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4,1

sur 1412 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Autant de pages pour nous parler de "La plus grande énigme du Moyen Age" mais quelle énigme?
Je me doutais bien qu'à chaque fois qu'on voit une phrase de ce type sur les couvertures de livres il y a de quoi douter fort...
Ce roman ne sera pas un coup de coeur pour moi, tout d'abord car l'intrigue est vraiment trop longue pour le résultat qu'on lit à la fin, trop de descriptions à caractère religieux m'ont fait lâcher le fil de l'histoire et trop de digressions qui allongent l'histoire sans qu'il en fut nécessaire à mon avis.
J'ai trouvé par contre que l'écriture était incontestable et j'ai particulièrement apprécié le fait que le narrateur s'adresse au lecteur.
Cela dit plusieurs fois Mr Loevenbruck a avoué ne pas vouloir trop s'étaler sur l'histoire au risque d'ennuyer le lecteur et rentrer dans des explications trop lourdes voire trop indigestes eh bien je confirme ses dires et le félicite d'y avoir songé plus d'une fois. Il avait bien raison.
Bref, presque 800 pages c'est un peu trop pour une intrigue mêlée d'une touche ésotérique moyennageuse.
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Andreas Saint-Loup, un des plus talentueux apothicaires de Paris, homme de peu de foi, découvre un beau matin de janvier 1313, dans sa maison, une pièce dont il avait complètement oublié l'existence. Peu après, c'est en regardant un portrait de lui qu'il s'aperçoit qu'un personnage présent à ses côtés a disparu sans qu'il puisse se souvenir de qui il s'agit. Bien vite, Saint-Loup se trouve aussi pris en chasse par de mystérieux cavaliers et par l'Inquisition sans savoir pourquoi. Commence pour lui une longue course jusqu'à Compostelle à la recherche d'un passé qui fuit sa mémoire.

En projetant le lecteur dans l'Occident médiéval, Henri Loevenbruck s'intègre on ne peut mieux à la Ligue de l'Imaginaire et à notre défi tant cette période tient une place importante dans notre imaginaire collectif. Temps obscurs, mystérieux, dominés par une religion inquisitrice qui peine à juguler hérésies et croyances populaires, les âges médiévaux sont un terreau fertile pour les auteurs qui, comme Loevenbruck ici, se piquent d'ésotérisme. Et, de fait, on trouvera là tous les ingrédients nécessaires : templiers, passages souterrains, codes secrets, sectes puissantes, mystère remontant aux origines de la Bible…
En soi, pour peu que l'on éprouve un attrait pour ce genre d'histoire ou que l'on accepte de s'y laisser entrainer, l'intrigue se tient relativement bien, même si elle use beaucoup des ficelles habituelles du genre – à commencer par les heureuses coïncidences et les apparitions de personnages aux moments cruciaux, permettant aux héros de sortir in extremis de la panade – et qu'elle apparaît souvent cousue de fil blanc. Notons d'ailleurs que ceci n'est pas un reproche ; souvent, le fait de se plonger dans ce genre de roman est un moyen pour le lecteur de retrouver une structure à laquelle il est habitué et qu'il apprécie. Il en va de même des contes. Ce n'est pas tant l'arrivée qui compte, que le voyage.

On retrouve donc les figures habituelles : un héros sévère mais juste dissimulant bien mal une profonde blessure, un apprenti qui joue les faire-valoir, une jeune fille innocente qui a commis un acte irréparable et se cherche elle-même, des putains au grand coeur et, bien entendu, des méchants vraiment très méchants. Car si Henri Loevenbruck cherche à donner un peu d'épaisseur et d'ambigüité aux personnages d'Andreas Saint-Loup et de la jeune Aalis – addiction à la drogue pour le premier, parenticide pour la seconde, carrément – il n'en demeure pas moins que le simple fait qu'ils sachent eux-mêmes combien leurs actes sont graves ou qu'ils soient consscients de leurs faiblesses fait d'eux des personnages éminemment gentils inspirant même la compassion. Ils sont bons, mais pas comme des super-héros. Ils sont humains. Comme nous. Au contraire des méchants, dont rien, jamais, ne donne à penser qu'ils puissent abriter en eux une once de gentillesse.

