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EAN : 9781090425393
Vide Cocagne (25/04/2013)
3.5/5   7 notes
Résumé :
Canis Majoris évoque le suicide d'une tante de l'auteur, et surtout la culpabilité que celui-ci ressent : 'Qu'aurais-je pu faire si j'avais su ?'. Un sujet universel et finalement peu raconté. Loïc Locatelli Kournwsky traite cette question impossible dans une BD à la fois réaliste et onirique où il parle de lui, de ses proches, du malêtre face à cette mort subite, des liens distendus par le temps, de ses origines russes. La force de cet ouvrage est d'évoquer cette d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Certains disent que si l'on se concentre très fort en regardant les étoiles, et si l'on arrive à aller assez loin dans l'univers, on peut alors arrêter le temps et même le remonter….
L'histoire familiale de Dimitri prend racines dans les plaines froides de la Russie, la terre de ses ancêtres. Aujourd'hui il vit en France avec les siens, mais dans les coeurs, subsiste encore un peu de la fierté moujik de ses aïeux et le clan familial reste très soudé.
Un soir de novembre pourtant, alors que la famille est réunie pour fêter un anniversaire, un évènement tragique se produit, provoquant chez Dimitri un flot de sentiments contrastés.
Après la soirée d'anniversaire, sa tante met fin à ses jours. Son corps nu, abreuvé de somnifères, est retrouvé quelques heures plus tard dans la forêt.
Le jeune homme est sous le choc. Tout s'écroule autour de lui, l'équilibre familial est brisé, des dissensions jusqu'alors enfouies font surface et c'est tout son monde qui semble s'ébrécher et se briser comme la coque d'un navire pris dans la tempête.
Mais s'il se concentrait très fort en regardant les étoiles, et s'il arrivait à aller assez loin dans l'univers, peut-être réussirait-il à remonter le temps et faire en sorte que le suicide de sa tante ne se produise pas ?….

Il est long le chemin qui mène du refus à l'acceptation, de la révolte à la reddition, du blâme à la compréhension…
Dans ce sobre et délicat roman graphique, Loïc Locatelli Kournwsky prend le parti de la poésie et de l'onirisme pour aborder le thème émouvant du suicide ; un sujet plutôt inédit, que l'on ne s'attend pas forcément à voir exposé en bande-dessinée.
Juste un peu de noir et de blanc pour évoquer cet acte tragique : la disparition volontaire d'un être cher.
Juste la force du trait d'un stylo feutre noir pour souligner ce que cela entraîne de trouble et d'émoi, d'impressions contradictoires dans le coeur de ceux qui restent.
Dimitri se sent trahi. Face à ce geste fatal qu'il juge égoïste, la colère et l'incompréhension se greffent à la douleur et à la tristesse. Tenaillé par des images et des souvenirs, c'est aussi le sentiment de culpabilité qui vient mordre ses nuits, le regret de ne pas avoir su déceler la douleur morale de sa tante, le remords de ne pas avoir su appréhender un acte que rétrospectivement il décrypte à travers divers signes.

Loïc Locatelli Kournwsky sait rendre avec beaucoup de finesse et de pudeur les tourments de l'âme.
Sous les auspices de Canis Majoris, la plus grande étoile de l'univers répertoriée à ce jour, il allie la poésie du firmament à la douleur de la disparition.
Très loin de la terre, l'astre géant que Dimitri admirait avec sa tante lorsqu'il était enfant renvoie à l'insignifiance des hommes, petits comme « des fourmis qui érigent des villes et meurent en vain », et devient la métaphore de la fragilité humaine, du dérisoire de toutes destinées dans l'immensité de l'univers. La grandeur du cadre naturel vient conforter ce sentiment de futilité de l'existence humaine.
Mais c'est aussi le moyen de représenter le cheminement intérieur du jeune homme, le parcours intime et personnel qui va le conduire à comprendre et à accepter que nul ne peut décider du destin des autres.
L'étendue du ciel, peint en pleine page dans une impression de tourbillon, dans des remous houleux de noir et de blanc, crée le mouvement perpétuel, répétitif et immuable de la vie, mais aussi l'agitation intérieure, le gouffre secret qui, impérieux, attractif comme l'appel du vide, entraîne certains êtres à mettre un terme à leur existence.

