Ce n'est qu'une fois le livre bien entamé que je me suis aperçue que c'était le tome 2 d'une série! J'ai néanmoins continué et cela n'a pas été gênant.
J'ai bien aimé ce roman qui nous transporte dans une des îles de la lagune vénitienne et qui est imprégné de l'histoire de la Sérénissime, surtout de la légende noire de la Peste et des îles hantées.
Atmosphère de surnaturel, explorations nocturnes, présence obscure, chasseurs de fantômes, tout y est pour frissonner et on découvre en prime la famille de l'héroïne, mélange de culture danoise et italienne, cocktail original!
Bon, on suit aussi les démêlés amoureux de l'héroïne, suite de son histoire au tome un avec un certain Thomas mais pour moi, ça a été une découverte avec ces allusions au tome 1.
La première de couverture évoque bien l'esprit et l'ambiance du livre.
En bref, j'ai passé un très bon moment et du coup, je vais essayer de mettre la main sur le tome 1.
A partir de 14-15 ans
Commenter  J’apprécie         42
Je conseil ce livre à tous les ado !!
Il est rempli de mystère de chose étranges et tout....
Commenter  J’apprécie         30
Les puces étaient porteuses de la bactérie de la peste, mais elles-mêmes étaient immunisées. Elles vivaient sur des rats, du sang desquels elles se nourrissaient. Très présents sur les bateaux, ces rats se sont répandus dans le monde entier. Venise était déjà à l’époque une grande ville portuaire internationale, c’est pourquoi elle a été si durement touchée. Les rats malades recherchaient la chaleur, et se glissaient facilement dans les lits de paille où dormaient les hommes. Une seule morsure de puce porteuse de la peste suffisait pour tomber malade et être de ce fait condamné.
Je sens mes jambes se dérober — comme si j’avais reçu un coup de poing dans le ventre. J’ai du mal à respirer. J’essaie de réfléchir. Comment réagir ? Rebrousser chemin est trop humiliant, mais faire comme si de rien n’était l’est tout autant. Dois-je pleurer, sangloter, piquer une crise, dire quelque chose ou les ignorer ? Thomas me regarde, l’air embarrassé. Ou est-il arrogant, voire méprisant ? Non, ce n’est pas ça. Ses yeux semblent vouloir me demander pardon... ou...
J’ai la tête vide. Les secondes s’écoulent, la distance se raccourcit.
Évidemment, impossible de me rendormir. J’ai les yeux grands ouverts et je scrute l’obscurité. Je me mets sur le dos. Sur le ventre. En position fœtale. Sur le côté gauche. Sur le droit. Je ne vais quand même pas compter les moutons... De toute façon, ce serait inutile.
Je n’arrive pas à dormir.
Et c’est comme ça toutes les nuits. Je suis en manque permanent de sommeil.
La contagion allait à la vitesse de l’éclair. Les déportés ont dû vivre des drames terribles. Ceux qui n’avaient pas la peste en arrivant pouvaient être sûrs à cent pour cent d’être contaminés une fois sur place. Personne ne revenait vivant de cette île ! À l’époque, on entendait réellement les cris d’épouvante des mourants résonner dans toute la lagune !
On pensait que la maladie se propageait par les airs. C’est pourquoi on a demandé à tous ceux qui avaient affaire à des pestiférés de porter ces masques. On remplissait le nez des masques d’herbes médicinales qui, pensait-on, protégeaient de la contagion. Et l’odeur des herbes couvrait aussi la puanteur des pestiférés.