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3,75

sur 211 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lecture pleine d'exotisme mais lecture exigeante également. Pierre Loti fait pénétrer le lecteur dans l'intimité de sa liaison orientale avec la belle Aziyadé, l'odalisque de Stamboul, presque une enfant encore, belle Circassienne de harem qu'il rencontre en secret pendant les années 1876 et 1877. Si je dis que Pierre Loti en personne nous offre ce privilège c'est qu'ici la frontière est mince entre l'auteur et le narrateur, également dénommé Loti. Ainsi l'autobiographie se fond-elle dans la fiction, au gré des correspondances et des souvenirs partagés.

Lecture exigeante car la narration est fragmentée en une myriade de paragraphes courts qui donnent une impression d'éparpillement, aussi légers que la fumée des narguilés. Beaucoup de poésie dans le style de Loti, style dont l'Académie n'a certes pas à rougir.

Loti fut un grand voyageur. Jeune officier de marine, il a déjà parcouru de nombreuses mers et vu de nombreux continents quand il élit la Turquie comme sa destination de prédilection. Les charmes de l'orient, les us musulmans, la volupté qu'il connaît auprès d'Aziyadé et qui le mènera vers la passion puis l'amour, tout concourt à l'enivrement des pensées et des sens. Par de superbes descriptions qui vont chercher le détail qui fait la différence et témoigne de l'immersion totale de l'auteur/narrateur dans son univers, ce roman nous entraîne dans un monde très coloré, plein de parfums et de bruits exotiques garants d'un total dépaysement.

Au-delà de l'amour qui unit les deux protagonistes, j'ai plus particulièrement apprécié les échanges épistolaires entre Loti et son ami Plumkett, un être pragmatique et philosophe qui oppose son bon sens au romantisme imprégné de poésie et de spleen de Loti.

Un beau voyage au cours duquel il faut lâcher prise.


Challenge XIXème siècle 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Denis me le faisait remarquer il y a peu, j'aime souvent commencer une critique en parlant de l'auteur. Mais certaines fois, je préfère l'oublier, voir en faire carrément abstraction. Ais-je envie de me pourrir une aussi jolie histoire qu''aziyadé' avec les descriptions de vieux monsieur fardé comme une cocotte dont parlent ses contemporains ? du Pierre Loti-Viaux (prononcer « Lotiveau ») un peu à l'ouest et vivant dans un fatras de pacotille invraisemblable dont me parlait ma grand-mère ? Non.

Donc, contentons-nous de le suivre dans ce roman, le tout premier qu'il ait écrit, celui où il prit comme nom de plume ce surnom de Loti que lui avait donné la reine Pomaré de Tahiti, pour remplacer le prosaïque et peu esthétique Viaud. Il fait peu d'efforts pour en cacher le caractère autobiographique – son héros est un jeune officier de marine, mais anglais. Impossible de le reconnaître dans une telle description ! Son escadre mouille à Constantinople, argument dans les négociations complexes que se livrent les grandes puissances autours du démantèlement de l'empire ottoman.

Notre Loti tombe amoureux de la ville, de ce monde et de ces modes de vies à mille lieux de tout ce qu'il connaît. Un jour, son regard croise une douce paire d'yeux noirs, cachée derrière les épais volets du sérail d'un riche ottoman… La romance qui suit est toute simple et charmante. Par goût, le jeune Loti adopte le costume et le mode de vie turc, loue une petite maison dans un quartier ancien de Constantinople. Là sa belle vient le rejoindre la nuit, incognito. Mais le bateau devra bien repartir un jour...

Grâce à Loti, nous faisons connaissance avec la Turquie d'avant Atatürk, dont la version d'aujourd'hui n'est qu'un pâle reflet – pour le meilleur comme pour le pire.
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C'est à la faveur de l'écoute en podcast sur France culture d'un feuilleton radiophonique, « le Fantôme d'aziyadé », que je me suis souvenue que j'avais ce livre numérique dans les abysses de ma liseuse, l'occasion pour moi de retrouver et de relire Pierre Loti.
Cet écrivain était officier de marine et, à ce titre, il a beaucoup voyagé, notamment dans des pays peu connus à son époque. Ces romans sont donc qualifiés d'« exotiques ».
Encore un écrivain de la fin XIXème et du début du XXème siècles, dont on ne parle presque plus aujourd'hui. aziyadé, son premier roman, a été publié en 1879.

