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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un vieil homme se souvient d'une fenêtre de son enfance qu'il revit avec les yeux de l'homme qui a vécut. Souvenirs déchirants racontés dans un rythme obsessionnellement lent, sans jugements mais pleins de sagesse. La pensée d'un vieillard avec les yeux de l'enfant qu'il était donné naissance à ce récit dichotomique. On referme le livre avec une larme au coin de l'oeil, mais plein d'enrichissement, à l'image de l'auteur.
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C'est avec une grande tristesse que j'ai refermé ce livre. Au dernier chapitre, j'essaie de tourner le moins rapidement possible les pages pour retenir le temps de cette histoire. Mais je veux savoir jusqu'où l'auteur va nous emmener et j'ai tendance à les tourner plus vite, trop vite. Les lettres dansent devant mes yeux. Mais ce n'est pas grave car je sais que, comme presque tous les chapitres qui ont précédés ces dernières pages, je le relirai une seconde fois, certains passages une troisième fois en prenant des notes pour garder en moi les mots, la tendresse, la poésie d'Andreï Makine! Cet auteur que je commence à bien connaître qui prend le temps de dessiner ses personnages, leur environnement. Andreï Makine est aussi un grand nostalgique, il faut profiter de ces sentiments qui débordent de chaque phrase et qui décrivent son monde d'une façon tellement belle et subtile.
Nous le retrouvons dans son pays d'origine, la Sibérie, sans doute fin 1969, début 1970 mais cette fois, ce n'est pas dans la taïga comme dans le dernier livre que j'avais lu, “L'archipel d'une autre vie” qu'il nous emmène mais dans une ville qu'il ne nomme pas, dans un quartier dit du « Bout du diable » “peuplé d'anciens prisonniers, d'aventuriers fourbus, de déracinés égarés qui n'ont pour biographie que la géographie de leurs errances." Il est accueilli là par une petite communauté de familles arméniennes venues soulager le sort de leurs proches transférés et emprisonnés en ce lieu, à 5 000 kilomètres de leur Caucase natal, en attente de jugement pour « subversion séparatiste et complot anti-soviétique » parce qu'ils avaient créé une organisation clandestine se battant pour l'indépendance de l'Arménie. C'est là qu'il fait connaissance de son ami, Vardan; sa soeur, Gulizar, "belle comme une princesse du Caucase qui enflamme tous les coeurs” mais ne vit que dans la dévotion à son mari emprisonné ; Sarven, le vieux sage de la communauté; Vardan, un adolescent ramassant sur une voie de chemin de fer une vieille prostituée enivrée qu'il protège avec délicatesse; une brute déportée couvant au camp un oiseau blessé qui finira par s'envoler au-dessus des barbelés : autant d'hommages à ces « copeaux humains, vies sacrifiées sous la hache des faiseurs de l'Histoire. » le narrateur, Andreï Makine, a à l'époque 13 ans et vit dans un orphelinat, il devient rapidement le garde du corps de son ami arménien, Vardan , qui souffre de la « maladie arménienne » qui menace de l'emporter.
J'ai lu dans une chronique que l'auteur ne serait sans doute pas devenu l'homme qu'il est sans cette rencontre avec cet ami arménien, Vardan, que je ne suis pas prête d'oublier. Possible. Mais le fait de vouloir le protéger, de prendre des coups pour le défendre, de vouloir mieux le connaitre, d'essayer de comprendre "sa vérité", sa vision (le plus bel exemple est lorsqu'il lève son bras en disant qu'il touche le ciel qui commence "sous les semelles des vagabonds"), de se retrouver en prison à l'âge de 13 ans pour protéger son ami et ses proches me font penser que le jeune Andreï était déjà un être exceptionnel, aussi sensible que l'écrivain qu'il est devenu!
J'ai donc lu ce livre deux fois, la première assez rapidement portée par ma curiosité et une seconde fois, lentement, pour savourer l'instant, les mots, par envie de rester encore en cette fin d'été aux côtés de Monsieur Makine et ses amis "du royaume d'Arménie" en Sibérie et c'est non pas avec une mais des larmes que j'ai refermé cette merveille de la littérature hier soir, touchée par cette beauté, cette humanité et ce charme innocent de ces deux adolescents.
Je n'ai qu'un conseil: LISEZ CE LIVRE!
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Une superbe balade en « Nostalgie » offerte par Andréï Makine.
Nostalgie de l'Amitié qui l'a fait grandir lors de son enfance d'orphelin aux fins fonds de la Sibérie sous le régime soviétique ; amitié avec un petit arménien pauvre et gravement malade venu dans ces régions inhospitalières avec un certain nombre de membres de ce peuple pour soutenir des parents et des amis emprisonnés là dans l'attente de leur procès. Avec ce garçon, Vardan, si différent des brutes de son école ou de l'orphelinat, si mature et étrange, il y apprit à aimer ces gens et ce peuple martyr si fier de son histoire et de ses traditions.
Nostalgie encore d'une façon de vivre malgré des conditions extrêmement dure, sous un régime inhumain et dans une région isolée de tout, mais on pouvait alors compter sur la solidarité et l'entraide de ses proches, de son groupe, « la certitude d'avoir une patrie, un passé, une terre – oui, un royaume d'où ses rêves pouvaient s'élever… ». La vie actuelle est dure à sa façon, mais chacun y est seul, lancé dans la course au consumérisme, à la possession, à la mondialisation.
Madame Signoret proclamait que « la nostalgie n'est plus ce qu'elle était », Andréï Makine prouve qu'elle existe toujours, et elle donne sous sa plume un roman émouvant et magnifique.
