Editions MSM/5
3 notes
Résumé :
Qui était le sculpteur anonyme, auteur du tympan roman retrouvé à Cabestany, près de Perpignan, en 1930 ? Son œuvre semble s'être diffusée sur un vaste territoire, au XIIe siècle, en bordure de la Méditerranée. Sur la pierre sculptée de la Navarre à la Toscane, du Lauragais et du Minervois à la Catalogne, partout, se dégage cette même force expressive, alliant à l'impétuosité, à la violence du style, une grande délicatesse dans le traitement des détails et une maîtr... >Voir plus
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Citations et extraits (4)
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D'abord, il y a un modelé particulier des visages. Les têtes des personnages, d'allure triangulaire, sont taillées comme des dièdres dont les deux faces se rejoignent pour former l'arête puissante du nez. Les yeux en amande sont disposés de manière oblique, leurs globes, fortement marqués, sont soulignés par deux trous de trépan aux commissures des paupières ; parfois la pupille est également marquée par un trou dans lequel était placé un morceau de plomb qui restituait le regard, comme sur la tête de saint Pierre provenant de Rodes. Les oreilles, petites, sont disposées très haut ; les lèvres, minces, sont quasi inexistantes. Le front bas est recouvert en grande partie par une chevelure dessinée en mèches épaisses, ondulantes.
Saint-Hilaire d'Aude
L'église de cet ancien monastère bénédictin, jadis consacré à saint Saturnin, renferme ce que l'on peut considérer comme le chef-d'œuvre du Maître : un sarcophage ayant contenu des reliques du saint martyr Saturnin ou Sernin, le premier évêque de Toulouse dans la première moitié du IIIe siècle. C'est une belle pièce de marbre sculptée sur trois côtés à la manière des sarcophages antiques, si bien qu'elle fut longtemps prise pour une œuvre antique.
L'église de cet ancien monastère bénédictin, jadis consacré à saint Saturnin, renferme ce que l'on peut considérer comme le chef-d'œuvre du Maître : un sarcophage ayant contenu des reliques du saint martyr Saturnin ou Sernin, le premier évêque de Toulouse dans la première moitié du IIIe siècle. C'est une belle pièce de marbre sculptée sur trois côtés à la manière des sarcophages antiques, si bien qu'elle fut longtemps prise pour une œuvre antique.
Il est bien rare qu'un artiste du Moyen Âge signe son œuvre. À cette époque, un ouvrier travaillait pour gagner sa vie et «pour la plus grande gloire de Dieu». Les préoccupations de reconnaissance personnelle n'émergent pas dans leurs réalisations. Si à Saint-Gilles, un certain Brunus appose sa signature sur deux statues, et si Bernard Gilduin signe le maître-autel de Saint-Sernin de Toulouse, on ne sait pas grand-chose sur eux, pas même l'importance exacte de leur participation aux chantiers de ces deux églises.
On a beaucoup parlé des mains. Il est vrai qu'elles sont souvent surprenantes par leur dimension, leurs doigts démesurément longs. En fait, les grandes mains soulignent un geste, celui de la bénédiction ou de l'acceptation ou de la montée vers le ciel. Cette démesure n'est pas propre au Maître, on la retrouve chez d'autres sculpteurs romans, mais elle est tout à fait remarquable dans son œuvre.
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Titiou Lecoq
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