AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,49

sur 497 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
"... assieds-toi au pied d'un baobab et, avec le temps, tu verras L Univers défiler devant toi..."

J'ai fait des efforts, au pied de ce baobab...
Et pourtant, le livre avait tout pour me plaire : une fable philosophique pleine de traditions et croyances africaines, de magie noire, de références littéraires, de réflexions sur la nature humaine qui oscille sans arrêt entre son côté lumineux et son côté sombre.
Mais j'ai fini un peu comme cet idiot du proverbe chinois, cité (entre autres) dans ce livre : celui à qui on montre la Lune, et qui continue à regarder le doigt. J'ai peut-être aperçu une promesse de la Lune, une lueur, mais sans jamais réussir à perdre de vue ce doigt qui pointe. Eh bien, cela arrive...

En bonne gourmette (la variante existe t-elle ?) littéraire, je supposais que le "porc-épic" n'est qu'une métaphore, et si on réfléchit à ce concept de l'alter-ego homme/animal, nous n'en sommes pas loin. Mais l'histoire en soi est vraiment racontée par un porc-épic, qui confesse sa carrière mouvementée de tueur en série à un grand baobab, en philosophant et en gesticulant. Un soliloque ininterrompu, dont la seule ponctuation est représentée par la virgule; point de point et point de majuscule. Là aussi, j'ai compris que c'est censé nous rapprocher de la tradition orale, mais même le plus grand des conteurs doit faire une pause pour respirer, de temps en temps. Etrangement, ce procédé qui ne m'a jamais gênée chez les autres (je pense par exemple à "L'automne du patriarche" de Marquez, mais aussi un peu à "Boussole" d'Enard que je suis en train de lire), m'a laissée sans souffle en lisant "Porc-épic".

Selon la tradition africaine, tout homme a son double : soit un double paisible qui aide et qui protège, soit un double mauvais, qui nuit et qui tue. C'est aussi le cas de Kibandi. Quand il avait dix ans, son père, à l'aide de charmes et d'un breuvage magique, lui a attribué comme double notre porc-épic. Pendant l'enfance de Kibandi, l'animal est relativement tranquille, mais avec l'âge, son maître devient de plus en plus orgueilleux et susceptible. Moindre offense, moindre mot de travers signifie un arrêt de mort pour son adversaire qui va aussitôt succomber aux piquants mortels du "double" de Kibandi. Cela devient une sorte d'ivresse, une "faim", et Kibandi est un homme très affamé ! Mais voilà... sa dernière victime (évitons les spoilers), est en trop même pour son malfaisant double qui lui doit obéissance. Certaines transgressions sont dangereuses, et Kibandi va mourir à son tour. Son double devrait mourir en même temps, et il a peur, très peur... comment cela se fait-il qu'il soit toujours vivant ?
Même si la quatrième de couverture l'insinue, les meurtres ne sont pas au centre du roman. C'est plutôt le message qu'on peut se dresser contre son destin, et qu'il n'est jamais trop tard pour une prise de conscience. L'animal finit par douter des agissements de Kibandi, donc de ses propres actes. Il se cherche des excuses pour continuer à tuer, mais il finira par désobéir, ce qui va (probablement) lui sauver la vie.

