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EAN : 9782081310483
288 pages
Flammarion (28/08/2013)
2.73/5   20 notes
Résumé :
« Tu crois que je suis en train de rater ma vie ? » C est la question que se posent, peu ou prou, tous les personnages de Mobiles. Pourtant, Pauline, Raphaël, Mathias et les autres n ont que 25, 30 ans tout au plus, l âge où on est censé avoir l avenir devant soi. à ceci près qu ils entrent dans la vie active. Comment trouver sa place dans cette société ? Comment s ajuster à ce monde incompréhensible sans renoncer à qui on est ? C est la question qui est au coeur de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Sept jeunes adultes en quête d'un devenir dans le Paris intello-culturel. Ils sont plein d'ambition et d'espoir mais vont de Septembre à Juin d'une année décisive être confrontés à la réalité. Un roman témoignage d'une jeunesse désabusée..

Je n'ai pas réussi à m'intéresser à ces sept personnages et leurs déboires dans le travail : pour Méta son poste de professeur de littérature remplaçante dans un lycée de banlieue, loin de ce qu'elle avait imaginé vivre, Mathias, son frère, qui tente de gérer avec quelques amis un squat mais qui vont devoir se résoudre à l'abandonner, Assia, la comédienne qui court de répétitions en rendez-vous à Pôle-Emploi et emplois précaires pour survivre, et tous les autres : le musicien, le photographe, le magasinier à la BNF etc...

Alternant les "galères" de chacun, sans compter les chassés-croisés amoureux, j'ai eu, je dois l'avouer un peu de mal à les suivre, à les reconnaître, presque tous si semblables et pourtant différents. L'auteure fournit trop de détails sur la vie parisienne, les transports etc...., Paris devenant un acteur à part entière.

J'y ai retrouvé l'ambiance socio-bobo-culturel de Paris, ses rues, son ambiance mais avec tout ce qu'il a de caricatural, un monde à part, déconnecté parfois d'une certaine réalité et qui inévitablement va tomber de haut lorsque la réalité les frappe de plein fouet...

Alors certes, étant parisienne de naissance, j'y ai retrouvé toute cette vie grouillante, bruyante, miroir aux alouettes, mais finalement solitude de chacun quand il traverse le miroir des espérances. Ils débutent dans la vie mais veulent déjà tout avoir (et c'est le rêve de toute jeunesse) mais j'ai finalement été un peu agacée par leur innocence, leur assurance. Ils ont pourtant la chance d'être dans la ville où, dit-on tout se passe, mais ils se voyaient déjà "en haut de l'affiche" comme dans la chanson de Charles Aznavour (chanson citée d'ailleurs dans le roman) et ne ramassent que des miettes dans le meilleur des cas.

Sandra Lucbert a-t-elle voulu faire un témoignage à charge, personnel ou est-elle plein d'indulgence pour eux ? Une fois refermé le livre j'en suis encore à me poser la question...

Un premier roman générationnel, qui s'adresse peut-être à un lectorat directement en prise avec les mêmes préoccupations et qui se retrouvera dans les personnages mais pour ma part ce fut une lecture dont je ne garderai sûrement que peu de traces.....
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Méta, Raphaël, Pauline, Marianne, Assia, Mathias, Émeric, Antoine... Tous avaient des rêves, une façon de voir le monde atypique, des projets plein la tête. Ils voulaient réussir leur vie, sortir du cadre strict de l'existence et s'épanouir dans l'art (littérature, peinture, cinéma, philosophie). Et pourtant, on les retrouve là, sur le carreau, essayant de rebâtir cette vie qu'ils pensent avoir ratée.
On ne sait jamais si l'auteur veut nous faire rire ou nous faire pleurer. On ne sait pas si faut s'amuser de ces personnages enfermés dans leur monde d'artistes, qui perçoivent une réalité différente, décalée. On ne sait pas s'il faut les envier, tous ces jeunes à la culture large, infinie, qui peuvent disserter sur l'art pendant des heures, ou communiquer par énigmes littéraires. Ils sont à la fois fascinants et désespérants, tout comme le monde qui les entoure et qui s'effondre lentement autour d'eux, ne leur laissant plus de possibilités pour réussir.
On retrouve en Méta, et en l'auteur, dont le regard transparait à travers ses personnages, la vision des enseignants désenchantés, fiers d'avoir réussi de grandes études, de s'être familiarisés avec ces grands auteurs hermétiques pour la plupart des gens (Lautréamont notamment), mais qui se retrouvent à enseigner Baudelaire dans des lycées de seconde zone de la banlieue parisienne. On retrouve ce contexte difficile de lycéens prêts à se révolter à chaque instant, à faire violence dans leur quartier. On voit l'impact de ces épreuves sur l'esprit de Méta, trop habituée au confort de ses études littéraires et de ses voyages intérieurs, qui finalement, ne se débrouille pas si mal en milieu hostile.
Tous ces personnages sont attachants finalement, avec leurs contradictions. On va d'anecdote en anecdote, à nous de reconstituer le puzzle de leurs identités déchirées, de leurs espoirs déçus, de leurs projets avortés, de leurs idées non entendues.
C'est un roman fascinant, et terriblement intelligent, avec de nombreuses références aussi bien littéraires que cinématographiques, philosophies ou musicales. Il est parfois difficile de s'insérer dans ce récit, mais j'en garde un très bon souvenir : une galerie de personnages qui se bat contre la vie, jusqu'au bout, pour espérer gagner un jour une bataille.
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Une lecture pertinente, attachante et curieusement joyeuse d'une jeunesse surexposée.

