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3,96

sur 1091 notes
Dans ce roman, comme dans le milieu des universitaires, des tas de personnages se croisent, se toisent, s'admirent ou se méprisent.
Qu'ils soient professeurs titulaires, stagiaires, possesseurs d'une chaire ou simples assistants, tous ont en commun l'amour des mots, mais l'ambition n'étant jamais bien loin, cet amour des belles lettres ne les rend pas toujours heureux ni sympathiques d'ailleurs.

L'auteur nous entraîne dans des conférences obscures, des congrès miteux, au sein d'un univers d'érudits plus ou moins imbus de leur personne.
Entre comédie et dérision, nous arpentons des amphithéâtres, des salles de cours désertées pendant les congés scolaires, des cantines transformées pour quelques jours en bar à sherry, des dortoirs métamorphosés en chambres d'hôtel pour des invités prestigieux, et tout ça, avec un sourire amusé au coin des lèvres car David Lodge manie l'ironie avec brio.
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Roman après roman, David Lodge devient un classique des lettres anglaises, qu'il marque par son humour noir, et ses textes originaux. Un tout petit monde est un de ses plus connus, et le plus réussi. Il y dénonce d'une manière extrêmement fine les dérives du monde universitaire, en montrant ses « habitants » passant de congrès en congrès, plus ou moins miteux, plus ou moins courus, plus ou moins intéressants. Si le début est un peu désarçonnant puisqu'on suit plusieurs personnages en parallèle, petit à petit Lodge nous met à l'aise en nous faisant voir les liens plus ou moins extravagants et tortueux qui existent entre eux.

L'ère du campus global était déjà arrivée en 1984, date d'écriture du roman, et ce que j'en sais aujourd'hui montre que cela n'est pas tellement différent aujourd'hui. Les universitaires courent de congrès en congrès qu'ils sont les seuls à comprendre, et se détachent de plus en plus du monde réel, ce qui rend leurs études et leurs déplacements totalement obscurs pour le grand public. « [Après plusieurs années], il était possible d'arriver au grade de professeur et de ne rien avoir à faire d'autre qu'être absent en permanence grâce à un congé sabbatique ou à une bourse quelconque. »

Difficile de vous en dire vraiment plus sur ce roman atypique. Une seule chose de sûre : je ne verrai plus jamais les universitaires comme avant … Si vous voulez rire intelligemment, n'hésitez plus !

« Freud définissait la société primitive comme une tribu où les fils tuent le père lorsqu'il vieillit et devient impuissant, et lui prennent aussi ses femmes. Eh bien, dans la société académique moderne, ils vous prennent vos bourses de recherche. Et vos femmes aussi, bien sûr. »
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Nous assistons à l'extraordinaire chassé-croisé de professeurs d'universités à travers le monde ; de Rummidge à New-York, en passant par Ankara, Milan, Amsterdam, Jérusalem, Tokyo...
David Lodge dépeint avec une férocité pleine d'humour les tribulations d'une tribu universitaire - les spécialistes en critique littéraire - dont les spéculations intellectuelles hermétiques sont prétextes à des congrès internationaux où ils se retrouvent régulièrement mélant allègrement ambitions professionnelles, visites touristiques, loisirs et rencontres sexuelles. Entre deux aéroports, deux décalages horaires, deux conférences, ils se retrouvent, se perdent à nouveau, mais malgré les milliers de kilomètres ne sont jamais bien loin les uns des autres. le plus jeune d'entre eux, un Irlandais encore puceau, poursuit de colloque en colloque une belle et mytérieuse jeune fille au double visage qui sans cesse lui échappe.
Cette formidable épopée au rythme très soutenu va se terminer en apothéose par un coup de théâtre final digne des meilleures comédies classiques...
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À en croire ce livre, certains universitaires vivent quelque chose d'assez spécial : ils enseignent peu, se contentant de parcourir le monde, de colloques en colloques, où ce petit monde se retrouve entre initiés, toujours les mêmes. Ils affectionnent d'être dans des pays magnifiques, tous frais payés, peu importe le thème du colloque. Ils y répètent en boucle les mêmes idées qui n'intéressent personne (surtout pas les autres conférenciers) mis à part un auditoire de jeunes thésards rêvant de prendre leur place. On peut penser qu'il y a un peu de vrai surtout dans la description de l'animosité entre professeurs. Pour autant Lodge fait dire à l'un de ses personnages que les écrivains sont des menteurs, qui écrivent que c'est noir quand c'était blanc. Alors faut-il croire Lodge ? On a envie de dire oui, autant dans la description d'une forme de belle vie tous frais payés, que dans la réalité plus sombre : ces gens ont quand même l'air bien malheureux, notamment en ménage (mais on nous explique que la routine d'un mariage est une chose horrible, donc à quoi bon ?). Ils luttent sans espoir contre une vieillesse inéluctable, quels que soient les grands colloques auxquels ils participent.
Dans ce roman, l'auteur a quand même réussi à dérouler une intrigue, il ne fait donc pas que décrire ce petit monde. Pour apprécier la lecture, il faut peut-être presque conseiller de faire une petite fiche répertoriant les personnages, car il sera beaucoup plus savoureux de mieux comprendre les engrenages (et les coïncidences bien pratiques).
Une particularité typographique dans mon exemplaire broché Rivages : tout au long du livre, quasiment à toutes les pages, la taille de la police peut changer d'une ligne à l'autre, et elle devient parfois vraiment plus petite. N'hésitez pas à me dire si j'ai là un exemplaire unique !
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Les colloques internationaux de littérature anglaise moderne forment un tout petit monde. Quand un sujet devient très spécialisé, que la réunion soit organisée à Londres, à New York, à Tokyo ou à Athènes, ce sont toujours les mêmes têtes que l'on croise, et qui disent toujours les mêmes choses. Et qui dit cercle clos dit guerres d'ego et guerres de clan, coups de poignard dans le dos et flagorneries éhontées dans le but d'obtenir la meilleure chaire, népotisme pour placer ses poulains, ainsi que romances et infidélités.

