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Étonnant « road trip » à travers la Chine des années 80.

L'auteur est un artiste, à la fois peintre, photographe, poète et écrivain. C’est donc un suspect, un rebelle qui risque d’être arrêté ou exécuté dans cette période de « lutte contre la Pollution spirituelle ». Le salut est dans la fuite et Ma Jian quitte son travail pour entreprendre un périple aux confins du pays. En bus, en train, mais surtout à pied, il va de Beijing jusqu’aux plateaux du Tibet, en passant par les déserts de la Mongolie intérieure.

Dans son voyage, il rencontrera toute sorte de gens, des amis qui l’aideront et des mécréants qui tenteront de le voler. Il souffrira de la soif dans le désert, suffoquera dans l’humidité de la jungle ou gèlera dans la montagne.

Son voyage met en lumière l’important clivage entre les milieux ruraux et urbains de la Chine, des villages isolés aux coutumes traditionnelles aux villes modernisées de capitalistes avides. C’est un monde de changements sociaux dans lequel il n’est pas facile de trouver son identité.

La longue marche devient aussi une quête spirituelle au fil des visites des lieux sacrés, des temples et des bouddhas.

Sans être aussi riche que « La montagne de l’âme » de Gao Xingjian, la balade sur ces Chemins de poussière rouge présente un panorama intéressant des mutations du pays de Mao.
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Nous sommes dans les années 80. Ma Jian, ne supportant plus sa vie à Pékin, commence un périple à travers la Chine. Ce livre est donc largement autobiographique. J'ai souvent beaucoup de mal à lire des auteurs chinois contemporains car leur style est foisonnant, avec beaucoup d'actions et de descriptions, mais pas forcément de manière linéaire. Je m'y perds. J'ai donc commencé cette lecture en me demandant si je la poursuivrai jusqu'au bout. Mais, dès le deuxième chapitre, lorsque le narrateur commence son voyage, j'ai été, presque à mon insu, emporté par ses descriptions des régions traversées. Au-delà du portrait qu'il fait de son pays, ce qui m'a le plus surpris et intéressé est la relation qu'il entretenait avec les personnes rencontrées sur son chemin. Notamment les minorités ethniques que le gouvernement actuel parvient à éliminer progressivement ou "ré-éduquer". La description de la vie de ces villageois se rapproche de l'anthropologie. L'autre facette que je retiens de ce voyage est l'emprise policière qui enferme chaque personne dans un rôle auquel il ne peut échapper sans ruse et sans prise de risque, pouvant mener à la prison ou à la mort. Ce n'est pas sans humour que Ma Jian nous fait partager ses péripéties, ce qui aide à faire passer la pilule de cette dictature impitoyable et déshumanisante. C'est assez rapidement que je suis arrivé au terme de cette lecture, avec plaisir. L'auteur nous livre également des réflexions philosophiques ou religieuses, qui lui permettent de donner un sens à ce voyage et à sa vie. On peut y voir aussi un voyage d'initiation, une sorte de passage rituel qui va lui permettre ensuite de retourner et s'installer à Pékin pour quelques années avant de quitter définitivement la Chine. C'est une belle leçon de vie qu'il nous donne à travers ce livre.
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Ma Jian travaille pour la propagande chinoise . parallèlement , c'est un artiste (peintre, poète). de moins en moins en phase avec son métier et la dictature qui entoure ses fonctions, il décide de quitter son poste et de parcourir son pays.

Ce récit auto biographique possède plusieurs intérêts. D'une part, on y découvre des lieux méconnus des touristes , on peut apprécier toute la diversité du l'empire du milieu , que ce soit en termes de paysages , coutumes , ethnies , mode de vie, religion. Il n'y a que le fuseau horaire qui est commun à tout le monde.
Mais , dans ce road trip un peu particulier, on retiendra surtout la vision du pays par ses habitants et aussi bien que celle l'auteur (qui finira par décamper en 1997).

