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3,72

sur 3899 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Je n'aime pas le voyeurisme des émissions de télé-réalité. Il en est de même pour les livres du même acabit.
J'aime la pudeur.

Je comprends que pour ce jeune homme ce livre ait été salutaire, mais moi, il m'a beaucoup gênée.
Je comprends sa souffrance devant les insultes, les coups, la violence sous toutes ses formes, sa solitude, sa différence (il est homosexuel). Je comprends qu'il ait eu besoin de vider cette poche de pus, mais fallait-il le faire sur la place publique ?
Je n'en suis pas sûre.
Cependant, je lui pardonne ses épanchements. Je lui pardonne parce qu'il est jeune et qu'il manque de recul face aux événements. Ce livre est une erreur de jeunesse. Ce n'est pas la raison qui le fait parler, là maintenant, mais l'humiliation subie, la détresse.


Famille Groseille, famille Duquesnois. On en connaît tous.
La vie n'est pas un long fleuve tranquille, c'est vrai.
Je me suis souvent sentie concernée par les faits qu'il relate. Un milieu social peu favorisé, une famille nombreuse, le manque d'argent perpétuel, le manque d'amour... Tout ça je l'entends.
Mais ce que je refuse c'est de prendre pour cible sa propre famille et de laver en public son linge sale. D'aucuns diront qu'il fait acte de constat social. Non ! Un constat social ne pointe pas du doigt les personnes concernées. J'aurais préféré qu'il maintienne le postulat cité sur le livre "roman" et non pas témoignage.


Édouard Louis a réussi à faire des études, à se sortir de la misère. Je trouve ça fabuleux.
Renier ses origines, cracher dans la soupe, je trouve ça malheureux.

Il n'est pas le seul à avoir réussi, d'autres s'en sont sortis aussi. Mais tous n'ont pas eu besoin, pour cela, de révéler au grand jour la vie intime de leurs parents.
Je me demande, après ce livre, comment doivent vivre ses parents dans leur petit village picard. Ils sont (re)connus maintenant. Ils sont passés à la télé (pas directement c'est vrai). Mais je suis sûre, en fait, qu'ils auraient préféré être reconnus dans l'émission "la roue de la fortune"...

Puisse ce livre, cher Édouard, n'être pas un profond regret dans quelques années...
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Une lecture qui me laisse un vilain sentiment de malaise, moins pour le sujet pourtant glauque en diable, que d'une part pour la manière dont le petit monde de la critique littéraire l'a monté en épingle avec cette condescendance bienveillante qui le caractérise quand il s'agit de parler de "la France d'en bas", et d'autre part parce que je m'interroge sur les véritables intentions de l'auteur à mettre en pleine lumière son environnement sous une forme autobiographique à peine voilée.
Voilà, un goût de bizarre qui me perturbe au point que j'en oublie de mettre des points dans mes phrases.
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Je n'avais pas été mise aussi mal à l'aise par un livre depuis Rien ne s'oppose à la nuit. Il y a dans ces livres qui dénoncent d'autres personnes ou un mode de vie, quelque chose d'insupportable pour moi, lié à l'impossibilité pour les autres de répondre aux attaques (en l'occurence, les parents de l'auteur peuvent répondre mais dans des journaux qui recherchent forcément le croustillant alors que le support de l'auteur est tout autre). Je sais que ceux qui ont aimé ce livre que je ne peux qualifier de roman puisque tout y est vrai, vont rétorquer qu'il ne dénonce rien, qu'il se contente de décrire. Je crois que ce ton qui se veut objectif m'a encore plus agacée. Dans sa description du milieu populaire dont il vient, il n'épargne personne : son père ne se lave jamais le matin, chez sa grand-mère, ça sent le chien sale mais c'est encore pire avec les ados qui soit le battent tout en s'attachant à lui ou le sodomisent dans la scène la plus glauque qui m'ait été donné de lire depuis très longtemps ; et pourtant, je ne lis pas des bleuettes. Il n'y a aucun élément positif dans ce milieu. Dans le milieu d'où il vient, personne ne se comporte comme vous (enfin je le suppose) et moi et c'est finalement ce qui m'a le plus dérangée. J'ai eu l'impression qu'il nous englobait dans son monde, celui qui l'a sauvé de là d'où il vient et qu'il pointait du doigt l'autre, celui qui est si éloigné de notre quotidien, en nous disant : vous m'avez sauvé, vous qui connaissez le pouvoir des mots, vous qui aimez lire, d'un monde dont vous n'avez aucune idée et dont je vais vous ouvrir la porte. A la fin, ce jeune homme nous explique qu'il est fâché depuis longtemps avec son père et que sa mère n'est pas ravie qu'il parle de sa famille. Quelle surprise!