Pierre Loti a eu une véritable passion pour la Turquie, véritable patrie d'élection. Il avait même transformé sa maison de Rochefort en demeure orientale ; il s'y habillait en costume comme les « indigènes » qu'il y avait côtoyés
aziyadé est librement inspiré d'une relation amoureuse que Pierre Loti aurait eue avec une jeune musulmane enfermée dans le harem d'un riche vieillard et nous emmène dans le « vieux Stamboul » (Istambul), décrivant avec force détails et minutie la vie des autochtones. L'aventure est de courte durée, moins d'un an, car l'officier, appelé à d'autres fonctions, doit repartir en Angleterre ; s'ensuivent des promesses et des adieux déchirants…
Quand il revient enfin, quelques mois plus tard, c'est pour apprendre sa mort… Inconsolable, il ira se faire tuer à la bataille de Kars, au service de la Turquie, devenue sa patrie d'adoption.

L'écriture est lente et impressionniste, à la première personne, sous forme d'un journal intime tenu en français entre mai 1876 et mai 1877 par un officier de la marine britannique appelé Loti (sans prénom) et de quelques lettres échangées avec des camarades, officiers comme lui, ou avec sa soeur.
La guerre des Balkans sert de contexte et de toile de fond puis, le récit se focalise sur les rencontres entre les deux jeunes gens et la volonté de Loti de se fondre dans le décor, ne revenant sur son navire d'attache que le plus rarement possible, habillé et vivant à l'orientale avec l'aide de compagnons qui se sont attachés à lui et lui font découvrir des lieux insolites et intimes tout en le protégeant et le conseillant dans ses entreprises.
Les deux personnalités de Loti, menées de front, font tout l'intérêt du récit.
Les odeurs et les couleurs y ont une large part, les lieux y jouent un rôle à part entière, évoluent comme les personnages. Les descriptions des physionomies et des caractères sont très poussées. Certes, il y a des longueurs, mais elles nous en apprennent beaucoup sur la vie dans un harem, les us et coutumes et l'ensemble des traditions domestiques, sociales et religieuses, vues vraiment de l'intérieur avec un regard respectueux et admiratif.

Aujourd'hui, nous pouvons sans aucune crainte suivre des clés de lecture volontairement occultées lors de la parution de ce livre et nous intéresser à l'amitié particulière, toute en proximité et complicité entre Loti et Samuel, particulièrement dévoué ; plus tard, il y aura aussi le jeune Achmet, gai et rêveur, que Loti « aimera sincèrement ». On trouve également des éléments qui conforteraient l'intérêt de Loti pour les personnes du même sexe que lui, un mal-être existentiel et une quête de lui-même dans les lettres.
Une telle lecture enrichit le contexte de ce livre : « c'est ainsi que je me laisse aller encore et prendre à toutes les affections ardentes, à tout ce qui y ressemble, quel qu'en soit le mobile intéressé ou ténébreux ; j'accepte, en fermant les yeux, tout ce qui peut pour une heure combler le vide effrayant de la vie, tout ce qui est une apparence d'amitié ou d'amour ».

aziyadé est l'histoire d'un amour impossible et tragique, rendu plausible par la relative liberté dont semble jouir la jeune femme, mariée à un vieillard ; les déplacements du harem sont très intéressants à lire…
C'est aussi un récit de voyage et de souvenirs, empreint d'une profonde mélancolie ou les fantasmes autour d'une idylle exotique côtoient une forme de fascination obsédante pour la mort car l'agitation humaine n'y semble qu'illusion et vanité.
Un excellent moment d'écoute et de relecture.