On est en 1983 au début d'un voyage qui durera trois ans et Deng Xiaoping fait souffler un vent nouveau , à travers ses quatre modernisations . Ouverture de quelques lieux aux touristes étrangers, assouplissement religieux , métamorphose économique pour un pays qui a pris un siècle de retard . le symbole de cette Chine nouvelle : Shenzhen . Dans ce livre , on va croiser une quantité de Chinois attirés par ce symbole de liberté : des riches , des pauvres, des intellectuels, de laisser pour compte. Shenzhen , c'est le graal du Chinois des eighties (tandis que nous , ceux qui peuvent se coiffent comme Robert Smith :))
L'évocation de minorités est très poignante : leur combat quotidien,l'incompréhension du monde communiste : Les Miao, les Wa, les Tibétains , les Li, les Hui..., ce livre est un mine culturelle.
On peut aussi s'intéresser à la quête personnelle de l'auteur , moi je m'en fiche un peu , il se cherche , je ne suis pas sur qu'il se soit trouvé à la fin, il a des relations compliquées avec les femmes mais ne crache pas dessus quand l'occasion se présente...

Beau roman donc , foisonnant de culture, dont l'apogée se trouve lors de la traversée du Yunnan et du Tibet. Bel instantané de la Chine des années 80, de sa société , de son écologie flageolante , de ses minorités.
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Magnifique récit autobiographique qui nous offre l'opportunité de réaliser plusieurs voyages en un seul....

Un voyage dans le temps et dans une contrée lointaine:
Ce récit nous plonge dans la Chine des années 80 sous le régime de Deng Xiaoping qui a succédé à Mao. L'auteur raconte alors son périple de trois ans à travers un pays au bord de la crise mais en même temps d'une grandeur exceptionnelle.

Un voyage personnel:
Ce périple, résultant des affres d'une politique se voulant à la fois communiste et capitaliste, requiert à la fois un aspect collectif en ce sens que c'est l'histoire de tout un peuple qui est en train de se jouer mais également un aspect individuel: on pénètre, durant ces centaines de pages, la vie, l'esprit, les pensées, les idées et les choix d'un individu qui de parfait inconnu devient au fur et à mesure de ce voyage une infime partie de nous-mêmes. En effet, on partage les mêmes jours et les mêmes nuits, parfois même les mêmes pensées. On voyage à travers son être, on s'imprègne de ses souvenirs...

Un voyage spirituel:
Un voyage personnel qui se mue en une véritable quête spirituelle. Une réflexion sur nos croyances et sur la vie qui mène le lecteur à s'interroger, à méditer et à prendre du recul sur sa propre existence. Certaines choses qui pouvaient nous paraître importantes voire vitales deviennent alors superficielles et inversement. C'est alors qu'on se rend compte que la vie représente un tout et qu'il faut savoir l'apprécier à sa juste valeur. On se rend compte qu'il est important de savoir écrire soi-même les propres lignes de son existence et ne pas laisser de place à un destin déjà tout tracé d'avance.

Historique, politique, spirituel, philosophique et j'en passe... Ce récit brille par son étonnant mélange de raffinement et de simplicité. J'ai adoré ce voyage dans le temps, j'ai beaucoup apprécié le regard du narrateur et j'ai aimé sa philosophie de la vie. Bref, que du positif pour ce roman que je conserve précieusement dans ma bibliothèque personnelle.
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Pendant trois ans, l'auteur a parcouru la Chine, des vastes plaines de l'extrême Ouest jusqu'au Tibet,en passant par les côtes du Sud.
Il a rencontré aussi bien des paysans dépossédés de leurs terres que des poètes, des danseuses, des militaires, des étudiants…

De cette expérience, il en tire ce récit palpitant, véritable odyssée à travers un pays ravagé par la misère et la corruption où transparaît cependant une formidable énergie.

