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Fabienne Gondrand (Traducteur)
EAN : 9782080258687
384 pages
Flammarion (06/10/2021)
3.84/5   81 notes
Résumé :
Quand ses parents envoient sa soeur à l'asile, Charlotte Smith décide de tout risquer pour la ramener à la maison. La jeune femme privilégiée de San Francisco abandonne sa véritable identité pour se faire interner à son tour. Elle devient la patiente numéro 99. Mais plus elle passe de temps à Goldengrove, mieux elle comprend que beaucoup de femmes qui y sont enfermées n'ont rien à y faire. Leur seule erreur a été de déranger.

Dans une société patriarc... >Voir plus
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Nous sommes en 1888 et nous allons à Goldengrove, un asile d'aliénées situé à distance de San Francisco, avec la jeune Charlotte, vingt ans, qui s'y est fait interner volontairement et secrètement.
Elle veut trouver le moyen d'en faire sortir, Phoebe, sa soeur ainée, envoyée là par leurs parents gênés de ses comportements excessifs alternant avec des périodes de dépression.

Ce thème de femmes internées contre leur gré parce qu'elles gênent, on le rencontre parfois dans d'autres romans, certains en faisant leur sujet principal, comme ici.
L'auteure a rassemblé plusieurs des traitements (tortures) réellement subis dans ces établissements, qui vont des bains d'eau glacée à l'arrachage de dents, en passant par l'exercice physique intensif ou l'immobilité imposée pendant des heures et des heures. Toutes les femmes avaient droits à ces "soins", qu'elles aient des maladies mentales plus ou moins légères, qu'elles soient seulement déprimées, qu'elles aient été infidèles, désobéissantes et encombrantes pour leurs pères, maris ou familles.

Un passage m'a interpelée, où il est question des économies que l'infirmière en chef veut réaliser en doublant les horaires de travail des internées et en réduisant les dépenses sur la nourriture, l'hygiène, etc.
On pense aussitôt à une actualité récente, scandaleuse et écoeurante… la rapacité et les bénéfices ne devraient pas avoir cours dans les établissements qui ont vocation à soigner, protéger ou enseigner. Qu'est-ce que cette humanité ? Je referme la parenthèse.

Même si certains faits ne sont pas totalement crédibles (entre autres la façons dont Charlotte déjoue un peu trop facilement l'attention de ses parents, à une époque où on ne laissait pas sortir les jeunes-filles de bonne famille sans un chaperon), l'intérêt pour le sujet et une histoire au suspens bien mené en font une lecture très agréable.

Pour moi, ce fut donc une bonne pioche dans le dernier masse critique, j'en remercie sincèrement Babelio et les éditions Flammarion.
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Elevée dans un univers rigide de la haute bourgeoisie où les bonnes manières sont de rigueur dans la famille Smith, Charlotte, se sentant responsable de l'internement de sa soeur Phoebe dans l'asile de Goldengrove, se jure de la ramener au domicile. Parfois sujette à des crises passagères Phoebe peut se montrer violente ce qui ne justifie pas son internement dans un tel établissement.
Face à l'injustice de ses parents dont la mère ne vit que pour le prestigieux et prochain mariage arrangé de Charlotte avec un certain George, histoire de sauver sa famille d'une ruine certaine, elle va tout mettre en oeuvre pour sortir sa soeur de cet endroit où elle n'a pas sa place.
Usant de plusieurs stratèges pour accéder à cet établissement, en se faisant passer pour folle, elle parvient à s'infiltrer dans diverses structures, découvrant avec horreur les pratiques abusives infligées à certains patients.
Après bien des déconvenues, avec l'aide d'autres femmes totalement lucides internées, considérées comme un élément perturbateur au sein d'une famille aisée et avec l'accord de psychiatres corrompus, guidés par l'appât du gain dont ils bénéficient, elle parvient à trouver Phoebe, tandis que d'autres pensionnaires réussissent à s'enfuir de ce lieu où elles n'avaient pas leur place.
Sans crier gare, de retour au domicile familial, accompagnée de sa soeur et de Célia, une jeune femme rencontrée lors de son internement volontaire, le château de cartes de sa mère s'effondre, laissant George, son futur époux complètement désorienté.

