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sur 291 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Black Bazar, c'est écouter jusqu'au bout de la nuit de la rumba congolaise.
Black Bazar, c'est boire de la Pelforth tout l'après-midi au café Jip's, à côté de l'arabe du coin qui en fait n'est pas au coin de la rue, métro Château-Rouge.
Black Bazar, c'est porter des Weston aux pieds, un costume bleu qui te ferait passer pour un agent de la RATP, mais en version plus chic, avec une ceinture Dior.
Black Bazar, c'est aussi – ou surtout – regarder les faces B de ces femmes passant devant le Jip's. Des culs, des beaux et des moins beaux. Autour d'une Pelforth, comparer tous ces culs, les décrire en mots, les imager. Et pour ça, j'ai le grand spécialiste du genre, j'ai nommé le Fessologue.
D'ailleurs, le Fessologue, adepte de la rumba congolaise et roi de la SAPE, est l'expert du XVIIIème arrondissement, et peut-être même au-delà, tant sa renommée traverse les lignes de métro, voir le périphérique.

Black Bazar, c'est la tristesse d'un homme, le Fessologue en l'occurrence, sa femme surnommée « Couleur d'origine » étant retournée au pays avec son « cousin », un pauvre joueur de tam-tam. Stop, trente secondes de sérieux : arrêtez donc avec ces tam-tams, cet instrument de contre-culture qui stigmatise la vraie musique africaine, les tam-tams c'était bon pour les champs de coton, mais point de tam-tam dans la rumba congolaise. Fin de cette mise au point éclairée. Perdu dans son chagrin d'amour, il erre dans le Jip's, même la Pelforth n'a plus la même saveur, il se demande même s'il ne devrait pas se faire défriser les cheveux, il cause avec l'arabe du coin. Stop, vingt secondes de sérieux : arrêtez de stigmatiser chaque coin de rue, certains arabes peuvent se trouvent ailleurs qu'au coin de la rue. Fin de cette mise au point éclairée. de quoi ils parlent, de rumba et de fesses probablement. du trou de la sécu aussi. Un sujet grave dans notre société actuelle et ce n'est pas le fait qu'en dehors de ses errances dans les rues de l'arrondissement le Fessologue reste dans son studio à taper sur une vieille machine à écrire Olivetti son histoire qui va le boucher.

Black bazar, c'est également lire la Trilogie Sale de la Havane de Pedro Juan Gutierrez qu'il a emprunté sur les étagères de son ami philippin. C'est aussi lire Dany Laferrière dont son roman s'étale juste à côté de celui de Pedro. C'est croiser la trompette de Miles Davis, le noir le plus beau dixit Sarah la Blanche et Belge tout en parlant de choses sérieuses ou pathétiques avec dérision, comme d'habitude. C'est l'Afrique et les Caraïbes, la Belgique et les deux Congo, le grand et le petit, toutes ces contrées poussiéreuses réunies au café Jip's du XVIIIème arrondissement de Paris.

Black Bazar, c'est lire avec un pack de Pelforth au pied du lit. Stop, dix secondes de sérieux : Alain, faut que tu arrêtes la Pelforth ; c'est bon quand tu as dix-huit piges mais au-delà c'est plus possible. Fin de cette mise au point éclairée.
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Ça y est je suis une fan d'Alain Mabanckou après ce deuxième livre que je lis de lui. C'est déjanté, loufoque, génial comme j'aime. Voici un dandy africain dingue des fringues italiennes surnommé Fessologue, es spécialiste de la face B des femmes. Et la propriétaire des plus belles fesses qui était sa compagne et la mère de sa fille l'a largué pour l'Hybride. Il fait croire à tout le monde qu'elle est partie en vacances au Congo. Il se méfie surtout de Monsieur Hippocrate, le pire des voisins qui puisse exister. Les dialogues sont d'une grande drôlerie et les situations également dues à sa mauvaise foi. Ça et là des références de livres, des textes de Brassens et autres chansons. Amusant que ce passage de Mama Fiat 500 presque identique à Petit Piment qui sera écrit six ans plus tard. C'est tellement une denrée rare un livre qui fait rire, qu'il ne faut pas s'en priver.
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Weston, le héros de Black bazar traine régulièrement au "Jip" un bar du 1er arrondissement de Paris, sa compagne vient de le quitter pour un joueur de tam-tam. Il décide de mettre sur papier ces sentiments.Bien évidemment ce point de départ est l'occasion pour Mabanckou de dresser le portrait de personnages truculents, drôles, pathétiques, touchants mais aussi pour parler du racisme ordinaire, d'exclusion, de communitarisme. Mabanckou ne juge pas, il laisse le lecteur apprécier suivant ces convictions les idées émises.
L écriture est joyeuse, volubile, enjouée et l'on retrouve le même plaisir qu'a la lecture de "Verre cassé" le roman qui révéla Mabanckou.
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Alain Mabanckou écrit un livre un peu fourre-tout dans lequel on trouve tout ce qui fait le quotidien de la communauté congolaise installée à Paris, y compris les clichés.

Le personnage principal est surnommée fessologue en raison de sa science sur la prétendue relation entre les fesses des femmes et leur caractère. On suit à la fois ses discussions avec ses copains autour d'une bière au bar du quartier et sa relation malheureuse avec “couleur d'origine”. Tout cela est ponctué des pensées des différents personnages de l'histoire, principalement ses copains mais également son ami écrivain, l'arabe du coin chez lequel il va faire ses courses ou encore son voisin martiniquais raciste envers les noirs.

