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3,75

sur 211 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bosphore 1876. Qu'a le plus séduit Loti, officier de marine en mission contre les appétits russes? le regard d'Aziyadé, belle esclave circassienne du harem du vieux Abeddin ou n'est-ce pas plutôt l'amitié de Samuel et Achmet le déguisant en 'Arif', prenant tous les risques pour permettre les rendez-vous secrets, leur attachement infini qui accompagne et illumine sa découverte de Stamboul.

J'ai aimé ce récit coloré, dynamique et concis sous la forme d'un journal, alternant la 'petite aventure du jour' avec les longues lettres de sa soeur ou de son ami.
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Un roman envoutant (j'espère que ce n'est pas trop cliché) que j'ai vraiment savouré petit à petit. Disons tout de suite que ce n'est pas l'intrigue qui m'a plu dans ce livre passionnant constitué de bribes de journal intime, de lettres adressées et reçues et dont on apprend dans la préface qu'il est pour l'essentiel fondé sur des faits réels. Non ce qui m'a énormément plu c'est l'intensité de ce qui est raconté, très romantique ( ou plutôt post-romantique compte tenu de la date) et puis cette plongée dans l'Istanbul de la seconde moitié du XIXème est tout simplement géniale, exotique, dépaysante, mais aussi riche de considérations passionnantes. C'est vrai que j'ai été séduit par la "couleur locale", mais parfois cela sonne encore très contemporain. Ces hommes fumant et discutant interminablement dans la rue, on les retrouve encore à chaque coin de rue ! Il y a également tout un pan de l'histoire de la Turquie et de l'Europe, c'est foisonnant.
Et puis il y a cette intensité dans la vision de l'existence. Et surtout ce style, c'est la principale chose que je retiens de ce classique que je ne connaissais pas et que j'ai découvert avec un immense plaisir. Cela donne incroyablement envie de découvrir la maison de Pierre Loti à Rochefort !
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N°1705 – Janvier 2023

AZIYADEPierre Loti - Calman-Lévy.