D'après l'histoire vraie de Nelly Bly, Patiente N° 99 de Greer Macallister nous fait découvrir un univers glauque et les traitements inhumains infligés aux personnes dépressives, un climat qui donne froid dans le dos et nous plonge dans l'univers de la folie du 19e siècle dont les pratiques perverses ont, je l'espère, aujourd'hui totalement disparues.

Une lecture très additive du milieu psychiatrique.
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Une maison bourgeoise américaine en 1888.
Phoebe, l'aînée des filles est sujette à des crises d'abattement puis de surexcitation.
De nos jours, on dirait qu'elle est bipolaire.
Charlotte, la seconde doit être mariée à Georges, fils d'un riche voisin, or elle aime Henry, le frère de Georges.
Quand les parents décident de faire interner Phoebe, Charlotte déjoue leur vigilance et se fait interner par un subterfuge.
Il lui faudra huit semaines pour parvenir à délivrer sa soeur et s'enfuir avec elle .
Et voilà un roman qui nous plonge dans l'enfer des asiles de l'époque.
Ce n'est certes pas un sujet original en littérature.
Mais l'auteur a su trouver une idée captivante pour nous emmener dans ces enfers pour fous ou simplement pour personnes qui dérangent.
J'ai été embarquée par cette histoire que j'ai littéralement dévorée.
Tout est bien mené, cohérent, les personnages sont superbes.
J'ai vu que ce roman allait être produit pour la télévision, et c'est sûr que ça ferait une super série télévisée.
Il y a a matière à ça.
C'est un univers sordide, des traitements infâmes.
C'est une époque où les convenances sociales l'emportent sur les sentiments.
C'est tout du déjà vu, mais c'est hyper prenant quand même.

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Le titre de ce livre m'avait intrigué et la chance a été de mon côté pour une masse critique Babelio pour recevoir cet ouvrage.

J'ai tout d'abord beaucoup aimé la plume de l'auteur, concernant le sujet du récit j'ai déjà précédemment un peu lu sur le sujet comme avec le bal des folles de Victoria Mas.

L'action de Patiente 99 se situant dans un autre pays ici l'Amérique durant l'année 1888 et ici Charlotte va de son propre gré intégrer l'asile ou se trouve sa soeur afin de la sortir de celui-ci.

Cependant elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'il se passe la bas, les tortures et mauvais traitements étant plus que courants (les jets d'eau glacé, la chaise de contention, l'isolement etc...).

D'autant plus qu'à cette époque les femmes sont en première lignes pour "l'expérimentation de nouveau traitement" et il existe de nombreuses raisons pour les internet et elle ne sont pas toutes médicales. Une femme tenant tête à son mari peut se retrouver facilement dans un asile.

Un récit très fluide à lire malgré la dureté du sujet et qui évoque également la famille avec le fait que Charlotte se rende sur place pour aider sa soeur à quitter cet endroit.
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UN ROMAN JUSTE & TOUCHANT ! 😊

Quand ses parents envoient Phoebe à l'asile, sa soeur Charlotte, une jeune femme privilégiée de San Francisco, décide de tout risquer pour la ramener à la maison. Elle va sauter dans la baie pour feindre de vouloir mettre fin à ses jours, se dire désemparée, déprimée, à la rue... Mission réussie. Elle intègre Goldengrove et devient la patiente numéro 99. Mais plus elle passe de temps à l'asile, plus elle comprend que beaucoup de femmes qui y sont enfermées n'ont rien à y faire. Leur seule erreur a été de déranger. Et ce n'est pas les traitements utilisés, qui s'apparentent à de la torture qui vont aider les quelques femmes vraiment malades...

