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4,14

sur 1626 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai adoré son style d'humour, le ton qu'il emploie pour parler des actes de la vie quotidienne dans son centre de rééducation: la toilette, aller à la selle, se nourrir quand on dépend entièrement des autres, sa relation avec les soignants et leur empathie ou non, les liens qui se tissent rythmés pas les heures, les rituels.

Il raconte les étapes de la rééducation, le moindre progrès vers plus d'autonomie, le jour où on le met dans son fauteuil électrique, première vraie conquête: « La première fois qu'on m'installe dedans, je suis à la fois impressionné et excité, comme un môme à qui on amène un cheval à dompter avant de le monter. Car si ce fauteuil est un symbole dort de mon immobilité, il va aussi me permettre de me remettre en mouvement. » P 31

J'ai bien aimé la manière dont il parle de l'évolution de l'acceptation du statut d'handicapé, comment on digère les étapes, du refus, à la colère pour arriver à vivre avec.

Il raconte aussi les rencontres, un handicapé en fauteuil depuis l'âge de quatre ans, qui ne circulera qu'en fauteuil toute sa vie, mais aussi le contact avec les grands brûlés, et leur souffrance, un patient atteint de locked-in syndrom: les handicaps sont différents mais le regard des autres, la souffrance, se ressemblent.

Grand Corps Malade évoque au passage la tentation du suicide quand cela devient trop dur, dans ce grand paquebot qu'est le centre:

« le suicide est forcément un sujet qu'on aborde dans ce genre d'établissement, et pas seulement parce que des gens sont arrivés là après une tentative… En plus d'être une porte d'entrée dans notre centre, le suicide peut également être une porte de sortie. » P 100

J'ai acheté ce livre, il y a assez longtemps, mais je n'avais pas envie de le lire jusqu'à maintenant; on m'a posé un diagnostic de maladie chronique, il y a quelques années, et je suis passée par ces différentes étapes pour parvenir à l'acceptation. Je suis donc très en phase avec ce que Grand Corps Malade a écrit.

J'aime beaucoup l'entendre slamer car il a une voix superbe, et ses textes sont pleins de poésie, poésie que j'ai retrouvé dans ce court texte plein d'humour, dépourvu de rancoeur. Une belle leçon de vie et de courage.
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Cette histoire est le témoignage de l'auteur lors de son admission dans un centre de rééducation pour handicapés après un accident de piscine qui le rend tétraplégique.
Il nous raconte son quotidien rythmé par les soins du personnel hospitalier (aide-soignant, infirmier, médecin, kinésithérapeute, psychologue etc..) et par les interactions sociales avec les autres patients qui vivent dans le centre.
Si au début je craignais un peu cette lecture, ce fut au contraire une bonne découverte car ce n'est ni pathétique, ni larmoyant. Au contraire, le livre est pétillant de vie et d'espoir, de courage et d'humour, seules armes qui restent quand tout semble perdue.
C'est à travers ce livre qu'on se rend compte – en tout cas pour moi – du boulot titanesque et parfois ingrat du personnel hospitalier. C'est un métier qui nécessite de la patience, du dévouement et une vocation surtout.
On se plaint moins de la vie aussi lorsqu'on voit le quotidien des handicapés où un geste banal comme saisir une cuillère, aller aux toilettes, bouger son bras ou s'habiller relève d'un exploit olympique. C'est une vie marquée par une dépendance physique, ce qui peut être très dur psychologiquement à vivre. le moral est un facteur important dans la mesure où certaines personnes ne retrouveront plus la moindre mobilité.
Le style d'écriture est fluide, léger avec un brin d'humour et d'ironie appréciable.
A lire pour comprendre le quotidien de l'handicap, pour relativiser quand on se sent un peu déprimé, pour connaître le combat mené par toutes les personnes à mobilité réduite !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Je me suis décidée pour cette lecture, avant de voir le film si l'occasion se présente. le slam de Fabien Marsaud ne me touche pas plus que ça, mais le sujet m'intéressait, parler du handicap sans tomber dans le pathos inutile. le livre est léger à lire, autant que les drames vécus sont lourds. A propos du premier centre de rééducation qu'il quitte après plusieurs mois, il dit que "jamais il n'a autant ressenti la violence de cette immersion dans le monde du handicap, et jamais il n'a retrouvé autant de malheur et autant d'envie de vivre réunis en un même lieu, jamais croisé autant de souffrance et d'énergie, autant d'horreur et d'humour". Ce récit qui m'a paru parfois presque trop léger pour faire toucher du doigt si j'ose dire le poids de ces épreuves se teinte de gravité dans les dernières pages : "Et jamais plus je n'ai ressenti autant d'intensité dans le rapport des êtres humains à l'incertitude de leur avenir." Cette phrase à elle-seule vaut la lecture de ce livre court, excellent comme départ d'une réflexion à mener sur le handicap.
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Pour ceux qui ne le savent pas, l'auteur n'est pas né avec son handicap. Ce passionné de basket aurait pu se blesser gravement en pratiquant son sport. Mais non. Lors d'une colonie de vacances, où il est animateur, il a plongé de trop haut, dans une piscine pas assez pleine..et c'est aussi toute une vie qui est chamboulée. Les médecins ne sont pas optimistes quant à ses chances de remarcher.

