AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 255 notes
5
19 avis
4
22 avis
3
9 avis
2
3 avis
1
0 avis
Hans Jonas se demandait s'il était possible de croire en Dieu après Auschwitz (Le Concept de Dieu après Auschwitz, éd. Rivages, 1994). le récit de Marceline Loridan-Ivens pose cette autre question : peut-on aimer après avoir été déporté ? Et surtout comment aimer ? C'est le thème de son témoignage, L'Amour après (éd. Grasset).
Un petit mot d'abord sur cette auteure dont le nom de famille ne devrait pas laisser les cinéphiles indifférents. Marceline Loridan-Ivens était en effet la compagne de Joris Ivens, le documentariste d'origine néerlandaise surnommé "le hollandais volant", et qui a travaillé avec elle sur plusieurs films, dont le 17e Parallèle, Comment Yukong déplaça les Montagnes ou Une histoire de Vent.
Il est d'ailleurs question de lui dans L'Amour après, ce récit se voulant en effet comme un hommage au grand amour de Marceline Loridan-Ivens.
Un hommage mais pas que : après un accident qui l'a laissée aveugle, l'auteur suit en effet le fil de ses souvenirs et parcourt ses archives, dont principalement sa correspondance. le lecteur trouvera finalement assez peu de pages sur la déportation. Elle en avait parlé précédemment dans son récit, Et Tu n'es pas revenu (éd. Grasset). Bien entendu, il est question de quelques faits marquants survenus dans les camps, traumatisants pour la jeune adolescente de 15 ans, perdue au milieu de femmes. Une de ces femmes apparaît dans le récit : Simone Veil, droite, belle et forte, avec qui Marceline Loridan-Ivens ramènera une amitié pour la vie : "Maintenant qu'elle n'est plus là, je sens bien que je pleure à l'intérieur. Je l'ai dit au cimetière : nous nous sommes rencontrés pour mourir ensemble."
L'Amour après s'interroge sur la manière dont la narratrice a appris à vivre parmi les hommes, au milieu des hommes et avec des hommes : "La survivante avait raté ses deux tentatives de suicide, c'est la preuve qu'une part d'elle voulait vivre."
Marceline Loridan-Ivens fait appel à ses souvenirs pour inviter des hommes qui l'ont marquée, et parmi eux quelques figures célèbres : Joris Ivens bien sûr, mais aussi Maurice Merleau-Ponty, Edgar Morin ou Georges Perec. C'est assez singulièrement que le Saint-Germain-des-Prés que l'on connaît, celui de l'insouciance d'après-guerre devient un théâtre où, en creux, se dessinent les traumatismes de la seconde guerre mondiale.
C'est avec un sens du combat hors du combat que Marceline Loridan-Ivens est parvenue à survire, vivre et aimer, nons sans mal. Et finalement dompter un passé indicible.
Lien : http://www.bla-bla-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          10
J'ai lu ce livre juste après celui de Ginette Kolinka dans lequel elle mentionne la rousse pleine de vie appelée Marceline, ce qui m'a rendu curieuse d'en savoir plus.
Qu'est ce que ça m'a laissé comme goût? Beaucoup de mélancolie dans ce récit. Au début, je n'ai pas été touchée par l'histoire car pourquoi ça m'intéresserait les histoires d'un coup d'un soir de cette dame inconnue à mes yeux. Mais au fur et à mesure, je m'y suis fortement attachée à son style d'écriture très engageant.
Chaque sentiment ou souvenir sont brillamment exprimés par l'auteure, ce qui m'a permis de lire ce livre sans même me rendre compte du temps passé.
J'ai bien aimé sa fraîcheur, son indépendance d'esprit et son désir explosif de liberté. C'est une femme courageuse et franche, avec la même envie de vivre à 89 ans qu'à 20.
Prochaine lecture: « et tu n'es pas revenu »
Commenter  J’apprécie          10
Des plus passionnant, ce livre donne une idée de la "reconstruction" après les pires épreuves.
Commenter  J’apprécie          10
Deux Marcelline se cherchent dans ce livre, la jeune fille survivante revenue des camps de la mort et la jeune fille perdue éprise de liberté. Si l'horreur des camps est le début et la toile de fond de ce roman, il n'en demeure pas moins un livre sur la recherche de la liberté d'aimer, de construire sa vie selon ces envies. C'est une femme résolument moderne qui refuse les carcans, quand bien même elle se mariera à son premier mari pour apaiser sa mère et par la même occasion s'offrir un espace de liberté encore plus grand, traînant sur les terrasses parisiennes à la recherche d'ébullition intellectuelle. Elle se raconte, à travers ce qu'il reste de ses échanges épistolaires avec les hommes qu'elle a rencontré, beaucoup dont elle ne se souvient pas, et d'autres qui ont forgés la suite de sa destinée. Elle raconte aussi une époque, les avortements clandestins, la guerre au Vietnam, mais aussi les relations amicales entre femmes, celles que l'on perd de vue, les amies qu'on retrouve (Simone Veil, mais pas que), son grand amour.
Ce livre est magnifique, et décrit ses amours, amourettes, ses non réponses d'une façon intime, et aussi universelle.
Commenter  J’apprécie          00
Ce livre est un témoignage, ce n'est pas un livre d'écrivain mais il est d'une sincérité absolue. L'émotion n'en est que plus grande. Il fait suite à "et tu n'est pas revenu" qui relatait sa déportation a Birkenau. Cette femme décédée en septembre 2018 à 90 ans, avait témoigné à la télévision de sa déportation et de sa vie de retour en France. Elle était d'une vie et d'une drôlerie rafraichissante. Ses épreuves lui avaient appris qu'après Birkenau, le reste n'est que du rab !
Commenter  J’apprécie          00
Ma prochaine lecture
Commenter  J’apprécie          00
A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (601) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1745 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}