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4,23

sur 1173 notes
1952 Extrême Orient soviétique
Un jeune garçon va recueillir les confidences d'un trappeur, à moins que ce ne soit un chercheur d'or, un homme qui l'intrigue en tout cas suffisamment pour que, sur un coup de tête, il le suive dans la taïga.
L'homme, qui jadis s'appelait Pavel Gratsev, est un vétéran de la deuxième guerre mondiale. Il a été appelé comme réserviste pour participer à un exercice grandeur nature de simulation de guerre atomique.
En but à l'autoritarisme d'un sous-officier ambitieux, le voici embringué dans un chasse à l'homme à travers la taïga, un détenu du goulag s'étant échappé. Les cinq hommes détachés doivent le capturer en vie à des fins de torture et d'exécution exemplaire.
A travers la taïga sibérienne en cette fin d'été, leur troupe poursuit le fugitif qui , étrangement, maintient une distance raisonnable et constante entre lui et ses poursuivants.
Les jours s'égrènent u fil de ce paysage somptueux mais dangereux, ponctué de tentatives maladroites de capturer le fuyard qui échappes à tous le spièges.
Cette marche forcée va révéler des hommes, va révéler des natures humaines en but à un régime totalitaire impitoyable et barbare et laissera entrevoir aux chasseurs capables de mettre à distance à la fois les diktats politiques du système et leurs instincts les plus bas, une autre vie possible…
Splendide !
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Ce roman regroupe tout ce qui me plait dans une histoire : un cadre de nature sauvage, une intrigue simple et efficace (un groupe d'humains doit capturer une personne en fuite), des personnages bien construits, des réflexions philosophiques et politique, un style fluide, des rebondissements crédibles et de l'humour bien dosé.

C'est un énome coup de coeur qui m'a rappelé par moments la série McGyver avec des trucs et astuces improbables mais tout à fait logiques pour survivre à la nature et aux humains.

Challenge Multi-défis 2024
Challenge Solidaire 2024
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Un jeune homme, un peu perdu, suit un homme à travers la forêt dans l'Extrême-Orient russe. Il se fait surprendre et les deux hommes s'assoient autour d'un feu. L'homme, Pavel, se met à raconter son histoire, sa vie dans cette région difficile.

Quelle aventure. Quelle traque. La traque d'un homme à travers les paysages d'été de Sibérie par d'autres hommes, militaire, réserviste ou ancien prisonnier. La traque prendra un tour d'incroyable violence quand ces hommes sauront qui est leur proie.
L'histoire de Pavel se situe pendant la guerre froide mais raisonne tristement avec l'actualité.
Ces hommes qui ont vécus et fait des choses terribles pour rester en vie. Il y a-t 'il une échappatoire à tout cela ?
Lecture haletante sans temps mort, seule la fin est un petit peu longue.
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"À cet instant de ma jeunesse, le verbe "vivre" a changé de sens."
Ça vous dit, la Sibérie orientale, là, tout au bout du monde, face à la mer d'Okhotsk ? Moi, les bouts du monde ça me parle. J'y vis.
Un jeune géomètre désoeuvré piste un voyageur isolé, à pied dans la taïga. Une fois rattrapé, le voyageur lui livre le récit d'une autre traque, une traque qui a changé sa vie, alors qu'il était soldat au début des années 50.
J'ai eu un peu de mal au début avec le style : le récit du soldat notamment débute dans un style ampoulé, trop littéraire et peu naturel pour un homme de sa condition.
Puis j'ai eu un peu de mal aussi avec les personnages, ces relations masculines de pouvoir et de domination ne me disaient rien qui vaille ; je me suis dit "Ça va vite me gaver, ça".
Et puis le charme a opéré.
C'est qu'il intrigue, ce soldat, parti en commando mais dont toutes les certitudes vont se dissoudre au fur et à mesure que le commando perd ses membres.
C'est qu'il est bien mystérieux, cet évadé des camps qu'ils sont chargés de traquer et de ramener vivant.
C'est qu'elle est fascinante, cette taïga, monde hostile pour les uns mais univers naturel et généreux pour les autres.
C'est que cette traque est bien plus qu'une expédition militaire : elle révèle la vraie personnalité de chacun, des traits les plus sombres aux plus humanistes. Elle permet de se débarrasser des faux-semblants, des regrets, des aspirations matérielles.
De se réaliser, en quelque sorte ; d'accomplir "...deux destins qui s'opposaient à tout ce que convoitaient les humains."
Elle permet de révéler, d'une certaine façon, le sens de la vie.