Là où, à notre sens, le roman pèche vraiment, c'est bien sur la forme. Et la forme commence par la langue utilisée. Henri Loevenbruck choisit ici d'écrire « à la manière de » ; d'un auteur médiéval en l'occurrence. le problème, bien entendu, est que la langue contemporaine se trouve bien éloignée de celle du Moyen age et serait proprement incompréhensible au commun des lecteurs. Loevenbruck décide donc de ponctuer son texte d'expressions ou de tournures de phrases inspirées de la langue médiévale (« Il était de ces figures assurées, qui oncques n'exhibent la moindre faiblesse, qui ont réponse à toute chose et ne quittent en aucun cas le masque leur sapience reconnue », p.24) qui tranchent parfois avec d'autres que l'on n'imaginait pas dater de cette époque – mais cela demande vérification – comme un magnifique « Et mon cul c'est du poulet ? », p.64. En fin de compte, cela donne à peu près la même impression que lorsque l'on écoute le colonel Klink, dans Papa Schultz , parler en français avec un abominable accent allemand enntrecoupé de quelques idiomatismes germaniques. L'effet comique est assuré, mais il n'est pas certain que ce soit celui que l'auteur recherchait.
Sans doute est-ce encore pire en ce qui concerne le parcours de la jeune Aalis lors duquel Loevenbruck se plait à ponctuer toutes les conversations d'expressions occitanes . Clairement, l'auteur s'éloigne là de la réalité sociolinguistique. Jeune bitteroise du XIVème siècle, Aalis ne peut parler qu'occitan et, lorsqu'elle est en présence de paysans languedociens, n'utiliser que cette langue. Dès lors, l'auteur à le choix : traduire le tout en français, ou l'écrire en occitan. On comprend bien que la deuxième solution ne soit pas des plus aisées et le roman ne perd rien à être écrit en français. Mais le choix de cette insertion d'expressions occitanes (même si on doit reconnaître à Henri Loevenbruck d'avoir fait un réel effort de recherche sur la langue et sa graphie) donne à ces parties du roman un air de pagnolade qui confine parfois au ridicule. Et l'on peut s'étonner que, une fois sortie du Languedoc, Aalis cesse de parler occitan, en particulier lorsqu'elle arrive en Béarn où l'occitan dans sa variante gasconne est alors langue d'État.
Il en va de même lorsqu'Aalis, toujours elle, entre dans le quartier juif de Bayonne et se trouve confrontée à une vieille dame qui cherche à la marier à tout prix. On a alors droit à un long dialogue où l'on croit entendre, au choix, Marthe Villalonga ou une publicité pour le couscous Garbit : « Et moi je te dis que je ne le connais pas ! Si je ne le connais pas, il y a peu de chances qu'il habite ici, tu sais, parce, parole de chadkhanit, je connais presque tout le monde, des lieues à la ronde ! Je peux même te trouver un mari à Bordeaux ou à Narbonne, si tu veux ! Un guêvêr ! Ma parole, je peux même t'en trouver un en Navarre s'il le faut ! ».

Si ces choix linguistiques peuvent s'avérer agaçant à la longue, un autre aspect de L'Apothicaire tend à devenir lassant. On l'a déjà vu avec d'autres romans lus lors de ce défi, il s'agit de cette tendance de certains auteurs à vouloir à tout prix s'appuyer sur la réalité (réalité historique, recherche scientifique, écrits philosophiques) à partir de laquelle ils vont pouvoir faire dévier leur histoire du côté de l'imaginaire. le procédé, en soi, n'est pas un problème. Il est à la base de romans comme ceux de Jules Verne ou d'Alexandre Dumas (qu'Henri Loevenbruck cite d'ailleurs en exergue : « Il est permis de violer l'histoire, à condition de lui faire un enfant ») pour ne citer qu'eux. Ce qui est problématique, c'est que la volonté de l'auteur de montrer au lecteur sa culture ou sa capacité à réunir des informations sur son sujet l'amène – comme Werber ou Giacometti et Ravenne, par exemple – à accumuler les longs développements parfois bien fastidieux servant à décrire telle ou telle ville, expliquer le fonctionnement de telle institution ou encore à expliquer tel fait culturel (les trobairitz par exemple).
Ce faisant, l'auteur laisse finalement peu l'occasion au lecteur de laisser filer sa propre imagination tend il le prend constamment par la main ; phénomène accentué ici par l'utilisation régulière d'adresses au lecteur lui indiquant qu'il lui faut bien faire attention à ce qui se passe à ce moment précis, qu'il ne doit pas s'inquiéter car on reviendra plus loin sur telle action…
Bref, comme souvent au long de ce défi, on se trouve confronté à un imaginaire très encadré. Sans doute, comme nous l'avons remarqué plus haut, parce que cela s'avère plus confortable pour un lecteur attendant un roman très balisé et où, en fin de compte, la surprise n'en est pas vraiment une. Mais pour qui se voudra un peu plus exigeant en matière de transport vers un autre monde, vers quelque chose qui excitera vraiment son propre imaginaire, tout cela paraîtra sans doute bien fade.