Il s'agit du premier roman de Pierre Loti paru sans nom d'auteur en 1879 après pas mal péripéties. Il fait suite à un séjour de Julien Viaud, jeune enseigne de vaisseaux de 27 ans, au large des côtes turques et à Constantinople après l'assassinat des consuls de France et d'Allemagne. C'est une histoire d'amour entre un lieutenant de marine anglais, Loti, et une belle jeune femme circassienne de harem, Hakidjé, rebaptisée aziyadé, rencontrée à Salonique dont il tombe éperdument amoureux. Il porte un nom bien peu britannique, le même avec lequel sera baptisé un autre lieutenant de la marine anglaise Harry Grant dans son roman suivant « Le mariage de Loti ». Quand il est à terre, il s'installe dans un quartier d‘Istanbul, y vit comme un authentique Turc, parlant la langue en oubliant autant que possible la marine. Il semble bien accepté par la population du quartier. Il a à son service deux Turcs, Samuel un jeune garçon pauvre mais débrouillard et Akmet qui se révèle être un collaborateur précieux. Entre deux périodes de solitude et d'ennui ou il se décrit lui-même comme un jeune homme amer et malheureux, il y retrouve une aziyadé amoureuse et Loti devient alors transformé, ébloui par l'Orient (et par aziyadé !), ses mystères et ses secrets. Il vit avec elle et ensemble ils profitent de l'instant d'autant plus intensément que, aussi bien lui qu'elle, savent que leur rêve d'amour prendra fin avec son départ inévitable. C'est un marin en escale ; comme il le ferra dans « Le mariage de Loti » il part quand son bâtiment appareille, abandonnant son amour. Quand il reviendra à Constantinople, en 1887, il apprendra la mort d'Akmet et d'aziyadé dont il dérobera la stèle funéraire et l'installera dans sa maison de Rochefort pour être plus près d'elle. On dit aussi qu'il conserva toute sa vie une bague que lui offrit aziyadé ainsi qu'il en fait le serment dans ce roman.
C'est aussi l'histoire d'un amour romantique impossible qui met en danger la vie de Loti et d'aziyadé. de cet épisode est né un roman qui marque certes son attachement à une femme aimée mais consacre aussi son appétit de vivre d'autres amours, son aspiration vers un idéal et peut-être aussi illustre sa difficulté à se fixer. Comme il le fera dans son roman suivant, « Le mariage de Loti » l'histoire qu'il raconte est déclinée sous forme d'un journal intime et d'un échange de correspondances notamment avec son ami Plumkett. Loti y détaille ce qu'est la vie à Constantinople, les us et coutumes turques, la psychologies des femmes jusque dans la séduction, les bouleversements politiques d'un empire ottoman déclinant. Dans son roman, l'officier reviendra en Turquie après son départ de Stamboul, ne reverra pas Akmet, parti pour la guerre et retrouvera la tombe d'aziyadé, morte de chagrin. Il intégrera l'armée turque, changera son nom mais pas de religion et mourra lors d'une bataille en Arménie, désespéré par la disparition de son amour.
Dans la forme comme dans le fond, son roman est loin de ce qui se faisait à son époque, dominée par Zola et le « naturalisme », qui s'attachait à décrire la société de son temps. Son discours de réception à l'Académie Française du 8 avril 1892 en témoigne. Ce roman est certes un document ethnographique important ce qui le rapprocherait un peu de ce mouvement caractérisé par le réalisme, en même temps qu'un témoignage autobiographique étalé sur deux années, mais sa description de la société turque paraît un peu superficielle et chacun des livres de cet écrivain-voyageur devient non seulement le décor d'une intrigue sentimentale, souvent exotique et attachée «aux grands espaces », mais révèle chez lui sa volonté d'échapper à la réalité pour se réfugier dans une sorte d'idéal. Loti fait montre, comme les naturalistes, d'une riche documentation dans ses écrits mais la mélancolie n'est pas non plus absente de son propos ; il s'agit donc d'un témoignage subjectif.
Même s'il a été un écrivain à succès durant sa vie, ce premier roman, malgré ses descriptions somptueuses, ne connut qu'un succès relatif. Pierre Loti qui écrit fort bien a toujours pour moi cet attrait littéraire qui ne s'est jamais démenti et je déplore qu'il soit aujourd'hui si injustement oublié.


