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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un détour à ne pas manquer.
Difficile d'échapper à la magie de ce roman, l'Ami Arménien, ce trésor de la littérature nous trace l'amitié de deux adolescents. le narrateur pensionnaire dans un orphelinat de Sibérie, s'attache à Vardan cet élève étrange et maladif devenu au fil des mois le souffre douleur de sa classe.

Andréï Makine révèle peu à peu une réalité bien plus sombre, celle d'une petite communauté arménienne cruellement atteinte par les soupçons avancés par l'état soviétique. Par petites touches on comprend qu'une autre réalité a fracassé l' histoire de Vardan. On se doute alors que le génocide est encore omniprésent.

La communauté arméniennes est venue accompagner leurs proches emprisonnés en ce lieu, à 5 000 kilomètres de leur Caucase natal. Ce lieu appelé du « Bout du diable », où vivent Chamiram la mère de Vardan, Gulizar la soeur de Vardan, belle comme une princesse, et Sarven le vieux sage de la communauté…
Ce lieu c'est aussi le quartier des marginaux.

Deux photos de familles arméniennes posées à l'entrée de leur maison, ravivent de pages en pages des souvenir douloureux.

Pourtant dans ces espaces si hostiles, la ferveur, la solidarité et l'amitié vont l'emporter, Vardan protégé par son garde du corps, va savoir exprimer et nous faire partager une émotion intense et même imaginer un fol espoir.
Porteur de la maladie arménienne, entre l'immense mélancolie et un corps devenu trop fragile, Vardan nous porte comme dans un conte. Il nous accompagne vers un monde qu'il sait imaginer, où par exemple capter les oiseaux migrateurs et où il trans figure ses rêves les plus fous. Ronine le professeur de Vardan, lui même est touché par l'énergie de ces jeunes arméniens.

La légèreté de la voix de ces deux compagnons est clairement une réponse à la barbarie. le récit de Makine est un ode à l'amour, et à la fraternité.

Ce magnifique roman et ces personnages hauts en couleurs vous bouleverseront par leur humanité et leur simplicité.

"C'est à cet âge que je compris à quel point la souriante platitude de l'adage »La vie continue »,pouvait être insolemment impitoyable", écrit Makine page195.



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Entre deux Zola, un détour par un ouvrage qui doit retourner en médiathèque avant de prendre le chemin d'un autre foyer ...
Une découverte d'un auteur connu de nom, mais dont je n'avais pas encore lu d'ouvrage. Et le moins qu'on puisse dire est que je ne regrette pas.
Une très belle langue où Andreï Makine, en peu de mots, parvient à peindre une atmosphère, à dépeindre un lieu, à faire sentir les liens qui se tissent entre les personnages.
Quelque part en Sibérie, en Russie soviétique. Deux adolescents, l'un orphelin, l'autre arménien, exilé volontaire avec quelques autres pour accompagner ceux des leurs qui attendent leur procès et leur condamnation à venir pour une tentative supposée de sédition.
Dans le "royaume d'Arménie" ainsi créé, Makine dresse tout à la fois le portrait de l'absence, dessine la quête d'identité des deux adolescents, propose en creux et avec délicatesse un récit du génocide arménien de 1915, s'interroge sur le sens de la vie, son absurdité comme ses possibles ... une réflexion aussi sur le temps ...
Une belle lecture, au coin du feu avec un thé bien chaud ... une lecture d'hiver qui m'aura transporté loin, là-bas, dans le "Royaume d'Arménie".
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L'Ami arménien est un très beau roman initiatique, un premier coup de coeur de l'année 2024. Vardan et le narrateur se lient d'amitié dans une ville lointaine de Sibérie. Vardan est arménien. L'histoire se déroule après la 2è guerre mondiale, l'Arménie est alors une république soviétique. Il vit dans une petite communauté arménienne venue s'établir temporairement dans cette région froide parce que quelques-uns des leurs se sont révoltés en Arménie. Ils attendent leur jugement. Vardan est un enfant chétif, atteint du mal d'Arménie. Il va peu à l'école et est est la risée des autres enfants. le narrateur lui apporte les devoirs et les leçons. Ils se lient d'amitié. le narrateur lui est orphelin et vit dans l'orphelinat local. Il va dans la même école que Vardan. A l'amitié de ces deux adolescents s'oppose la violence des autres élèves mais aussi la violence soviétique. Un roman d'une terrible actualité : la détention dans des prisons sibériennes et la répression des autorités. Un roman court mais intense écrit d'une superbe plume.
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Je crois que d'Andreï Makine, j'ai pratiquement lu tous les livres, admirative de son vocabulaire, son style,son écriture incomparable.