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C'est une fabuleuse histoire d'amour qui emporte et transporte vers un Orient de rêve... Sous la plume de Pierre Loti, Constantinople (Istanbul) devient le lieu de toutes les féeries, de tous les possibles. le héros, officier de marine, vit une passion mais aussi une transgression culturelle avec Aziyadé, concubine d'un riche marchand originaire de Salonique. Une grande partie du mythe oriental a vu le jour avec la parution de ce roman (le premier de Pierre Loti) en 1879.
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C'est un roman autobiographique, en apparence, qui raconte les années passées par Loti en Turquie et l'amour qu'il va ressentir pour la belle Aziyadé. C'est bien écrit, avec poésie et précision, notamment dans les descriptions des villes et des paysages de Turquie. L'histoire est par contre plus confuse, il ne s'y passe pas grand chose mais on entre dans une époque peu connue, celle de l'empire ottoman, de l'intérieur puisque Loti va se faire des amis et vivre au milieu de ce peuple.
Il y a aussi un parfum sulfureux parfois, des intrigues féminines propres aux harems et des découvertes par toujours glorieuses pour Loti.
Enfin, la préface de Barthes est précieuse.
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Qui connaît Pierre Loti, natif de Rochefort, mis à part les Rochefortais et quelques bibliophiles qui n'ont pas vu que le Romantisme et le Réalisme en cette deuxième moitié du 19ème ?
J'exagère un peu : "Pêcheurs d'Islande" a eu sa renommée. Néanmoins, Loti s'efface derrière des auteurs plus "officiels", poètes, voyageurs, marins, baroudeurs ... ce que fut aussi Pierre Loti. Pourquoi bouder notre plaisir ? La vision d'Orient que nous donne "Aziyadé" s'inscrit parfaitement dans l'Orientalisme littéraire que Flaubert, Hugo, Baudelaire et tant d'autres ont mis au goût du jour.
"Aziyadé" est un hymne à la femme orientale : sensuelle, envoûtante mais décomplexée (pardon pour ce terme anachronique), la belle maîtresse du narrateur parcourt ce livre qui pourrait être autobiographique. On y découvre aussi la passion de l'auteur pour la Turquie, et l'on est à son tour envoûté par les splendeurs d'un Orient millénaire. Byzance, Constantinople, Istanbul (Stamboul comme l'écrit Loti) la ville aux trois visages vit et vibre à chaque page.
Ce roman en grande partie épistolaire est à la fois un témoignage précieux, un fabuleux récit de voyage et une histoire d'amour fascinante.
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Ce livre m'a plu essentiellement dans les quelques échanges épistolaires entre Loti et son grand ami. Surtout les mots ce celui-ci, d'ailleurs... D'ailleurs, ce terme convient bien au livre, il parle d'un temps suspendu avant les horreurs de la guerre, un temps calme, plus ouvert. Enfin, ouvert pour les hommes parce que pour les femmes, c'est une tout autre enseigne. Autre temps. Ailleurs.
Thématique : solitude ou égoïsme, amour, amitié, croyance... de tout petit sujet, vous l'avez saisi.
A part ça, Loti comme je le lisais je ne sais plus où est un vrai peintre, chaleureux, des lieux et des gens, des situations. Je ne peux que plussoir.
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Pierre Loti est un écrivain classique francais qui nous offre uci son journal decrivant ses voyages en Orient notamment.Comme tour journal,celui ci fourmille d'anectode et de souvenirs quotidiens qui forment au final un ensemble cohérent et tres facile à lire.Le style classique est tres bon et jamais l'ennui ne s'immisce dans ces pages.Les deux livres Aziyade et Fantome d'orient sont complémentaires car se situant dans le même univers et a la même epoque.Un bel ouvrage permettant de redecouvrir l'oeuvre de cet auteur.
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L'écriture de Pierre Loti est subtile, exotique, colorée, nuancée, romantique et pleine de soleil.
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On s'attache aux personnages. J'ai été emporté par les descriptions du pays
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