Il sentit se communiquer à lui la vibration de l'orage, il respira profondément. Dehors était la vie, son infinie et poignante réalité. Au-dessus d'un petit bassin pour les enfants se déployait un arc-en-ciel, un éventail d'eau aux couleurs de faisan, il pouvait presque en éprouver la fraîcheur. Un instant, il l'associa à la pluie qui tombait déjà quelque part; un soupçon d'espoir vacilla en lui, rien en particulier, rien que l'espoir en soi peut-être. Puis il rit: naturellement c'était le jet d'eau et non la pluie qui produisait l'arc-en-ciel, son espoir était artificiel et fallacieux. Lorsque la pluie viendrait vraiment, apportant un remède à la sécheresse, le soleil aurait déjà disparu, tout comme il arrive quand la folie s'empare d'un homme, l'esprit ne la reconnaissant pas, il n'en éprouve aucun soulagement.