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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une bonne tranche de plaisir
Voilà un roman qui se lit vite et fait plaisir. L'écriture est très agréable, sans un seul moment d'incompréhension ou d'égarement et avec un vocabulaire qui offre parfois le plaisir de découvrir de nouveaux mots.
Présenté par l'éditeur comme le journal intime d'un malentendant, "la vie en sourdine" est cependant clairement un roman mais de source autobiographique.
Les problèmes d'ouïe du narrateur me l'ont rendu très sympathique par l'humour qui s'en dégage et les situations qui m'ont parfois semblé familières.
Dès les premiers chapitres du livre, il apparaît que l'étudiante à la thèse sur les lettres de suicidés sera l'élément majeur du roman et l'on pressent les nombreux problèmes à venir. Cependant, celle-ci n'interviendra qu'en pointillés; tout comme le père de l'auteur.
Mais au final, lorsque l'on constate que le roman se termine assez brutalement sur la mort du père, dans un même souffle, on se dit que c'était donc là l'élément principal et que "la vie en sourdine" n'est peut-être qu'une tranche de vie de David Lodge. Pas forcément la plus belle ni la plus triste, juste un morceau choisi, livré à la façon d'un journal intime, dans son intention et non dans le style littéraire, et reçu avec beaucoup de plaisir.
Comme le dit l'éditeur : "comique, tragique et merveilleusement autobiographique" (même si le tragique reste assez supportable).
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La vie en sourdine de David LODGE, au titre original Deaf sentence a un titre équivoque en anglais puisque sentence recouvre deux sens : phrase pour l'un et sentence pour l'autre. Or le traducteur a pris le parti de la phrase pour nous proposer ce titre. Cependant, il n'est pas exclu que le destin, avec l'âge, nous condamne à devenir sourd. L'auteur joue vraisemblablement avec les deux sens, car c'est bien de cela dont il est question : la vie d'une personne qui devient malentendant, comme une condamnation à subir. D'ailleurs dans les remerciements, à la fin du roman David Lodge révèle : "La surdité du narrateur et le personnage de son père ont pour origine ma propre expérience..." Il est donc bien frappé par un malencontreux sort dans sa vie. J'avoue avoir découvert cette particularité de l'auteur au terme de ma lecture. Sans cette information, je me suis souvent dit : c'est original et inédit de rendre malentendant Desmond, le personnage principal. Cette situation se prête à de multiples situations dont l'une pas très amusante, une retraite imposée pour un professeur d'université qui n'entend plus son auditoire d'étudiants et encore moins les discussions avec un fond bruyant. On comprend combien la victime le vit comme une injustice, source d'isolement et d'ennui. En revanche, il y a moult mésaventures savoureuses, notamment dans sa relation de couple, qui prêtent à sourire surtout avec le flegme et l'humour britannique. Sur ce thème principal, vient se greffer une belle jeune blonde, étudiante doctorante, qui contribue à enrichir, souvent à compliquer l'existence bien réglée de ce professeur dans sa nouvelle vie et de ce fait agrémenter le roman d'inattendus. Tous ces avatars dans un contexte de personnes cultivées et avec la courtoisie légendaire de nos voisins britanniques, l'humour qui les caractérise dans un style littéraire fluide mais très travaillé, produisent une oeuvre plaisante, divertissante. L'ambition de l'auteur est atteinte et je le remercie de nous avoir fait vivre une part de son intimité. Ce livre peut aussi devenir un manuel riche d'enseignements pour tous ceux dont un proche est atteint d'une difficulté d'audition.
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Un universitaire à la retraite, devenu très dur d'oreille ne se sent pas fini : il pense même un moment aider une jeune étudiante américaine dans sa thèse avant de s'apercevoir, trop tard qu'elle est une escroc. Autour de
l'universitaire la vie continue, son père, tout aussi sourd et invivable qui va mourir, sa femme qui aimerait avoir une vie plus brillante, ses enfants et ceux de sa femme, très famille-famille... Une tranche de vie à la Lodge, sarcasme, tendresse, réalité...
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Roman tragique, quasi autobiographique, non dénué d'humour grinçant sur le vieillissement, la mort et la vie qui continue avec, comme trame du récit, les problèmes de surdité d'un homme âgé. Cet universitaire à la retraite est confronté à la déchéance de son père et à sa propre infirmité.
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Un David Lodge plus sombre. Sa petite musique est toujours là : une narration maîtrisée, un humour so british, des personnages finement ciselés mais la solitude et la mort rôdent.
La surdité isole de plus en plus le héros, isolement qu'il tentera de rompre avec une étrange étudiante américaine (ah ! les "étranges étudiantes" sont récurrentes chez Lodge cf "Un tout petit monde" entre autres).
Solitude aussi du retraité vivant à côté d'une épouse plus jeune et si épanouie dans son métier.
Et puis, il y a la mort. Celle de sa première épouse, dont l'évocation de la dernière nuit est un chef d'oeuvre. Mais aussi celle qui rôde autour de son père, celle qui lentement détruit le vieil homme. C'est l'heure du bilan pour l'un comme pour l'autre.
Et, en creux, c'est sa propre fin que le héros perçoit avec le cortège d'humiliations que la vieillesse impose ; sa surdité en étant le point d'orgue... ou le commencement.
Néanmoins le roman n'est pas désespéré, David Lodge fait preuve de lucidité mais aussi d'humour. On ne s'englue pas dans le pathos, on observe le crépuscule d'une vie... et ce peut être superbe un crépuscule.
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Je suis une fan de David Lodge que j'ai commencé à lire dès la parution en poche de la fameuse trilogie de Rummidge. Il ne m'a jamais déçue. La particularité de "la vie en sourdine" c'est que, sans se départir de son habituel humour, Lodge nous émeut sur la vieillesse et tous ses inconvénients. Touchant.
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Du grand David Lodge !