Henri Loevenbruck, L'Apothicaire, Flammarion, 2011.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Une lecture sans grand intérêt. L'histoire débute à Paris, sous Philippe le Bel, quand un apothicaire découvre une pièce "oubliée " dans sa propre maison. le voilà parti, avec son apprenti, dans une quête sur les chemins de Compostelle pour découvrir auprès des gnostiques, le fin mot de cette histoire. Je me suis beaucoup ennuyée à la lecture des ces aventures :
- l'intrigue aurait fait un joli sujet pour une nouvelle fantastique, mais déclinée sur 600 pages, avec des prétentions réalistes, c'est long ! Les invraisemblances historiques sont légion, beaucoup d'éléments sont inexpliqués (Qui sont exactement les mystérieux poursuivants maléfiques ? Quelle réalité recouvre le livre qui n'existe pas ?), et la fin est carrément décevante.
- je n'ai absolument pas adhéré au style, supposé imiter un langage médiéval, mais sans grande cohérence, et sans vraisemblance. Et à mon sens, il ne suffit pas d'enumérer sur 5 ou 10 lignes des outils ou plats médiévaux pour écrire un roman historique
- les personnages sont assez caricaturaux, à part des prostituées, bien sympathiques.

Bref, amateurs de romans historiques denses, de folles intrigues cohérentes, passez votre chemin !
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Je me suis lancé dans cette lecture au vu de la répétition du nombre d'étoiles accordées par les lecteurs. Cependant….. pour moi une grande déception ! Je ne peux nier l'impressionnante documentation historique, la maîtrise du sujet par l'auteur mais cette plongée dans l'ésotérisme, l'incohérence de l'intrigue, les très nombreuses longueurs du sujet, la multitude des citations grecques ou latines ; tout ceci a énormément lassé ma patience. Je me suis vraiment " accrochée » pour arriver à la fin du livre.
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N'est pas Umberto Eco qui veut... il ne suffit pas de situer son intrigue au moyen âge, mettre quelques mots moyenâgeux, placer quelques personnages historiques pour rivaliser avec le nom de la rose, les rois maudits ...
Personnages superficiels, un peu caricaturaux... une intrigue à laquelle j'ai rien compris au fond,à laquelle je ne me suis pas vraiment intéressée...
j'ai vraiment tenté pourtant car on me l'avait vanté, ce roman !
et puis cette manie de s'adresser à son lecteur ! inappropriée, on tenté de nous plonger dans le M.A et puis parfois, l'auteur nous ramène à la surface alors qu'on essaie de s'immerger...
Des formulations grossières et modernes, des attitudes du héros invraisemblables - qui peut croire qu'on peut être athé et le revendiquer au 14e ?
Bref. long roman, trop long - malgré et heureusement ! les raccourcis dans les pérégrinations des 3 héros.
Trop vite écrit, même si on sent le travail d'érudition que l'auteur a fait pour bien connaître le contexte historique, la science des apothicaires...
L'art réussi, c'est quand on ne voit plus le travail dans l'écriture. Là, on sent que l'auteur veut nous montrer qu'il a bossé, on sent le labeur.
Dommage...
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         Ici, dans ce pavé de 600 pages, la Scola Gnosticos, et ses gnostiques, remplace les Illuminati de Da Vinci Code !
Longue fiction, très documentée sur la vie au XIVeme siecle débutant, an 1313 exactement. Periode de l'inquisition, fini le temps de libres discussions concernant le Deisme et l'interdépendance de Dieu et des hommes. Et pourtant, la dualite Esprit /corps materiel envahit progressivement ce pavé littéraire.
L'histoire... Un  mécréant ? d'apothicaire parisien _ qui a beaucoup étudié et voyagé, peu apprécié de sa corporation _  découvre en se regardant dans la glace... non, en fait, il a oublié l'existence d'une pièce de son appartement ... et une identité disparaît des registres consultés ainsi que d'un autoportrait !
Et c' est parti ! Sa boutique brûle , les représentants du pouvoir royal cherchent à l'arrêter , pour d'obscurs motifs.
Deux cavaliers noirs, comparés aux cavaliers de l'apocalypse, le poursuivent a brides abattues.
A l'autre bout du royaume, une ado fréquente un vieux juif, assassiné. Elle doit fuir... Pas le choix qd on a tué père, mère, prétendant et mis le feu dans 2 quartiers de la ville.
Ces deux fuyards sont faits pour se rencontrer !
Les chapitres se suivent et se ressemblent : une nouvelle étape dans le guide (vert) du jour, une découverte , la survenue d'agresseurs déterminés,... et la fuite : par souterrain,(tandis que dans le couloir s'activent les bourreaux de l'inquisition), dans la neige, à pied ou à cheval , avec des chausses de mauvaise pointure...