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J'ai toujours été impressionnée par l'auteur, son physique au visage carré, ses yeux perçants, son accent qui roule... je me disais sans avoir de réelles preuves que sa littérature me serait trop distante. Comme on peut être sotte parfois ! La chronique de @dis_moi_10_phrases sur instagram m'a convaincu de sauter le pas et me plonger dans ce roman, (Merci à toi, grandement car j'ai passé un moment de lecture intense avec l'ami arménien ! Et je me suis notée le testament français).
Vardan, garçon étrange qui prend le temps de regarder les oiseaux, vit avec sa mère Chamiram, détentrice de l'histoire familiale et de ses secrets ainsi que sa soeur, Guruzar, belle, énigmatique qui ne s'en laisse pas compter. Cette famille est arménienne, nous sommes dans les années 70 et elle vit, dans l'attente du procès des prisonniers, combattants de la liberté nationale. Ils se sont installés dans le quartier au Bout du diable, face à ce monastère transformé en prison.
Le narrateur, 13 ans, un orphelin, va prendre sous son aile, pense-t-il, Vardan 14 ans. Mais en réalité, Vardan va être cet ami qui par son comportement singulier, lui a permis un "autre principe d'existence" de donner à voir avec une "dimension supplémentaire", à sortir du cercle quitte à être traité de "pas normal". Moi, ça me touche, ça m'atteint profondément quand l'amitié, l'amour bouleverse l'histoire d'une vie. le livre s'ouvre sur cette phrase sublime : "Il m'a appris à être celui que je n'étais pas." Et lorsque l'on sait que Vardan et sa famille ont vraiment existé, on en sort que plus émue, troublée. C'est une histoire d'amitié en "Royaume d'Arménie" que je vous conseille de tout mon coeur ❤
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Ce récit est marquant et a l'envergure des tout grands livres qui vous restent en mémoire.
*La précision, la justesse et la finesse de la langue d'Andreï Makine sont remarquables. Il faut une sensibilité et des dons linguistiques impressionnants pour arriver à exprimer tant de nuances dans une langue qui n'est pas sa langue maternelle. Mais il y a d'autres exemples illustres avant lui...
*J'ai aimé que l'auteur entrecroise la grande et la petite histoire en livrant tant de sa jeunesse et de son amitié avec Vardan "l'ami arménien" qu'il prend sous son aile pour tenter de le protéger dans l'orphelinat de Sibérie où ils sont placés. Vardan entraîne son ami à sa suite lors des visites qu'il rend à une petite communauté arménienne venue attendre le jugement de proches dans l'URSS des années soixante-dix.
*La peinture d'univers pré-concentrationnaire élaborée dans ce récit a un intérêt historique et humaniste qui dépasse le cadre de l'amitié des deux adolescents. Cette amitié délimitera les contours que le narrateur veut donner à sa propre vie et sa vision du monde. le jeune garçon voit la richesse la nuance et la diversité partout autour de lui, il nous invite à porter ce même regard sous lequel le dogme et la rigidité vacillent.
*Vardan offre son royaume arménien miniature à son ami fasciné par la richesse et la dignité de cette communauté et Andreï inscrit dans notre mémoire Vardan en lui rendant hommage. Deux cadeaux précieux et subtils, tout comme le roman de Makine.

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C est un moment hors du temps que nous offre Andrei Makine. Je ne saurai pas trouver les mots justes pour parler de ce livre éblouissant. Déjà une leçon d histoire autour d un peuple martyr, le peuple arménien, qui a gardé sa fierté comme ici jusqu au bout d un petit coin de Sibérie. le héros de notre histoire est un jeune adolescent,
Vardan, qui possède de telles qualités de bonte, courage, maturité, et la capacité de deviner dans nos vies leur signification secrète qu elles le rendent suspect à son entourage de jeunes, plus régis par la rivalité et le mépris des plus faibles.
C est une profonde connaissance de l être humain, des
ressources que nous donne la nature quand on s en émerveille, des souvenirs qui forment notre être, des vertus de force, justice, charité, qui se déploient pour nous a la lecture de ce livre qu on referme profondément ému et...grandi.
Un immense merci à monsieur Makine
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Roman court mais intense. L'auteur écrit dans une belle langue classique, avec des virgules et des points. Cela devient si rare que c'est presque devenu original. Les descriptions, jamais pesantes, nous emportent dans ce quartier du " Bout du diable", en périphérie d'une grande ville de Sibérie, à l'époque soviétique. Les personnages sont très attachants. Un orphelinat, une prison, des Arméniens en exil. Par cette histoire émouvante, A. Makine nous plonge dans NOTRE HISTOIRE ; finalement pas si lointaine, dans le temps comme dans l'espace.
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Première lecture de cet auteur, et j'ai été captivée. L'auteur se remémore ses 13 ans en Sibérie et sa rencontre avec son ami arménien, leur vie quotidienne alors que lui vit dans un orphelinat et son ami avec sa famille dans le quartier du bout du monde! Quelle belle écriture, quelle fluidité et Vardan est tellement touchant dans sa fragilité, mais aussi sa belle âme! A lire!!!
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magnifique livre
de la tendresse , beaucoup de retenue dans la tragédie d' Arménie
ce livre me touche particulièrement car je viens de le lire alors que la Russie a déclarer la guerre à l'Ukraine depuis 15 jours
merci Mr Andrei Makine
quelle belle leçon d'humanité
j'ai ADORE
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