Je ne sais pas si je m'y suis habituée, mais pour L'ami arménien, l'écriture toujours magnifique me semble plus simple. Comme si pour parler de ses souvenirs de jeunesse, les mots venaient tout seuls, dans la douceur.

L'ami arménien, c'est la rencontre dans un orphelinat du narrateur avec Vardan qui vit avec sa petite communauté arménienne toute proche.
Cet ami va lui faire découvrir un autre monde que celui de la violence et le sort des arméniens.

Très beau.
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Un adolescent de 13 ans, orphelin, devient le garde du corps de son ami arménien.
Dans cette ville de Sibérie, l'un vit dans un orphelinat à la mode soviétique, l'autre dans le quartier “Du bout du Diable” où pourrissent les exclus.

Le narrateur va y trouver une chaleur, une famille, et les deux jeunes vont vivre quelques mois d'une intense amitié, entre violence, jeux, drame et rêve.

La famille arménienne attend le procès de résistants Arméniens opposants au régime soviétique.
Le narrateur, lui, n'attend rien, il vit désormais à l'heure de cette nouvelle famille et de son ami fragile.

C'est très beau, incarné, magnifiquement écrit.
Je recommande fortement, tant pour le récit, que pour la part historique, ou le romanesque de ces personnages cabossés.
Lien : https://carpentersracontent...
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Un roman érudit, empli de compassion et d'humanité.
L'amitié de jeunesse adolescente - forte et indéfectible – de l'auteur pour son ami disparu.

Le narrateur vit dans un orphelinat en Sibérie au temps de la fin imminente de l'empire soviétique, il se lie d'amitié avec Vardan qui réside au « Bout du diable » ce quartier déshérité au coeur de la taïga où vit une petite communauté d'arméniens. Coin perdu, où leurs proches – prisonniers politiques - sont incarcérés en attente de procès.

Exodes – « forcés de recréer, indéfiniment, leur espace vital ». Résignation et sacrifices. Force et fragilité.

Les pérégrinations des jeunes amis, les souffrances et la tragédie de tout un peuple à travers l'histoire et les confidences des quelques personnages du roman, déracinés et démunis, ils se retrouvent là… « royaume d'Arménie » forcé d'exil, loin de leur Mont Ararat, sacré chez les arméniens.

Un récit poignant au style impeccable et puissant. Bouleversant d'émotions et baigné de nostalgie.
Mémoires de souvenirs touchants et de moments tristes.
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C'est la première fois que je lisais un ouvrage de cet auteur.
J'ai beaucoup aimé le style de cet auteur. Il est certain que je retenterai un roman d'Andreï Makine.

Un texte court, mais complet. J'ai aussi aimé l'ambiance et l'amitié du narrateur et de Vardan. Ils sont jeunes et en même temps, plus tellement, à cause de tout ce qui se passe dans le quartier et dans leur vie. Bref je n'en dirai pas plus de peur de vous spoiler. Sinon, lisez-le il vaut vraiment la peine.
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Certaines personnes peuvent-elles vous laisser un souvenir indélébile?
Une rencontre peut-elle influer sur votre vie future ? Sur votre façon de voir les choses?

C'est la cas de notre auteur qui revient sur son adolescence et sa rencontre avec un garçon arménien, exilé avec sa communauté en Sibérie, Vardan.

Il deviendront amis, l'un défendra l'autre contre la cruauté des autres enfants, l'autre lui apprendra en retour la beauté et la fugacité de la vie.

C'est juste, beau ! Très belle plume pour un très beau texte, qui revient également sur le parcours des arméniens au travers du temps et de leur massacre au début du 20ème siècle.

Vardan a un petit quelque chose du renard dans "Le petit prince"...
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Très beau livre d'Andreï Makine racontant avec la tendresse qui le caractérise les drames des camps soviétiques et des massacres arméniens.
Un texte superbe réussissant à traduire la douleur et l'horreur,mais aussi l𠆚mitie avec finesse et poésie...Le fait que ce soit par les yeux d'un adolescent découvrant la vie et l'humanité est bouleversant.
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Encore un magnifique livre de Makine qui raconte au travers d'une amitié avec un jeune arménien malade, sa découverte de ces autres étrangers, parias en Russie, soutiens de leurs familles emprisonnées pour n'être pas totalement intégrés aux idéaux imposés.
Le propos effleure la grande histoire avec pudeur et l'on sent toute la cruauté des enfants qui lynchent le pauvre gamin venu des contrées lointaines du village avec sa communauté digne et fière de ses origines. C'est un roman initiatique aussi car les sentiments élevés et la sagesse de ce petit arménien durement marqué dès l'enfance constitueront la grande leçon de vie que l'auteur reçoit et qui va le marquer à jamais.
Une belle langue poétique et nostalgique pour narrer une histoire sans doute vécue par l'auteur.
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