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L'Archipel d'une autre vie. On ne saura la signification de ce titre qu'à la fin du livre. Car l'Archipel existe. Et l'autre vie aussi (forcément)
Un récit de poupées russes évidemment.
La première (ou qui est pris qui croyait prendre) est la rencontre du jeune homme (Makine lui-même ?) et de l'homme à capuche, Pavel dans un lieu improbable du fin fond de la Sibérie, Tougour. Pavel va lui raconter son histoire en commençant par les mots : « Je suis rentré chez moi au mauvais moment. »
Ce sera la deuxième poupée, le corps du récit (je veux dire le core) où se fondent toutes les émotions et où se transmutent les sentiments. L'histoire de Pavel est fantastique, effroyable. Cela se passe sous Staline en 1952. Pavel est un soldat réquisitionné. En compagnie de Vassine et de deux gradés tortionnaires (certains Russes aujourd'hui, diraient nazis) doivent chasser et récupérer un évadé d'un camp. Cette chasse à l'homme dans la taïga est une épopée mortifère qui met à jour les penchants les plus vils chez les deux gradés (qui m'ont rappelé Au revoir là-haut …) La nature est omniprésente, toute puissante, écrasante.
Pavel termine son récit par ces mots qui nous ouvrent les bras : « Nous allons y vivre »
Vivre différemment.
Après maintes péripéties, Pavel se retrouvera à l'extrême Est de la Sibérie, dans une île, Bélitchy, de l'archipel des Chantars où la survie est minimaliste. Son existence fruste et solitaire lui convient. Il y restera des années. (« J'avais voulu tuer pour mériter un rôle dans la bouffonnerie du monde où depuis toujours les hommes vivent en se haïssant. »)
Enfin, dernière poupée, le jeune garçon revient. Il a vieilli et songe au récit qui l'avait tant bouleversé et qui le mène à une réflexion métaphysique sur le sens de la vie et comment vivre. : « Il m'a fallu de longues années pour comprendre : non, c'est notre vie à nous qui était démente ! Déformée par une haine inusable et la violence devenue un art de vivre, embourbée dans les mensonges pieux et l'obscène vérité des guerres. »
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Qu'on se le dise une bonne fois pour toutes : Andreï Makine est un magnifique écrivain!
L'écriture est d'une finesse rare et d'une poésie insensée. La réflexion est profonde, sincère et tellement actuelle. L'histoire est prenante à chaque seconde avec une alternance parfaite entre moments de réflexion et d'action. Les personnages sont complexes, magnifiques dans leur évolution et dans leur humanité.
Absolument merveilleux!
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L'archipel d'une autre vie commence par la rencontre entre un jeune un peu paumé, envoyé dans le grand Est russe, et un homme mystérieux qu'il a tenté de suivre dans la forêt. L'homme va se découvrir et raconter toute sa vie à ce jeune, comme rempli d'un besoin de se confier.
Sa vie n'est pas banale, Pavel a été militaire comme tout un chacun, et l'essentiel du récit raconte la traque d'un évadé du gulag à laquelle il a dû participer. Ils sont cinq a pister ce "criminel", qu'ils doivent ramener vivant afin qu'il soit torturé et mis à mort publiquement pour servir d'exemple. L'équipe est composée de Pavel, d'un soldat qui a déjà subi les injustices du système, d'un commandant, brave soldat droit dans ses bottes, d'un commissaire politique, brute sanguinaire prête à châtier tous les insoumis, et d'un sous-officier ambitieux et fayot à la fois, ce qui le rend redoutable.

La traque se poursuit pendant des jours et des jours car l'évadé connait parfaitement la forêt et se débrouille très bien dans cet environnement, que l'auteur nous fait aimer malgré la rudesse des lieux. Plus l'équipe se rapproche de l'évadé, et plus Pavel tente de s'éloigner du monde et se réfugie dans "sa vie intérieure". Pourquoi autant d'acharnement alors que tout le monde sait que le gulag est rempli d'innocents ? Il finit également par admirer le fugitif qui leur résiste pendant aussi longtemps et semble pouvoir vivre en harmonie avec la nature. Ils finissent par se rencontrer et ... le reste est à découvrir par vous-mêmes.

Le texte est beau, empreint d'humanité, malgré l'hostilité de l'environnement et la brutalité des hommes. le début est surprenant, un Russe vivant en ermite raconte sa vie à un gamin qu'il n'a jamais vu auparavant. Difficile à croire dans un pays où tout le monde se méfie de tout le monde, mais c'est anecdotique, car la presque totalité du texte se déroule dans le passé.