D'abord longuement bloqué dans un lit et surtout dans son propre corps, Fabien passera par une très longue période de rééducation et de lutte acharnée afin de récupérer le maximum de ses capacités.

Déprimant, présenté comme ça, non ? Et pourtant… ce court texte autobiographique est une ode à l'espoir, un appel à la vie. Grand Corps Malade n'est absolument pas prétentieux ni imbu de sa personne. Jamais, il ne crie victoire car il ne sait que trop bien à quel point le chemin de sa vie ne tient qu'à un fil. Honnête, il ne contourne pas les questions tabous.

Fabien ne parle pas que de lui. Sur 168 pages, il prend le temps de nous parler de ceux qui l'entourent durant cette période : ses « colocataires » (appelons-les ainsi puisque les parcours sont aussi variés qu'incertains), l'infirmière « connasse », les médecins et les professionnels du paramédical imbuvables et les bienveillants….

Ceux qui connaissent ses textes de slam reconnaîtront aisément sa plume efficace, pleine de sensibilité et teintée d'humour. de plus, les chapitres sont très courts et, malgré la patience dont il a du faire preuve pendant sa rééducation, le lecture ne s'ennuie pas.

Il ne faut pas hésiter à se plonger dans cette toute petite autobiographie. Poignante mais jamais larmoyante. Honnête, tout simplement.
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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On connaît tous le grand corps malade en tant que chanteur, doté de sa grande voix pour décliner exclame, avec ce livre « patient, » Il rentre dans la des écrivains.
Résumé : l'auteur, de son vrai nom Fabien Marsaud, relate les différentes étapes il est devenu suite à un accident de plongeon. Sportif de bon niveau avec des capacités physiques enviables, sa vie a plongé brutalement dans de nouvelles dimensions laissant peu d'espoir de remarcher un jour.
Il nous expose un parcours d'un jeune tétraplégique passant de l'hôpital à un centre de rééducation destiné à optimiser sa rééducation et sa mobilité. Transporté en urgence vers l'hôpital, Fabien sera dès lors livré aux mains du corps médical dont il offre un plateau réaliste avec les différents professionnels médicaux et paramédicaux qui s'occupent de lui. Il découvre de facto la grande dépendance ; et se familiarise avec brutalité dans sa nouvelle vie d'handicapé.
Le centre de rééducation se révèle être un univers clos similaire à une prison où les patients confinés pour une durée déterminée, respectent un code de conduite et des horaires, reçoivent des visites, et où monde extérieur devient abstrait. La sociabilité s'établit de facto entre les patients et se crée une solidarité naturelle entre les malades pour se soutenir entre eux dans l'adversité qui les frappe. Fabien Marsaud s'intégrera alors dans un groupe de tétraplégies et paraplégiques réunis par la galère, dont les origines de leurs accidents sont diverses. Chaque membre a son histoire relatée par l'auteur non par voyeurisme, juste pour expliquer la malchance où le destin conduit.
Avec pudeur et sans larmoiement, Fabien Marsaud nous fait partager son quotidien de tétraplégique ; un quotidien dont le néophyte dans ce domaine ne peut imaginer les difficultés enfouies et souvent tues par tabou. L'auteur parvient à nous faire partager son intimité, et enseignement n'est pas transmis sans une certaine gêne, qu'il sait tourner en dérision pour alléger le poids psychologique ressentie.
Tout au long de sa rééducation, la progression de sa récupération évolue pour faire de Fabien Marsaud un « tétraplégique incomplet », conscient de cette rare « chance » qui lui est donnée de pouvoir retrouver la marche. Il marche mais son handicap bien présent l'orientera vers un centre de rééducation adapté pour qu'il puisse suivre des études et trouver un travail ; poursuivre sa vie la plus « normale » possible.
A lire absolument...
oui et voilà pourquoi :
Lien : http://lesparolesenvolent.bl..
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A conseiller sans modération! La réalité livrée telle quelle, avec humour souvent et sans détour... Ceux qui le vivent en ont le “droit“...
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Lorsque « Patients » est sorti en 2012, je ne l'ai pas lu. Pas par désintérêt, bien au contraire, je suis juste passée à côté. Alors, quand il y a environ un mois une amie m'a proposé d'aller voir le film, je me suis dit pourquoi pas. Ce fut une très agréable surprise. C'est donc enthousiasmée que j'ai démarré la lecture du livre. Lu en à peine deux jours.

Fabien, plus connu sous son pseudonyme Grand Corps Malade, 20 ans, devient « tétraplégique incomplet » suite à un plongeon dans une piscine pas assez remplie d'eau. Après quelques mois en service de réanimation, il est transféré dans un grand centre de rééducation, d'où nous allons suivre le récit qu'il va nous livrer sur sa reconstruction physique et mentale.