Publié en août 2013, ce premier roman de Sandra Lucbert réussit la prouesse, à partir d'un matériau relativement convenu en apparence, d'offrir une lecture pertinente et attachante d'une jeunesse "intellectuelle et culturelle" contemporaine, qui se déplace désormais toujours davantage sans filet, et qui arpente dangereusement les lisières d'un déclassement, d'un épuisement et d'un découragement définitifs...

À travers les portraits, livrés sur quelques semaines, d'une jeune prof remplaçante, confrontée à la sourde violence ordinaire d'une ZEP, avec ses bouffées passagères d'agitation lycéenne "hors normes" comme au triste perpétuel rangement des CDI, de son amant vidéaste qui ne "perce" pas, et dont le travail alimentaire de manutentionnaire de livres à la BNF le ronge de moins en moins sourdement, des amis artistes squatters, audacieux et désenchantés, mais ne renonçant pourtant pas, de l'amie gentiment embourgeoisée, passée (ou restée ?) du côté du manche économique, mais culpabilisant peut-être en conséquence, ou de la doctorante psychologue clinicienne, en attente d'un poste qui ne viendra peut-être jamais, Sandra Lucbert nous adresse un questionnement pensif qui échappe aussi bien aux caricatures agressives qu'au doux nombrilisme qui teinte beaucoup trop de romans se penchant sur ces "jeunes adultes"-là, qui ne sont ni en "succès" par adhésion au triomphant capitalisme ambiant (qui n'est pas moins redoutable parce qu'il affecte, à l'occasion, de culpabiliser un peu ou de prendre des airs de "monstre doux") ni en "révolte", n'en trouvant ni la conviction ni l'énergie, usées qu'elles sont toutes les deux par les tâches qui ne sont pas encore celles de "survie", mais qui s'en rapprochent dangereusement. Tout cela bien loin des errances cocaïnomanes et nightclubbesques - même si elles font quelques discrètes mais inévitables apparitions - des beaux arrondissements de Frédéric Beigbeder ou de Lolita Pille...

Un roman qu'il est intéressant de lire, en fort décodage de la "crise" issue en apparence des marchés financiers en 2007-2008, au sein d'un triptyque qui comporterait aussi "Les effondrés" de Mathieu Larnaudie, sublime lecture du monde des "grands" et des "puissants", et "L'esprit de l'ivresse" de Loïc Merle, qui se penche davantage, lui, sur une autre frange de cette même jeunesse, peut-être plus prompte désormais à l'émeute et à la révolte puisque lui fait défaut, à elle, le "capital culturel" - et sa part d'illusion - qui caractérise, plus ou moins fortement, les personnages de Sandra Lucbert.

Une autre lecture à recommander cet automne, donc.
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Aussitôt acheté, aussitôt lu c'est plutôt bon signe non ?

Voici le premier roman de Sandra Lucbert, elle nous invite à suivre sept personnes âgées de vingt-cinq à trente ans, amis de lycée, famille et parisiens qui rentrent dans la vie active.
Méta, Raphaël, Mathias, Emeric, Marianne , Assia et Pauline sont des personnes qui touchent de près ou de loin le milieu culturel ou artistique.
Méta est le personnage principal c'est une jeune fille très cultivée et intelligente qui prépare une thèse, elle est agrégée de mettre moderne et ce retrouve professeur remplaçante dans une cité où on lui propose de ranger le cdi.

