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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes dans les années 80. Ma Jian, ne supportant plus sa vie à Pékin, commence un périple à travers la Chine. Ce livre est donc largement autobiographique. J'ai souvent beaucoup de mal à lire des auteurs chinois contemporains car leur style est foisonnant, avec beaucoup d'actions et de descriptions, mais pas forcément de manière linéaire. Je m'y perds. J'ai donc commencé cette lecture en me demandant si je la poursuivrai jusqu'au bout. Mais, dès le deuxième chapitre, lorsque le narrateur commence son voyage, j'ai été, presque à mon insu, emporté par ses descriptions des régions traversées. Au-delà du portrait qu'il fait de son pays, ce qui m'a le plus surpris et intéressé est la relation qu'il entretenait avec les personnes rencontrées sur son chemin. Notamment les minorités ethniques que le gouvernement actuel parvient à éliminer progressivement ou "ré-éduquer". La description de la vie de ces villageois se rapproche de l'anthropologie. L'autre facette que je retiens de ce voyage est l'emprise policière qui enferme chaque personne dans un rôle auquel il ne peut échapper sans ruse et sans prise de risque, pouvant mener à la prison ou à la mort. Ce n'est pas sans humour que Ma Jian nous fait partager ses péripéties, ce qui aide à faire passer la pilule de cette dictature impitoyable et déshumanisante. C'est assez rapidement que je suis arrivé au terme de cette lecture, avec plaisir. L'auteur nous livre également des réflexions philosophiques ou religieuses, qui lui permettent de donner un sens à ce voyage et à sa vie. On peut y voir aussi un voyage d'initiation, une sorte de passage rituel qui va lui permettre ensuite de retourner et s'installer à Pékin pour quelques années avant de quitter définitivement la Chine. C'est une belle leçon de vie qu'il nous donne à travers ce livre.
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Ma Jian travaille pour la propagande chinoise . parallèlement , c'est un artiste (peintre, poète). de moins en moins en phase avec son métier et la dictature qui entoure ses fonctions, il décide de quitter son poste et de parcourir son pays.

Ce récit auto biographique possède plusieurs intérêts. D'une part, on y découvre des lieux méconnus des touristes , on peut apprécier toute la diversité du l'empire du milieu , que ce soit en termes de paysages , coutumes , ethnies , mode de vie, religion. Il n'y a que le fuseau horaire qui est commun à tout le monde.
Mais , dans ce road trip un peu particulier, on retiendra surtout la vision du pays par ses habitants et aussi bien que celle l'auteur (qui finira par décamper en 1997).

On est en 1983 au début d'un voyage qui durera trois ans et Deng Xiaoping fait souffler un vent nouveau , à travers ses quatre modernisations . Ouverture de quelques lieux aux touristes étrangers, assouplissement religieux , métamorphose économique pour un pays qui a pris un siècle de retard . le symbole de cette Chine nouvelle : Shenzhen . Dans ce livre , on va croiser une quantité de Chinois attirés par ce symbole de liberté : des riches , des pauvres, des intellectuels, de laisser pour compte. Shenzhen , c'est le graal du Chinois des eighties (tandis que nous , ceux qui peuvent se coiffent comme Robert Smith :))
L'évocation de minorités est très poignante : leur combat quotidien,l'incompréhension du monde communiste : Les Miao, les Wa, les Tibétains , les Li, les Hui..., ce livre est un mine culturelle.
On peut aussi s'intéresser à la quête personnelle de l'auteur , moi je m'en fiche un peu , il se cherche , je ne suis pas sur qu'il se soit trouvé à la fin, il a des relations compliquées avec les femmes mais ne crache pas dessus quand l'occasion se présente...

Beau roman donc , foisonnant de culture, dont l'apogée se trouve lors de la traversée du Yunnan et du Tibet. Bel instantané de la Chine des années 80, de sa société , de son écologie flageolante , de ses minorités.
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Ma Jian est artiste : peintre, poète et photographe. Il est suspecté dans le cadre de la campagne contre la pollution spirituelle menée sous Den Xiao Ping dans les années 1980, après que les autorités aient appris que, lors d'une soirée, des amis avaient dansé joue contre joue. Quand tous ses collègues commencent à le battre froid et même ses amis lui conseillent de partir, Ma Jian se décide à quitter Pékin et entreprend un périple à travers toute la Chine.

Ce périple devient vite un voyage initiatique où l'auteur, puisque c'est un récit autobiographique, cherche une raison à sa vie.

A lire ce récit, je me suis demandée comment il avait pu s'habituer à sa vie londonienne, car c'est là qu'habite aujourd'hui Ma Jian.

Une très belle lecture.