Ce récit est dur, mais aussi plein d'espoir, car il montre d'une part que la vie intérieure est hors d'atteinte des tortionnaires au service du régime, et d'autre part que certains réussissent à s'évader (dans les deux sens du terme) pour ne pas être broyés par le système.
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Je découvre Andreï Makine, membre de l'Académie Française depuis 2016 avec son 17ème ouvrage L'archipel d'une autre vie.

L'histoire prend place dans l'immensité de la taïga à l'extrême Nord-Est de la Russie. A la faveur d'une rencontre avec un jeune étudiant, un homme livre ses souvenirs, du temps où il était soldat après la seconde guerre mondiale.

C'est un roman fait de contrastes, d'un côté, la rudesse de la vie militaire, les souvenirs de guerre qu'on préfèrerait oublier, la peur de la police politique et la bêtise universelle de certains hommes, de l'autre une nature majestueuse qui semble infinie, au coeur de la forêt ou devant l'océan à perte de vue.

C'est roman qu'il ne faut pas trop dévoiler mais découvrir par la lecture, une très belle parenthèse emplie de la poésie des grands espaces malgré le contexte historique.
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L'histoire se déroule aux confins de l'Extrême-Orient Russe, au milieu de la taïga.
le livre commence par une rencontre celle d'un jeune géodésiste et d'un homme plus âgé, Pavel Gartsev.
Pavel lui raconte son histoire. 1952, Staline dirige l'URSS. Pavel est dans l'armée. Il est choisi avec quatre autres militaires pour partir à la poursuite d'un fugitif. La traque est difficile. Bien qu'il semble jamais très loin de ses poursuivants - des feux attestent de sa présence - il demeure insaisissable. Au cours de la chasse la véritable nature des poursuivants se révèle (méfiance, perfidie, agressivité). Suite à des accidents quatre abandonneront la traque et rentreront au camp sur des radeaux de fortune. Pavel continue seul la traque.....

Le jeune géodésiste n'oubliera jamais cette rencontre.

Livre magnifique : Magnifique par l'écriture de l'auteur, Magnifique la description de la nature, Magnifique les histoires et les personnages de Pavel et d'Elkan.
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Aux confins de la Russie se trouvent les îles Chantar, bouts de terre inhospitaliers. En avant-poste de l'Extrême-Orient russe, cet archipel semble oublié du monde et de l'histoire.

En 1970, un étudiant géomètre arrive à Nikolaïevsk pour une mission. Sur le tarmac il remarque un homme qui l'intrigue et qu'il va suivre dans la taïga. Rapidement l'homme se laisse rattraper. Il s'appelle Pavel Gartsev et va alors faire le récit d'une autre chasse à l'homme, en 1953. La guerre froide bat son plein. L'armée russe se prépare au pire dans cette taïga. Un petit contingent de cinq hommes va être désigné pour rattraper un fugitif.

Pas la fine fleur de l'armée ce petit groupe. Outre Pavel, jeune militaire mal vu de sa hiérarchie, il y a Mark Vassine et son chien Almaz, le sous-lieutenant Ratinsky mouchard et traite né, le chefaillon Lousskass qui ne cherche qu'à bien se faire voir de sa hiérarchie et leur commandant un brin sadique, Boutov. Tous sont bien contents d'échapper à la mission initiale, la préparation à la guerre nucléaire, chacun pour des raisons qui lui sont propres.

Cette quête va révéler de fond de chacun. Mais pour Pavel Gartsev, et par ricochet pour notre étudiant, elle sera la source du bouleversement de leur vie.

Andreï Makine ne dresse pas seulement une satire politique du système soviétique. C'est aussi (surtout) une très belle réflexion sur le rapport de l'homme à la nature, sur le sens de la vie. Il y est aussi question de pouvoir et de liberté, de solidarité et d'intérêt personne, d'amour et d'amitié.

Si le récit est un peu long sur la première partie, le rythme s'accélère un peu après la moitié du récit, suite à un rebondissement qui ne manque pas de saveur. Les péripéties subies par ces cinq soldats dans cette chasse ne manquent pas de piquant.

Si le récit est un peu long sur la première partie, le rythme s'accélère un peu après la moitié du récit, suite à un rebondissement qui ne manque pas de saveur. Les péripéties subies par ces cinq soldats dans cette chasse ne manquent pas de piquant.

L'écriture est belle, sensible.

Une première incursion dans l'univers d'Andreï Makine. Si je ne suis pas totalement sous le charme j'ai pris du plaisir à cette lecture et ne manquerai pas de me plonger plus avant dans l'oeuvre de cet auteur.
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