       Ce road movie descriptif des pays traversés devient _ sans l'humour _ un véritable guide du routard 1313, régional de la via principale menant à Compostelle, puis international où nous fréquentons quelque site chrétien du Sinaï, avec ses moines en autonomie complète, tant geographique que religieuse : le dualisme n'est jamais loin...
L'auteur, a travers ce feuilletonnage, nous fait l'inventaire du mode de vie de ce siecle débutant, la vie quotidienne dans les enceintes des villes, à la campagne, les questionnements religieux et politiques,... Philippe le Bel nous est bien décrit , septre en main, main droite en majesté, sans cheval _ sur son trône quand même ! _Un vrai capetien de numismatique .
Des anachronismes ? Les geoles des cachots du Temple, sont pourvues de vitres... La circulation arterio veineuse est connue de notre amothicaire... ainsi que l'antisepsie... rudimentaire, il est vrai ! .
Les personnages n'ont pas de véritable consistance, ils ressemblent plutôt à des héros de B. D. belge, leur mode de pensée rappele celui des personnages évoluant dans les romans de Gavalda ou Pancrol...
Nous sommes très  loins des analyses historiques, ou philosophico-religieuses  d'Umberto Eco !
J'ai plutôt fait le rapprochement avec les aventures de "Mickey à travers les siecles", où  : débrouillard, il trouvait un passage secret derriere quelque rocher, decriptait un message codé en deux raisonnements trois mouvements,  et  changeait d'époque et d'aventure lors d'un coup sur la tête,  à mon grand ravissement d'enfant.
         le style ? Je l'ai évoqué :une littérature pour jeunes adolescents, convenue, tres correcte au demeurant ! Mais ne suis pas convaincu qu'ils apprecient les longues et laborieuses descriptions et digressions répétées concernant les aspects esoterico-religieux.
      Quelques mots de vieux français , deux  chansons en patois occitan ? et des citations latines, parfois longues, au savoir pesant, parsèment le texte .
     Un roman initiatique? "Un érudit tel que vous oserait-il prétendre que la force du corps l'emporte sur la force de l'esprit ? Si vous tenez votre parole, Andreas, là où vous irez, ils ne pourront pas vous suivre .".... Et moi, à la page 413, j'ai bien envie d'aller découvrir un autre ouvrage....
      Une curiosité : l'auteur fait des apartés explicatifs et nous prend à témoin. Etrange, peu dérangeant les premieres fois, puis finalement proche de recits d'aventuriers. C'est un parti pris de l'auteur, pourquoi pas.
.... Etrange fin.... me rappelant "le chiendent " de Raymond Queneau(*) . .

Donc pour ce roman fleuve, médiocre malgré l'abondance de documentation : 2/5.

(*) Premier roman (4,5/5) écrit en 1933, court, enlevé où les acteurs apparaissent, prennent consistance en évoluant dans le recit, se rencontrent, puis se diluent en retournant dans le brouillard de leur vie quotidienne
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J ai adoré ce livre jusqu'a ses 3/4 environ! Belle intrigue, personnages attachants, humour perfide bien placé, de nouvelles connaissances concernant l histoire et la médecine.
L'auteur nous plonge dans son époque littéraire avec des passages en latin qui rendent l histoire plus vraie encore.
Un coup de coeur énorme pour le style d écriture qui est fluide et vous accroche le regard!
Ce livre n'a que des petits chapitres qui permettent une lecture facile vu le gros livre!
Mais une fois les 3/4, ca devient long... tres long... trop long... j'ai eu l impression que ca finissait en thèse d'histoire, que l auteur voulait nous mettre toutes ses connaissances de cette époque la et c'est devenu désagréable avec une sensation que c'était tiré en longueur pour un final qui est relativement neutre... ni bon, ni mauvais mais sans surprise clairement...
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Le récit démarre sur deux histoires parallèles ; celle d'Andreas Saint-Loup, et celle d'Aalis, tous deux contraints de fuir leurs villes respectives, et dont le chemin se croisera évidemment. Ces premières pages, qui constituent tout de même près d'un tiers du livre, sont une longue introduction aux mystères qui intéresseront nos protagonistes. Parvenue à ce tiers, j'ai entrevu la pénible lecture qui allait suivre. Malgré une intrigue principale plaisante et bien menée, on se fatigue de ce voyage trop souvent interrompu par le discours du narrateur, dont la présence est visible et envahissante.