Je n'ai pas toujours été d'accord avec ses analyses. Par exemple, il explique le fait que son père et d'autres hommes refusent d'aller chez le médecin par un désir de paraître viril. Pour avoir côtoyé de près ce refus, je pense plutôt qu'il est dû, entre autre, à un manque de confiance envers les médecins et à une lutte des classes : le médecin, très à l'aise financièrement sans faire grand chose (je traduis d'autres pensées que la mienne, j'ai beaucoup d'admiration pour mon médecin) représente l'ennemi. Et si bien sûr, je ne peux expliquer les coups, je comprends tout de même que de trouver son enfant dans la situation dans laquelle sa mère le trouve alors qu'il n'a que dix ans peut faire perdre les pédales à de nombreux parents. D'ailleurs, cette scène m'a été insupportable. Je lui accorde le sens de la formule:

Dans la chambre flottait encore l'odeur du cri de mon père.

Et j'ai aimé l'idée que ce qui le fait venir à la culture est sa différence et son besoin de se trouver une autre famille que la sienne, dans laquelle il ne se reconnaît pas, ça m'a semblé une idée originale. Je ne comprends pas que ce roman soit à ce point encensé dans les média, ou plutôt si, je me doutais que les intellectuels parisiens allaient adorer cette description pathétique de nos campagnes (ne prenez pas ces attaques pour vous si vous avez aimé mais il faut quand-même avouer que l'absence de nuances dans les média sur ce livre a de quoi nous obliger à en chercher la cause). Et dans cette autobiographie, certains passages ne m'ont pas paru crédibles, notamment le fait que sa soeur joue l'entremetteuse entre sa copine et son frère beaucoup plus jeune qu'elles. Je sais que beaucoup d'entre vous voient dans ce roman une dénonciation de l'homophobie. Pour moi, c'est une dénonciation teintée de mépris d'une classe sociale.

Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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J'avais vu l'auteur a l'émission de la grande librairie,et l'enthousiasme sur le plateau à propos de son livre m'était reste en mémoire.J'ai donc saute sur l'occasion lorsqu'on a voulu me le prêter.Je l'ai lu par curiosité pour voir comment ce sujet sensible était traité.En fait,je n'ai pas trouvé que c'était de la littérature,ni un roman,mais un récit en forme d'exutoire que j'ai survolé,tant l'auteur veut nous mettre le nez sur tous les détails des scènes les plus sordides de sa jeunesse.et pour cela je pense qu'il y a des interlocuteurs spécialisés pour en faire quelquechose de constructif. je n'aime pas qu'on me prenne en otage afin que je sois dans le voyeurisme; je fais le parallèle avec un pseudo cinéma ou certains metteurs en scènes déversent toutes leurs horreurs pour se libérer.Je suppose que c'est à lui que cela a fait du bien .Et en même temps nous sommes dans une société ,où les gens aiment de plus en plus tout dire,déballer sans en faire grand chose. Devant des situations humaines difficiles et sordides,j'aime à dire qu'on est dans du Zola ou dans le sordide de situations à la Maupassant car le lien est fait là dans une humanité littéraire qui redonne espoir.
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Qu'est-ce qui a pu créer une polémique à partir de ce livre ? Je cherche encore... et en vain.
Le genre fausse/vraie auto-fiction/biographie n'est pas des mieux servis ici.
On n'est ni près du roman naturaliste ou d'une réelle monographie ethnologique, ni près non plus d'un roman vraiment riche et intéressant.
Bon, ça se lit, et on le lit en une petite heure ni perdue, ni rendue plus intéressante par cette lecture...
et vraiment, on cherche pourquoi la polémique ?
Le monde décrit est bien réaliste et proche de ce qu'on connait tous autour de soi à moins de vivre chez les bisounours. Côté littérature, Annie Ernaux est allée plus avant, et d'autres plus loin.
J'imagine le bien que cela a fait à l'auteur, je l'espère du moins. Pour le reste, c'est bien le souci, ce livre ne m'a pas touché, ni dans un sens ni dans l'autre.
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A peine commencé et la première page même pas terminée que je suis prise d'une violente nausée à cause de cette histoire répugnante de crachat.
Ça démarre très mal et ça me coupe immédiatement l'envie d'aller plus loin. Un telle entrée en matière ne laisse rien présager de bon quant à la suite et je me demande si tout le reste du roman est du même acabit
Vite, vite j'en finis aussitôt avec Eddy Bellegueule et je remets le bouquin dans la bibliothèque. Je le ressortirai peut-être, quand mon estomac sera moins retourné, mais en évitant soigneusement de relire la première page.
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Si j'ai apprécié la prose d'Édouard Louis, si je comprends son désespoir et son dégoût, si je compatis à son isolement et à sa solitude; je n'ai pas aimé ce livre, pas du tout. Peut être parce qu'à quelques kilomètres de l'autre côté de la frontière belge je viens du même milieu social, de pratiquement la même génération et que son mépris des gens me blesse... Sans doute, les préjugés, la xénophobie, la misogynie, l'homophobie, la misère et la résignation ambiante ont-ils gangrené nos enfances, mais je persiste à croire, j'ai besoin de croire qu'il n'y avait pas que cela... Puissiez-vous vieillir et mûrir monsieur Louis, avec le recul sans doute, et l'expérience sûrement une forme de pardon viendra adoucir votre dégoût, j'allais presque dire votre haine.
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En finir avec ce livre… En finir alors que je n'en suis qu'à la moitié. Mais je vais aller jusqu'au bout parce que je veux savoir s'il y a une fin.
Il n'y a pas d'antonyme au mot bienvenue. Alors je l'invente : malvenue. Malvenue au pays où les hommes sont divisés en deux, les durs qui picolent et se fendent la gueule en traitant les autres de pédés, de tarlouzes et autres amabilités. Malvenue au pays des gonzesses, celles qui font des mômes sans savoir faire autre chose, en sortant de l'usine ou du supermarché quand on n'a pas d'autre choix, ayant quitté le lycée ou le collège à seize ans, de toutes façons ça sert à quoi d'envisager des études quand il n'y a pas d'autre boulot derrière, et en plus ça coûte cher.
Vous connaissez les “Groseille”, cette famille du film d'Étienne Chatilliez, « La vie est un long fleuve tranquille », alors imaginez un village dont la population n'est constituée que de Groseille. Et quand on s'appelle Eddy Bellegueule, qu'on n'est pas un dur, qu'on se sent étranger dans son corps de garçon, avec des parents qui vous traitent de débile parce que vous parlez plus haut que les autres en faisant de grands gestes, vous êtes forcément le pédé de la famille.
