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Citations sur Et la lumière fut (105)

Tout enfant encore, je comprenais que notre liberté n'est pas dans le refus de ce qui nous frappe. Être libre, je le voyais, c'était, acceptant les faits, de renverser l'ordre de leurs conséquences. On niait les yeux de mon corps. D'autre yeux s'ouvraient, s'ouvriraient en moi: je le savais, je le voulais. Jamais un doute ne me vint sur l'équité de Dieu.
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(p. 33)
On dit couramment que la cécité accroît les perceptions auditives. Je ne crois pas que cela soit vrai. Ce n’étaient pas mes oreilles qui entendaient mieux qu’autrefois, c’était moi qui me servais mieux d’elles. (…) J’avais besoin d’entendre et d’entendre encore. Je multipliais les bruits à plaisir. Je secouais des clochettes, je donnais du doigt contre tous les murs, j’essayais la résonance des portes, des meubles, des troncs d’arbres, je chantais dans les pièces vides, je jetais des galets au loin sur les entendre siffler dans l’air puis s’ébouler.

(p. 49)
Les noms, les chiffres et généralement tous les objets n’apparaissaient pas sur mon écran intérieur d’une façon amorphe, ni même en noir et blanc, mais revêtus de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. (…) En quelques mois, mon univers personnel était devenu un atelier de couleurs.

(p. 99)
Le monde des violons et des flûtes, des cors et des violoncelles, des fugues, des scherzos et des gavottes, obéissait à des lois si belles et si claires que toute musique semblait prier Dieu. Mon esprit n’écoutait pas: il priait. Mon esprit n’avait plus de limites. (…) Je pleurais de reconnaissance chaque fois que l’orchestre commençait à chanter.
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Car, en France, chaque maison a son odeur. Les adultes s'en aperçoivent à peine, mais les enfants le savent bien, et ils reconnaissent les maisons à leur parfum. Il y a l'odeur de la crèmerie, l'odeur de la pâtisserie, l'odeur de la confiserie, l'odeur de la cordonnerie, celle de la pharmacie et celle de la boutique de ce marchand auquel on donne en français un si beau nom: le marchand de couleurs. (p; 19)
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La vie, ce n'était pas une chose qui tombait sur mon visage toute fraîche, comme une pluie, ou dans mes mains, toute ronde comme un fruit, mais un flot qui montait du dedans de moi et que je pouvais ou bien tenir à l'intérieur et calmer, ou bien précipiter vers le dehors.
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Nous n'étions que six résistants en première supérieure. Au moins, de jour en jour, nous savions pourquoi nous l'étions, et que cela n'était pas par patriotisme seulement. Ce n'était pas la France qui était menacée : c'était l'homme.
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Je n'avais pas encore dix ans que je savais déjà -et de quelle confiante certitude- que tout, dans ce monde, est signe de tout, que toute chose est prête à chaque instant à prendre la place d'une autre, si celle-ci vient à manquer. Et c'était ce miracle permanent de la guérison que j'entendais, totalement exprimé, dans le Notre-Père que je récitais le soir avant de m'endormir.
Je n'avais pas peur. D'autres diraient: j'avais la foi. Et comment ne l'aurais-je pas eu en présence de cette merveille à chaque seconde renouvelée : tous les sons, toutes les odeurs, toutes les formes, dans mon esprit, ne cessaient de se transformer en lumière, et la lumière en couleur, métamorphosant ma cécité en un kaléidoscope.
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Le nazisme, c'était un germe omniprésent, une maladie endémique de l'humanité. il suffisait de jeter quelques brassées de peur au vent pour récolter, à la saison prochaine, une moisson de trahisons et de tortures.
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La joie ne vient pas du dehors. Elle est en nous quoi qu'il nous arrive.
La lumière ne vient pas du dehors. Elle est en nous, même sans les yeux.
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Je suis convaincu que les enfants savent toujours plus de choses qu'ils ne savent en dire. Ce qui fait une belle différence entre eux et nous autres les adultes, qui, dans les meilleurs cas, ne savons pas plus qu'un centième de ce que nous disons.
Sans doute Est-ce tout simplement que les enfants savent toutes choses par tout leur être, au lieu que nous les savons seulement par notre tête. (p. 21)
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Les gens que tout le monde avait toujours respectés couraient après leur respect. Mais du respect, il n'y en avait plus trace. Et les intellectuels, les hommes de culture, les forts en tête, ceux-là avaient de grands chagrins. Ils ne savaient plus que faire de leurs connaissances. Elles ne les protégeaient pas contre le malheur. Dans cet énorme bouillon de d'humanité, elles étaient noyées... Ils étaient prêts à tout comprendre, sauf que leur intelligence n'était pas de saison. Nous avions nos riches à Buchenwald. Leur richesse n'était pas faite de courage. Le courage c'est toujours suspect, ou alors c'est la conséquence d'autre chose. Les riches étaient ceux qui, d'une façon ou d'une autre, ne pensaient pas à eux mêmes...
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