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malgré la qualité de l'écriture et le voyage dans toute la Chine racontée en détail, livre très déprimant :
les horreurs subies par les Chinois à cause de Mao,
la crasse, la saleté, les personnes tuées etc ...
de quoi nous déprimer !
on connait cette période mais là on entre dedans complètement :
une tristesse sans fond
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Ma Jian est artiste : peintre, poète et photographe. Il est suspecté dans le cadre de la campagne contre la pollution spirituelle menée sous Den Xiao Ping dans les années 1980, après que les autorités aient appris que, lors d'une soirée, des amis avaient dansé joue contre joue. Quand tous ses collègues commencent à le battre froid et même ses amis lui conseillent de partir, Ma Jian se décide à quitter Pékin et entreprend un périple à travers toute la Chine.

Ce périple devient vite un voyage initiatique où l'auteur, puisque c'est un récit autobiographique, cherche une raison à sa vie.

A lire ce récit, je me suis demandée comment il avait pu s'habituer à sa vie londonienne, car c'est là qu'habite aujourd'hui Ma Jian.

Une très belle lecture.

La photo de couverture est une de ses oeuvres.
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Chemins de Poussières Rouges ou les tribulations d'un Chinois en Chine. Ma Jian lui même raconte son odyssée terrestre, parti libre de Pékin démissionnant de son poste " de photographe au département de la propagande étrangère", il terminera son périple, plusieurs milliers de km, comme un fugitif recherché par la police.
Le lancement de la "campagne contre la pollution des esprits" va l'achever.L'achever de le convaincre de partir.Fuir comme le suggère Laborit dans l'Éloge de la Fuite.
Que lui reproche t-on ; « dites moi si j'avais imprimé le titre en blanc sur fond noir m'aurait-on accusé de vouloir blanchir le noir ?
Destinée loufoque où page 48 il doit se mettre à « l'écriture de mon autocritique », comme photographe pour la presse étrangère il doit veiller à publier le large sourire des ouvriers, même devant des hauts fourneaux.
Et devant la sécurité , il clame " je n'ai rien à cacher" ajoutant goguenard,  "si je devais choisir quelqu'un pour le titre de travailleur modèle à Pékin j'inscrirai mon nom en début de liste".
Cet étonnant voyage depuis Pékin jusqu'au Tibet sans oublier Shenzhen tout proche de Hong Kong, et Qingtao sa ville natale, est aussi un voyage dans le temps,le pays est si vaste que les nouvelles dispositions « libertaires » du gouvernement communiste ne sont pas encore connues ou appliquées.
Des règlements stupides mais source de taxes sont parfois encore en vigueur comme cette interdiction de coucher à l'hôtel avec une personne si vous avez avec elle moins de 70 ans d'écart d'age.
Les verbalisations sont alors fréquentes, tout à la joie des autorités locales qui se gavent sur les gens de passage.
Plus glauque est ce village de lépreux loin de tout qui doit vivre en totale autarcie. Désespérant aussi sont ces villages où des enfants glanent dans la rue les moindre grains de riz.
Il va réussir a vivre de ses écrits, grâce à ses amis qu'il rencontre ça et là car la littérature se vend bien et surtout la poésie, malgré ses vraies fausses lettres d'introduction, il sera aussi mis en cause par ses écrits subversifs car exposant la réalité.
La boucle sera bouclée avec sa nouvelle philosophie « Le bouddhisme qui enseigne à l'homme la transcendance du monde matériel et lui apprend à considérer que la vie et la mort sont sans importance. ».
Il prend peu à peu ses distances avec la vie, trop c'est trop, il doute de l'espérance, quand depuis des mois on lui interdit de voir sa fille,
« Le christianisme qui pousse l'homme à chérir la vie et à craindre la mort », est il louable dans ce pays ou l'individualisme a gangrené tout un peuple ?
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Pékin, milieu des années 80.
Mo Jian, écrivain, poète et photographe, est sur la liste rouge des autorités Chinoises. Son appartement est régulièrement visité et fouillé. Ses articles, publiés dans la Presse spécialisée, sont, aussi, souvent censurés. Et sa vie personnelle va à vau l'eau; il divorce et son ex-femme ne souhaite plus qu'il voie sa propre fille..
Mo Jian, se voyant dans une impasse, décide de parcourir son pays, alors en pleine mutation économique, et d'aller à la rencontre des peuples qui constituent la République Populaire de Chine.
Il faut savoir que dans les années 80, la population, marquée par la Révolution Culturelle de Mao (essayant de saper les valeurs traditionnelles et notamment religieuses du pays), est sur le point de vivre un grand changement avec l'avènement du capitalisme à la Chinoise.
Mo Jian nous donne à voir ces évolutions plus ou moins rapides selon les endroits où il se trouve. Il traverse les steppes, les déserts, les paysages de rizières à pied ou en transport en commun. Il rencontre de nombreuses ethnies, notamment dans les vallées perdues du Yunnan. Il discute avec des dissidents, des artistes et des bouddhistes.
Mo Jian, qui vit aujourd'hui en Europe, nous donne ici plus qu"un récit de voyage. Il dit haut et fort ses doutes sur le fonctionnement policé des autorités et l'interdiction quasi totale de la liberté d'expression.
Mo Jian est considéré comme une grande voix dissidente de la Chine d'aujourd'hui, et il me donne envie de lire ses autres livres.
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Ma Jian est un auteur dissident chinois, Gao Xingjian le prix Nobel de littérature de l'année 2000 en fait une des voix les importantes et une des plus courageuses de la Chine actuelle. N'ayant lu que ce livre-là de Ma Jian je ne peux pas en affirmer autant, cependant il est vrai qu'à première vue il n'a pas tort, car dans ce livre l'auteur ne se montre pas tendre envers le régime chinois, mais en plus à côté de ça il donne à voir une autre face de la Chine. Qui est une face oubliée, pauvre, misérable, traditionnelle, mais aussi multi-traditionnelle malgré le fait que ça soit qu'une Chine sur la carte. En cela c'est vrai que Ma Jian est une voix pour cette Chine oubliée et aussi pour les victimes de ce régime communiste chinois, lui-même en a été victime en tant que journaliste – artiste, ce qui est le point de départ de ce livre d'ailleurs.

