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Citations sur Croc-Blanc (185)

Quelle que fût cependant sa force physique et morale, Croc-Blanc souffrait d'une faiblesse de caractère insurmontable. Il ne pouvait supporter de voir rire de lui. Le rire humain était à son idée une chose haïssable. Qu'il plût aux dieux de rire entre eux au sujet de n'importe quoi, peu lui souciait. Mais si le rire se tournait de son côté, s'il sentait qu'il en devenait l'objet, alors il entrait dans une effroyable rage. Calme et digne en sa sombre gravité l'instant d'avant, il en était métamorphosé. On l'outrageait, pensait-il, et la folie frénétique qui s'emparait de lui durait des heures entières.
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Tout n'est pas liberté en ce monde, […] la vie est pleine de limites et de servitudes.

DEUXIÈME PARTIE : Fils de la nature sauvage, Chapitre IV : Le mur du monde.
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Beauty Smith connaissait bien les manières des Indiens. Il rendit souvent visite à Castor-Gris, avec toujours une bouteille noire cachée sous le manteau. L'une des propriétés du whisky était de donner soif. Et on peut dire que Castor-Gris était assoiffé. Ses papilles enfiévrées et son estomac en feu se mirent à réclamer des doses de plus en plus fortes du fluide brûlant, tandis que son cerveau, tout retourné par ce singulier stimulant, était prêt à tout pour s'en procurer. L'argent que lui avaient rapporté ses fourrures, ses moufles et ses mocassins se mit à fondre. Il fondait de plus en plus vite ; et plus sa bourse s'aplatissait, plus son humeur s'assombrissait.
À la fin, il perdit tout, son argent, ses biens, sa patience. Il ne lui restait plus que la soif, une possession en soi prodigieuse qui le devenait encore plus chaque fois qu'il aspirait une bouffée d'air frais. C'est le moment que choisit Beauty Smith pour discuter une nouvelle fois de la cession de Croc-Blanc ; mais cette fois-ci le prix fut en bouteilles plutôt qu'en dollars, et Castor-Gris l'écouta de toutes ses oreilles.

QUATRIÈME PARTIE : Les dieux supérieurs, Chapitre II : Le dieu fou.
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La belette ne détendait pas sa morsure. Suspendue à cette gorge, elle la fouillait des dents, pour y trouver la grosse veine où bouillonnait le sang de la vie, car c'était là surtout qu'elle aimait à le boire.
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Incipit

Une haute forêt de sapins, sombre et oppressante, disputait son lit au fleuve gelé. Dépouillés de leur linceul de neige par une récente tempête, les arbres se pressaient les uns contre les autres, noirs et menaçants dans la lumière blafarde du crépuscule. Le paysage morne, infiniment désolé, qui s'étendait jusqu'à l'horizon était au-delà de la tristesse humaine. Mais du fond de son effrayante solitude montait un grand rire silencieux, plus terrifiant que le désespoir -- le rire tragique du Sphinx, le rictus glacial de l'hiver, la joie mauvaise, féroce d'une puissance sans limites. Là, l'éternité, dans son immense et insaisissable sagesse, se moquait de la vie et de ses vains efforts. Là s'étendait le Wild, le Wild sauvage, gelé jusqu'aux entrailles, des terres du Grand Nord.
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Les hommes qui adorent les dieux les veulent immatériels, les placent au-dessus des lois naturelles, les font vivre dans un univers inaccessible, où s'effondrent dans un combat imaginaire le Vrai et le Faux, le Beau et le Laid, le Bien et le Mal. S'ils se perdent dans ce dédale, ou si le doute les assaille, ils peuvent briser leurs idoles et les remplacer par d'autres, tout aussi irréelles. Le chien et le loup domestique n'ont pas ce recours, ni cette versatilité. Les dieux qu'ils vénèrent sont des êtres de chair et de sang. Ils les perçoivent avec leurs sens, et partagent avec eux le temps et l'espace d'une existence bien concrète. Ce n'est pas la foi qui les crée, et le doute ne les fait pas disparaître. Ils sont toujours là, debout sur leurs pattes postérieurs, un bâton ou un morceau de viande à la main. Ils peuvent souffrir, saigner, mourir, et même être mangés. Une seule chose leur est impossible : cesser d'être des dieux.
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L'eau n'était pas vivante et cependant elle se mouvait. Elle paraissait aussi solide que la terre, mais elle n'était pas du tout solide. Conclusion : les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être ; il convient, en dépit de leur apparence, d'être à leur encontre en un perpétuel soupçon, de ne jamais s'y reposer avant d'en avoir vérifié la réalité.
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Étrange était aussi la façon dont ils procédaient pour dicter leurs lois. Dissemblables de tous les animaux que le louveteau avait rencontrés jusque-là, ils ne mordaient ni ne griffaient. Ils imposaient leur force vivante par l'intermédiaire des choses mortes. Celles-ci leur servaient de morsures. Bâtons et pierres, dirigées par ces bizarres créatures, sautaient à travers les airs, à l'instar des choses vivantes, et s'en allaient frapper les chiens.
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Les coussinets naturels qu’ils avaient sous les pattes s’imprimaient sur la neige, silencieux et moelleux comme un capiton de velours.
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Il rageait et grondait vers eux ou bien se couchait, d'un air tranquille, en observant tous ces gens, dans les profondeurs de sa haine. Comment ne les eût-il pas haïs? Haïr était sa passion et il s'y noyait. La vie, pour lui, était l'enfer. Fait pour la liberté sauvage, il devait subir d'être captif et reclus. Les gens le regardaient, agitaient des bâtons entre les barreaux de sa cage, pour le faire gronder, puis riaient de lui.
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