Face aux lambeaux d'information recueillis il y a fort longtemps dans les cours d'histoire et aux interprétations fatalement orientées ressortant des romans sur le sujet, l'intérêt principal de ce petit essai est de restituer les événements ayant conduit à cette terrible guerre civile que fut
la guerre d'Espagne.
Du fait de l'immobilisme de la classe dirigeante durant tout le dix-neuvième siècle, de la paupérisation des campagnes et des ouvriers de l'industrie, d'une différence toujours plus accrue entre les riches propriétaires terriens et des paysans sans avenir, et après une tentative républicaine en 1873-1874, l'Espagne du début du vingtième siècle est un terreau révolutionnaire. Les mouvements anarchistes se développent. de l'autre côté de la sphère politique, la classe dirigeante fonde son action sur une réaction constante, appuyée par l'armée, bien traitée par le gouvernement. L'incertitude politique des années trente, venant après le régime dictatorial du général Primo de Rivera, débouche sur les élections du 16 février 1936 et la victoire du Front Populaire. Ces élections sont immédiatement contestées, le programme politique du Front Populaire connaît un début d'application. le chef de l'opposition royaliste, Calvo Sotelo, est assassiné. le 17 juillet 1936 commence le coup d'état militaire. le général Franco n'en est pas l'instigateur, ni un des meneurs, mais sa présence à la tête de forces d'élites, alors qu'il a dirigé l'école des officiers de l'armée, lui confère rapidement une primauté qu'il va habilement développer dans son intérêt personnel.
Le reste de la guerre est lié aux intervention extérieures allemandes, italiennes et soviétiques, et à la désunion des forces de gauches. La montée du parti communiste au sein des républicains s'explique par l'apport matériel de l'URSS et une vision très pragmatique de Staline.
Ce livre rappelle aussi, au combien, comment après les morts civiles et militaires dues à trois ans de guerre, le régime franquiste a continué à tuer après sa victoire les opposants dans ses prisons. Nulle volonté de pardon ou de réconciliation nationale ne s'est faite jour jusqu'au retour de la démocratie en Espagne, qui doit énormément à Juan Carlos II.
Ce livre constitue un excellent raccourci de ces événements terribles qui préludèrent à la seconde guerre mondiale.