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AZIYADE /Pierre Loti
aziyadé est le premier roman qu'a écrit Pierre Loti, un livre qui évoque les charmes de l'exotisme et les amours exaltés d'un jeune officier de la marine anglaise âgé de vingt six ans et sa belle esclave circassienne aziyadé. Alliant avec subtilité tendresse et cruauté, le récit évolue à travers les couleurs chatoyantes, les parfums orientaux et la sensualité émanant de la jeune fille.
Dans un style très classique, fluide, élégant et bien équilibré, Loti nous offre un roman quand même un peu glacial et cruel ne s'encombrant pas de bons sentiments. Mêlant les charmes de l'orient et l'histoire d'amour, le journal de bord du marin et la correspondance avec amis et famille, Loti nous invite dans un monde qui n'avait pas encore été touché par le modernisme. C'était une époque où les chrétiens siégeaient à côté des musulmans, les prélats arméniens à côté des derviches et du cheik, où l'on entendit pour la première fois sortir de bouches mahométanes cette parole inouïe : « Nos frères chrétiens… » Un grand esprit de fraternité et d'union rapprochait alors les différentes communions religieuses de l'empire ottoman. Les temps ont bien changé de nos jours !
L'histoire commence à Salonique où l'officier de marine Loti sert à bord d'une corvette britannique chargée avec d'autres puissances de refreiner les visées impérialistes de la Turquie vers les Balkans et d'achever en fait le démantèlement de l'empire ottoman Il fait la rencontre de l'odalisque aziyadé qu'il prie de le rejoindre à Constantinople où il doit séjourner prochainement. La rencontre également de Samuel le Grec est déterminante pour lui faire découvrir les us et coutumes du pays. Ces deux êtres rencontrés le même jour vont avoir un rôle décisif dans sa vie. Loti va connaître rapidement une ivresse de l'imagination et des sens à la vue de aziyadé avant qu'il ne découvre que c'est de l'amour :
« On dirait deux êtres qui ne sont réunis que pour goûter ensemble les charmes enivrants de l'impossible… »
En l'attendant il part à la découverte de la ville, prenant l'habit du pays et se faisant appeler Arif, lui le giaour objet de toutes les curiosités. Loti aime ce pays.
aziyadé et Loti se rejoignent à Stamboul et vivent leur amour intensément, mais déjà on perçoit chez Loti une faille : « J'oublierai bientôt ces nuits tièdes où la première lueur de l'aube nous trouvait étendus dans une barque, enivrés d'amour et tout trempés de la rosée du matin. » Sans parler des infidélités déclarées de Loti qui n'est pas un personnage vraiment sympathique, surtout quand il déclare : « J'ai pour règle de conduite de faire toujours ce qui me plait, en dépit de toute moralité et de toute convention sociale. Je ne crois à rien ni à personne, je n'aime personne ni rien, je n'ai ni foi ni espérance. » Rapidement va transparaître l'égoïsme de Loti à l'égard de la jeune fille…
aziyadé parle peu, elle sourit souvent et son pas ne fait aucun bruit. Elle a dix huit ans. Elle aime Loti de tout son être.
« Son âme était pure et vierge, bien que son corps d'enfant, acheté par un vieillard ne le fût déjà plus…Ses yeux avaient plus de charme et de persuasion que toute parole humaine. »
Un beau roman où se mêlent l'autobiographie et la fiction, le narrateur se nommant Loti comme par hasard. Rappelons que Pierre Loti de son vrai nom Louis Marie Julien Viaud, fut un grand voyageur. Jeune officier de marine, il a déjà parcouru le monde avant de tomber amoureux de la Turquie. C'est la reine Pomaré de Tahiti qui lui avait donné ce nom de Loti.
Un beau jour, la corvette doit repartir…

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Un joli passage en Orient avec ce roman-ci. Pierre Loti nous raconte, il est l'auteur mais aussi l'acteur dans l'histoire. Il y rencontre la jeune et belle aziyadé qui n'a que dix-sept et dont il tombe éperdument amoureux. le récit est complémenté d'échanges de lettres entre sa soeur et lui, ainsi qu'avec son ami et lui, restés en Angleterre.
Pierre Loti nous offre un joli dépaysement avec ce passage à Stamboul aux portes de l'Orient, si bien que j'entame ce matin un autre roman de lui, La Mort de Philae.
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J'ai beaucoup aimé.
Il n'y a pas d'actions, de péripéties, d'embûches mais le quotidien de notre personnage principal au multiple facette.
Les sentiments et sensations y sont si bien retranscrits, on est émerveillé par ce décors turc dans le quel on se fait balader, j'ai marché avec Loti, j'ai respiré l'air des rues et entendu les prières du minarets et j'ai rencontré Samuel Achmet et aziyadé.
Quel époque que cette fin du 19e siècle, mis à part le racisme sous jacent que j'attribue à l'époque, j'irai bien visiter cette époque et cette Turquie.
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Notre époque a oublié Pierre Loti, et pourtant quelle grand-mère ne vous en parlerait pas avec nostalgie?
Aziyadé est à mi-chemin entre le roman d'amour, d'aventure et de voyage. Une histoire profonde et saisissante dans laquelle les dernières pages nous arrachent le coeur.
Et si vous trouvez ça "gnan-gnan", référez-vous à la lecture entre les lignes de Roland Barthes, dans "Aziyadé", c'est tout de suite plus sulfureux...
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Encore un beau voyage grâce à Pierre Loti.......
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