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3,73

sur 4020 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
En finir avec Eddy Bellegueule est le deuxième roman d'Edouard Louis que je lis, son premier en fait.
Autant j'ai bien aimé le précédent, je l'ai trouvant touchant d'une certaine façon, autant celui-ci m'a dérangée : la violence des mots, des gestes, des actes était trop présente, sans filtre.
Edouard Louis fait une sorte d'étalage de ce qu'il a subi étant enfant et jeune adolescent, rejetant la faute sur sa classe sociale, sa famille, les voisins qui vivent avec cette sorte de fatalité, comme si tout était figé et parce que lui, "différent", veut s'extraire de ce monde , il est montré du doigt, rejeté, fautif.
Son départ pour le lycée dans une autre ville va changer sa vie, lui apporter une nouvelle condition sociale, mais finalement, rien ne change vraiment...
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Ce livre est crû et violent ; crû parce que l'auteur décrit de manière clinique les crachats, les jeux sexuels, les moqueries etc. ; violent parce que les personnages sont durs, souvent méchants, artificiellement virils, il n'y a pas de place pour la bonté, l'empathie.
Ce village de Picardie, les gens qui y habitent, la famille de l'auteur sont décrits comme des gens frustres, sans culture autre que la télévision allumée tout le temps, le foot, vulgaires et grossiers dans leur vocabulaire, leurs manières. Ca se passe en 2000, mais chez ma grand-mère, pas très loin de là, dans le Pas-de-Calais, la vie dans les années 50, était moins misérable.
C'est un mélange d'autobiographie et d'essai sociologique dans lequel l'auteur essaie d'éclairer ce qui se passe avec la notion de déterminisme social, de classe sociale. Et souvent c'est simpliste. Par exemple, quand sa grand-mère utilise comme carafe d'eau une bouteille en plastique ayant contenu de la lessive, c'est aussi un effet du déterminisme social ?
J'ai été gênée par cette façon de jeter devant le regard de tous l'intimité de sa famille, de ses parents. Ce livre semble être une forme de psychothérapie pour l'auteur.
Mais sera-t-il capable d'écrire autre chose ?
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J'en ai fini avec Eddy Bellegueule et Edouard Louis aussi. Je comprends que l'auteur ait voulu écrire son histoire, en faire un exutoire. Mais ici, point de romance ni de belles lettres, c'est la beautifude dans toute sa splendeur qui y est décrite, la misère sociale et intellectuelle, et pas que. Sans aucun recul, sur rien, l'auteur nous expose à un voyeurisme forcé. Et c'est réel. Sa famille, avec peu d'éducation comme il le considère, est toujours là. Ceci dit, j'ai du mal à comprendre qu'un adolescent ait conscience de sa misère sans aucun point de comparaison avant de rentrer au collège. Bio-fiction? Bref, lecture très gênante, mais suis contente de l'avoir lu pour ne pas avoir d'idées préconçues. Mais là, c'est bon, l'idée est maintenant faite, j'ai donné 😉.
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La part de fiction ajoute à cette semi-autobiographie sans recul trop de victimisation. On a, malheureusement presque tous, envie d'écrire un livre pareil pour se défouler. Faut-il encore manquer de pudeur et de respect des siens pour le publier. J'ai trouvé l'ensemble saoulant de misérabilisme et d'exhibitionnisme, et pourtant je ne suis pas le mâle ni l'homophobe décrit là-dedans (mais un peu le bagarreur gringalet).
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J'avais déjà rédigé une critique de ce livre mais, ayant remis le nez dans le texte de l'auteur, je n'ai plus été d'accord avec mes propos. Dont acte. Eddy connait une enfance et une adolescence marquées par le manque d'argent et la pauvreté intellectuelle dans le nord de la France. Moqué car il a des manières de fille, il se montre bon élève, trace sa route et intègre l'école normale supérieure. La révolte d'Eddy et sa volonté de devenir cet Édouard Louis qui le transporte tout d'un coup dans une histoire bourgeoise sont la force de ce livre. J'ai par contre été gênée par le balancement entre le témoignage et le roman. Et aussi par la volonté manifeste de faire passer ce texte percutant et bien écrit pour un monument si incontournable qu'il est difficile de le critiquer...Donc une belle redécouverte mais une critique nuancée...
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La misère est bien retranscrite, mais c'est trop. L'auteur en rajoute encore des couches et des couches sur le jeune homme Eddy, qui se fait tantôt maltraiter par des collégiens,, tantôt violer, j'en passe.

Au début, je me suis dit, cet ouvrage c'est un témoignage de la misère sociale et des problématiques de l'acceptation de l'homosexualité (voire du transgenre), mais au bout des deux tiers du livre, il y a tellement de misère à la misère que ce n'est plus plausible.

Un peu l'impression que l'auteur voulait en rajouter encore et encore, les scènes de viol sont pénibles.

J'ai un peu l'impression d'avoir perdu mon temps.
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Ouf, j'en ai fini avec Eddy Bellegueule. Ça, c'est fait !
Reste maintenant à comprendre ce qui, dans ce roman autobiographique aux allures de règlement de compte malsain, a tellement enthousiasmé les foules à sa sortie en 2014. Et là j'avoue que je sèche un peu...