Cela dit même si Ma Jian se montre assez critique sur ce régime unique, ce n'est pas ce que j'ai retenu en premier lieu dans ce livre. Non. Pas du tout. de même pour la quête spirituelle, bien que je l'ai énormément appréciée même si ce n'est pas ce qui a de plus mis en avant.

En fait ce qui m'a vraiment plu dans ce livre, c'est cette découverte de la Chine profonde et quasiment oubliée du gouvernement chinois. Une Chine éloigné de la mondialisation et de ses richesses. Une Chine pauvre, du système D, un peu sauvage et malhonnête ; où les traditions, les superstitions, sont encore très présentes, du moins à l'époque du voyage dans les années 80, depuis ça a pu changer. Mais même s'il est possible que ça ait changé, c'est vraiment quelque chose qui m'a marqué car parfois c'était juste purement dégoûtant, ou même carrément peu scrupuleux, honnêtement le côté traditionnelle et superstitieux m'a bien moins dérangé.

Un dernier point qui m'a rendu aussi admirative de ce livre, donc de l'auteur, c'est la facilité que Ma Jian possède pour s'adapter à toutes les situations. Vous vous doutez bien que ce voyage à travers la Chine (même si je crois qu'il a été un peu romancé) n'a pas été sans danger et sans problème, et pourtant malgré cela, toujours l'auteur a trouvé un moyen pour gagner deux sous, ou pour se sortir d'une situation fâcheuse ou dangereuse – quitte à mentir ou autre.

Et personnellement cela me rend admirative, car

(suite blog)
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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