Avec un style poétique, drôle et grave à la fois et des chapitres courts, il nous raconte son quotidien, ainsi que celui des différents « patients » (tétraplégiques, paraplégiques, grands brulés…..), le plus souvent aussi jeunes que lui et qu'il va croiser tout le long d'une année. Les différents rapports qu'il aura avec le personnel hospitalier si précieux pour eux tous (aides soignants, infirmières, médecins, rééducateurs…) a qui il rend un formidable hommage.

C'est également le récit de leurs difficultés à mener ce combat permanent contre le handicap, où le moindre geste leur demande un effort physique et mental, absolument phénoménal. Leurs différentes péripéties et anecdotes face à leur quotidien. Tout cela raconté sans apitoiement ni voyeurisme !

Entre émotion et dérision, c'est finalement le récit d'une nouvelle vie et de sa renaissance car Fabien aura l'immense chance de retrouver une mobilité quasi-totale. Ce qui est loin d'être le cas de tous les « patients ».

Pour finir, ce livre est une terrible leçon de vie qui nous rappelle que rien n'est jamais acquis et que tout peut être perdu en l'espace d'une seconde.
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Une belle leçon de vie ! Je dirai même une bonne claque dans la gueule...
Je connaissais sa voix grave et quand je suis tombée par hazard sur son livre je n'ai pas hesité ! Et je ne regrette pas !
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Grand Corps Malade : je ne l'avais jamais écouté chanter, mais je l'ai lu avec intérêt et même que "j'ai kiffé".

Quand un grand gaillard de vingt ans se retrouve, non plus à slamer, mais à slalomer avec son fauteuil roulant entre le handicap et l'accident, les chanteurs d'infortune et les poètes du malheur, il me touche terriblement.

J'entends parfaitement le son que font les roues de son fauteuil dans son grand centre de rééducation ,et il décrit si bien cet univers que pour deux soirées je me suis retrouvée handicapée.

Il a eu l'immense privilège, au prix d'une rééducation drastique, mais d'un coup de chance aussi, de se retrouver un jour debout, et du haut de son mètre quatre-vingt-dix il a regardé ses potes du handicap d'un oeil nouveau. Fini les idées reçues et même l'absence de regard comme avant, sur les" paras" et les "tétras", il sait maintenant qu'il y a un être humain qui se cache derrière.

J'irai certainement voir le film, c'est un hasard pour moi qu'il sorte au moment où je découvre son livre !!!
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Avec Patients, nous entrons au sein d'un centre de rééducation pour handicapés et grands brûlés, dans lequel Fabien, tétraplégique « incomplet », va nous faire vivre, avec lui, durant de longs mois.
Nous allons y croiser de nombreux personnages, parfois de loin, parfois de plus près. Soignants, malades, familles, se côtoient et vivent côte à côte, à la fois très proches et très éloignés les uns des autres. Très proches dans les gestes du quotidien, avec un promiscuité qui dérange et qui choque, car bien pire qu'en prison par moment. Très éloignés car les malades n'ont quasiment aucune relation physique : se serrer la main, s'épauler, s'entraider physiquement est impossible pour presque tous.
Les amitiés réelles semblent rares, ou éphémères, dans ses lieux ou les relations physiques et les rapprochements se limitent la plupart du temps à des actes techniques. Les patients se croisent beaucoup, se connaissant finalement assez peu. Et puis comment créer du lien et du liant quand du contact réel il n'y en a pas, ou si peu ? Mais finalement, petit à petit, Fabien va réussir à en tisser, des liens, car de totalement invalide, il va lentement mais surement progresser : bouger une infime partie de son corps, puis un peu plus, et un peu plus encore … et au même rythme il va nous faire découvrir ses compagnons, non pas de cellule (quoique parfois on pourrait se demander), mais de chambre, de couloir, de soin, de galère aussi. Il va nous raconter la hiérarchie inavouable (tétraplégiques, paraplégiques, traumatisés cérébraux, grands brûlés, …), les comportements intolérables (« il est à qui ce tétra » ?), les quasi abandons par certaines familles inexistantes.
Mais tout cela il va le faire sans aucun pathos, aucune pitié. Ses armes : humour, détachement, réalisme (qui pourrait passer pour du cynisme par moment). Un humour décapant, qui heurte autant qu'il fait rire (la blague du chauffeur de bus est terrible). Un détachement qui permet de raconter avec naturel les moments les plus difficiles et deshumanisant (le passage aux toilettes). Un réalisme qui nous fait découvrir certains aspects de la vie des handicapés dont personne ne parle jamais ou presque (les escarres et leurs conséquences…).
Grand Corps malade possède une vraie plume, ça on le savait déjà. Mais il est aussi un vrai écrivain et pas juste un auteur compositeur ; un écrivain capable d'aller au-delà de 3 à 4 strophes pour nous proposer un vrai roman au style maitrisé de la première à la dernière ligne, dépouillé, simple, net et précis. Un roman touchant et nécessaire.
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