Il y a à la fois beaucoup de force et de sensibilité dans la façon dont Loïc Locatelli Kournwsky accroche ses traits sur le papier, tantôt avec une vigueur presque rageuse, tantôt dans une finesse poétique. le sujet semble lui tenir vraiment à coeur donnant à l'album des résonnances très personnelles et quasi autobiographiques.
Nimbée de grâce, la représentation du corps longiligne de la tante de Dimitri, est belle et émouvante. L'on regrette toutefois de ne pas connaître la raison qui pousse cette belle femme aux cheveux longs à partir seule en forêt, à s'allonger nue dans la neige et à se laisser saisir doucement par le froid pour s'endormir à jamais… le mystère qui entoure l'acte ne permet pas d'éprouver une empathie totale et sincère pour ce personnage qui devrait cristalliser davantage d'émotions. C'est un peu dommage.
Le dessinateur, plus connu sous le pseudonyme de Renart, offre cependant avec « Canis Majoris » un album original à la griffe très personnelle et nous remercions Masse Critique et les éditions du Vide Cocagne de nous avoir permis ce voyage dans la constellation du Grand Chien….
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Je remercie la Masse Critique, Babelio et les éditions Vide Cocagne pour cette découverte.
Canis Majoris, de Loïc Locatelli, est une bande dessinée en noir et blanc, au trait assez épais. le thème, quant-à-lui, évoque le suicide du point de vue des survivants : que ressent-on après la mort volontaire d'un proche ? Qu'aurait-on pu faire pour changer les choses ? Ces questions sont communes aux familles et amis de suicidés. Canis Majoris tente d'y répondre, à sa manière.
D'autre part, Canis Majoris signifie, et c'est l'une des raisons qui a porté mon intérêt sur cet ouvrage, le Grand Chien, qui est l'une des constellations que l'on peut observer dans le ciel. Elle compte l'étoile la plus brillante, après le soleil, que l'on peut observer : Sirius. Cette étoile est la clé du passage entre l'après et l'avant drame. Regarder Sirius, se focaliser dessus, permet au narrateur de revenir à l'époque où sa tante était encore en vie, mais où, vraisemblablement, elle envisageait déjà de se tuer.
Le suicide, ainsi que le besoin de réponse des survivants, est un thème de plus en plus évoqué dans la littérature. Preuve que le sujet est loin d'être cerné.
Graphiquement, Canis Majoris m'a rappelé Polina de Bastien Vivès, dans l'épaisseur et la dureté du trait, la force du noir et blanc.
Pourtant, est-ce l'absence de véritable réponse à une question que je me moi-même ou l'aspect graphique qui me met mal à l'aise, toujours est-il que cet ouvrage me laisse un avis mitigé. Je ne peux que reconnaître le talent de l'auteur, mais l'oeuvre me laisse indécise. Je n'ai pas de franc coup de coeur, et ai même beaucoup de mal à parler de ce livre.
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Bel ouvrage très intimiste et tout en pudeur sur le douloureux sujet du suicide d'un proche. le graphisme magnifique sublime les émotions au-delà de tous les mots possibles. Peu habituée à lire des BD, je suis conquise par la force qui émane de celle-ci. C'est le dessin qui nous raconte l'histoire.
Merci à Babelio et aux éditions Soudain, Vide Cocagne.
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critiques presse (1)
BoDoi
27 mai 2013
Avec beaucoup de talent, Loïc Locatelli Kournwsky réussit à ne jamais sombrer dans la facilité ou la lourdeur, danger terrible du sujet.
Lire la critique sur le site : BoDoi

Videos de Loïc Locatelli Kournwsky (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Loïc Locatelli Kournwsky
Prix de la BD historique 2015 : les nominés (8/9) Pierre Serna, professeur à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), spécialiste d’histoire moderne, et membre du jury du Prix Château de Cheverny de la bande dessinée historique, présente l'album Vaincus mais vivants de Loïc Locatelli et Maximilien Le Roy au Lombard, un des 9 albums nominés pour le Prix 2015. (Tendez l'oreille. Toutes nos excuses pour la mauvaise qualité sonore)
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