Quel roman ! J'avais directement flashé sur le résumé et je dois dire que je n'ai pas été déçue.
J'ai été fascinée (mais aussi horrifiée) par cette plongée à Goldengrove. On découvre la vie à l'asile et en parallèle, on plonge dans les souvenirs des soeurs. On en apprend plus sur leur famille, on comprend l'amour qui les unit et pourquoi Phoebe a été internée.
Au fil des pages, on s'attache à ces filles, et de multiples rebondissements sont au rendez-vous, vraiment cette lecture était passionnante ! 😍

Avec ce roman, l'autrice nous embarque dans un monde pas si lointain où les femmes pouvaient être internées sous le seul prétexte qu'elles sortaient des cases et des moeurs imposés par la société. D'une simple maladie, à un refus d'épouser l'homme choisi pour elle, en passant pas une petite désobéissance... Et les mauvais traitements dans ces établissements étaient courants avec des pratiques loin de guérir les femmes: isolement dans un cachot, bain d'eau glacée, travail forcé, arrachage de denrs et bien d'autres tortures passées sous silence dans cet ouvrage... 😔

Greer Macallister s'est inspirée de l'histoire vraie de Nellie Bly qui a infiltré un établissement de ce genre en 1887 pour réaliser un reportage et dénoncer les conditions de détention de ces femmes...

Un roman qu'il faut lire pour se souvenir, pour savoir que tout ça a existé, pour ne pas oublier. Il est d'ailleurs en cours d'adaptation au cinéma, j'ai hâte de voir ça !

Bref, j'ai été complètement embarquée aux côtés de Phoebe, Charlotte et les autres, je recommande chaudement ! 😇

Tenté(e)s? 😘
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Puis c'étaient les bancs.
Je redoutais les bancs. De longues planches en bois sans dossier, disposées dans une salle nue sans décoration, sans fenêtres, sans confort. Il y avait tout juste assez d'espace entre elles pour ne pas donner des coups de genoux à la femme assise sur la rangée de devant, à condition de ne pas être trop grande. Quelqu'un avait pris le soin de ponce le bois, si bien qu'il nous arrivait rarement de retrouver des échardes dans nos robes. C'était bien le seul compliment qu'on pouvait trouver à faire. Les bancs était boulonnés au plancher de façon que personne ne les déplace et à part eux. rien ne venait accrocher le regard. À côté de la porte, les becs de gaz étaient réglés au plus bas dans une pénombre perpétuelle, et une odeur de renfermé saturait l'air. À peine entré dans la pièce, on avait hâte d'en repartir. Manifestement, le sort voulait qu'on y reste des heures.
Quand l'infirmière aboyait derrière moi, je suivais le troupeau. Les deux premières journées passée sur les bancs avaient été d'une monotonie sans nom. Je cernais la philosophie à l'œuvre, bien que personne n'eût pris la peine de me l'expliquer ; l'immobilité du corps était supposée apporter la paix et l'esprit. À la place de quoi j'étais à deux doigts d'exploser. Nelly Bly avait écrit "Personne ne peut se douter à quel point ce sont de longues et lentes heures que celles que l'on passe à l'asile.¹" Entre le lire et en faire l'expérience, il y avait un gouffre.

1 - "Dix jours dans un asile", Nellie Bly, traduit de l'anglais (États-Unis) par Hélène Cohen. Editions Points/Documents, 2016. page 95
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Nellie Bly avait écrit " Peronne ne peut se douter à quel point ce sont de longues et lentes heures que celles que l'on passe à l'asile ". Entre le lire et en faire l'expérience, il y avait un gouffre.
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Ce lieu était d'une logique implacable, dès lors qu'on partait du principe que toutes ces femmes étaient folles et qu'elles avaient de la valeur tant qu'on pouvait les mettre au travail ou les faire taire. Et de préférence les deux.
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Il suffit de deux choses pour qu'une femme soit folle : la parole d'un homme qui a tout à y gagner et un médecin disposé à donné son aval.
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J'avais vu... Un monde qui prétendait offrir un lieu de guérison, mais qui n'était en réalité qu'un lieu de détention bien pratique pour des femmes bien gênante, au service exclusif des gens de l'extérieur, jamais des intéressés.
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