L'introduction d'Umberto Eco résume parfaitement le livre : que vous connaissez le monde universitaire ou non, à la fin du roman, vous avez l'impression d'avoir toujours vécu dedans. Tout semblera familier : les mille et une mesquineries que l'on peut se faire entre collègues, les petites vexations éternellement rabâchées, la riche héritière qui se proclame marxiste, le professeur qui voit des symboles phalliques partout, celui qui a eu une seule bonne idée au début de sa carrière et la met à toutes les sauces depuis, …

La première partie du roman m'a particulièrement plu : un colloque est organisé au fin fond de l'Angleterre. Censé redorer le blason de l'université organisatrice, rien ne se passe comme prévu : la nourriture est mauvaise, les invités logent dans les chambres d'étudiants désertées pour les vacances d'été, les activités proposées se révèlent toutes plus minables les unes que les autres… Au vu de tous ces désagréments, personne ne viendra même à se poser la question de la qualité des conférences.

La suite est plus monotone : après la découverte de ce premier colloque raté, on passe à des intrigues un peu plus travaillées avec les mêmes protagonistes, mais qui n'apportent plus vraiment grand-chose de neuf au propos du livre. Seul le personnage de Persse, jeune professeur novice dans ce milieu et découvrant tout avec des yeux innocents, m'a sauvé de la lassitude avant la fin du roman.

Un bon moment de lecture quand même, mais un brin trop long à mon goût.
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Voici un bien agréable divertissement, une romance comme la nomme l'auteur, qui se situe dans les milieux universitaires de la faculté inventée de Rummige. On y découvre que les professeurs sont plus en quête de colloques et d'aventures amoureuses qu'ils ne seraient dévorés par une passion d'enseigner.

L'auteur nous offre tout cela avec son humour très british, sarcastique mais comme il faut à souhait.

