Je ne me suis jamais forcé à finir un livre depuis mes années de lycée. Au bout de 10, 20 ou 100 pages, je sens un léger ennui poindre, hop, dans la bibli, au fond, derrière les autres.
Mais, mais... Certains livres échappent à cette règle d'airain. Une psychologie sommaire, des personnages taillés grossièrement dans du balsa, un style ampoulé ou télégraphique, un problème de rythme comme une partie de pingpong entre deux arthritiques jamaïcains ? Certes...
... Mais je veux savoir comment ça finit merdum !
Bon, alors pour faire court, comment dire ? Comment refléter la vérité profonde de mon sentiment ?...
L'APOTHICAIRE, c'est nul. Pourtant j'avais bien aimé la série SÉRUM. Un style téléphonique à La Musso ou
Grisham, pisscopiste, mais une intrigue bien foutue, efficace comme les premières saisons de 24.
Parlons-en du style... Henri a dû se dire qu'il fallait marquer le coup... L'intrigue se noue au Moyen Age tout de même... Un oeil sur LE NOM DE LA ROSE, l'autre sur son dictionnaire du "parloyer françois des temps jadis", il nous assène ce genre de phrases :
« Il était de ces figures assurées, qui oncques n'exhibent la moindre faiblesse, qui ont réponse à toute chose et ne quittent en aucun cas le masque de leur sapience reconnue »
Diantre Messire, palsambleu... Ça fleure bon son médiéviste besogneux qui veut bien faire...
Et puis plus loin, un magnifique "Et mon cul, c'est du poulet !" conclut en beauté un chapitre. Je n'invente rien.
Sinon, on a à peu près tout le monde : le héros érudit, intelligent sévère mais juste. le jeune ingénu apprenti, la jeune fille en fleur, le méchant très méchant et la putain au grand coeur.
Ah la péripatéticienne des faubourgs, on dirait
San Antonio revisitant un épisode de IL ÉTAIT UNE FOIS L'HOMME.
Le problème est que ces personnages sont peu incarnés, on s'en tapote légèrement la flûte de leur devenir mais là n'est pas l'important, le dénouement va nous récompenser de notre persévérance.
Mais là, catastroche ! D'un pitch alléchant,
Loevenbruck nous pond un pavé boursouflé au dénouement à la mord moi le gnou si j'y suis !
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