J'ai apprécié l'écriture de Sandra Lucbert qui est d'un niveau soutenu (avec de nombreuses références littéraires) mais totalement abordable tant par les personnages que l'univers qu'elle a su créer.
Et puis il y a peut-être une part autobiographique ce qui permet une certaine proximité avec le lecteur.

Il ne s'agit pas simplement d'un roman qui déplore ou dénonce les problèmes des jeunes actifs dans la société française, c'est bien plus profond.
Belle découverte...
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Sentiment mitigé après la lecture de ce premier roman de Sandra Lucbert. Il s'agit d'un roman choral dressant un constat assez désabusé de celle que l'on appelle "la génération Y". On suit 7 jeunes intellectuels qui tentent de se faire une place dans la vie active et dans la société. Nous croisons ainsi une jeune prof de lettres nommée dans un lycée de banlieue, une intermittente du spectacle qui accepte de petites missions où elle doit se déguiser, pour pôle emploi, un futur scénariste qui pour l'instant a un travail de magasinier à la BnF, une étudiante en psychologie qui voudrait en faire son métier. On y trouve aussi le frère de la prof qui est à l'origine de l'organisation d'un squat.
On y croit à ces personnages, ils semblent exister et on peut les croiser tous les jours. La seule réserve que j'aurais, c'est que son roman est trop profondément ancré à Paris et n'a donc pas la portée universelle qu'il aurait pu avoir. Donc, pas mal, sans plus !
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critiques presse (1)
Lhumanite
25 novembre 2013
Sous les abords d’un ouvrage choral se nourrissant de l’air du temps, le premier roman de Sandra Lucbert montre une réflexion beaucoup plus profonde sur une société et sa jeunesse, et, au-delà, sur la notion même de personnage et sur les conditions du récit.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il ne lui reste que le fuite. Elle n'en peut plus, quelle que soit l'affection qu'ont fini par lui inspirer certains élèves. Tant pis pour la République. Elle est prise dans un engrange fou. Elle s'obstine dans le sens inverse du moteur. Une pièce qui va sauter. Elle est cramée, elle a tout donné; dans sa tête, il n'y a plus que du bruit.
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Elle descend les larges marches de pierre et s'engage dans le Carrousel. Espace clos décuplé d'échos. Une rumeur plastifiée, les magasins clinquants et les cafés vitrés, un jouet grandeur nature. Un concentré marchand, mais avec quelque chose de sophistiqué qui manque aux centres commerciaux. Cette atmosphère aseptisée l'apaise comme un silence de cloître.
Tiens elle va traîner un peu dans les magasins. Chez Nature et Découvertes, elle essaie une canne télescopique, un sifflet à plumes et une rainette ventouse aux miroirs. Elle écoute un CD de bruits d'arbres, remet plusieurs fois la plage Feuillage immobile. En revanche, Craquements de tempête l'agace. Un peu galvaudé. C'est l"heure.
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Non, elle ne s'infligera pas d'écouter une énième analogie spatiale puisque le jeu de l'embauche est terminé. Fini les discours de remise de prix. C'est beaucoup plus approprié de regarder Freyer gesticuler sans le son. Ainsi font font font, les petites marionnettes, ainsi font font font, trois p'tits tours et puis s'en vont. Elle vide son casier, prend le bus de banlieue sans un regard pour les autres protagonistes de Guignol à la clinique. Si seulement elle avait pur le bastonner, Freyer. Elle attend à la gare, les ex-stagiaires aussi, chacun son coin du quai désert. On respire mieux comme ça. Les échecs, ça permet de faire du tri.
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-Parce qu'il y en a, des acteurs ratés, des écrivains ratés et des cinéastes ratés, qui sont ratés parce que l'ordre social les y condamne. Qu'on arrête d'essayer de nous faire croire que c'est une affaire de volonté, de courage ou pire encore de mérite. Tu es en plein dans cette illusion.
- Tu reprends les normes à ton compte. Les normes sont faites pour réglementer des groupes, elles n'ont rien à avoir avec la valeur des gens.
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Les fresques photographiées sous tous les anges, Émeric reprend la même route pour sortir. Héloïse, c'est comme le squat; c'était bien sans pouvoir s'installer. Il a envie de se faire couper les cheveux. C'était pour elle qu'il les gardait longs, de toute façon.
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Videos de Sandra Lucbert (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sandra Lucbert
Révolution Permanente était présent pour le lancement de 'Défaire voir. Littérature et politique', de Sandra Lucbert, en discussion avec Nicolas Vieillecazes, directeur des éditions Amsterdam, à la librairie du Monte-en-l’air, à Paris.
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