Cet écrivain a vraiment un style bien à lui, plein d'humour et de lucidité. C'est intelligent, frais, perspicace... Et ça se lit tout seul.
Comme il l'écrit "La surdité est comique", pari tenu ! Les autres thèmes ; le vieillissement, le suicide, les relations conjuguales, la religion... sont tout aussi mis à l'honneur.

Quant à la fin du livre, touchant au père de Desmond ; La dégradation de son état de santé jusqu'à.. la fin est menée de main de maître. Poignant.

Le côté autobiographique de l'oeuvre a-t-elle particulièrement inspiré Lodge ? Sans doute, même si il n'a pas besoin de ça, et peut-être cela participe-t-il au côté vrai, authentique de personnages ou de situations.

Monsieur Lodge, chapeau bas.
Lien : http://blogameni.wordpress.c..
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Quel talent de pouvoir faire rire sur un sujet plutôt triste tel que la vieillesse et les soucis qui l'accompagne : la surdité ,le sexe , la santé ,alzheimer , les problèmes de l'accompagnement des personnes âgées et j'en passe....
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Attention, j'ai "lu" ce livre avec les oreilles, en Audiolib.

Desmond est un professeur de linguistique à la retraite. En apparence c'est une période agréable de la vie où enfin le temps s'arrête, où il est permis de se délasser, de ne penser qu'à soi. Mais sa vie semble prendre un autre tournant : sa femme, plus jeune, est en pleine réussite professionnelle, elle rayonne en société et semble attendre beaucoup de lui. En plus de cette pression, Desmond est en partie sourd et a souvent du mal à faire répéter ses interlocuteurs. Qu'à cela ne tienne, il a trouvé la combine pour faire croire à un dialogue entre deux personnes civilisées : il hoche la tête lorsqu'il a l'impression de devoir approuver certains propos, place quelques remarques laconiques et tente d'abréger l'échange lorsque la discussion s'installe. Et c'est par ce genre d'entourloupes que Desmond va se faire prendre à son propre piège, en signifiant, sans le savoir, son accord au projet d'aider une jeune américaine, Alex Bloom, à terminer sa thèse.
La demoiselle a de la suite dans les idées et se faufile dans la vie du jeune retraité, sans qu'on l'y ait conviée. C'est que sa thèse sur les lettres des suicidés peut finalement être une digne échappatoire à Desmond, encore utile à dispenser ses enseignements et quelque peu castré chez lui.
Pour couronner le tout, notre retraité a un père dont le grand âge et la solitude commencent à accabler son entourage. Peut-il encore s'occuper de sa maison? N'est-il pas plus raisonnable de la placer en maison de retraite? le vieil homme est intransigeant dans ses décisions : il ne veut pas bouger et serait même ravi que les gens se déplacent pour venir à ses côtés. Desmond se dévoue aux allers-retours avant de prendre la décision de placer son père, dans un hospice à proximité de chez lui.
Dans ce méli-mélo d'histoires, on fait la connaissance d'un homme qui a tout pour séduire : il se préoccupe des autres, tente de rester actif et est doté d'un sérieux sens de l'humour. Lorsqu'on le suit dans son quotidien, à travers son journal intime, on assiste à sa vie de famille, à la régression de son père, à son ouïe de plus en plus défaillante et on se régale au fil de ses idées. Desmond est loin d'être un vieux schnock ayant un regard blasé sur la vie. On sent pertinemment qu'avec la retraite, et tous les chamboulements récents, il a une nouvelle chance de tenir son heure de gloire. Et si cette histoire de thèse était un succès? Et si sa femme était fière de lui?

La voix de Daniel Nicodème sonne enjouée sur ce texte bourré d'humour. On prend plaisir à écouter les frasques d'Alex (la jeune étudiante), l'angoisse de l'homme qui entend mal, les apparitions du vieux père toujours campé dans son époque et ses idées. La durée de ce livre-audio aurait pu me freiner mais l'histoire se prête merveilleusement à un récit étalé sur plusieurs heures. On quitte le professeur sur des anecdotes concernant ses difficultés auditives et on le retrouve empêtré dans sa relation nouvelle avec la petite étudiante, un brin délurée.
Un bonheur de livre, tout simplement !
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Les avatars de la surdité, racontés avec beaucoup d'élégance et d'humour.
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