Ce roman dénonce non seulement le racisme mais également le communautarisme avec beaucoup d'humour et de dérision même si certaines situations sont plutôt pathétiques. L'auteur donne également un éclairage intéressant sur la politique du Congo et la situation de ses immigrés en France. On sent bien qu'il maîtrise son sujet et qu'il sait de quoi il parle. Personnellement, j'ai trouvé que le roman partait dans beaucoup de digressions à la fois et cela m'a parfois un peu dérangé sans pour autant nuire au plaisir de ma lecture mais m'empêchant d'éprouver un réel engouement.
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Je découvre les romans d'Alain Mabanckou après avoir lu son alphabet autobiographique - Alain Mabanckou, écrivain et oiseau migrateur (André Versailles éditions) - ce qui a forcément une incidence : j'ai lu avec le sentiment que l'auteur me faisait des clins d'oeil.
J'ai aimé aller avec lui à la rencontre d'une communauté africaine, vivant en France, aux discours diversifiés, j'ai aimé l'humour et la tendresse de l'écrivain qui porte un regard franc sur une réalité qu'il connait, j'ai eu envie que le narrateur soit heureux, je me suis demandée ce que cet expert en fessologie dirait de mon derrière, j'ai souri en croisant le personnage de Louis-Philippe (Dalembert) auteur haïtien... dont j'ai lu avec un immense plaisir L'ile du bout des rêves.
Bref, bien qu'ayant préféré Mémoires de porc-épic pour son originalité, j'ai envie de continuer à lire du Alain Mabanckou.
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Dans "Verre Cassé", on découvrait les portraits bigarrés des différents piliers de comptoir du bar congolais "le Crédit a Voyagé".

Dans "Black Bazar", c'est à Paris que Mabanckou exerce ses talents de conteur. Notre narrateur est un "fessologue", membre de la SAPE (comprenne qui lira). Il fréquente le "Jap's", un bar dont les piliers ont des opinions bien campées, les quartiers près de Château Rouge, les dancefloor où les corps se mêlent en sueurs sur des rythmes endiablés.
Et puis sa femme le quitte pour un autre, peut-être le déclic qui va lui donner l'envie de décrire sa vie à la fois pathétique et délicieusement drôle.

On retrouve le style lithanique de Mabanckou et ses phrases qui n'en finissent plus, mais dont on ne se lasse jamais. Black Bazar, c'est un vrai bazar qui secoue, un concentré de préjugés qui sautent, un humour décapant et révélateur sur fond d'Histoire de grands et de petits hommes.

Lien : http://ranatoad.blogspot.com/
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François Busnel, de la Grande Librairie, reçoit régulièrement Alain Mabanckou dans son émission. J'avais apprécié sa façon de s'exprimer, pleine d'humour et cultivée. Lorsque je suis tombé sur Black Bazar dans une bourse aux livres, j'ai sauté sur l'occasion pour découvrir son oeuvre. J'ai été, très rapidement, séduit par son style décalé, ses personnages hauts en couleurs et ses incroyables tirades sur la vie en général. de longs passages incroyablement truculents. Black Bazar, un très bon plaisir de lecture.

Celui que l'on surnomme « le fessologue » aime la sape, les fringues de luxe et les fins de journée autour de bières avec ses amis. Il se balade avec aisance dans les rues de la capitale et se fait fort de deviner le caractère d'une femme rien qu'en regardant ses fesses bouger. Pourtant, il semblerait que sa science ait ses limites car la femme avec qui il a eu une petite fille est retournée en Afrique avec un joueur de tam tam, le laissant dans le désarroi. Mais un malheur peut aussi être une opportunité, pour ce dandy africain, ce sera la découverte d'une vocation d'écrivain.

Alain Mabanckou nous invite à la découverte d'une belle galerie de portraits de personnages qui s'expriment à travers leur vision du monde. Cela porte différentes voix sur la condition d'africain en France, les joies et les désenchantements liés à ce « désenracinement ». Pourtant le style d'Alain Mobanckou a la force de transformer les situations tragiques, les pensées pathétiques en paraboles sur la recherche d'un certain bonheur.
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Lu à sa sortie voici quelques années. Je me souviens d'une lecture particulièrement savoureuse. Davantage un exercice de style - particulièrement approprié pour un roman axé sur l'univers de la SAPE - qu'une oeuvre explorant les tréfonds de l'âme humaine (quoique...) mais un vrai petit plaisir de lecture qui, malgré tout et mine de rien, aborde des thèmes plus graves comme ceux ayant trait aux séquelles de la colonisation et comment s'en tirer avec humour... et élégance...
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Le narrateur vient de se faire larguer et décide de se mettre à l'écriture d'un roman, et c'est ainsi qu'on le suit dans son petit monde, entre ses amis au bar du coin, l'épicier arabe qui philosophe sur la colonisation, la drague à l'africaine, des allusions permanentes aux arts avec un côté décalé délicieux, bref c'est truculent, intelligemment naïf et l'on se plait à errer en sa compagnie au sein de la communauté africaine. Frais, distrayant, qui donne à réfléchir aussi, bref un régal
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[Livre audio lu par Paul Borne]

Grand amateur de San Antonio, Alain Mabankou nous explique de sa verve délicieuse – dans l'interview qui suit le roman et qui vaut vraiment le détour – qu'il n'a aucune affinité avec « les phrases en costume-cravate qui cherchent à endormir ». Point ne nous sommes endormie lors de l'écoute, ça non ! Des baratineurs, des hâbleurs de grande classe déroulent leur verbe haut tout au long des péripéties du héros fessologue. Alain Mabankou joue allègrement avec les a priori, Tintin, la bâtardisation de la France et Sepuldeva. Inventivité, créativité, énergie, c'est un plaisir de découvrir cet auteur qui prend la littérature à bras-le-corps.

Détail notable, Paul Borne a été proposé par Alain Mabankou lui-même.
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