On a des réflexions sur l'histoire de l'humanité, Jésus Christ, la littérature, les traditions africaines et la culture occidentale. Mabanckou peut être satirique, et il commente parfois assez durement le monde occidental - la scène avec le cercueil, où les occidentaux voient eux-mêmes comment un mort peut identifier son meurtrier, est assez comique - mais il n'hésite pas non plus à taper dans ses propres rangs : le vieux porc-épic qui se comporte comme un dictateur est une référence à la scène politique au Congo. Tout cela baigne dans une étrange atmosphère magique... alors oui, je crois que j'ai saisi le potentiel parodique , mais le livre m'a paru long, très long, la magie noire n'a pas opéré et, malheureusement, tout ce qui est important, je l'ai trouvé un peu caricatural et plat. Un autre livre sur le "coeur d'homme", écrit d'une façon très originale, mais j'y ai cherché en vain ce "quelque chose de plus", une petite révélation.
Voyez-vous, même quand je vais par exemple chez Lidl, j'ai toujours une idée assez précise de ce que j'en ramène, mais dans le cas de ce récit, j'hésite encore... Lidl vs littérature, 1:0.
Il y a certains bons moments, donc 2/5, mais je mets définitivement le réalisme magique du Congo dans ma boîte imaginaire de choses que je ne veux plus jamais rencontrer, avec la bière à la lavande, les Teletubbies et la musique de David Guetta.
Commenter  J’apprécie          7022
Il y a longtemps que ce roman me faisait de l'oeil après Petit Piment que j'avais adoré. Celui-ci est étrange. Un porc-épic est le double d'un charpentier qui lui commande des meurtres. Souvent, parce que des individus l'ont tout simplement énervé. L'action se passe dans l'Afrique des croyances et légendes. Ce qui donne parfois des scènes drôles comme celle où le cadavre fait bouger le cercueil et se dirige chez celui qui l'a tué. Un passage de souvenirs où il décrit des romans qui nous permettent de deviner lesquels. J'ai quand même eu du mal à me mettre dans la peau des personnages. Une écriture qui devient à la mode avec aucun point ni majuscule.
Commenter  J’apprécie          290
Mémoires de porc-épic, par Alain Mabanckou. Cet auteur est un habitué des émissions littéraires télévisées, et sa présence, sa parole, ses propos de conteur, m'ont laissé penser à un auteur intelligent, un amoureux de l'Afrique, une voix subtile. J'ai choisi un de ses ouvrages chez mon libraire, avec l'espoir d'une rencontre fructueuse.
Les mémoires de porc-épic racontent les exploits d'un homme, Kibandi, qui fut initié à l'âge de dix ans, connut l'état d'ivresse apporté par une drogue, le mayamvumbi, qui permet de se dédoubler, et ainsi flanqué d'un autre lui-même, il est doté d'un double nuisible, incarnation animale, ici un porc-épic, qui a pour fonction de nourrir l'autre lui-même, en accomplissant des missions pour son maître, en général funestes, voire maléfiques, voire délétères et ruineuses. Son père, Papa Kibandi, s'était déjà illustré en rayant du paysage une centaine de villageois qui le dérangeaient ou se trouvaient en travers de sa route, jusqu'à ce qu'un jour, un ”féticheur” (un sorcier) le dénonce. Kibandi fils prend le même chemin, chargeant son double de tuer ses victimes en utilisant ses piquants naturellement empoisonnés.
Pour Papa comme pour le fils Kibandi, le Mal sera puni, le porc-épic s'absoudra, et la morale sera sauve.
Alain Mabanckou a choisi un style narratif particulier : c'est le porc-épic qui raconte (ce sont ses mémoires), il n'y a pas de point, que des virgules, les phrases s'enchaînent sans cassure, le style est oral, tout se dit dans une seule respiration, au bord de l'asphyxie, et même si ça peut sembler adapté à un roman qui tient du conte, cela interpelle. Cela enlève de l'ampleur et de la profondeur au texte. Un récit a besoin de pauses, de respiration, de scansions, de paragraphes, d'allers et de retours, de hauteur et de recul. Par ailleurs, je n'ai pas trouvé ce que je cherchais, l'Afrique profonde, dans ce livre, même si sont heureusement présents une critique de l'Occident, de sa logique et de son rationalisme.
Commenter  J’apprécie          31
Un roman onirique qui permet d'aborder sous un angle original la question de l'identité . Un livre écrit sans point à la fin des chapitres, comme un long récit qui ne s'arrête pas. Il se dégage de cet écrit une énergie hors du commun pour un européen.
Commenter  J’apprécie          20
tous les goûts sont dans la nature. Je n'ai pas aimé ce roman, le premier que je lis de cet auteur. Je me suis profondément ennuyée et j'ai fait l'effort de le finir dans l,espoir que l'histoire s'améliorerait. Mais non! Et dire que ce livre a gagné un prix important. le fait qu'il n'y ait pas de majuscules ni de points dans le texte ne nuit nullement à sa lecture. Je ne recommande pas sa lecture.
Commenter  J’apprécie          10
Lors d'une cérémonie organisée par son père à l'occasion de l'anniversaire de ses 10 ans, Kibandi rencontre son double : un porc-épic. Les deux êtres vont voir leur sort lié jusqu'à la fin de leurs jours.

Lorsque Kibandi meurt, le porc-épic est étonné de ne pas le suivre dans la tombe et d'être toujours en vie. Il va alors raconter son histoire au vieux baobab.

Une histoire des plus noires. le porc-épic dont on apprend le nom qu'à la toute fin du livre va devenir le bras armé de Kibandi. Dès que ce dernier est en conflit avec un autre habitant de son village, le porc-épic est chargé de s'en débarrasser. Les victimes vont se multiplier. le porc-épic assiste à une escalade macabre qu'il finit par ne plus cautionner. Il a de plus en plus de mal à obéir à son maître lorsqu'il s'agit de s'en prendre à des victimes "innocentes". Il se rend compte que son maître a de moins en moins de discernement et que cela va le perdre. Jusqu'à la victime de trop qui va causer la perte de Kibandi.

C'est un livre étrange que ces mémoires de porc-épic. Étrange pour moi qui ne suit pas habituée à ce type de littérature qui mêle conte et philosophie. J'ai eu un peu de mal à me plonger dans cette histoire mais le style d'Alain Mabanckou a finit par me happer. Un style fluide, aéré. Aucun point n'est utilisé dans ce roman mais cela n'est en aucun cas une gêne et donne un rythme particulier au livre.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (1176) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Afrique dans la littérature

Dans quel pays d'Afrique se passe une aventure de Tintin ?

Le Congo
Le Mozambique
Le Kenya
La Mauritanie

10 questions
289 lecteurs ont répondu
Thèmes : afriqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}