J'avais entendu parler d'un "texte coup de poing, dur et poignant".
Mouais, bof.
On m'avait fait miroiter une brillante analyse sociale, écrite dans style percutant qui, "supersposant deux niveaux de language mis en évidence par la typographie, devait donner toute sa force au récit"...
Mouais, re-bof.

Pour ce qui est de l'analyse sociale, j'ai pas trouvé ça flagrant.
Plutôt un cri de rage, une charge tous azimuts menée par un Edouard Louis revanchard contre tous ceux qui changèrent son enfance en enfer. Traumatisé (on le serait à moins !) par les multiples actes de maltraitance et d'exclusion dont il fut victime dès son plus jeune âge, Edouard tire à vue. Sur ses parents d'abord, sur leur indigence crasse et les carrences affectives abyssales d'une cellule familiale en lambeau, puis par extension sur ses frères, soeurs, cousins, oncles, "camarades" de classe, tous coupables d'être nés là, sur ce terreau putride rongé par la violence, l'alcoolisme, la misogynie et l'homophobie...
Pas vraiment d'analyse donc, ni nuance, ni recul, ni contradiction, pas même une once d'espoir. Juste un constat terrible, l'expression brute et un peu vaine d'un profond malaise qui bien vite devient contagieux au point d'écoeurer le lecteur. Remarquez, dès la toute première phrase nous étions prévenu : "De mon enfance je n'ai aucun souvenir heureux".

Quant au style prétendument novateur et décapant, là encore je reste sur ma faim. L'insertion à la volée, au hasard et en italique, de toutes ces phrases parlées, souvent vulgaires et bancales, a fini par me fatiguer un peu ... et je n'ai d'ailleurs pas trouvé le reste du texte d'un niveau nettement supérieur. Peut-être la lourdeur du fond - glauquissime ! - m'a-t-elle empêché d'apprécier à sa juste valeur la présumée virtuosité de la plume.

Dommage, la révélation littéraire de la rentrée 2014 restera donc pour moi un beau succès éditorial, mais certainement pas un bon souvenir de lecture.
Evidemment, on ne peut qu'être touché par les conditions de vie dramatiques de l'auteur, et par ses aspirations légitimes à s'extirper de la fange par le haut (l'écriture, la culture, le théâtre).
Hélas on ne peut s'empêcher dans le même temps de trouver son réquisitoire un peu "facile" et on a bien du mal à déterminer où se situe la frontière entre témoignage et caricature, tant les clichés sont nombreux. On peine à croire qu'une telle misère - matérielle et affective - ait encore pu sévir, même au fin fond de la Pircardie, au début des années 2000.
On regrettera enfin qu'Edouard Louis, tellement stigmatisé pour son extrême sensibilité et son attirance précoce pour les garçons, stigmatise à son tour, à longueur de chapitres, sans le moindre discernement.

Sans doute ce livre lui aura-t-il servi de thérapie et d'exutoire (comment lui en vouloir, s'il a vraiment traversé toutes ces épreuves ?), mais pas sûr pour autant qu'une telle publication mérite tous les éloges dont les médias l'ont gratifiée.
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Ouais ! J'écris cette note plusieurs années après l'avoir lu. Parfois en lisant les autres critiques, on se dit : "ah oui c'était ce livre là !" Alors j'essaye de me remémorer avec vos phrases. Rien... si ce n'est que je me rappelle vaguement d'une écriture poignante.
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A la sortie de ce « roman », le tapage médiatique m'en avait carrément éloignée. L'exclusion, les différences de classe, les souffrances d'un enfant puis d'un ado dans une contrée paumée dans la France du 21ème siècle : de nombreux sujets qui ne peuvent laisser de marbre. Ce fut le cas. Cependant, malgré une rédaction saccadée, des propos en italiques comme s'ils avaient été appris par coeur et relatés tels quels, vulgaires et sans pudeur provenant de ses interlocuteurs au quotidien, beaucoup de violence, l'émotion aurait pu être vive et la compassion réelle. Ce ne fut pas le cas.

Une grande admiration pour le chemin parcouru par l'auteur ne me permet toutefois pas d'éprouver les sentiments que devraient dégager ce livre, dans lequel il livre une analyse d'une société qui, s'il n'en dévoilait pas la période, pourrait être celle d'une civilisation barbare.

Habituellement très sensible à la douleur d'autrui, je n'ai pas aimé lire ce déploiement de violence comme règlement de comptes sur la place publique. Aurais-je émis la même critique si ce livre avait été présenté comme un roman ?


Lien : https://mireille.brochotnean..
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Je n'ai rien aimé de ce livre. Ni le sujet, tellement exploré par cent écrivains de la bêtise atroce de la classe populaire. Ni le style, comment appeler cela un style?..ce faux parlé" peuple inséré en italique ...
Peut être qu'étant de deux générations précédentes je ne découvre rien de neuf dans ces troupeaux d' ignorants, stupides, brutes en tout, incapables de s'élever à cause du casse pattes...Non, rien de neuf dans ce devoir de vacances, rien de neuf ni au nord, ni au sud, ni hier, ni demain...Bye Bye Eddy Louis
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