Alors Eddy il souffre, et un jour qu'il est parti, il s'appelle Edouard et devenu adulte, il écrit son histoire au pays des Groseille.
Ce livre, un roman, aurait dû porter la mention chronique, histoire vécue ou autre chose. Mais roman, ça doit porter une part d'intrigue qu'elle soit policière, fictionnelle, romantique ou historique. Cette histoire c'est presque une biographie - seulement sur les années d'enfance. « Chroniques de la haine ordinaire », ce titre déjà utilisé par Pierre Desproges dans un registre plus humoristique, humour noir j'entends, aurait pu convenir à ce récit.
La haine, à l'égard des autres : ceux qui picolent, ceux qui ne picolent pas, ceux qui font des études, ceux qui ne branlent rien, les femmes, presque toutes des salopes, les bourges, les arabes, les noirs, les étrangers en général, l'épicier qui ne veut plus faire crédit, les patrons, et donc aussi les pédés et les gouinasses, le voisin avec qui on prend l'apéro jusqu'à plus soif et qu'on déteste parce qu'il reluque ta gonzesse ou ta fille.
Alors pourquoi il a écrit ce livre Edouard, sur Eddy, le pédé. Pour exorciser son calvaire, pour s'affranchir de sa propre histoire, pour dédiaboliser son corps ennemi, pour témoigner de cette violence quotidienne qui fait le lot d'une partie de la population, à l'école, à l'usine, dans la rue, chez soi… Quelles raisons à cette violence ? La misère à priori. La misère pécuniaire, la misère culturelle, intellectuelle, sexuelle, la misère des sentiments que l'on tait de peur de passer pour un faible.
Je ne suis pas sûr qu'au bout du compte Édouard se soit débarrassé d'Eddy, l'ait rangé au rayon pertes et profits, plus pertes que profits d'ailleurs. Il l'a enterré, avec son alcoolique de père, son “handicapée des sentiments” de mère, son connard de frère, et tous les durs du village. L'écriture, sans fioritures forcément, ressemble à tous les gens du village, dure, grossière, brute, ponctuée sans arrêt d'insultes, de jurons, de coups, de propos sexuels, viols, sodomie, humiliations, jusqu'à l'écoeurement. On me dira que justement, c'était cela qu'il fallait écrire, avec ces mots-là, ceux de tous les jours, ceux de la vérité. Peut-être, mais moi j'attendais plus au terme du livre. Une sorte d'apaisement, de prise de distance, d'élévation qui aurait pu calmer la colère qui sourd derrière chaque page. Et c'est pour cela que je ne pense pas qu'il ait réussi totalement. Il fait “comme si”. Comme s'il avait tendu non pas un voile pudique sur cette enfance volée, mais une barricade faite de tôles ondulées et de vieilles planches dont il faisait des cabanes avec ses “copains” pour se cacher et faire des “trucs” derrière.
Je n'ai pas adhéré, j'ai souffert, j'ai lutté, je ne regrette pas de l'avoir lu, mais je ne le recommanderai pas à quelqu'un d'autre.
Dommage.
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Ce livre a certes des qualités, il est prenant par l'enfer qu'il raconte : un jeune homme qui se découvre gay dans un milieu modeste où il n'a pas le droit de l'être et où il subit des humiliations répétées. Mais le côté règlement de comptes familial ne nous montre pas un auteur à part entière, on a la sensation de lire le journal intime et vengeur d'un adolescent qui se libère de ses parents en leur rendant humiliation pour humiliation . Ainsi la détestable scène où il raconte comment ses parents font l'amour, les mots qu'ils se disent, où on a l'impression d'une vengeance via la "littérature" ( un bien grand mot pour ce livre) , cela met mal à l'aise. Et la réduction des parents à leur catégorie sociale est caricaturale et simpliste. Cela ne mérite pas le remue ménage médiatique qu' a provoqué ce témoignage à sa sortie.
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Le moins que l'on puisse dire pour commencer, voilà une lecture qui ne laisse pas indifférent.

Pour autant, en ce qui me concerne je n'ai pas du tout aimé. Je dirais que le seul point positif que j'en retire est de me vacciner définitivement de l'envie qui pourrait me prendre d'écrire mon autobiographie.
Point qui m'intrigue d'autant plus que je me demande réellement ce qui a trait au roman dans cet ouvrage (si quelqu'un a la réponse, ça m'intéresse)

Alors certes, ce pauvre Eddy a vécu des choses bien difficiles.
On comprend qu'il ait des comptes à régler, mais j'ai été vraiment choquée de ses propos, de ses sarcasmes, des phrases tournées en dérision.

Je me suis sentie l'otage de sa rancoeur, comme s'il m'interpellait en disant "t'as vu hein, comme ils ont été avec moi, tu les as vus ces rustres de picards, tous des incultes, des racistes"
Comme si l'auteur se servait de son livre, et donc de moi, lectrice, pour se venger et faire mal, en plus d'exorciser sa douleur.

Au final et à cause de ce ressenti, je n'ai pas été touchée par les malheurs d'Eddy, et j'ai passé les 220 pages à me demander quel était l'intérêt de ce livre.

Une énorme déception.
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