C'est plaisant, agréable comme un sucre d'orge et cela se lit aisément.
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Un des livres qui m'ont déclenché un fou-rire, avec Trois hommes dans un bateau. Comme l'un des commentateurs, je le reprends quand j'ai besoin de me détendre, et chaque lecture provoque le même rire. Je ne sais pas à quoi tient cet effet hilarant, en tout cas bravo aux traducteurs.
Plus sérieusement, le fil rouge de ce roman est aussi dans une quête menée par un des héros. . Il ne s'agit pas d'une simple étude de moeurs, ou d'une satire sans profondeur. C'est un livre à plusieurs entrées. Après quoi courent les universitaires, de congrès en colloques et de conventions en rencontres internationales? Réponse(s )comique(s), ou plus grave(s), dans ce livre.
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Pas motivant à lire. le milieu universitaire n'a pas su m'enlever les premiers signes de lassitude. Et encore moins le rythme et le ton du récit pourtant menés par un écrivain reconnu: David Lodge.
Ce que j'ai pu retenir de ce tout petit monde est que l'entre-soi ne s'enrichit finalement pas; et, comme dans beaucoup de ghetto culturel, on ne peut pas comprendre si l'on n'en fait pas parti. Affaire de classe peut-être, de classe sociale bien sûr.
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Avec un Tout petit monde, se poursuit la découverte pittoresque d'un univers qui semble, à première vue, n'avoir rien de follement palpitant, mais qui sous la plume redoutable de David Lodge, ressemble à un véritable panier de crabes, le monde universitaire. Dans ce second volet de ce qui est une trilogie, on est amené à partager tout ce qui fait le sel des congrès et des séminaires rassemblant ces sommités intellectuelles, à savoir, non pas les communications qui y sont faites, souvent fort ennuyeuses, mais bien l'ensemble des petits à-côtés, tous frais payés, de ces grands messes de la pensée : voyages aux quatre coins du monde, visites touristiques organisées, séjours dans des hôtels de standing, cocktails et last but not least, relations de rencontre du genre extraconjugal. On retrouve dans ce second opus, et dix ans après, le brillant universitaire américain Morris Zapp , qui s'est singulièrement assagi, et son confrère britannique, Philip Swallow, qui a contrario, suite à un improbable concours de circonstances à Gênes, se voit embrasé par les feux d'une improbable passion adultérine. Ceci étant, un Tout petit monde, nullement construit, comme dans le premier volume, dans le mode binaire entre ces deux personnages, se voir enrichi par toute une galerie d'individus de différentes contrées, étoffant à plaisir le récit. Ce dernier gravite autour de la lutte d'influence que se livrent de prestigieux universitaires, pour l'attribution d'un poste prestigieux à l'Unesco, grassement rémunéré, et qui a tout d'une sinécure. En parallèle, dans ce qui fait quelque part le lien entre tous ces acolytes, on suit, dans une drolatique quête du Saint Graal, les pérégrinations désopilantes et intercontinentales de Persse McGarrigle, jeune universitaire irlandais, puceau et poète à ses heures perdues, sorte de Perceval calamiteux, épris d'une grande inclination pour une ravissante et brillante intellectuelle, Angelica Pabst, qui lui échappe perpétuellement.

Qualifié de livre culte par Umberto Éco dans la préface, le présent volume poursuit admirablement Changement de décor. L'auteur, par la grâce de son style vraiment remarquable, nous fait partager merveilleusement son expérience d'universitaire, de spécialiste de littérature, en nous ouvrant les portes d'un monde quelque peu hermétique. Il met le doigt sur les ridicules et les mesquineries de cette petite coterie. C'est absolument désopilant, si vous êtes un lecteur assidu, vous risquez d'être pris de fous rire, riant bêtement dans les endroits les plus incongrus. Vous voilà prévenus. Vivement la suite, et Jeu de société.
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Amis lecteurs qui ouvrez ce livre, accrochez-vous !

J'apprécie beaucoup la plume de David Lodge et pourtant, j'ai failli abandonner cette lecture plus d'une fois. La raison ? Les 200 premières pages, qui semblent interminables et au cours desquelles je me suis souvent demandé où Lodge voulait en venir... Pourquoi tous ces détails sur les colloques des professeurs d'université ? Qui se soucie du contenu des communications qu'ils y donnent, puisque le roman est censé être humoristique ?

Malgré tout, je me suis accrochée, et au final, ce roman valait bien la peine d'être lu jusqu'au bout.
En effet, une fois passées la présentation des (nombreux) personnages et du système universitaire "moderne" (l'intrigue se déroule durant les années 70), l'intrigue se met enfin en place. Les relations entre les différents protagonistes des colloques font enfin sens et certains d'entre eux se retrouvent plongés dans des aventures très intéressantes à suivre (c'est notamment le cas de McGarrigle, Zapp et Swallow).
Les descriptions des différents colloques elles-mêmes deviennent amusantes à suivre : sans doute parce que, petit à petit, à force d'être immergé dans le récit de Lodge, on s'habitue à ce "Tout petit monde" très spécial qui réunit les professeurs de langues et littérature.

En tant que fan de Lodge, je ne suis donc finalement pas déçue de cette lecture (contrairement à mon pronostic initial). Mais je ne suis pas certaine que des lecteurs peu habitués au style de l'auteur apprécieraient ce roman.

A tenter si vous souhaitez tester votre patience !
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