L'horreur à la Lovecraft, c'est de découvrir qu'il existe les monstres les plus fous et que ces monstres font partie de nous.
Non seulement parce qu'ils apparaissent dans nos cauchemars, parce qu'ils veillent jour et nuit.
Le Cauchemar d'Innsmouth, c'est l'histoire de l'évolution de l'humanité à l'échelle d'une ville en putréfaction ; elle sent le poisson cette ville. Sa situation au bord de la côte n'en fait pas un port de plaisance, loin de là, mais la pêche est bonne pour les habitants d'Innsmouth, tellement qu'on dirait qu'on multiplie les poissons ; la ville en est même infestée. Les poissons seraient-ils à l'origine de l'épidémie qui sévit en ville ?
Ah, comment ça ils sont pas frais mes poissons ?
Et les habitants d'Innsmouth? Pourquoi sont-ils si repoussants ? Ils feraient peut-être mieux de manger des légumes au lieu de ne manger que du poisson parce qu'il paraît qu'on devient ce qu'on mange. (C'est ce que j'ai entendu dire) Enfin je dis ça mais je crois qu'ils s'y prennent autrement bien que Lovecraft ne nous fasse aucun dessin. Quoique ...
Ce qui est fantastique chez Lovecraft, c'est de se dire que l'étrange(r) nous est familier, parce qu'on fait tous partie d'une seule et même grande famille. Personnellement, il m'arrive de me traiter de morue (C'est dans mes gênes). Il paraît que l'homme descend du singe mais au fond, moi je dis qu'on est tous des poissons. Et non je ne suis pas folle bien que Kundera dise le contraire. “"Suppose que tu rencontres un fou qui affirme qu'il est un poisson et que nous sommes tous des poissons. “ Il y a fort longtemps, des espèces de poissons ne sont-ils pas sortis des eaux ( à la manière de la Vénus de Botticelli) pour être les premiers à fouler la Terre ? Moi je comprends pas très bien l'évolutionnisme. Mes ancêtres, c'est des singes et/ou des poissons ? Moi je veux bien, j'ai toujours rêvé d'être un oiseau.
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Pour ma part j'ai lu le recueil contenant 6 nouvelles qui se situent toutes autour de et à Arkham, ville imaginaire créée par Lovecraft (n'en déplaise aux fans de Batman), avec son université "Mikatonic", sa bibliothèque contenant le "nécronomicon" (entre autres livres obscurs), qu'il vaut mieux ne pas trop fréquenter si on ne veut pas finir dans son asile psychiatrique, lui très fréquenté ! Muarf !
"Le cauchemar d'Innsmouth" : nous plonge direct dans une ambiance hyper-glauque, fort bien distillée et dosée de plus en plus fortement au fur et à mesure qu'on avance dans "Innsmouth" avec le "Je" du narrateur, fort bien utilisé dans la montée en puissance de l'angoisse, avec la découverte finale... C'est, il me semble, la nouvelle la plus longue du recueil, encore que la seconde se défend bien aussi... Les descriptions de la ville d'Innsmouth et de ses "personnages" sont hérissantes, vraiment, on s'y croirait, j'ai adoré !
Edit d'Halloween 2019 : j'ai relu "Le Cauchemar d'Innsmouth" (juste cette nouvelle), ça reste une de mes nouvelles de Lovecraft préférée. L'ambiance est fabuleuse, et même si on a un récit "j'ai vu que", cela reste assez vivant puisque c'est un personnage qui raconte, plutôt que des archives et des documents. Je crois que je l'ai même plus appréciée en relecture !
"La maison de la sorcière" : Celle-là m'a moins accrochée. Si l'analogie mathématique/sorcellerie (autres dimensions) est plutôt bien amenée, elle est un tantinet plus abstraite, et de fait, j'ai été moins plongée dans l'ambiance parce qu'à vouloir essayer de suivre le délire de ce pauvre Gilman, je me suis un brin perdue dedans. La fin (le dernier tiers) donne pourtant une ampleur un brin plus intense à l'ensemble de la nouvelle et on plonge dans l'horreur, la vraie, avec sacrifices humains...
"Celui qui hantait les ténèbres" : J'ai beaucoup aimé, à la fois la narration et la façon d'amener le récit. (oui c'est curieux car d'habitude je n'apprécie pas ce genre type "rapport".) Mais je trouve qu'ici les citations directes de ce qu'a écrit Blake apportent une note très angoissante.
"Air froid" : Encore une très bonne nouvelle. le fond en est vraiment très intéressant. le hic c'est que je m'y attendais donc je n'ai pas eu la surprise de la fin, mais je l'ai presque trouvée trop courte et pas assez fouillée...
"L'indicible" : Celle que j'ai le moins appréciée du recueil. (Plus elles sont courtes et plus je suis frustrée, semble-t-il !); elle est vraiment très courte, peu détaillée, pas assez pour que l'ambiance soit vraiment à l'horreur. Pas eu le temps d'entrer dedans que j'en étais déjà sortie, en fait.
"Le monstre sur le seuil" : une histoire de "possession" très étrange, bien écrite, et qui peu à peu "dérange" la raison comme pour ses protagonistes, vraiment excellente !
Bref, c'est un excellent recueil dans l'ensemble, du très bon Lovecraft !
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Une superbe introduction à Dagon avec ses profonds et hybrides profonds qui amènent du dérangement concernant leurs aspérités physiques et leur transformation. Dans les récits de HPL on n'a pas forcément peur car ses explications/descriptions prennent le pas sur les émotions et j'aime beaucoup cela.
Le mythe de Dagon (avatar possible de cthulhu ?) peut également faire penser à la civilisation Atlante.
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