La photo de couverture est une de ses oeuvres.
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Pékin, milieu des années 80.
Mo Jian, écrivain, poète et photographe, est sur la liste rouge des autorités Chinoises. Son appartement est régulièrement visité et fouillé. Ses articles, publiés dans la Presse spécialisée, sont, aussi, souvent censurés. Et sa vie personnelle va à vau l'eau; il divorce et son ex-femme ne souhaite plus qu'il voie sa propre fille..
Mo Jian, se voyant dans une impasse, décide de parcourir son pays, alors en pleine mutation économique, et d'aller à la rencontre des peuples qui constituent la République Populaire de Chine.
Il faut savoir que dans les années 80, la population, marquée par la Révolution Culturelle de Mao (essayant de saper les valeurs traditionnelles et notamment religieuses du pays), est sur le point de vivre un grand changement avec l'avènement du capitalisme à la Chinoise.
Mo Jian nous donne à voir ces évolutions plus ou moins rapides selon les endroits où il se trouve. Il traverse les steppes, les déserts, les paysages de rizières à pied ou en transport en commun. Il rencontre de nombreuses ethnies, notamment dans les vallées perdues du Yunnan. Il discute avec des dissidents, des artistes et des bouddhistes.
Mo Jian, qui vit aujourd'hui en Europe, nous donne ici plus qu"un récit de voyage. Il dit haut et fort ses doutes sur le fonctionnement policé des autorités et l'interdiction quasi totale de la liberté d'expression.
Mo Jian est considéré comme une grande voix dissidente de la Chine d'aujourd'hui, et il me donne envie de lire ses autres livres.
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Ma Jian est un auteur dissident chinois, Gao Xingjian le prix Nobel de littérature de l'année 2000 en fait une des voix les importantes et une des plus courageuses de la Chine actuelle. N'ayant lu que ce livre-là de Ma Jian je ne peux pas en affirmer autant, cependant il est vrai qu'à première vue il n'a pas tort, car dans ce livre l'auteur ne se montre pas tendre envers le régime chinois, mais en plus à côté de ça il donne à voir une autre face de la Chine. Qui est une face oubliée, pauvre, misérable, traditionnelle, mais aussi multi-traditionnelle malgré le fait que ça soit qu'une Chine sur la carte. En cela c'est vrai que Ma Jian est une voix pour cette Chine oubliée et aussi pour les victimes de ce régime communiste chinois, lui-même en a été victime en tant que journaliste – artiste, ce qui est le point de départ de ce livre d'ailleurs.

Cela dit même si Ma Jian se montre assez critique sur ce régime unique, ce n'est pas ce que j'ai retenu en premier lieu dans ce livre. Non. Pas du tout. de même pour la quête spirituelle, bien que je l'ai énormément appréciée même si ce n'est pas ce qui a de plus mis en avant.

En fait ce qui m'a vraiment plu dans ce livre, c'est cette découverte de la Chine profonde et quasiment oubliée du gouvernement chinois. Une Chine éloigné de la mondialisation et de ses richesses. Une Chine pauvre, du système D, un peu sauvage et malhonnête ; où les traditions, les superstitions, sont encore très présentes, du moins à l'époque du voyage dans les années 80, depuis ça a pu changer. Mais même s'il est possible que ça ait changé, c'est vraiment quelque chose qui m'a marqué car parfois c'était juste purement dégoûtant, ou même carrément peu scrupuleux, honnêtement le côté traditionnelle et superstitieux m'a bien moins dérangé.

Un dernier point qui m'a rendu aussi admirative de ce livre, donc de l'auteur, c'est la facilité que Ma Jian possède pour s'adapter à toutes les situations. Vous vous doutez bien que ce voyage à travers la Chine (même si je crois qu'il a été un peu romancé) n'a pas été sans danger et sans problème, et pourtant malgré cela, toujours l'auteur a trouvé un moyen pour gagner deux sous, ou pour se sortir d'une situation fâcheuse ou dangereuse – quitte à mentir ou autre.

Et personnellement cela me rend admirative, car

(suite blog)
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Chemins de poussière rouge de Ma Jian est édité aux éditions de l'Aube tout comme le livre d'un homme seul du prix nobel Gao Xingjiang.
Il s'agit d'un roman autobiographique se passant en Chine dans les années 80, après la révolution culturelle et les année Mao. Ma Jian est un artiste dissident qui à cause de ses penchants artistiques se voit obligé de quitter Pekin. Il entame alors un long voyage à travers toute la Chine et partage la culture de nombreuses minorités.

Un portrait de la Chine immuable, un détour par le Tibet, dans un roman politique, carnet de voyage poétique incontournable.
Lien : http://ranatoad.blogspot.com/
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Its a story about the journalist travelling around china for politic reasons.
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Excellent roman, bien écrit, facile à lire, l'auteur voyage à travers son pays ravagé par la corruption, la répression, la pauvreté, pour fuir les persécutions qu'il subit à Pékin... Belle peinture de la société chinoise des années 90.
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