieu...
Chaque nouvelle est excellente, créant en quelques pages un univers unique et détaillé à un point inimaginable pour un si petit format, avec chaque fois l'envie d'en connaitre plus et de pouvoir explorer cet univers.
Une chose pourtant m'a profondément déçue : devoir reposer le livre en me disant : c'est fini !
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Ce recueil de nouvelles a été un véritable coup de coeur pour moi aussi. Et pourtant à la base, ce n'était pas gagné. En effet, je ne suis pas férue de ce genre littéraire car je me suis rendue compte qu'au fil de mes lectures, la qualité des nouvelles pouvait être aléatoire allant du bon voire du très bon au… carrément mauvais ! Et dans La ménagerie du papier, on a affaire à du bon et… du très très bon ! C'est simple, sur 19 nouvelles, une seule n'a pas obtenu mes faveurs (L'erreur d'un seul bit).

Il serait un peu exhaustif de reprendre nouvelle par nouvelle. Mais, ce qui caractérise cet ouvrage, c'est avant tout sa diversité et sa richesse. le genre prédominant est la Science Fiction (Renaissance) qui se décline en Dystopie (Faits pour être ensemble), Space Opera (Le Golem au GMS) ou Planet Opera (La forme de la pensée). Ken Liu se permet également quelques incursions dans les domaines du Fantastique (La ménagerie de papier) ou du polar (La plaideuse). Les nouvelles possèdent toutes à leur manière une belle écriture, une intrigue immersive, une grande sensibilité et poussent le lecteur à la réflexion. S'il lui faut quelques pages pour « rentrer » dans l'histoire, il se sent rapidement concerné et c'est tout un univers original qui se dégage de ces textes. Les thèmes abordés sont également très diversifiés mais certains sont récurrents comme l'Immortalité (Trajectoire ou Les vagues), l'Oubli (Emily vous répond et Renaissance), le Libre-Arbitre par rapport au développement de la Technologie (Renaissance, Faits pour être ensemble et L'Oracle) ainsi que le Poids de l'héritage familial. Et à ce titre Ken Liu fait souvent référence à ses origines asiatiques (La ménagerie de papier).

Je souhaitais d'ailleurs faire une petite parenthèse sur cette nouvelle car c'est celle qui m'a procuré le plus d'émotions. Jack est un petit garçon vivant aux Etats-Unis des années 70 dont le père est américain et la mère chinoise. Cette dernière possède d'ailleurs un don extraordinaire : en fabriquant de petits animaux en origami, elle leur insuffle la vie pour qu'ils deviennent les compagnons de jeu de son fils. Mais, Jack lui ne rêve que des figures de super-héros américains. En grandissant, il rejette de plus en plus son héritage chinois et il lui arrive même d'éprouver de la honte à l'égard de sa mère… Cette nouvelle possède beaucoup de sensibilité et m'a bouleversé. Elle permet également de réfléchir au thème de l'immigration et le tiraillement d'un individu entre deux cultures : comment trouver l'équilibre entre son intégration dans le pays d'adoption tout en conservant la richesse et l'authenticité de ses origines? Un choix cornélien.

En conclusion, La ménagerie de papier est un recueil extraordinaire tant par la richesse de son écriture que son originalité, la diversité des genres littéraires ou des thèmes abordés et son incitation à la réflexion. Indubitablement, si vous êtes féru du genre de l'Imaginaire, vous ne pouvez pas passer à côté car La ménagerie de papier doit être un must have de votre bibliothèque!
Lien : https://labibliothequedaelin..
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[ Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie les Trois Ours, Marie-Delphine et les Éditions du Bélial pour leur confiance.]

Il est rare de trouver une certaine unité dans un recueil de nouvelles. Ici, le travail de Ken Liu et de son éditeur pour clairement une question : Que feriez-vous, vous ?

Jusqu'où iriez-vous si les avancées médicales vous offraient une vie éternellement jeune ? Jusqu'à voir mourir votre époux, privé de ce traitement pour des raisons de génétique ? Jusqu'à assister à la mort de vieillesse de votre fils qui a toujours refusé ce traitement ? Plus loin ?
Suivriez-vous sans trop réfléchir les conseils que vous prodigue Tilly au creux de votre oreillette toujours connectée ? Tilly, l'extension vocale synthétique de Centrillion à qui vous confiez depuis toujours vos goûts, la gestion de vos activités, vos " j'aime ", " j'aime pas "… Via l'évolution d'un réseau internet omniprésent. Pourriez-vous comprendre que pour certaines formes de vie extraterrestres, le livres soit son ? Qu'il soit un objet minéral que vous créez en vous ? Qu'une planète dans son entièreté soit livre ? Ou qu'il soit tout simplement le lieu où une race minuscule bâtit ses maisons ? Imaginez qu'on ne puisse appréhender l'amour de Dieu que durant une fraction de seconde à cause d'une erreur de programmation d'un seul bit ?

" Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur " énonçait Winston Churchill. Ken Liu défend l'axiome exactement inverse. Les univers qu'il nous proposent sont vastes. Des univers fantastico-futuristes d'évolution scientifique ou d'exploration extra-planétaire où l'avancée techniciste est toujours prétexte à une prise de conscience. Il nous confronte à des conceptions du monde totalement différentes : Tant de races de l'univers peuvent concevoir la vie de façon différente : Autre échelle de temps, autre forme de langage...
Tout cela peut sembler effroyablement sérieux. Il n'en est rien tant Liu s'amuse à varier les tons. Ainsi Dieu peut-il s'adresser à une jeune voyageuse spatiale pour qu'elle crée un golem qui éradiquera les rats sur son vaisseau... Mais où trouver la terre et le sel nécessaire dans un environnement nécessairement aseptisé ? Ou cet échange de courrier des lectrices qui montre une jeune femme se faisant effacer de la mémoire que son petit ami fut le compagnon de sa meilleure amie... Et conduit à leur rapprochement car elle ne peut se passer des deux...

La Ménagerie de Papier n'est pas vraiment un roman de S-F. Il est parfois intéressant de se poser des questions en adoptant un point de vue différent... Un livre que j'envisage de prêter à nombre d'entre-vous, si différents...
… Ce qui soulève un nouveau questionnement : A qui le prêter en premier...

P.S. : Mention spéciale à la nouvelle qui donne le titre au livre. Où comment l'amour d'une maman peut insuffler la vie dans de petits pliages de papier et donner encore une fois à chacun une leçon de vie...
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