Il faut toujours se méfier des romans très longs. Même le splendide Seigneur des Anneaux, dont la valeur n'est plus à prouver, s'étalait parfois en descriptions pesantes. Ici, le récit est régulièrement plombé par des tableaux de tel ou tel aspect de la vie du XIVème, ici la situation des juifs, ici la ville de Compostelle. Que de détours longs et embarrassants, sur lesquels on n'ose d'abord passer, par peur de manquer quelque information importante, et que l'on finit par lire en diagonale, agacé par ce qui apparaît finalement comme une tentative de mise en avant de la recherche historique, indéniable mais pénible, qui a été effectuée pour ce livre.
A la page 471, après quelques-uns de ces passages qui découragent régulièrement la lecture, on peut lire en début de chapitre :
« Le lecteur, comme il voulut bien le faire plus tôt, nous pardonnera ici d'accélérer un instant la narration des évènements que nous voulons porter à sa connaissance car, pour dire vrai, il serait fastidieux et inutile que de raconter en détail les quatre jours qu'il fallut à Aalis pour aller de Pau à Bayonne, et notre histoire étant déjà un peu longue, nous ne voudrions perdre quiconque en chemin par d'inutiles détours. »
Puis, à la page 689 :
« Il faudrait sans doute à notre ouvrage un second volume pour raconter en détail ce voyage qui dura trois longs mois, mais ce n'est pas ici notre intention, ni celle de notre éditeur car, à vrai dire, il ne s'y passa pas grand-chose qui servirait précisément notre intrigue. Nous dirons donc l'essentiel, et uniquement cela, afin que le lecteur, dont nous voulons qu'il reste notre ami, puisse assembler lui-même les informations qui méritent d'être assemblées, sans que notre récit devienne indigeste. »
Passages plutôt risibles, quand on se rappelle les trois ou quatre pages de descriptions de monuments qui ont précédé, et dont l'intérêt pour le récit est encore à définir. On comprend également pourquoi le récit s'étend sur 800 pages, puisqu'il en faut la moitié d'une pour préciser au lecteur ce qu'il ne lira pas.
C'est le premier et principal défaut de ce roman, véritablement étouffé par ces descriptions, et finalement étouffant à son tour.

Les personnages sont convenus -les gentils sont très gentils, les méchants sont très méchants-, mais on ne saurait reprocher à un roman dit « d'aventures » de reprendre les codes d'un genre qui accepte les personnalités stéréotypées. Cependant, on regrette que le soin mis à l'exactitude historique ai fait défaut à l'écrivain dans l'étude de ses personnages.

Les dialogues réservent quelques bonnes réflexions, même si l'aspect redondant et les déclinaisons multiples de sujets identiques -la religion, en premier lieu- est regrettable.

Une intrigue intéressante et quelque peu gâchée, des personnages dont l'histoire aurait gagnée à être traitée plus en profondeur -le personnage d'Aalis promettait plus que la description d'une cathédrale. Dans l'ensemble, une lecture qui ne conviendra pas forcément à ceux qui pensaient trouver une aventure rythmée à la Stevenson, ou une ambiance à la Eco, mais qui réjouira les amateurs d'histoire, que les détails sur l'architecture ou la géographie passionnent, et qui ne s'offusqueront pas d'être continuellement arrachés au récit.

Une petite déception.
Lien : http://latheoriedesmasques.c..
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Une déception... Un bon démarrage, une intrigue alléchante, une époque plutôt bien décrite, utilisant un peu les codes des Rois maudits et... cela se prolonge, s'allonge, sans avancée autre qu'une course poursuite sans grand suspens. Les parcours des personnages se croisent de façon attendue, beaucoup de clichés ainsi que d'invraisemblances (historiques et psychologiques...).
en l'occurrence, on repose le livre en se disant "tout ça pour ça".
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